Re: Amestrian Chronicles : Daar

[Lena]

Hmm intéressant...plutôt bien trouvé l'idée de l'épée, et cette histoire d'honneur, ça colle plutôt bien à l'idée qu'on se fait de Xing. (Naaaan je ne me répète pas ^^). Enfin bref, un post sympa...curieuse de voir s'ils vont finir par la rattraper cette Li (et, si elle a effectivement volé l'épée, s'ils vont la retrouver, accessoirement ^^)

[Mélanie Mustang]

On peut critiquer Mustang mais quand on voit le chantage odieux auquel se livre Laïro avec ces pauvres représentants de Xing qui ne font qu'accomplir leur humble devoir, je suis désolée, mais il y a de quoi protester! C'est pourquoi je propose d'ouvrir un groupe anti-Daar!

Hadzuki plus loin: Bonne idée, je suis d'accord!! Je suis ton premier membre!!!!

[Starman]

En même temps, peut-on comparer un homme qui menace à des individus ayant pénétrer illégalement dans un pays de révéler la raison de leur présence, à un homme qui menaçait tous les homosexuels de la planète, sous prétexte de retrouver un homme visiblement fou à lier pour l'intégrer dans une organisation illégale qui enferme les gens sans procès?^^ Je ne pense pas. Et puis, tant qu'il y'a un seul membre dans la bande, m'en fout.^^

Chapitre 66 :

Les quatre hommes accostèrent en pleine nuit, soucieux que cette affaire reste la plus discrète possible. Malgré l’obscurité, Laïro constata que en fait d’île, l’endroit était tout simplement un gros cailloux nu , sans aucune trace de végétation .
« Et bien, fit-il, quel paradis. Je me demande bien pourquoi personne n’a voulu s’y installer. »
De fait, il fallait bien admettre que tout cela était assez sinistre (même si l’heure avait bien évidemment son rôle dans tout ça).
« Bon, finissons-en avant qu’une autre révélation nous tombe dessus, comme « ha, en fin de compte, l’épée est brisée en trois parties chacune d’entre elles se trouvant sur une île différente, et si on les réunit pas , les conséquences seront terribles pour l’humanité, et… »
-Il parle toujours autant, marmonna entre ses dents l’un des ninjas.
-Ne vous plaignez pas, répondit Sohem, moi je dois l’écouter presque tous les jours.
-c’est pas sympa , ça, Sohem. Au lieu de râler, cherche cette foutue épée qu’on en finisse.
-Et c’est moi qui râle. Bon, étant donné le nombre de grottes, et le fait que les Xingois sont pressés, séparons-nous. Etant donné le réseau de cavernes, soyez tous prudents et ne vous perdez pas. Gardez à l’esprit que certaines grottes se trouvent en dessous du niveau de la mer, donc évitez l’emploi d’explosifs ou d’une alchimie trop puissante, ça risquerait de provoquer des inondations.
-Si je puis me permettre, intervint l’un des gardes impériaux tout e désignant un deuxième bateau à moteur, il semblerait que nous ne soyons pas seul sur cette île. »

Li Chang sortit le Sabre de Succession de sa cachette. Comme elle le craignait, ses poursuivants avaient parti liés avec les autorités Aïhous dans le but de trouver plus rapidement l’épée. Quand elle l’avait caché ici, elle avait espérée les mener sur une fausse piste en se dirigeant vers Aerugo, mais cette arrestation avait tout gâché. De toute évidence, il ne leur avait pas été difficile de localiser la bonne île . Il est donc de son devoir de reprendre le sabre pour le cacher ailleurs. Le sort de son clan tout entier reposait sur elle. Et qu’importe si le vieux Wong désapprouvait . Elle en avait assez des humiliations que subissait son peuple en permanence. Se relevant, elle prit le chemin de la sortie. Elle devait quitter les lieux avant qu’ils ne remarquent sa présence, si ce n’était déjà fait.
« N’allez pas vous imaginez que votre rang me fasse retenir mes coups, fit une voix en Xingois. »
Se retournant, Li dévisagea le ninja en face d’elle.
« J’ai passé l’âge d’être effrayé par les jappements des chiens.
-Donnez-moi la relique et votre mort sera rapide. J’ai prévenu mon, collègue grâce à émetteur, il sera là dans peu de temps. Vous n’avez aucune chance. »
-Tu veux ce sabre ? »
Le sortant de son fourreau, elle le brandit comme un défi à son adversaire.
« Viens le prendre. »
Sortant sa Kyoketsu, le Xingois bondit vers la Princesse de Xing, prêt à en découdre. Celle-ci sortit discrètement de sa poche des kunais.

« Argh, je me suis paumé ! »
Retenant avec peine son agacement, Laïro chercha quelque chose qui lui permettrait de se repérer dans ce dédale. Sans un succès très convaincant, il fallait bien l’admettre. Il faudra qu’il active la balise que lui a donné Sohem pour que ce dernier le retrouve si ça continue.
« Je le savais. Je le savais que c’était la merde. Quand je pense que je pourrais être dans un hôtel à pioncer après une journée passée à faire du surf. Du Surf ! »
Soudain, il entendit quelque chose, comme le son produit par une transmutation alchimique.
« C’est quoi, ça ? »
Estimant le fait que transmutation pouvait vouloir dire combat, et combat voulant dire objectif trouvé, et puisqu’il était perdu, autant se diriger dans cette direction. Tout en espérant qu’il ne se perde pas en route. Avant de partir, il activa la balise. On ne sait jamais.

Li Chang para l’attaque avec son sabre, avant de répliquer par un mouvement horizontal, qui fut prestement esquivé. Pour empêcher son adversaire de riposter, elle lança les kunais tout en traçant un cercle de transmutation du pied. Le résultat ne se fit pas attendre, et le ninja dut plonger dur le côté pour éviter le pic qui apparût du sol. Cherchant à profiter de la diversion, la princesse de Xing tourna les talons et prit la fuite, avant de s’arrêter au bout de quelques mètres. Son accolyte aussi était présent. Tout cela ne présageait rien de bon . Li Chang avait beau avoir subie un entraînement tout aussi intensif que le leur, elle ne pouvait probablement pas l’emporter sur deux d’entre eux. Et ils bloquaient les deux passages.
« Te voilà prise au piège. Rends-toi et ta mort sera brève.
-Je le sais , ton ami a eu la prévenance de me dire la même chose. Mais je ne parle avec les serviteurs que pour donner des ordres, et non pour en recevoir. »
Elle ne voyait qu’une seule façon de les empêcher de faire son devoir. Sortant d’autres kunais de sa manche , elle prépara un cercle de transmutation au sol.
« Si vous voulez le sabre, apprenez à respirez sous l’eau. »
Une fois ces paroles prononcées, elle activa le cercle, et le sol de la grotte se brisa, laissant l’eau pénétrer à l’intérieur.

