Re: [Marais de Cerith] Sud

par Lena Lun 7 Nov 2011 - 20:45

Le jeune homme allait protester, mais se ravisa. Il serait toujours temps de payer le propriétaire quand ils le croiseraient. S'ils le croisaient. Berhn se servit donc une choppe, en but une gorgée et fut pris d'une quinte de toux qu'il s'efforça tant bien que mal d'atténuer en plaquant son avant bras contre sa bouche. Il grommela quelque-chose qui ressemblait à "J'en ai bu de meilleures." dans l'espoir de se redonner un minimum de contenance, puis suivit Oan.

Une fois à l'étage, il s'appliqua à ouvrir chacune des portes, cherchant un client, n'importe qui. Mais l'auberge était vide. Tenue, correctement. Les lits étaient faits, les volets fermés, les meubles n'étaient pas trop poussiéreux. Mais il n'y avait personne. Pas âme qui vive. Comme si l'auberge avait été désertée. Les sourcils froncés, Berhn se tourna vers la jeune femme.

"Tu crois qu'c'est comme ça partout en ville ?"

par Heg Mar 15 Nov 2011 - 19:54

Après avoir posé sa choppe à demi pleine sur un petit meuble, Oan se laissa tomber sur un lit, les bras en croix. Elle soupira.

"Ca se peut... Enfin, c'est quand même bizarre cette auberge toute vide."

Fatiguée pas les émotions et la longue marche de la journée, elle avait une terrible envie de profiter du lit moelleux sur lequel elle reposait. Elle n'avait pas souvent dormi sur un matelas de plumes, et ses vêtements étaient mouillés. Mais, malgré sa lassitude, la jeune femme se doutait qu'un village totalement deserté n'était pas une bonne chose. Enfin, possiblement pas un endroit ou passer une nuit sereine et relaxante.
Elle jeta un regard désespéré à Berhn et fit la moue.

"Bon, dit elle en se remettant sur les coudes, je suppose que ça vaud la peine de vérifier. Allons donc faire le tour du bled."

par Lena Lun 21 Nov 2011 - 19:49

L'ermite opina de la tête, une expression songeuse sur le visage. Qu'avait-il bien pu se passer dans ce village ? Etait-ce dangereux pour eux ? Ne feraient-mieux pas de quitter les lieux ? Un coup d’œil vers l'extérieur le convainquit que ce n'était certainement pas la meilleure solution. La nuit était proche et il pleuvait toujours, ce qui rendait les marécages alentours plus dangereux encore que d'ordinaire.

"Allons-y alors, avant qu'il fasse tout à fait nuit."

Joignant le geste à la parole, Berhn passa la porte et descendit les escaliers. Oan le rejoint rapidement et les deux jeunes gens quittèrent l'auberge. Ils avancèrent jusqu'à la maison la plus proche. L'ermite frappa à la porte, à plusieurs reprises, mais n'obtint aucune réponse. Il regarda ensuite autour de lui, hésitant, puis porta la main à la poignée et la tourna, sans succès. La porte avait vraisemblablement été verrouillée. Il répéta l'opération sur la maison suivante, avec le même résultat.

par Heg Sam 26 Nov 2011 - 10:43

Oan avait emboîté le pas à son compagnon. Un peu plus loin dans la rue, elle repéra une maison dont tous les volets n'avaient pas été hermétiquement clos, et tenta de regarder à l'intérieur. Les fenêtres étaient munies de carreaux en verre, ce qui laissait supposer une certaine prospérité à la bourgade. Mais aucune lumière ne filtrait au travers. Les vitres étaient épaisses, troubles, et passablement crasseuses, et les jeune femme ne put deviner les détails de l'intérieur de la bâtisse. Elle tenta de tourner la poignée, sans plus de succes que Berhn.

Le jeune homme avait descendu la rue dans l'autre direction. Il se tenait maintenant devant ce qui semblait être un atelier de maréchal ferrand, comme le trahissait l'enseigne ornée de fers entrelacés, qui se balançait doucement au rythme des rafales de pluie. Une lourde enclume avait été abandonnée non loin de la porte, exposée aux éléments.

