[Marais de Cerith] Ouest

[Lena]

Après plusieurs heures de marche, Namo finit par arriver en vue de l'orée du marécage. De loin, il aperçut une femme, occupée visiblement à ramasser quelques herbes pour les ranger dans une petite sacoche accrochée à sa taille. Plus l'elfe s'approchait, et plus il lui semblait avoir déjà vu cette femme. Il la reconnu lorsqu'il arriva à quelques mètres d'elle. Cette robe aux couleurs chatoyantes, ce visage...C'était la femme qu'il avait croisé un peu plus tôt aux portes de la ville et qui l'avait mis en garde contre il ne savait quelle menace, avant que le gamin emporte sa bourse...

[Elladan]

Plus je la regardais et plus mes doutes s’estompèrent. Cette sensation, il n’y a aucun doute, et ce que j’ai ressentis en croisant son regard. Aucun doute sur une puissance magique, surement de naissance vu le type de puissance magique qui ce dégage d’elle. Puis je me repris et m’approcha d’elle, après tout si elle devenait une menace elle ne me poserait pas trop de problème. Elle était maintenant à portée de main, je posai la mienne sur son épaule…

- Lorsque l’on poursuit quelqu’un la moindre des politesses est de faire les présentations n’est ce pas ?

[Lena]

A peine Namo avait-il terminé sa phrase qu'un évènement pour le moins inhabituel se produisit. Sa main, au lieu de s'arrêter sur l'épaule de la femme, continua sa course. Surpris, il regarda sa main. La femme avait-elle bougé ? Il tenta une nouvelle fois de toucher son épaule, sans la quitter des yeux, mais sans plus de succès. La main traversait l'épaule, comme si cette femme était immatérielle. Une illusion ? Un esprit ? Une hallucination ? L'elfe ne savait plus que penser...

[Elladan]

La situation devenait déjà inquiétante et pourtant ma mission venait à peine de commencer… Mais en y réfléchissant bien, après tout ce qui c’est passé et ce passe encore aujourd’hui dans ces marais…
Soit c’est une sorcière qui utilise un sort de communication à distance… soit c’est… un esprit, suite à toute les souffrances qui ont eu lieu ici cela ne serais pas étonnant.
Après un moment de silence, je me décida a reprendre ma route. Si cet esprit ou cette sorcière selon ce qu’elle est avait quelque chose de plus à me dire elle m’interpellerais ou me retrouverais aisément de ce que j’avais pu voir… Je vais donc m’occuper de livrer ces antidotes au plus vite et ensuite je vais essayer de comprendre ce qui ne tourne pas rond dans le coin…

[Lena]

Il n'avait pas fait vingt mètres qu'une voix qu'il reconnu comme appartenant à la femme l'interpella :

"Non ! Je vous en prie, aidez-moi !"

Elle paraissait terrifiée. Mais lorsqu'il se retourna, elle avait à nouveau disparu.

[Elladan]

Disparu ? Aidez-moi ? Un esprit perdu, cet endroit est donc réellement l’entre des ténèbres, l’endroit ou même ceux qui vénère l’obscurité ce sont écarté de leur chemin… Il faut absolument que je me dépêche, je pense avoir compris pourquoi le grand prêtre m’a envoyé ici, ces antidotes ne sont qu’une infime partit de ce qu’il aimerait que je règle comme problème. Pourtant, il ne peut pas m’avoir envoyé seul. Leur ordre les oblige à envoyer au moins l’un des leurs. Lors du dernier évènement grave, c’était trop tard qu’ils avaient agit, et ce fut une véritable croisade dans les marais… Est-ce ça dont mon maître me parlait en disant que le poids qu’il avait sur la conscience finirais sur la mienne si j’acceptais son entraînement ?

[Lena]

L'elfe commença donc sa progression dans les marécages. Le terrain était traître mais, pendant les premiers kilomètres, cela ne lui posa pas de problèmes majeurs. Il évitait les trous d'eau et les sables mouvants avec aisance.