[Lena]

Mais quel râleur...ça doit pourtant être sympa comme petite excursion non ? ^^
Bon d'accord j'ai rien dit...surtout que ça ne va probablement pas aller en s'améliorant apparemment...

[Mélanie Mustang]

D'abord, je tiens à mettre une petite chose au point... Roy ne menaçait pas tous les homosexuels du monde mais un seul et qui plus est un pédophile.

Ensuite, bon post^^ J'attends de voir comment nos amis vont se battre sous l'eau^^

[Starman]

Et il l'a laissé en liberté, sous prétexte qu'il a aidé à engager un fou psychopathe dans une organisation qui enferme les gens sans procès? C'est une honte^^ (comment c'est pas le même argument qu'au début? M'en fous^^)
Bon, voici la suite et fin de "l'arc"^^.


Chapitre 67 :

Avançant plus ou moins au hasard, tout en espérant se trouver sur la bonne voie, Laïro avait mis son surf sur son dos à l’aide de sangles qu’il avait enroulé autour de lui. De toute façon, il n’avait pas l’espace pour s’en servir. Il éclaira le chemin grâce à sa lampe torche, pestant une fois encore contre ses couloirs qui se ressemblaient tous. Après quelques minutes, il tomba encore sur un intersection. Et, bien entendu, comme le bruit s’était éteint il y’a fort longtemps, et que l’effet d’écho pouvait se révéler trompeur, il n’avait pas la moindre idée de quelle voie prendre.
« Tout ça pour un coupe-chou, soupira-t-il. C’est désespérant. »
Il allait se lancer dans une diatribe contre le traditionalisme à outrance, quand il fit la constatation que ses pieds étaient soudainement bien humide. Baissant les yeux, il vit de l’eau s’échapper d’un des chemins, mouillant le sol.
« Quoi, encore , marmonna-t-il, interrogatif. »
Puis, le rappel de Sohem concernant les risques d’inondations lui revint en mémoire.
« Hé merde, jura-t-il, avant de courir dans la direction d’où provenait l’eau. C’est pas le moment, là. »

La princesse de Xing sortit la tête de l’eau afin de reprendre sa respiration. Et elle ne pouvait que constater que la partie non immergée diminuait à vue d’œil. Même si cela avait suffit à distraire les deux ninjas, elle allait devoir faire vite si elle ne voulait pas se faire piéger et mourir. Le problème était que les sorties , elles, étaient immergées. Contenant dans sa poitrine le maximum d’air, elle plongea de nouveau. Elle chercha une issue du regard , tout en essayant de faire le vide dans son esprit, de lutter contre la peur de mourir d’une mort indigne. Trouvant ce qu’elle cherchait, elle se mit à nager du mieux qu’elle pouvait, luttant avec difficulté contre le courant. Tout cela était lent. Bien trop lent. Tandis que la douleur augmentait petit à petit dans sa poitrine, elle avait l’impression de faire du sur-place. Etait-ce la fin pour elle ? Mourra-t-elle ici, dans le déshonneur de la noyade, et non dans la gloire en luttant contre ses ennemis ? Laissera-t-elle son peuple à la dérive, sans personne pour le guider ?Elle secoua la tête, refusant cette idée.
« Je suis une princesse de Xing , pensa-t-elle. Dame issue du plus ancien de tous les clans. Je refuse de partir aujourd’hui. »
Frôlant d’un mouvement de la main le sabre accroché à sa ceinture. Ou du moins, elle l’aurait fait si ce dernier ne c’était pas détaché en route, emporté dans l’autre sens par le courant. Refusant de laisser partir l’unique chance qu’avait son clan de regagner son ancienne influence, Li Chang fit demi-tour , tentant de rattraper la lame ancestrale. Mais sa vue se brouilla, tandis que ses mouvements se faisaient de plus en plus lents. Et alors que l’héritière du clan Chang s’évanouit, un sentiment d’échec envahissait son âme .

Ayant rapidement constaté que l’eau envahissait chaque espace de la grotte, Laïro avait été forcé de transmuté une bulle d’air comprimé autour de sa tête, avant de grimper sur sa planche et de continuer son exploration de manière sous-marine. Transmutant l’air comme s’il se trouvait en plein ciel, il créait ainsi une sorte de contre-courant suffisamment puissant pour lui permettre de se mouvoir, même si c’était avec peine. Il n’était sans doute pas prudent de continuer dans cette voie inondée, surtout que rien ne garantissait qu’il aurait assez d’air pour faire le chemin du retour, mais si il y’avait eu inondation, cela signifiait qu’il y’avait eu combat. Et Daar ne pouvait pas laisser ces personnes se noyer ici. De plus, il y’avait de fortes chances de trouver l’arme ici. Arrivant dans une vaste salle, il vit deux choses : la première était un sabre Xingois emporté par le courant, la seconde était la prisonnière, visiblement en train de se noyer. Laïro hésitait. S’il allait d’abord chercher le sabre, il était évident que la Princesse allait mourir. Mais s’il la sauvait, le courant aura alors emporté hors de sa portée ce qu’il était venu chercher. Se doutant bien du choit que ferait ses « alliés », qui plaçaient l’honneur au dessus de toute chose, l’Alchimiste Volant devait se décider : quelle était la voie la plus honorable à ses yeux ?

A bout de forces, Laïro sortit la tête de la zone inondée . L’inondation avait finit par se stabiliser, car il était revenu au niveau de la mer, songea-t-il. Sortant de l’eau, il portait sur son épaule la princesse Li Chang.
« Et ben ma grande, t’es pas légère, souffla-t-il en la posant sur la sol. »
Puis, il comprima sa poitrine, la forçant ainsi à cracher l’eau dans ses poumons. Et tandis qu’elle revenait peu à peu à elle, il soupira, à la fois de fatigue et de soulagement : elle s’en était tirée.
« Et le sabre, demanda d’un ton inquisiteur la voix de l’un des ninjas.
-Englouti.
-Quoi ?
-Pas de bol.
-Tout cela est de sa faute. Elle va payer. »
Mais, avant qu’il n’ait put faire un geste vers elle, le bruit d’une dizaine d’armes que l’on chargeait le stoppa dans son geste. Quand Laïro tourna la tête, ce fut pour voir Sohem Conivan accompagné de membres des services spéciaux, menaçant les Xingois.
« Quand tu as allumé ta balise, j’ai jugéutile de sortir nos hommes de leur cachette.
-Pardon, fulmina le leader des ninjas.
-Vous n’imaginez tout de même pas que l’on allait vous faire confiance ? »
A contre-cœur, les Xingois se rendirent.
« Peu importe, nous avons failli à notre mission. Le sabre est hors de notre portée.
-Si je puis me permettre, reprit Conivan, l’un des livres que possédait l’homme chez qui je vivais s’intitulait « Histoire de Xing », un livre Xingois datant du Xvè siècle et qui fut interdit à l’époque. Selon ce dernier, le Sabre de Succession a été perdu à trois reprises. Et à trois reprises, il est réapparu de façon mystérieuse. Alors, si vous me passez l’expression, votre Empereur est sûrement déjà en train de fabriquer un nouveau sabre divin . »
Et c’est sur ces mots que les ninjas furent arrêtés.
« Et moi, demanda faiblement la Princesse de Xing, tout en se relevant.
-Vous n’avez commis aucun crime selon les lois Aïhous, dit Daar, étant donné que, contrairement à ce que nous pensions, vous tentiez d’échapper à Xing, au lieu d’être en mission pour eux. Alors, on va dire que l’on ne vous a pas vu. »
Mentalement, Daar se promit de rendre une petite visite à quelqu’un qui l’avait bien mérité.

