Re: [Marais de Cerith] Sud

par Heg Lun 18 Juil 2011 - 20:19

"Euh... et bien, je dois dire que dans la précipitation je n'ai pas bien observé. Il est parti un peu trop vite, je crois."

Et voilà. Mentir, c'était facile, mais Oan avait rarement les épaules pour que l'histoire tienne longtemps.

"En y repensant, je ne suis pas non plus certaine qu'il était aussi gros que ça. C'est sans doute l'émotion qui à déformé mon souvenir" ajouta-t-elle en élevant sa voix d'une octave pour lui donner un coté plus féminin. Peut être fallait-il mieux changer de sujet.

"Mais au fait, nous ne nous sommes pas encore présentés. Je m'appelle Oan, et vous ?"

par Lena Mar 19 Juil 2011 - 12:07

L'ermite maugréa quelque chose dans sa barbe. Il paraissait de nouveau sceptique et, surtout, passablement agacé.

"J'm'appelle Berhn Haardt. Mais vous d'vriez pas plaisanter avec ça mam'zelle Oan. Ces lézards, y sont vraiment dangereux."

L'air ennuyé de la demoiselle en question, ainsi que sa blessure qui devait bien la faire souffrir, le convainquirent néanmoins de ne pas, en plus, lui faire la morale. Avec un soupir, il quitta sa chaise pour aller ouvrir une petite armoire placée derrière son lit. D'où elle était, Oan pu voir que le meuble était empli à ras-bord de fioles en tout genre et de plantes séchées diverses. L'homme attrapa deux flacons et une poignée de d'herbes qu'il posa sur la table. Il prit ensuite une veille bouilloire sous la table, la remplit d'un peu d'eau provenant d'un broc de terre cuite, et la posa sur son poêle allumé pour la faire bouillir. Sa tâche accomplie, il prit l'un des flacons sur la table, en versa une partie dans un bol qu'il tendit à la jeune femme.

"Tenez, buvez ça, ça d'vrait vous soulager un peu."

par Heg Mar 19 Juil 2011 - 15:22

Oan porta le bol à ses lèvres. Elle faillit s'étrangler, elle ne s'attendait pas à une telle amertume. Elle se força néanmoins à en boire le contenu d'une traite et reposa le récipient sur la table en souriant aimablement à Berhn.

"Merci beaucoup.
- Hé ben, c'est pas si souvent que je vois quelqu'un boire ça d'une traite. La plupart des gens trouvent ça dégueulasse. Vous êtes pas banale, vous.
- Berhn, vous êtes un flatteur !
- Ah bon ?"

Berhn fronça les sourcils, visiblement en train de rechercher dans les quelques mots échangés avec la jeune femme où pouvait bien se trouver un compliment. Ce faisant, il avait commencé à écraser les herbes dans un mortier. De temps en temps, il humidifiait le mélange en y versant quelques gouttes extraites du second flacon. Oan l'observait avec intérêt. Elle avait toujours été favorablement impressionnée par le travail bien fait, et son hôte semblait savoir ce qu'il faisait. Peut être était-il, guérisseur, herboriste ? Peut être même alchimiste ?

Quelques minutes s'étaient écoulées. Elle sentait une chaleur agréable se diffuser progressivement depuis son ventre. La tête lui tournait un peu.

"J'me sens toute drôle...
- C'est normal, mam'zelle, c'est l'produit qui fait effet. Vous devez avoir moins mal à vot' patte folle, non ?
- Vous avez raison Berhn, hihihi ! Oui, vous avez raison !"

Oan était secouée par de petits gloussements qui menaçaient de se transformer en fou rire. Elle mit ce qui lui restait de son énergie à contrôler le phénomène, mais elle avait beaucoup de mal à empêcher ses pensées de dériver. Elle entendit que, très loin derrière elle, la bouilloire émettait des signes de mécontentement. Berhn se leva et ajouta l'eau bouillante à sa mixture. Il récupéra sur le dossier de sa chaise un genre de chiffon dont il arracha une bande, qu'il trempa dans le mélange du bout des doigts.