Deux heures après l'apogée, il décida de s'arrêter un instant pour se reposer et se restaurer. Il s'assit sur une vieille souche, dans une petite clairière, et sortit quelques morceaux de viande séchée de son paquetage. Alors qu'il avalait une première bouchée, il entendit un bourdonnement au-dessus de lui. Sans s'inquiéter outre mesure, il leva la tête. Des moustiques, par milliers, s'étaient mis à lui tourner autour. Une dizaine tentèrent une première approche et se posèrent sur son bras pour se délecter de sang elfique.

[Elladan]

Je chassai les moustiques de mon bras avec un mouvement de ma main. Il y en avait réellement beaucoup et je voulais manger en paix. Je recouvris mon repas tendis la main droite en l’air. J’allais me débarrasser de ces insectes en une fois histoire d’être tranquille. Un courant d’air apparut alors dans ma main « Lame du vent ! »…

[Lena]

Hélas, trois fois hélas, si cette arme pouvait s'avérer redoutable contre nombre d'adversaires, elle ne pouvait pas grand chose contre cette masse grouillante capable de se dissocier à volonté. Le coup atteignit une poignée de moustiques qui tombèrent sur le sol, mais force était de constater qu'il n'y avait pas de grande différence entre avant et après. L'elfe allait devoir trouver autre chose pour abattre son innombrable ennemi, ou il devrait se résoudre à s'enfuir.

[Elladan]

Hélas, cela ne suffit pas à les faire partir. J’attrapai mon repas et le mis dans ma besace. Je n’avais pas d’autre choix, ces insectes sont une gène mais je n’ais pas de temps à perdre, et gâcher mon énergie à essayer de les faire fuir sera une perte de temps. Je tournai alors les talons courant sur le sentier humide du marais. Et pourtant je sentis encore comme une présence dans le secteur, quelque chose d’étrange ce passe dans ce marécage il n’y a plus aucun doute…

[Lena]

Pendant l'opération, l'infortunée Namo se fit piquer plusieurs fois au bras et au visage, mais plus il avançait dans les marais, plus il semblait gagner de l'avance sur les moustiques qui finirent par arrêter de suivre cette source de nourriture sur pattes. Après un long moment de marche, l'elfe ralentit. Il avait tant couru pour échapper à ses poursuivants qu'il s'était trompé de chemin. Il regarda autour de lui, puis en l'air. Il ne reconnaissait pas l'endroit, et le ciel, bien trop couvert, ne lui permettait pas de se repérer par rapport au soleil. Il s'arrêta. Il avait réussi à se perdre...

[Elladan]

Perdu… Satané bestiole ! A cause de ces insectes j’avais réussi à me perdre… Il fallait maintenant trouver un moyen d’atteindre le village, donc de retrouver mon chemin. Le ciel est trop couvert, donc pour ce fier aux étoiles ou au soleil c’est loupé. Ha oui, le village est au nord du marais, donc si je regarde ce tronc d’arbre… Voilà il y en a plus de ce côté ci donc c’est le nord ! Voilà, en espérant que… je trouve vite ce village…

[Lena]

L'elfe continua à avancer pendant plusieurs heures. A plusieurs reprises, il douta de sa direction, mais continua. Au bout d'un moment, le ciel se découvrit, et le soleil couchant le rassura totalement : il était dans la bonne direction. Mais la nuit tombait, il était encore loin du village et l'obscurité ne lui permettrait pas d'avancer bien longtemps dans les marécages.

[Elladan]

La nuit allait tomber… Je trouvais une zone plutôt « sèche » dans le marécage et me décida à passer la nuit ici. J’allumai un feu de camps avec quelques difficultés car la majorité du bois dans le secteur était humide. Puis je prévu une possible attaque des moustiques et me recouvrit de la tête au pied afin de ne pas être piqué. La nuit serait reposante afin de poursuivre mon chemin le lendemain matin. J’avalais un morceau de viande sécher et de pain puis me coucha prêt du feu…

[Lena]

La nuit était fraîche, mais recouvert de la tête au pieds par sa couverture, l'elfe étouffait presque. Ce n'était pourtant pas ce qui le gênait le plus : ses boutons le démangeaient beaucoup et il passa une bonne partie de la nuit à s'efforcer de ne pas les gratter.