Central City, plusieurs semaines plus tard Ambassade de Xing.
« Tiens-moi fort Michael.
-Je ne puis Samantha, un mur infranchissable nous sépare. Je sais que tu es la sœur jumelle de la cousine de mon ex-femme, Suzanne.
-Et alors ? Cela nous prive-t-il de tout espoir d’être heureux ? »
La Xingoise, d’environ une cinquantaine d’années, regardait la série télévisée d’un air morne, son bol de nouilles posée sur ses genoux. Finissant sa bouchée, elle entrepris d’en prendre un autre avec les baguettes qu’elle tenait dans son unique main, quand une voix railleuse l’interpella.
« Et bien, si je m’attendais : Ran Fan, Chef de la Garde Impériale, la combattante légendaire qui a protégé son prince de trois tueurs avec comme seule arme deux baguettes, regardant « L’Alchimie de la Passion » en mangeant ses nouilles.C’est ce qu’on appelle ne pas être à la hauteur de sa légende.
-Vous vous êtes introduit dans une propriété de l’Empire de Xing, Alchimiste Volant, dit-elle tout en se retournant vers son interlocuteur. Et vous me faîtes rater la fin de mon émission.
-Bah, je suis sur que vous pourrez me pardonner, vu que vous avez récemment envoyé des ninjas faire les marioles sur mon île. Ce qui me fait penser : alors, finalement , ce sabre ?
-Nous nous sommes arrangés. Que faites-vous ici ?
-Je suis venu vous donnez un avertissement : je passe l’éponge pour cette fois, et vos amis vont rentrer sous peu. Mais la prochaine, c’est par la poste que vous les recevrez, et vous pourrez les offrir comme puzzle à votre empereur.
-Vous n’êtes pas en mesure de nous faire la morale, ni de nous menacez. Nous pouvons venir à bout de votre ridicule petite île quand nous le souhaitons.
-Ho, vous voulez dire : faire traversez à votre armée le désert et amnestris ? Ou alors vous passerez par la voie des mers , sachant que la de nombreux typhons se trouvent sur le chemin, formant une barrière naturelle propre à empêcher plus de deux navires expérimentés de passer ? Vous savez aussi bien que moi que ce n’est pas viable.
-Peut être. Néanmoins, je ne nous défierai pas à votre place.
-Je ne vous défie pas. Je vous rappelle que je suis chargé de protéger les habitants de mon île. Et que je ne tient pas à être mêlé à vos affaires.
- Je vois. Partez à présent, sinon je donne l’alerte, et une dizaine de combattants Xingois vous mettrons en pièce. »
Daar ne se fit pas prier. Mais c’était trop tard : L’Alchimie de la Passion était déjà terminé.

[Mélanie Mustang]

Ha ça fait plaisir de revoir Ran Fan^^ C'est bien la même que dans le manga? Elle a bien évolué dis donc^^

Bon en tout cas, voilà un bon passage et Laïro est enfin débarrassé de ces patits ninjas... Enfin pour le moment en tout cas... Vivement la suite^^

[Lena]

Eh c'est vraiment pas sympa d'interrompre quelqu'un qui regarde ce genre de série absolument géniaaale en mangeant des nouilles. Pauvre Ran-Fan...elle a pourtant bien mérité ce genre de petits moments de détente (chacun son truc ^^).
Enfin sinon...bonne fin pour cet "arc", pas mal le coup de l'épée qui réapparaît mystérieusement à chaque fois...^^
Et pour pas changer...on attend la suite...

[Starman]

Chapitre 68 :

Laïro se posa avec douceur au sol, avant de fouler du pied l’herbe jaunie par le soleil. Il se rappela un instant à quel point cela lui était difficile lors de son entraînement, et le nombre de fois où le choc brutal causé par l’atterrissage lui avait fait perdre l’équilibre. Son surf en main, il se dirigea vers la maison de son maître. Il l’avait très peu vu depuis sa nomination et son départ en ville, où il avait pris un appartement. Il avait été assez pris, même s’il aurait sans doute pu trouver un moment ou deux de ci de là. Alors qu’il se tenait devant la porte, une autre scène lui revint à l’esprit : lui-même, plus jeune, hésitant entre terreur et détermination devant cette même porte. Un petit sourire apparût sur son visage. C’était il n’y a pas si longtemps en fin de compte. Frappant à porte, il décida d’entrer quand il remarqua l’absence de réaction.
« Maître, appela-t-il sur le seuil. Votre disciple est ici. »
Toujours aucune réaction. Cependant, il entendait le bruit caractéristique de la télévision allumée. Pénétrant dans le salon, Daar aperçût son maître assoupi dans son canapé. L’image d’un des hommes les plus honorables de sa vie les yeux fermés devant la télé amusa Laïro un instant.
« Décidément, l’âge n’épargne même pas les Alchimistes Volants, murmura-t-il, pour ne pas le réveiller. »
La journaliste dans le petit écran décrivait l’absence de résultats dans l’affaire des enlèvements d’enfants, qui avait lieu ces derniers temps. L’Aïhou poussa un soupir. Il en avait entendu parler, mais il n’avait pas eu le temps de s’en occuper, il était débordé par l’organisation du voyage de la Loa à Amnestris, en vue d’accords commerciaux. C’était la première fois que cela avait lieu depuis l’indépendance, et rien que réserver l’hôtel prenait un temps fou, à cause des aménagements qui devaient y être faits. Mais peut être qu’il aurait pu… Il chassa l’idée de son esprit. Il fallait bien que la police fasse son travail par elle-même aussi. Durant la réorganisation due à la lutte contre la corruption des Têtes d’Oiseau, ses interventions étaient acceptables, voire peut être nécessaires, mais il devait accepter l’idée de laisser d’autres s’en charger. Il saisit la télécommande et éteignit le poste, avant de se retourner vers Kane Gort.
« Maître, murmura-t-il, pour le réveiller en douceur. »
Il n’avait pas envie de le déranger, mais il avait peu de temps. Il avait encore des détails à régler. Puis, il eût une étrange impression. Tout cela n’était pas normal.
« Maître, reprit-il, un peu plus fort. MAÎTRE ! »
Inquiet, il secoua le vieil homme, sans résultats. Laîro Daar se rendit compte de son erreur. L’ancien Alchimiste Volant ne dormait pas.