Malgré la pluie battante et le jour fortement déclinant, Oan vit clairement Berhn hausser les épaules, résigné. En réponse, la jeune femme agita un bras mou en direction de l'auberge. Elle en avait assez de la pluie, de toute façon. S'il restait un quidam planqué quelque part dans le village, il n'aurait qu'a venir se signaler de lui-même. Un bourg fantôme, hein ? Ca ferait un bon point de départ pour son enquête.

***

Oan referma la porte derrière elle. Berhn, qui venait de retirer sa capuche, éternua plusieurs fois.

"On frait mieux de faire un feu, dit-elle. Pour ce soir, c'est not' meilleure option."

Elle même avait diablement envie de se changer pour des vêtements secs, et de passer un linge dans ses cheveux pour en dégorger l'humidité. Ensuite, elle pourrait une agréable soirée avec Berhn, à boire au coin du feu...

par Lena Mar 6 Déc 2011 - 22:06

L'ermite se mit à frissonner. Il était complètement trempé, frigorifié. Malade. A rester ainsi, c'était certain, il attraperait une pneumonie. Il frissonna une nouvelle fois, en proie à une montée d'angoisse qu'il s'efforça de chasser en fouillant fébrilement dans son sac improvisé. Il finit par en sortir, triomphant, une poignée des nombreuses plantes cueillies cette après-midi là, puis passa derrière le comptoir pour y chercher de quoi faire bouillir de l'eau. Il éternua une nouvelle fois et intensifia ses recherches. L'idée du retour de l'aubergiste l'inquiétait soudain beaucoup moins. Il finit par trouver une casserole, la remplit d'eau et la déposa sur le comptoir.

"Est-ce que vous...tu pourrais allumer un feu pour faire chauffer ça ? J'vais voir où j'peux trouver de quoi nous sécher un peu. Faudrait pas qu'on attrape la mort."

Ensuite, ils regarderaient ce qu'ils pouvaient manger. Sans attendre de réponse, Berhn repartit vers l'étage, en quête d'une réserve et d'une pile de serviettes. La ville fantôme, le devenir de ses occupants étaient passés au second plan. Priorité aux priorités.

par Heg Jeu 8 Déc 2011 - 20:31

Oan regarda Berhn s'éloigner. Il semblait soucieux. Elle esperait qu'il n'avait rien repéré dans le village qui était de nature à l'inquiéter, et qu'il avait préféré taire plutôt que de lui transmettre sa nervosité. Ca serait une erreur, se dit-elle en empilant du petit bois dans l'âtre de la cheminée. Elle avait déjà remarqué qu'elle était meilleure que lui en situation de crise. Mais l'ermite avait aussi souvent prouvé qu'il s'alarmait pour rien. La jeune femme décida de chasser cette question de son esprit pour le moment, et se concentra sur le petit air abattu de Berhn, les cheveux mouillés, le nez rouge. On aurait dit un chiot. C'était tout à fait charmant.

Quand il revint, Oan avait enfin réussi à faire prendre le feu. Comme il n'y avait pas la moindre torche allumée dans le coin, elle avait du se servir de ses pierres à briquet. Un comble ! Mais à présent, les petit branches du dessous crépitaient tranquillement. Oan rajouta une bûche plus épaisse sur le dessus. Elle se tourna vers Berhn, et sourit avec contentement.

Le jeune homme était à peine visible derrière son fardeau. Il transportait maladroitement une montagne de draps, de couvertures en laine, et même quelques peaux de moutons qu'elle avait remarquées plus tôt comme servant de descentes de lit.

"Tu as décidé de rendre l'endroit confortable, on dirait ! J'aime bien l'idée. Avec un peu de lumière, ce sera parfait."