Namo se réveilla à l'aube, mal reposé. Le ciel était dégagé, et l'elfe put reprendre sa progression dans le bonne direction. Il finit par arriver devant une rivière qui paraissait peu profonde. On pouvait voir des bancs de sable dans le lit du cours d'eau. Curieusement, les oiseaux, qui se perchait un peu partout, semblait les éviter et Namo se souvint alors de l'existence de sables mouvants dans les marécages...

[Elladan]

Toujours pour moi les boulots galères… je le savais… Bon, les boutons ne grattent plus donc c’est que ça passe c’est une bonne chose. Maintenant il va falloir traverser cette rivière… Des sables mouvants, va falloir ce fier aux oiseaux cette fois. Heureusement par chez moi on nous apprend à être en harmonie avec la nature. En me fiant aux animaux je devrais éviter les sables mouvants, et pas grave si je suis mouillé…

[Lena]

Namo commença donc à faire quelques pas dans la rivière. L'eau était glacée, boueuse, mais peu profonde, elle lui arrivait au plus haut à mi-mollet. Il avançait doucement, évitant soigneusement les bancs de sable émergé, à tel point qu'il ne faisait plus attention à la profondeur de l'eau, qui augmentait sensiblement à mesure qu'il se rapprochait du milieu de la rivière. Soudain, alors qu'il avançait en évitant un nouveau banc de sable, son pied ne rencontra plus le fond et il se retrouva brutalement immergé dans un profond trou d'eau...

[Elladan]

Je compris rapidement que je venais de trouver dans un trou d’eau, je nageai avec rapidité pour remonter à la surface. Je n’aurais jamais cru trouver une telle profondeur ici… Il fallait que je sois plus vigilant et que je finisse ma traversé au plus vite.

[Lena]

Vitesse et vigilance faisaient néanmoins rarement bon ménage et après un deuxième passage dans un trou d'eau, l'attention prit le pas sur la rapidité. Il sembla à l'elfe qu'une éternité s'était écoulée lorsqu'il atteignit enfin l'autre rive. Totalement épuisé, les vêtements boueux et trempés, il décida de s'arrêter un moment pour allumer un feu et pour se réchauffer. Il planta deux bâtons reliés par une liane à côté du foyer pour faire sécher sa tunique et sa couverture puis il s'allongea près du feu et ferma les yeux.

Il fut réveillé un peu plus tard, il n'aurait su dire combien de temps, par un craquement tout proche. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il vit une jeune humaine d'une quinzaine d'année, les cheveux châtains en bataille, debout à moins de trois mètres de lui. Elle pointait un arc sur lui et, fronçant les sourcils, lui demanda :

"Vous êtes qui vous ?"

[Elladan]

Que fait une gamine toute seul dans le coin, avec ces histoires de disparitions c’est plutôt étrange… A moins que je ne sois plus très loin du village et dans ce cas, je pourrais prendre un petit peut de repos car le voyage n’aurais pas été sans embuche… La gamine était mignonne avec son arc pointé vers moi, comme ci ce genre de situation inquiétait un elfe de mon âge…

- Je suis Namo, Namo Mori envoyé par les prêtres d’Andurval. Et toi gamine qui es tu ?

J’en profitai pour me lever et m’habiller, mes vêtements ayant eu le temps de sécher je ne comptais pas attraper froid.

[Lena]

Le dos tourné, Namo ne vit pas le regard noir que lui lança la jeune fille. Elle avait compris qu'il ne la prenait absolument pas au sérieux. Ce n'était pas la première fois que ça lui arrivait, et elle avait horreur de ça.

Son arc toujours pointée vers l'elfe, elle en tendit la corde. Lorsqu'il se retourna vers elle, elle tira. La flèche passa à quelques millimètres à peine de son oreille. Namo se figea. Il réalisa alors deux choses : la fille savait viser et, malgré son grand âge, il pouvait toujours être transpercé par une flèche. Il allait peut-être devoir considérer la 'gamine' avec un peu plus de sérieux...