« Alchimiste Daar ? »
Laïro se leva avec raideur de sa chaise quand le docteur l’appela, suivi de Sohem, qui l’avait rejoint quand il avait appris la nouvelle. Puis, avec lenteur, craignant ce qu’on allait lui dire, il suivi ce dernier.
« Comment va-t-il, docteur. Est-il … ?
-Il vit, si c’est là le sens de votre question, répondit le médecin. »
Avant d’ajouter, amer :
« Si l’on veut.
-Comment ça ?
- Le patient est en état de mort cérébral. Son cœur bat toujours, mais… le cerveau a « lâché », si vous voyez ce que je veux dire. Nous maintenons son cœur en vie grâce à des machines.
- Alors, il…
- Oui. Il est incapable d’une pensée quelconque. »
Laïro baissa les yeux, sans rien ajouter. Il se sentait coupable, même si objectivement il ne voyait pas ce qu’il aurait pu changer. Et quand il regardait Conivan, il pouvait lire le même sentiment dans ses yeux.
« Savez-vous si le patient a de la famille ?
-Que…Que je sache, ils sont tous morts.
-Alors, c’est à vous deux de décider.
-Décider quoi ?
-Ce qu’on va faire de lui. Légalement, nous sommes autorisés à mettre fin à ses jours, à condition d’avoir l’autorisation de ses proches. Dans le cas précis, vous. Si vous le voulez, on peut le maintenir envie. Mais il ne reviendra jamais à lui.
-Je… Sohem, qu’est-ce qu’on doit faire ? »
Le métis, qui jusque là s’était fait silencieux, mit un moment à répondre.
« Je ne sais pas . Je…je n’arrive pas à réfléchir normalement. Je suis désolé, Laïro, il va falloir que tu décide tout seul. »
Sa voix était tremblante, ce qui surpris Daar, qui pensait que d’eux deux, Sohem était le plus maître de ses nerfs. Visiblement, la mort du maître l’affectait encore plus. Mais Laïro non plus ne savait pas. Il avait du mal à accepter le fait que, après son père, son maître aussi était aux portes de la mort.
« Vous…Vous pouvez me laisser seul avec lui s’il vous plaît ?
-Bien sur. »
Le docteur l’emmena au lit de Kane, tandis que Sohem restait là, comme figé. Seul avec son maître, l’Alchimiste Volant chercha en vain un signe de vie sur son visage. En vain.
« Je…je ne sais pas ce que je doit faire maître. Je vous dois tant. Alors que mon père est mort, vous avez accepté de m’enseigner, malgré ce qu’il vous avait fait. Je vous en serai toujours reconnaissant. »
Il s’arrêta un instant. Il y’avait tant de choses qu’il voulait dire. Il ne savait pas quoi choisir.
« Qu’auriez-vous voulu ? Nous n’avons jamais parlé de ça, avant. Ca me semblait si loin. Pourtant, nous y voilà. Et même Sohem, qui est sans doute le type le plus solide moralement que je connaisse, ne sait pas . Que dois-je faire ? »
Il prit la main de son maître dans la sienne. Elle était tellement froide, sans vie. Il respira un grand coup, comme s’il essayait de plonger dans ses pensées.
« Je ne sais pas je que vous voudriez. Mais je sais ce que vous méritez. Une mort digne, digne du héros que vous étiez. Ou alors une mort paisible, entouré de votre femme et de votre fils. Mais pas ça. Pas comme ça. Le docteur dit que vous êtes encore vivant, mais c’est faux. Votre main est froide comme la mort. Vous méritez mieux que ça. »
Il se leva, sa résolution prise. Il s’approcha de la machine qui maintenait son maître en vie, et saisit la prise de courant, de la façon la plus ferme. Si ça devait se finir ainsi, c’était à lui de le faire.
« Vous nous manquerez. »
Et il débrancha la machine. Et, alors qu’il lâchait la prise, il sentait les larmes couler sur ses joues. C’était fini.

[Lena]

Triste...(qui a dit que je me répétais...)
Bon post en tout cas, comme je viens de le dire plutôt triste donc...et si même Sohem n'est plus capable de prendre une décision, où va-t-on ?
Ah sinon...bonne intro de la prochaine intrigue...^^

[Macros]

Ooooooh, l'euthanasie, comme il y va, le Daar... En tout cas, il semblerait que le^destin des alchimistes volants soit de succomber à des maladies mortelles et incurables ou à des accidents cérébraux, cardio-vasculaires et que sais-je encore. Quel sort horrible attends Daar jr après les morts de son père et de son maître? Le temps nous le dira!

[Mélanie Mustang]

C'est trop triste comme passage.... Tu m'as fait pleurer... T'as pas honte? Bon post quand même et j'attends de voir la suite...^^

[Starman]

Chapitre 69 :


Sohem entra dans les toilettes du bâtiment. Il savait que Laïro était là, quelqu’un l’avait vu entrer. Le métis s’inquiétait un peu pour son ami, depuis la mort du maître. Il semblait plus distant, ailleurs. Et s’enfermait dans le travail, comme s’il voulait éviter de penser. Or, Conivan savait qu’un tel comportement n’était pas bon signe, et pouvait l’amener à craquer sous la pression qu’il s’infligeait. Il ne le voyait pas de la porte, et, sans vraiment savoir pourquoi, il hésitait à entrer.
« Laïro, dit-t-il, circonspect.
-Ouais, je suis là. »
Sohem entendit le bruit de la chasse d’eau , avant de voir l’Alchimiste Volant sortir d’un des cabinets de toilettes, le teint pâle.
« Tu faisais quoi ?
-Je vomissais.
-Tu es malade ?
-Non, je…ça va.
-Non. Tu es plus pâle que moi, et tu sais comme moi que ce n’est pas normal.
-En même temps, vu que je viens de vomir. »
Même la tentative de Laïro pour sourire de façon moqueuse ne satisfaisais pas Conivan. Il prit la parole, même s’il connaissait déjà la réponse.
« C’est à cause du maître , n’est-ce pas ?
-Je n’ai pas envie d’en parler.
-Oui, je vois que tu préfères vomir dans les toilettes au lieu de terminer les préparatifs. »
Sohem regretta sa phrase dès qu’elle fut prononcée. Il savait que son ami traversait une mauvaise passe, d’autant plus que lui-même le vivait mal. C’est juste qu’il avait l’habitude de faire bonne figure, alors que Laïro était plus…spontané. N’écoutant pas la petite voix qui lui disait qu’un jour, cela attirerait de gros ennuis au pays, il posa sa main sur l’épaule de l’alchimiste.
« Tu n’as pas à te sentir coupable. Tu réagis comme si tu l’avais tué.
-Mais c’est exactement ce que j’ai fait, non ? Je l’ai tué.
-C’était un légume. Tu as fait le bon choix.
-Peut être… mais n’empêche que je me dégoûte. »
Laïro se passe le visage sous l’eau, d’un geste machinal, comme endormi. Ce qu’il était, étant donné ces problèmes d’insomnie qu’il avait depuis deux jours.
« Bien, fit-il en fermant le robinet. Allons-y, on a encore du boulot. »