"Courage, miss Oan. Ca marche ben mieux quand c'est brûlant ."

par Lena Mer 20 Juil 2011 - 12:15

La première potion avait fait effet rapidement. Les pommettes de la demoiselle avait pris une jolie teinte rouge, ses yeux étaient devenus brillants et ses paroles avaient laissé place à des gloussements réguliers entrecoupés d'éclats de rires cristallins. Berhn se demanda un instant s'il n'aurait pas du lui dire que les plantes utilisées pour ce remède avaient été dissoutes dans un alcool assez fort. Puis il haussa les épaules, c'était mieux qu'elle le prenne, y avait rien de tel pour atténuer la douleur.

L'ermite se rassit ensuite sur la chaise, à côté de la jambe de la jeune femme, le mortier sur les genoux. Avec délicatesse, il attrapa la bande imbibée du mélange par les extrémités et commença à en tapoter la blessure.

"Vous m'dites si j'vous fait mal hein ?"

par Heg Mer 20 Juil 2011 - 18:03

Pendant les premières secondes où Berhn appliqua sa compresse, Oan ne sentit rien. Puis survint un léger picotement, qui se mua rapidement en une forte douleur, et lui arracha un petit gemissement. Puis immédiatement, une vague de soulagement et de chaleur descendit le long de sa jambe, l'apaisant un instant. Puis à nouveau la douleur, puis à nouveau le soulagement. Berhn continuait de tapoter.

Rapidement, la jambe d'Oan, puis son corps entier, devinrent de théâtre d'une étrange lutte entre deux forces antagonistes. Le plus invraissemblable, c'est que la jeune fille semblait ne pas pouvoir stopper son incroyable fou rire. Entre deux gloussements, elle parvint à articuler :

"Continuez, houhouhou, Berhn, vous faites ça très bien... Ahahah !"

par Lena Mer 20 Juil 2011 - 20:02

Berhn continua à tapoter lentement la jambe pour en extirper le poison, tout en se demandant si, sérieusement, il n'aurait pas du lui donner un peu moins de cette potion à boire. Si elle continuait à rire ainsi, elle allait finir par s'étouffer. Soudain inquiet, il cessa d'appliquer sa compresse pendant quelques secondes.

"Voulez p't'être manger quelque chose ? J'crois qu'ça vous réussi pas l'alcool, l'estomac vide."

par Heg Mer 20 Juil 2011 - 20:12

De l'alcool ? Oan n'avait pas remarqué de goût particulièrement alcoolisé quand elle avait bu la potion. Peut être avait-il été couvert par l'apreté des plantes avec lesquelles il avait été mélangé ? C'était une explication tout à fait valable, et en effet, comme elle n'avait presque rien mangé depuis la veille au soir, ça pouvait expliquer son hilarité.

"Huuhuhummmhr... Je veux bien. Mais avait j'aimerai m'alonger. Je commence à - hihihi - avoir mal au coeur."

par Lena Mer 20 Juil 2011 - 20:22

Par réflexe, Berhn s'écarta prudemment de la demoiselle. Il ne tenait pas à servir de substitut de bassine. Puis, avec circonspection, il se pencha sur la jambe blessée de son invitée pour attraper la compresse et la déposer sur le sol, à côté du mortier. Il regarda ensuite la blessure.

"C'est d'jà moins moche, j'vais pouvoir vous faire un bandage. Mais on verra ça plus tard."

Il se leva et poussa la chaise, mesurant du regard la distance qui séparait Oan du lit, placé à l'autre bout de la pièce.

"Vous pensez qu'vous pourrez marcher jusqu'au lit ?"

par Heg Mer 20 Juil 2011 - 20:35

"Mmm... Ca ira, j'crois, huhu, hum... si vous m'donez vot' bras."

Le rire commençait à se tarir, pour laisser place à une envie de vomir, doublée d'une grande lassitude. Oan se leva péniblement et se laissa retomber sur Berhn qui la retint comme il put. Grace à son aide, elle put boitiller jusqu'à la couche de paille.