Elle alla décrocher la torche la plus proche, la trempa dans le petit seau de poix qu'elle avait repéré sous le comptoir, et l'emflamma d'un geste vif. En la remettant en place, elle se tourna une nouvelle fois vers Berhn, qui venait de déposer sa résolte sur une table et s'emmitoufflait prestement dans une épaisse couverture. Elle lui adressa son plus beau sourire.

par Lena Jeu 22 Déc 2011 - 12:50

Une douce chaleur envahit peu à peu la pièce. Enroulé dans sa couverture, Berhn commençait à se détendre. Il rendit à la jeune femme son sourire, et se surpris à penser qu'elle était tout à fait charmante, avec ses cheveux en bataille tombant, emmêlés, sur ses épaules, et son adorable frimousse encore trempé de pluie. L'idée qui suivit, bien entendu, lui fit monter le rouge aux joues, et il se mit à bafouiller.

"Je...euh... Je vais mettre les couvertures par terre devant...le feu. On pourra s'réchauffer comme ça. Avec le feu ! Ça va faire du bien...après toute cette pluie."

Il détourna le regard et, joignant le geste à la parole, disposa plusieurs peaux de mouton à même le sol. Puis il tendit une couverture à la jeune femme.

"Tiens, pour te sécher."

par Heg Dim 25 Déc 2011 - 21:17

Oan accepta la couverture en souriant de plus belle, prise d'un fol espoir. Du calme, pensa-t-elle, ce n'est pas le moment de faire une gaffe. Ce pouvait-il que Berhn soit réellement en train de lui faire des avances, après être lamentablement passé au travers de tout ce que la jeune femme avait tenté depuis la veille. Il fallait jouer stratégique. L'ermite, même dans l'hypothèse où il était effictement attiré par elle, restait certainement un grand timide.

La jeune femme se drapa dans la couverture, puis se retourna un instant le temps de s'ébourriffer les cheveux, et de faire disparaître de son visage une moue un peu trop satisfaite. Elle fit un geste pour retourner au près de Berhn, qui s'était assis devant le feu, mais se ravisa. Elle retourna derrière le comptoir, saisit la petite barique de bière sous un bras et deux choppes avec l'autre main. Enfin, elle revint déposer son butin auprès de son compagnon.

"Une petite mousse ?" demanda-t-elle en s'asseyant tout à coté de Berhn.

par Lena Mar 27 Déc 2011 - 13:46

Tout sourire, Berhn réalisa au bout d'une bonne poignée de secondes que la jeune femme lui avait posé une question. Semblant découvrir soudain la présence des choppes et de la barrique, il s'entendit bafouiller :

"Oh. Oui, oui volontiers."

Plutôt vivement, il attrapa la choppe pleine, renversant quelques gouttes au passage sur l'épais tapis, puis la but d'une traite.

"Pas...mauvaise."

Il se remit à sourire béatement, tandis qu'une douce chaleur l'envahissait peu à peu. L'ambiance était des plus plaisantes. L'ermite en avait oublié ses pertes du début de journée, les raisons qui les avaient poussés à quitter sa petite cabane, l'absence de toute population dans le village. Il savourait l'instant présent. D'un geste plus mesuré, il attrapa la barrique, se resservit et but quelques gorgées de plus. Puis, avec une audace folle, il passa son bras autour des épaules d'Oan, les yeux rivés sur les flammes crépitantes.

par Heg Mar 3 Jan 2012 - 20:11

Oan triomphait. Ca y était, cette fois, on ne pouvait plus se méprendre. Berhn avait craqué, le plan de la jeune femme avait fonctionné comme sur des roulettes. Maintenant, il fallait passer à la suite.

Soudain, Oan se rendit compte qu'elle n'avait qu'une idée fort mince de ce en quoi cela pouvait consister. Berhn, pivoine au dela de toute description, mais semblant néanmoins d'humeur très romantique, fixait l'âtre avec fascination. Auteur du dernier geste de rapprochement, il attendait sans doute que la jeune fille prenne à son tour l'initiative.
Que les avances de la veille paraissaient loingtaines, sans doute proférées sous l'influence de la mixture que le jeune ermite lui avait servie ! Après tout, elle n'avait fait que répéter quelque chose qu'elle avait déjà entendu de la bouche d'une ménestrelle racontant quelque histoire salée.