Mais l’Alchimiste Volant avait beau essayer de s’en persuader, il ne lui restait pas tant de travail qu’il aimerait. De fait, il ne restait que quelques menus détails à régler avant la visite de la Loa chez leurs imposants voisins, et la journée lui parût très longue, trop longue même. Mais même les jours les plus interminables finissent par prendre fin, et Laïro quitta son bureau pour rentrer chez lui, accompagné de son conseiller comme à l’accoutumée. Mais à peine avait-il sorti la tête du bâtiment qu’il aperçut une horde de journalistes qui visiblement l’attendaient.
« Qu’est-ce qui se passe, demanda-t-il à Sohem.
-Les enlèvements se poursuivent. Ils vont probablement demander si tu comptes t’en mêler. Contentes-toi d’avancer sans répondre aux questions. »
Acquiesçant d’un léger signe de la tête, Daar commença à se frayer un chemin dans la foule, ignorant les flots de questions. C’était loin d’être sa première rencontre avec des journalistes. Le plus souvent, il répondait aussi honnêtement qu’il le pouvait. Parfois, il bluffait, ou bien il sortait un laconique « sans commentaires ». Mais aujourd’hui, c’était à peine s’il faisait attention à leur présence. Plus que de se frayer un chemin dans la foule, il avait l’impression de nager à contre-courant.
Il ne sût jamais pourquoi, mais il la remarqua aussitôt parmi les innombrables visages anonymes. Peut être parce que son apparence contrastait avec celle de tous ces membres interchangeable de la presse. Ou peut être voulait-elle simplement être vue. C’était une femme d’une quarantaine d’années, en tout cas guère plus vieille que sa mère. Il pouvait lire dans ses yeux de la tristesse, ainsi que de la colère rentrée.
« Laïro Daar, demanda-t-elle, même si le ton ressemblait plus à une constatation. »
Avant de lui cracher à la figure.
« Espèce d’ordure ! »
Laïro s’essuya le visage, sans comprendre, tandis que, dans un autre monde, les photographes immortalisaient la scène. Qui était-elle ?
« Ordure ! Salaud ! Comment peux-tu rester là, à ne rien faire, alors que ma fille s’est faite enlevée par ce kidnappeur !
-Nous partageons votre peine madame, intervint Conivan, mais cette affaire est du ressort de la police. L’Alchimiste Volant ne peux pas s’occuper personnellement de chaque crime commis.
- Ha oui ? C’est pourtant bien lui qui s’est occupé des Têtes d’Oiseau, non ? Alors pourquoi il ne fait rien ? A la télé, vous avez dit… Vous avez dit que votre devoir était de protéger le peuple Aihou. Qui protégeait ma fille hein ?
- Madame, je vais devoir vous demander de partir.
- Vous avez le sang de ma fille sur les mains, Daar. Son sang sur vos mains. »
La phrase se répétait sans cesse dans l’esprit de Laïro. Mais le sang qu’il voyait n’était pas celui de la fille.


La pluie tombait à verse sur la ville. Mais Laïro ne s’en plaignait pas. Elle était chaude et douce. Pour la première fois depuis plusieurs jours, il se sentait bien. Pas trop mal du moins. C’est la saison des pluies, songea-t-il. Pendant un bon mois, celle-ci fertilisera le sol, rendant ce dernier fertile et cultivable. Les Aïhous appelait cette période, « Le mois béni ». Glissant sur la vague d’air, Daar songea qu’il devrait rentrer dormir, ou au moins manger. La nuit était tombée depuis une bonne demi-heure. Mais il n’en avait pas envie. Et il avait à faire avant. Trouver le renseignement demandé ne lui avait pas posé de problèmes. Arrivant devant la fenêtre, il la frappa de trois coups hésitant. Il ne fallut pas longtemps pour que la femme qui lui avait cracher à la figure ne s’aperçoive de se présence et lui ouvre la fenêtre.
« Bonsoir, marmonna-t-il. »
Elle ne répondit pas.
« Je peux entrer ? »

[Mélanie Mustang]

Eh bah... J'ai jamais vu notre Laïro dans un état pareil... Le pauvre... Allez, il va s'occuper des kidnappeurs avant d'aller faire un tour en Amestris pour avoir bonne conscience? Pour se laver les mains du sang de son maître... J'attends de voir la suite....

[Lena]

Allons, allons, faut pas culpabiliser comme ça...On ne peut rien faire pour les légumes...à part éventuellement les faire cuire à la poêle, mais ça ne marche pas à tous les coups, certains restent quand même immondes.
Hmm bref...sinon bon post, très bon post même. Le malaise de Laïro est bien rendu je trouve. Curieuse de voir comment ça va évoluer c't'histoire...(et accessoirement, comment il va résoudre l'affaire des enlèvements d'enfants...^^)

[Macros]

C'est un jour sans... Alors si en plus les vieilles (ou pas si vieilles) dames s'y mettent en le rendant responsable de tous les malheurs du monde, son humeur risque d'atteindre des abîmes insondables... Que quelqu'un explique à cette brave ménagère qu'il ne faut pas croire tout ce qu'on dit à la télé!

Bref, après ce commentaire de la dernière heure... vivement la suite!

[Starman]

Chapitre 70 :


Il était assis sur une des chaises de la salle à manger, observant d’un air morne la vapeur monter de sa tasse de thé, en silence. Face à lui, elle aussi ne disait rien, immobile, comme si quelqu’un avait arrêté le temps sans les prévenir, figeant la scène dans l’éternité. Puis, lentement, il tourna la tête vers la photo d’une jeune fille d’environ 14 ans, posant avec un petit garçon, qui vraisemblablement était son frère.
« C’est elle, articula-t-il .
-Oui. Elle s’appelle Laëny. Elle allait avoir 15 ans dans un mois. »
Se levant, Laïro prit la photo et l’observa, comme s’il espérait trouver quelque chose qui pourrait l’aider, sans savoir quoi.
« Elle a disparu il y’a combien de temps ?
-Deux jours. Elle était sortie faire un tour, et elle n’est jamais rentrée. J’ai prévenue la police, mais c’est à peine s’ils m’ont écouté.
-Mmmm. Et comment s’appelle le gamin sur la photo ?
-C’est Huma, son petit frère. Il est encore si jeune. Il ne sait même pas que sa sœur a été enlevée. »
A l’écoute de ce nom, Daar sentit un frisson lui parcourir l’échine. Inconsciemment, il aurait préféré éviter de le savoir.
« Je…J’avais un grand frère qui s’appelait comme ça. Il est mort avant ma naissance. Mais si je ne l’ai jamais connu, je sentais ce poids à la maison, comme si manquait une présence. Je suppose que ma mère ne s’en est jamais vraiment remis. »
A l’intérieur de lui, une voix, la sienne, lui hurlait de se taire, d’arrêter de raconter sa vie à une femme qu’il ne connaissait pas, de cesser de vouloir à tout prix en faire une affaire personnelle. Il savait que c’était le plus raisonnable. Il n’était pas bien. En pleine dépression, même, il devait bien se l’avouer. Il ne devrait pas s’en mêler. Mais il n’écoutait pas. Il ne pouvait pas regarder la photo et penser que quelqu’un d’autre s’en occupera. Il prit la photo et la mis dans sa poche.
« Je… je vais la retrouver. Je le promet. »