"Envoyé par les prêtres d'Andurval pour quoi ? Qu'est ce que vous faites ici ?"

La jeune fille avait eu le temps de réarmer son arc, qu'elle pointait toujours sur l'elfe.

[Elladan]

La gamine devrait faire attention à elle, elle a de la chance d’être tombé sur moi. La majorité des gens qui ont des dons magiques comme les miens l’aurait déjà tué depuis longtemps.

- Je viens livrer les antidotes dans un village, les disparitions font trop peur au gens et ils ne vont plus chercher les plantes médicinales en dehors du village.

La gamine me regardait toujours la corde tendue de son arc, la flèche braquée sur moi.

- C’est mal poli de tirer sur les gens gamine… Surtout que crois moi je te conseil de baisser cette arme… Si c’est moi qui suis forcé de te faire baisser ta visée, ce ne sera pas agréable gamine ou pas je ne retiens pas mes coups si je suis menacé…

Pourquoi c’est toujours des gamins pour ma tronche… Le voleur, maintenant la gamine qui me tire dessus…

- Allez décide toi, tu pose ton arc ou je te le fait poser mais décide toi vite, je n’ais pas de temps à perdre avec une gamine !

[Lena]

La jeune fille sembla hésiter un instant. Il se prenait pour qui, cet abruti ? Il était loin d'elle. Elle pouvait lui tirer une flèche en travers de la gorge avant qu'il ait eu le temps de faire quoi que ce soit. Entraînée depuis sa plus tendre enfance, elle s'enorgueillissait d'être l'une des meilleures archères de son village, et certainement la meilleure parmi les jeunes de son âge. Mais elle finit néanmoins par abaisser son arme.

"On a pas peur de sortir du village. On préfère juste éviter de traverser les marais jusqu'à Merilith. C'est loin, et en ce moment c'est vraiment pas sûr. Mais on l'aurait fait si le haut-prêtre nous avait pas envoyé ce message pour nous dire que quelqu'un venait."

Elle haussa les épaules.

"Je vais vous conduire jusqu'au village. Mais un conseil, nous sous-estimez pas ouvertement comme ça, ça risque de pas beaucoup plaire."

[Elladan]

La gamine avait enfin baissé son arc, si une chose pouvait me déplaire c’est bien de me faire braquer mais je n’aurais pas du lui parler comme ça… Bon maintenant elle m’emmène au village, cela devrait m’éviter d’autres soucis en chemin…

- Désolé pour tout à l’heure petite, je ne voulais pas te sous estimer mais… tu as l’air plutôt doué et sur de toi alors, qu’est ce qui fait que ce n’est pas sur d’aller à Merilith ?

La jeune fille ne répondit pas plus que ça, pourtant j’étais persuadé qu’elle en savait au moins autant que moi ci ce n’était plus… Nous ne tarderions pas à arriver au village, peut être que quelqu’un la bas était un peu plus au courant que les autres.

- En tout cas, il y a des choses étranges dans le secteur et je crois que je vais rester quelques temps…

[Lena]

La jeune fille haussa les épaules.

"Vous êtes pas obligés vous savez. On s'en sort bien aussi tout seuls. Y a eu des disparitions, des gens qui sont partis du village et qui sont pas revenus. Mais ça s'est calmé un peu."

Tout en présentant brièvement la situation, l'archère guida l'elfe à travers les marécages. Un peu moins d'une demi-heure plus tard, ils arrivèrent au village. Il était assez grand et entouré d'une palissade. Les maisons étaient faites de pierres, leur toit de chaume et les rues étaient quasi désertes, en raison sans doute de l'heure tardive. D'un geste de la main, la jeune fille désigna une bâtisse un peu plus grande que les autres, au centre du village.

"C'est la maison du chef."

Sans un mot de plus, elle fit demi-tour et s'éloigna de l'elfe et de ses potions.

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