Une fois alongée, elle constata que la nausée passait un peu. Elle éprouva soudain une sincère gratitude envers Berhn, qui se métait en quatre pour aider une inconnue, alors qu'il avait visiblement envie de rester seul. Il s'était levé pour préparer quelque chose à manger. Il fallait qu'elle le remercie.

"Berhn Haardt, permettez-moi de vous dire que vous avez vraiment un joli petit cul."

Ca n'était pas tout à fait l'idée, mais ça suffirait pour le moment. Oan sombra alors dans un profond sommeil.

par Lena Mer 20 Juil 2011 - 20:53

Le pauvre ermite rougit jusqu'à la racine des cheveux et, alors que la jeune femme commençait à ronfler doucement, jeta un coup d'oeil rapide sur son postérieur. Il n'avait rien de particulier pourtant. Un cul, c'était un cul.

Après un dernier regard pour la jeune endormie, Berhn se dirigea vers la table et remit un peu d'eau à chauffer. Il ouvrit ensuite son garde manger. Il ne lui restait pas grand-chose : un peu de pain, quelques morceaux de viande séchée et un reste de bière. Après réflexion, il attrapa le pain et la viande et les posa sur la table, puis il sortit une nouvelle poignée d'herbes de son placard, les déposa au fond d'un bol et y ajouta l'eau bouillante.

Quand tout fut prêt, il porta le repas au pied du lit. Oan dormait toujours, un mince filet de bave s'échappait de ses lèvres entrouvertes. L'ermite se surprit à sourire en allant chercher une des chaises de l'autre côté de la pièce, puis il rougit de nouveau, jusqu'aux oreilles cette fois. Il s'installa ensuite à côté de la jeune femme et la regarda dormir, le temps que les plantes aient assez infusé. Elle avait besoin de se r'poser, cette pauvre demoiselle. Quand, enfin, il jugea que la boisson était prête, il posa sa main sur l'épaule d'Oan et la secoua doucement.

"Mam'zelle Oan, faut qu'vous mangiez un peu maint'nant."

par Heg Mer 20 Juil 2011 - 21:13

Oan mit un temps avant d'émerger. Durant son sommeil, elle avait rêvé qu'elle était de retour à Kriec, où plutôt qu'elle n'en était jamais partie. Ca n'avait pas été très agreable. Malgré la nausée qui reprit, accompagnée d'un mal de crâne qui s'anonçait féroce, elle fut soulagée de finalement se réveiller.
Son regard croisa celui de Berhn, qui piquait un fard pas possible. Quel homme délicat. Il faut dire qu'elle n'y était pas allée de main morte, ça venait de lui revenir. Son père lui aurait mis une bonne torgnole s'il l'avait entendue. Fort heureusement, elle avait mis deux jours de marche entre elle et le patriarche.

Elle accepta la nourriture que Berhn lui proposait et entreprit de mordiller le pain. Elle n'avait pas vraiment faim, mais elle supposait que manger lui ferait du bien. Une question la taraudait, cependant.

"Dites-moi, Berhn. Vous vivez seul ici, non ? Au milieu des marais. C'est indiscret de vous demander pourquoi ?"

par Lena Jeu 21 Juil 2011 - 8:59

Berhn avait d'abord été soulagé de voir que l'attitude de la demoiselle était revenue plus proche de la normale. Puis il avait tiqué en entendant la question. Pourquoi lui demandait-elle ça ? Elle savait quelque-chose ? Il jeta un coup d'oeil rapide en direction de son placard. Non, bien sûr que non. C'était ridicule...

"Oh, vous savez, j'suis né en ville, j'ai grandit en ville, j'avais b'soin d'un peu de calme."

Rien de plus, rien de moins. L'ermite baissa les yeux vers la jambe d'Oan et paru satisfait. La blessure était bien moins rouge.