« Répètes-ça, Lairo ? »
Daar était assis à son bureau, et chose rare, il était en train de se disputer avec son conseiller, qui lui était debout face à lui, manifestant visiblement un franc désaccord.
« Je pense avoir été clair, Sohem. Je veux les dossiers de la police en rapport avec ces enlèvements. Qui a été enlevé, les suspects les circonstances, tout quoi.
-Je me fais sans doute des idées, mais il me semblait que nous avions convenu qu’il était mieux de ne pas nous e occuper personnellement.
- Je sais. J’ai changé d’avis.
- Changé d’avis ? Laïro, tu es Alchimiste Volant. Je sais que tu vis mal la mort du maître…
- Le fait que je l’ai tué.
- On en a déjà parlé.
- Peut être, mais c’est comme ça.
- Mais tu dois réfléchir avec ta tête, pas avec tes tripes. Tu dois t’organiser, et ne t’occuper que des cas ou tu es indispensable. Sois responsable, grandis bon sang.
- Bon, ça suffit ! »
Laïro se leva à son tour. Visiblement, le métis venait de toucher un point sensible.
« Tu es quelqu’un d’intelligent, et c’est pourquoi je t’ai choisi, alors que personne ne m’imposait d’avoir un type pour relire mes discours. Mais tu n’en reste pas moins mon subordonné. Alors, quand je te demande de m’apporter des putains de dossier, TU M’APPORTES CES PUTAINS DE DOSSIERS !! »
Daar regretta ses paroles aussitôt qu’elles furent prononcées. Il savait qu’il avait raison. Mais il ne comprenait pas. Il devait le faire. C’était important.
Conivan, quand à lui, resta silencieux, tout aussi stupéfait que son supérieur. Puis, son visage devint encore plus froid qu’à l’accoutumé, plus dur.
« A vos ordres, Alchimiste Volant, se contenta-t-il de dire, avant de tourner les talons, et de quitter le bureau. »
Laïro se sentit soudain très fatigue. Se laissant mollement tomber sur sa chaise , il poussa un long soupir. Pour la première fois depuis qu’il était en poste, il se demanda vraiment s’il était à la hauteur.
« Pardas, murmura-t-il pour lui-même. »


Les dossiers étaient sur son bureau depuis plusieurs heures. Et depuis tout ce temps, l’Alchimiste Volant les étudiait avec acharnement. Sans résultat très probant. Le schéma était plus ou moins similaire. Des enfants d’en moyenne 11 à 13 ans disparaissaient en fin d’après midi, bien souvent en rentrant de l’école. Il n’y avait aucun point commun entre les enfants, que ce soit d’un point de vue social ou physique. Aucun suspect. Bref, il n’avait rien de plus que la police.
11 à 13 ans , songea-t-il. Tous sauf elle. Elle, en avait 15. Cela indiquait-il que même l’âge n’était pas un point commun probant ? Ou alors peut être était-elle au mauvais endroit au mauvais moment ? Il n’en avait pas la moindre idée.
« Qu’est-ce que je suis en train de faire, dit-il à voix haute. Tu te prend pour qui, Daar ? Un grand détective ? Je n’ai aucun indi… »
Peut être était-ce à cause de la fatigue. Peut être était-ce qu’à force de regarder les mêmes dossiers pendant des heures, il les avait en tête. Le fait est que Laïro eût une idée. Et si la réponse était…
Il reprit chaque dossier, vérifiant si ce qu’il avait remarqué était juste. Ca l’était. Pas étonnant qu’il n’avait rien vu. C’était si…inhabituel. Il avait enfin quelque chose.

[Mélanie Mustang]

Ah c'est pas bien de s'en prendre à ses subordonnés comme ça... Il va le regretter... Sohem doit pas être content du tout...

En tout cas, bon post, j'ai hâte de voir ce qu'est ce détail que Laïro a remarqué en plein milieu de sa fatigue...

[Starman]

Chapitre 71 :

« Tu peux répéter ça ? »
Sohem regarda Laïro droit dans les yeux, et le jeune aïhou pouvait clairement lire à l’intérieur : « Mais de quoi est-ce que tu es en train de parler ? »
« Le sang, répéta Daar. La clé, c’est le sang. Tous les enfants sont des donneurs universel. C’est ça, le facteur commun.
-Enfin, c’est ridicule : pourquoi chercherait-il des enfants d’un même groupe sanguin ?
-Je ne sais pas. Mais ça veut dire que ce type doit avoir accès à leurs dossiers médicaux. Donc il travaille à l’hôpital de la ville.
-Quand bien même, ça fait beaucoup de monde.
-Je sais. Mais on a déjà avancé un petit peu c’est déjà ça. »
Sans répondre, Sohem feuilleta les dossiers.
« S’il en veut à leur sang, reprend-t-il soudain, il est probable que la plupart d’entre eux soient déjà mort.
-J’en suis conscient. On va donc cataloguer tous les enfants de groupe O- et les mettre sous surveillance.
-Il y’a un problème.
-Lequel ?
-La fille, celle de la femme qui t’as « incitée » à te mêler de ça. Elle n’est pas de groupe O-.
-Pardon ?
-Elle est B-. »
Laïro réfléchit un moment. Pourquoi était-elle si différente des autres ?
« Peut être qu’elle l’a surpris pendant un autre kidnapping, et qu’il l’a emmenée pour éviter qu’elle ne parle.
-Possible. Bien, je vais m’occuper de faire tout ça. Repose-toi, tu as une tête de cadavre.
-Je vais essayer. »
Mais l’Alchimiste Volant n’en avait pas la moindre envie. Parce que s’il arrêtait de faire quelque chose, il aurait le temps de penser, et il ne savait pas ce qui le hanterait le plus : son vieux maître, ou bien ces enfants qui étaient peut être déjà morts.