Prenant son courage à deux mains, Oan tourna la tête et pressa ses lèvres contre un coin de machoîre barbue qui se trouvait à sa portée. Surpris, Berhn tourna la tête. Saisissant l'opportunité d'une attaque foudrayante, Oan récidiva. Cette fois, elle visait la bouche.

par Lena Dim 5 Fév 2012 - 13:59

Les yeux de Berhn s'écarquillèrent, lorsque la bouche d'Oan rencontra la sienne. Puis, ce que d'aucuns appellent l'instinct reprit le dessus, et il répondit à son baiser, osant même enlacer la demoiselle. Le feu crépitait, répandant une douce chaleur dans la pièce. La pluie s'était tue, le silence les enveloppait, le moment était propice à l'abandon. S'embrassant comme si leur vie en dépendait, c'est à peine s'ils perçurent le bruit de la porte qui grinçait, et ce ne fut que lorsqu'il entendirent quelqu'un s'éclaircir la gorge qu'ils réalisèrent qu'ils n'étaient plus seuls dans la pièce.

Berhn s'écarta, quelque peu vivement, reprenant brutalement contact avec la réalité. A moins de deux mètres d'eux se tenait un homme d'une quarantaine d'années, vêtu sobrement, et dont la barbe poivre et sel mangeait la moitié du visage. Il portait un sac sur le dos, un bâton de marche à la main, et ne semblait pas le moins du monde gêné d'avoir interrompu les deux tourtereaux.

"Y a qu'vous ici ? Où sont passé les autres ?"

par Heg Ven 2 Mar 2012 - 11:10

"Y'a pas que nous... Vous êtes là aussi, apparemment."

L'intrus ne sembla pas prêter attention au sarcasme d'Oan. Comme un enfant pris en faute, Berhn avait précipitament laché sa compagne, et maintenant tripotait nerveusement l'ourlet de sa tunique. La jeune femme, qui se sentait dans son bon droit, rattrapa ses mains, et, d'un geste autoritaire, les remit sur ses hanches. Berhn vira à nouveau au cramoisi.

Oan reprit d'un ton plus calme :
"Mais pour répondre à votre question, oui, le village semble desert."
Le nouveau venu acquiessa et jeta un regard perplexe autour de lui.
"D'ailleurs, sans vouloir être indiscrête, continua Oan, vous sortez d'où, vous, exactement ?"

par Lena Mar 17 Juil 2012 - 11:37

L'étranger jeta un coup d'oeil sur les choppes de bières, fronça les sourcils un instant, puis secoua la tête.

"L'aubergiste
est mon frère. J'suis venu lui rendre visite, et voilà que je me
retrouve dans un village fantôme. Depuis quand vous êtes ici ?"

Berhn rougit de plus belle. Ils n'auraient jamais du se servir ! Vraiment, ça ne se faisait pas. Ils allaient certainement passer un sale quart d'heure.

"Je...euh...On va la payer hein, la bière. C'est juste que. On a marché... toute la journée, comprenez ? Et puis la cham... les chambres, on les aurait réglées aussi, savez."

L'étranger haussa un sourcil.

"C'est l'cadet de mes soucis vous savez. Alors vous êtes arrivés aujourd'hui ? Ce soir ? Vous avez rien remarqué d'bizarre ?"

par Heg Sam 21 Juil 2012 - 11:21

"En dehors du fait que tout est désert ?"

Oan fit mine de se creuser la cervelle pour se donner une contenance. C'était une chose de faire la forte tête en face d'un inconnu, et une autre de provoquer volontairement un homme à qui l'on risquait de devoir de l'argent. Le nouveau venu ne semblait cependant pas y accorder beaucoup d'importance pour le moment, et la jeune femme décida d'aller dans son sens.

Oan repoussa gentillement son compagnon et se remit sur ses pieds. Prise d'une soudaine inspiration, elle alla récupérer une troisième choppe sous le comptoir, la remplit généreusement et la tendit au frère de l'aubergiste. Ce faisant, elle lui décrivit brièvement son expédition dans le village, et confirma qu'il semblait bel et bien vidé de tout habitant.

"Mais en dehors de ça, rien d'inhabituel, si l'on peut dire, non..."

par Contenu sponsorisé