"Faudrait que j'fasse le bandage maintenant si vous voulez bien, que ça aille pas s'réinfecter."

par Heg Ven 22 Juil 2011 - 18:42

Oan étendit la jambe docilement, et regarda distraitement Berhn refaire son bandage, tout en lapant de petites gorgées de la nouvelle décoction qu'il lui avait servie. Ce brave Berhn. Un homme pudique. Oan n'était pas vraiment surprise.

"C'est un peu la même choque que moi alors. J'ai passé toute ma vie au même endroit, avec les mêmes gens. Au bout d'un moment, on étouffe, non ?"

Elle se tut un instant, le temps de laisser Berhn acquiesser silencieusement.

"Et puis, pourquoi l'endroit où l'on est né serait le meilleur pour nous, hein ? Récement, j'ai juste senti que je devais partir. Mais, de vous à moi, c'est un peu effrayant."

Nouvelle pose. L'ermite lui jeta un coup d'oeil enigmatique, puis s'abosorba de nouveau dans son travail. Le lin blanc roulait entre ses doigts agiles.

"C'est pour ça que je suis contente de vous avoir rencontré, Berhn. Vous aussi, vous avez changé de vie. Vous devez savoir pas mal de choses qui pourraient m'être utiles."

Le bandage était terminé, blanc et propre. Une nouvelle fois, il leva timidement les yeux vers Oan. Elle en profita pour utiliser une nouvelle fois son plus beau sourire.

par Lena Mar 26 Juil 2011 - 16:16

Berhn sentit le rouge lui monter de nouveau aux joues. Il détourna le regard, semblant soudain trouver un grand intérêt aux tâches de boue recouvrant le bout de ses bottes.

"J'pense pas pouvoir beaucoup vous aider vous savez."

Son départ à lui n'avait pas grand-chose à voir avec une sensation d'étouffement quelconque. Il n'avait pas eu le choix, c'était tout. Avec une expression, Oan l'aurait juré, inquiète, il releva la tête.

"J'peux juste vous dire que vous d'vriez pas passer trop d'temps dans les marécages. Il s'y passe des trucs pas clairs ces derniers temps."

par Heg Mer 27 Juil 2011 - 19:12

Berhn était tout à coup bien solennel. Cependant, Oan avait déjà pu constater que l'ermite était du genre plutôt angoissé. Il lui fallait en savoir plus avant de commencer à s'inquièter. Et puis, s'il y avait des mystères dans la région, peut être pourrait-elle les résoudre ? Cela donnerait un but à ses prochaines semaines, ça pourrait même être assez amusant. Et ça lui donnerai une bonne excuse pour passer quelques jours chez Berhn. Le bonhomme était timide, mais quelque chose dans ses rougissements fréquents lui sussurait qu'il ne lui était pas indifférent.

"Quel genres de choses ? Pires que les lezards géants ?"

par Lena Mer 27 Juil 2011 - 20:30

"Ben..."

L'ermite paraissait ennuyé. Il ne savait pas vraiment comment présenter les choses. A vrai dire, il n'en savait pas énormément lui-même.

"Peut-être que c'est les lézards géants, mais j'crois qu'y autre chose de bien plus dangereux."

Il jeta un coup d'oeil inquiet à la fenêtre, comme si la chose en question pouvait surgir brusquement.

"Des gens disparaissent dans les marais et réapparaissent plus. Je sais c'que vous d'vez vous dire, avec tous les dangers qu'il y a, c'est presque normal. Mais ces derniers temps, j'en entend parler chaque fois que j'vais en ville. Ça d'vient trop fréquent pour être juste du à des accidents isolés."

par Heg Mer 27 Juil 2011 - 21:01

Voilà qui était intriguant. Le pauvre Berhn semblait tout retourné. En même temps, à des disparitions, Oan ne voyait pas des milliers d'explications. Elle chercha les yeux de Berhn, soutint son regard et attrapa la main de l'ermite, qui reposait sur son genou. D'un ton solennel, elle lui dit :

"Ne t'inquiète pas, cher Berhn, il se sont certainement perdus. On va les retrouver, toi et moi !"

par Lena Mer 27 Juil 2011 - 21:32

Le pauvre ermite piqua un nouveau fard, plus terrible que les précédents.