« Rappelles-moi ce qu’on fait là, déjà ? »
L’officier de police Faïda poussa un soupir. Son partenaire, Tensel, était peut être connu au poste pour son sens de l’humour, mais on ne pouvait pas dire qu’il appréciait les missions de filature.
« On est là pour surveiller le petit Lerhs Hyphen,de groupe sanguin O-, comme expliqué dans le briefing de ce matin que tu aurais au moins pu faire semblant d’écouter.
-Hé, du calme, ma grande. Je dis ça, je dis rien.
-Reste concentré. Il va bientôt sortir de l’école.
-A cette heure-ci ?
-Un de ses profs est absent.
-Ramassis de fainéants. »
Ignorant la remarque, Faïda observa la grille de l’école. Elle non plus n’aimait pas les filatures à vrai dire. Elle avait toujours peur de se faire repérer, malgré la voiture banalisée. Soudain, elle vit Lerhs sortir de l’école avec deux amis, avant de les saluer et de prendre la route opposée à la leur.
« On y va, fit-elle. »
Elle démarra la voiture, et commença la filature, priant pour que le tueur ne se pointe pas durant son service.

Elle savait qu’elle n’avait jamais de chance. A peine un quart d’heure après le début de la filature, un drôle de type avait commencé à suivre le gamin de manière relativement discrète, sans non plus que ce soit l’œuvre d’un professionnel.
« On fait quoi, demanda Tensel ? On l’interpelle ?
-Pour quel motif ? Avoir l’air bizarre ? Non, on attend qu’il agisse, et là on y va. »
Là encore, il ne fallut pas longtemps avant que le type ne se lance. Accélérant petit à petit, il attendit d’être à la hauteur du gosse pour lui saisir le poignet. Faïda ne vit pas ce qu’il fit, mais elle vit que Lerhs s’effondra presque aussitôt. Elle saisit la radio du véhicule.
« Central, ici voiture numéro 5. Suspect repéré dans la rue Manlae. Demandons renforts. »
Puis, sortant son arme, elle sortit de la voiture, suivie par son coéquipier.
« Hé, vous, cria-t-elle en pointant son pistolet sur le suspect. »
L’homme se retourna lentement. Ce qui la marqua à ce moment là fut l’aspect cadavérique de l’individu, et l’absence de surprise dans son regard.
« Vous êtes en état d’arrestation, continua-t-elle, d’une voix cependant un peu plus hésitante. Vous avez le droit de… »
Elle ne finit pas sa phrase. Elle vit une lueur bleutée, et soudain le sang coula à flot de sa gorge. S’effondrant au sol, elle remarqua à peine que Tensel venait de subir le même sort. Le monde tournait autour d’elle, et lentement, inexorablement, elle se sentait partir.
Elle n’avait décidément jamais de chance.

« Laïro, le suspect a été aperçu rue Manlae. Il a été interpellé, mais il a tué les deux agents.
-Bon. Demande à l’Hôpital qui n’était pas de garde aujourd’hui. Vérifie les dossiers, notamment le groupe sanguin, et le domicile. »
Le métis eût un petit sourire.
« En fait, je l’ai déjà fait.
-Hein ?
-j’ai pris la précaution de demander les dossiers et les horaires de tous les employés dès que nous avons commencé.
-Sohem, on t’a déjà dit que tu étais génial ?
-Rarement. J’ai trouvé un suspect. Il s’appelle Anton Feilhn. C’est un médecin, de groupe O, qui travaille de nuit. Son domicile est en centre ville, mais il possède une résidence secondaire à l’extérieur de la ville.
-Bien, envoie la police à son domicile, nous allons nous occuper de la résidence.
-Logique. Je ferais mes exactions là-bas si j’étais à sa place. Je m’occupe des préparations.
-Merci Sohem. Je n’y seras jamais arrivé sans toi.
-Je sais. Mais c’est agréable à entendre. »
Conivan quitta le bureau, tout en sortant son portable de sa poche. Laïro, quand à lui, se cala dans son fauteuil, un petit sourire aux lèvres.
« Cette fois, on te tiens, salopard, murmura-t-il. »

[Lena]

C'est O- même, donneur universel, si je n'm'abuse ^^
Enfin sinon, bons posts (celui là et le précédent, que je viens juste de lire). Quelle est donc ce personnage obsédé par le sang...bon là intuitivement je dirais bien un vampire, mais quelque chose me dit que ça va pas être ça...
En tout cas, curieuse de voir comment ça va se finir c't'histoire...

[Mélanie Mustang]

Ah voilà un post super intéressant... Le sang... Hum... Il y a eu tellement de croyances à ce sujet depuis l'antiquité... Peut-être qu'il pense que le groupe O- permet quelque chose de spécial... s'il boit le sang... Ou alors il a beaucoup de pertes de sang... En tout cas, j'ai hâte de voir la suite^^

[Starman]

Bon, c'est un peu fait à la va-vite mais j'ai eu du mal à conclure tout ca.^^
Chapitre 72 :

De loin, la dite « résidence secondaire » n’avait pas l’air très entretenue. Mais à vrai dire, c’était encore pire de prêt. Tout en passant par la fenêtre de l’étage (laissant à son associé le soin de faire le rez-de-chaussée), Laïro pria silencieusement ses ancêtres que le plafond ne s’effondre pas. Visiblement, Feilhn ne s’embarrassait pas d’une femme de ménage, car la poussière s’entassait un peu partout, couvrant la plupart des meubles.
« Visiblement, elle ne sert pas à inviter des amis, songea Daar. »
Une étrange odeur agressa ses narines. Une odeur… d’encens, qui venait d’une pièce au fond du couloir. S’approchant avec silence, l’Alchimiste Volant entendit une sorte de murmure, murmure qui, au fur et à mesure qu’il avançait, devint une voix. Laïro n’arrivait pas à saisir ce qu’elle disait, mais cela ressemblait à une sorte de prière. Passant la porte, il vit Anton Feilhn traçant des sortes de cercles de transmutation sur le corps du garçon qui venait d’être enlevé. L’homme se retourna, surpris par la présence d’un intrus dans son sanctuaire.
« Qui… »
A peine eût-il le temps de prononcer ce mot qu’il fut percuté par une rafale d’air comprimée. Il essaya de se relever, mais il fut saisi au col et projeté contre le mur. Laïro ne savait pas ce qu’il avait l’intention de faire aux enfants. Il s’en fichait. Il n’avait qu’une seule envie : passer sa frustration sur cette pourriture de la pire espèce. Feihln tenta de faire un mouvement, mais une deuxième rafale l’en dissuada vivement. Daar s’approcha, prêt à l’assommer d’un coup de poing bien placé, quand la voix de Feihln le stoppa dans son élan.
« N’ou…n’oublie pas les enfants.
-Où sont-ils, demanda-t-il d’un ton menaçant.
-Je ne vais pas te le dire. Mais sache au passage que de nombreux cercles aux effets divers sur mon corps, notamment sur ma main droite. »
Posant la main au sol, il transmuta un pilier qui percuta le jeune Aïhou de plein fouet. Tandis que son agresseur tombait au sol, Anton se releva avec peine, tout en essayant de reprendre un air digne.
« Bien. Les enfants se trouvent quelque part dans la maison, sur un cercle de transmutation géant qui, grâce à un dispositif, s’activera tout seul à moins que je n’intervienne. Avant ton arrivée, ils avaient quinze minutes. Tu en as gaspillée deux. »
De rage, Laïro se prépara à une nouvelle rafale, avant de se raviser.
« Bien, alchimiste. Continue comme ça et tu auras peut être une chance de les sauver. »
Laïro était fou furieux, mais aussi conscient que, s’il voulait trouver les enfants, il était forcé d’obéir à ce malade.
« Il reste onze minutes. Au cas où ça t’intéresses. »
« Enflure, songea Laïro Daar en lui emboîtant le pas. »