"Euh...ben...vous croyez ?"

Il était en proie à des émotions contradictoires. La main d'Oan était à la fois douce et rugueuse. Ses paroles lui glaçaient le sang et l'interpelaient. Un instant, il songeait que ce serait une folie de s'aventurer dans les marais, surtout pour aller à la rencontre du danger. L'instant d'après, l'idée ne lui semblait plus si saugrenue. A deux, ils s'en sortiraient mieux, et après il pourrait retrouver ses marais et sa tranquillité.

"Mais...mais c'est sûrement...dangereux. Très dangereux."

par Heg Jeu 28 Juil 2011 - 16:19

"Ah, mais au diable les doutes, s'écriât Oan en bondissant hors du lit, le danger ça fait aussi partie de la vie !"

Elle grimaça lorsque sa jambe toucha le sol. Elle avait plus ou moins oublié qu'elle s'était blessée. Mais un sourire radieux éclaira son visage lorsqu'elle se retourna vers son compagnon.

"On part demain à l'aube, équipés du minimum. C'est déjà mon cas."

La jeune femme parcourait pas pièce fébrillement.

"Il faudrait commencer par les lieux où les personnes manquantes ont été signalées. Ça ne devrait pas être trop dur à trouver. Il faudrait que tu emportes du parchemin pour faire des cartes," ajouta-t-elle en se retournant vers Berhn, toujours assis à son chevet, les yeux écarquillés.

"Et, pour commencer, on devrait se coucher tôt pour être en forme demain ! Je vais défaire mon paquetage. Je dors au pied de ton lit, ou tu préfères qu'on partage nos couvertures ?"

par Lena Lun 8 Aoû 2011 - 16:26

Face ! Echec ma bonne dame...

Berhn se gratta la barbe d'un air dubitatif. Il n'était toujours pas très sûr que quitter sa cabane douillette était la meilleure chose à faire. Puis il avisa le bol posé à côté du lit et réprima un soupir de soulagement. C'était forcément ça. La jeune femme avait pas les idées claires, après une bonne nuit de sommeil, elle comprendrait que sa décision était parfaitement insensée.

Rasséréné, l'ermite se leva et se dirigea vers un coffre de l'autre côté de la pièce, d'où il tira plusieurs couvertures épaisses.

"Z'inquiétez pas mam'zelle Oan, j'ai largement assez d'couvertures pour deux."

Disant ces mots, il déposa ses couvertures sur le sol, à côté du coffre, et les arrangea pour en faire un lit de fortune. Sa besogne achevée, il se tourna vers Oan, hésitant, puis finit par reprendre :

"J'vais vous laisser mon lit, si ça vous va. J'dormirai par terre."

Au fond, il espérait qu'elle lui propose de dormir, elle, sur le sol, mais il n'y croyait guère. Et puis il ne pouvait le lui demander, ç'aurait été contraire à toutes les règles de l'hospitalité.

"Vous v'lez une p'tite tisane avant d'dormir ?"

par Heg Mar 9 Aoû 2011 - 21:57

Je pleure des larmes de sang. Un si beau RP, merde !
Sinon, desolee pour l'absence des accents, je suis en qwerty.

Ca n'etait pas la reponse qu'Oan attendait. De toute evidence, soit Berhn etait parfaitement idiot, soit il ignorait sciemment ses avances. Dans les deux cas, cela la mettait en rogne. Faire connaissance avec un homme, de facon plus intime qu'a l'accoutumee, ne faisait pas partie des projets immediats de la jeune femme lorsqu'elle avait quitte Kriec. Mais elle comptait bien tenter l'experience si l'occasion se presentait, et il se trouvait que l'hermite lui avait tappe dans l'oeil.

"Ne vous inquietez-pas, mon vieux. Je serais tres bien par terre."