Sohem venait d’entrer dans ce qui semblait être la cave. Allumant la lumière, il constata que cinq des enfants étaient attachés au sol, disposés en des points précis. Points correspondants au pentacle alchimique tracé au sol, visiblement depuis peu car la peinture était fraîche. Sous chaque enfant était dessiné un autre cercle. Au-dessus du cercle, un autre gosse était suspendu à une corde, et les légers mouvements de balanciers involontairement provoqué par le jeune garçon endormi la faisait se frotter à une lame accrochée au plafond. Le jeune métis était impressionné par le dispositif, malgré son but macabre. A la façon dont les victimes étaient placé « hors » du cercle, il en déduisit qu’un contact organique l’activerait aussitôt. Comment s’y prendre pour sauver les enfants sans tout déclencher ? Peut être qu’il suffisait simplement de…

« Comme tu le sais sans doute, je suis interne à l’Hôpital central. Mes connaissances en alchimie leur sont utiles à l’occasion. Et j’éprouvais de la fierté au fait que mes talents y soient appréciés à leur juste valeur.
-Je me moques de ta vie. Pourquoi t’en prendre aux enfants de type O- ?
-J’allais y venir. Chose ironique pour un médecin, je fut atteint d’une maladie très grave, que l’on nomme la maladie du fossile. »
Découvrant son bras gauche, il montra à Laïro sa main devenue dure comme une pierre, chaque doigt étant réduit à une forme rectangulaire sortant de façon anarchique.
« Une maladie réputée mortelle, et ce depuis des siècles. J’ai réussi à lutter contre l’aspect épidémique de cette dernière, avant de me lancer dans des expériences pour vaincre cette maladie avant qu’elle ne m’emporte dans la Grande Mer. Et j’ai découvert son fonctionnement, son modus operandi. En réalité, elle s’en prend au sang lui-même, qu’elle rend solide. Sans l’approvisionnement en sang, les muscles se dessèchent, ainsi que la peau, d’où cette apparence peu ragoûtante.
-Ha, je vois. Donc vous vous servez du sang des gamins pour faire le plein.
-Oui. J’utilise les données de leur sang pour rendre aux miens ses propriétés normales. Hélas, non seulement le taux de pertes est assez important, mais en plus les effets sont d’assez courtes durées. Quand aux enfants, disons que leur sang est plus sain
-Vous êtes une pourriture, on vous l’a jamais dit ?
-Je me dois de rester en vie si je veux trouver un vrai remède, n’est-ce pas ? D’autres questions ? Peut être sur cette jeune fille dont le profil détonne par rapport aux autres ? »
Soudain, le portable de Laïro se mit à vibrer.
« Qu’est-ce que c’est ?
-Ho rien, juste le signal de mon associé pour me dire que les enfants sont en sûreté. »
Il projeta Feihln avec une rafale, l’envoyant au sol. Ce dernier essaya de réagir, mais il fut plaqué par terre par le surf.
« Et pour ta gouverne, je n’ai aucune question, parce que je sais la vérité au sujet de Laëny. »
Désireux d’en finir, il l’assomma d’un violent coup de poing.
« Et tu as de la chance que je ne frappe pas les malades. »
Laïro apprendra par la suite que Sohem avait déjoué le dispositif en modifiant la structure du sol de façon à ce qu’elle absorbe la peinture. Cependant, malgré leurs efforts, ils trouvèrent les cadavres de six autres enfants dans une autre pièce. Laëny n’en faisait pas partie.

Il se trouvait de nouveau à la fenêtre de la mère. Il n’avait aucune envie d’être là, mais il devait le faire. Frappant avec hésitation à la fenêtre, il n’eût pas à attendre très longtemps avant qu’elle ne vienne lui ouvrir. Un peu plus tard, il était assis dans la même chaise que la fois d’avant, devant la même tasse de thé. Mais il fallait qu’il se lance.
« Nous avons capturé le responsable.
-Ho, mais alors…
-Votre fille n’était pas là, morte ou vive.
-Vous voulez dire…
-Elle n’a jamais été enlevé. Et je pense que vous le savez.
-Que voulez-vous dire ? »
Sans un mot, il désigna le système de chauffage au charbon.
« Elle n’a jamais quitté cet endroit. N’est-ce pas ? »
Il vit son regard se décomposer.
« Elle… elle avait un nouveau petit ami, et… elle était enceinte. Elle voulait vivre avec lui mais ils n’avaient pas d’argent. Elle voulait que je lui donne tout ce que j’avais ce que j’avais gardé pendant des années. Mais je ne voulais pas, je… je devais penser à Ronnie. A ses études. Je.. Je ne voulais pas la frapper avec la poêle. Mais quand j’ai réalisé, elle était déjà… Il ne fallait pas que Ronnie la voit, alors… Je l’ai mise là dedans. Et, je… personne ne devait le savoir, donc j’ai…vu ces enlèvements à la télé et… »
Elle ne termina pas sa phrase. Laïro resta silencieux , écoutant la pluie contre la vitre, le léger bruit que faisait le micro qu’il avait sur lui pour piéger la femme, ainsi que les sirènes de police qui arrivaient sur place. Le thé était froid.

[Lena]

Bon, comme je suis très très très gentille, je vais écrire un commentaire malgré le "dénouement bâclé" (selon les propres dires de l'auteur...)
J'la trouve pas si bâclée cette fin...peut-être la femme passe-t-elle un peu rapidement aux aveux mais bon...on peut imaginer que ça lui pesait tellement sur la conscience qu'elle n'a pas pu le cacher plus longtemps ^^
Sinon...et bien l'arc était sympa, la fin plutôt bien trouvée (ne rien dire à propos des détails sur la maladie, ne rien dire à propos des détails sur la maladie). Un peu triste tout ça...mais j'imagine que tout ne peut pas toujours se terminer par un père qui ressuscite alors que le fils retrouve sa fille encore en vie et...hmm. Bref. Enfin, maintenant, on attend la prochaine partie...^^

[Mélanie Mustang]

Ah oui... J'avoue que la fin est très bien trouvée^^ Ca fait très série policière j'adore... J'attends la suite maintenant^^

[Macros]

Il frappe pas les malades, c'est c'la... Quoi qu'il en soit, pour une fin baclée, y'a pas grand chose à redire, avouons le. Et Yoko à raison, les fins heureuses ont du bon, mais elles ont leurs limites, également...

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