Elle attrapa son baluchon au pied de la table et le lanca pres de la couchette de fortune. Sans accorder le moindre regard a Berhn, elle se glissa entre les couvertures. Le sol etait dur, mais pas plus que dans les marais. Elle sentait sa contrariete se muer en colere, rehaussee d'une pointe de honte et de frustration. Elle ne souhaitait pas particulieremet passer d'avantage de temps en compagnie de son hote. Oan se tourna vers le mur, tira la couverture au dessus de sa tete, et marmona :

"Pas tres soif, merci. Bonne nuit, Berhn."

par Lena Jeu 11 Aoû 2011 - 10:01

C'est l'jeu ma bonne dame. Mais qui sait ce qui se passera ensuite...

Berhn fut surpris par l'attitude soudain brusque et froide de son invitée. Il songea un instant qu'elle devait simplement être fatiguée, mais cette explication ne le satisfaisait pas entièrement. Peut-être avait-elle était sérieuse, après tout, en parlant d'aller explorer les marécages. Mal à l'aise, n'osant pas faire davantage de bruit, il se glissa à son tour silencieusement sous les couvertures.

Une heure, puis deux s'écoulèrent, mais l'ermite était incapable de dormir. Il sentait confusément que la jeune femme lui en voulait, sans être sûr de vraiment savoir pourquoi. Finalement, le sommeil ne venant toujours pas, il s'assit sur son lit et alluma une bougie. Il resta assis un long moment, plongé dans ses pensées, lorsque, à l'autre bout de la pièce, Oan se mit à s'agiter. Berhn attendit mais, voyant qu'elle ne se calmait pas, il se leva et se rapprocha. Peut-être faisait-elle simplement un mauvais rêve, mais ce qui inquiétait l'ermite, c'était qu'elle puisse en plus être prise de fièvres. Après une brève hésitation, il posa sa main sur son épaule et la secoua doucement.

"Mam'zelle Oan ? Vous allez bien ?"

par Heg Jeu 11 Aoû 2011 - 11:40

Oan était une nouvelle fois victime de cauchemards. Elle tournait et retournait dans son lit de fortune, ayant parfois trop chaud, parfois trop froid, sentant un tiraillement dans sa jambe blessée alterner avec un mal de crâne insistant.

Alors qu'elle lutait avec des ombres sans nom, elle sentit une main fraîche se poser sur son épaule. Après quelques instant d'hébétude, elle reconnut la voix de Berhn. Le matin, déjà ? Elle entrouvrit les yeux et chercha la fenêtre du regard. Il ne lui sembla pas que ce soit déjà l'aube. Il fallait qu'il soit pressé de se débarasser d'elle, celui-là ! Dans un râle où pointait l'agassement autant qu'une haleine musquée, Oan demanda :

"Mmmpf, qu'est-ce qui ya ?"

par Lena Jeu 11 Aoû 2011 - 19:46

Berhn lâcha l'épaule de la demoiselle et la considéra un instant avec prudence. Elle semblait vraiment lui en vouloir, et il ne comprenait toujours pas pourquoi. Lui en voulait-elle de ne pas avoir pu dormir dans un lit ? Il lui avait proposé le sien pourtant...

"Ben...vous arrêtiez pas de bouger, j'croyais qu'quelqu'chose allait pas."

Il s'éclaircit la voix puis se releva.

"Vraiment, j'vous laisse mon lit, c'est pas grand chose mais ce sera quand même mieux qu'ça."

par Heg Jeu 11 Aoû 2011 - 20:13

Décidément, Berhn était lent à la comprenette. Autant dissiper le malentendu tout de suite.

"Ecoute, Berhn. J'vois bien que t'es embêté, là. Mais saches une chose : c'est pas ton lit qui m'intéresse."

L'hermite ouvrit de grand yeux ronds.

"Alors, dit-elle en pointant un index accusateur, tu cueilles ma petite fleur maintenant ou t'attend qu'elle se transforme en baobab ?"

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