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Amestrian Chronicles : Macros, la Genèse

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Amestrian Chronicles : Macros, la Genèse - Page 2 Empty Re: Amestrian Chronicles : Macros, la Genèse

Message par Macros Mar 6 Nov 2007 - 8:56

Chapitre 26: Une trop longue imposture...

Je pénétrais dans le café avant de chercher du regard l’homme avec qui j’avais rendez vous. Il ne me fallut que quelques instants pour apercevoir l’homme d’age mûr assis seul à une table devant une tasse de thé. Ce dernier me fit un signe de la main dès qu’il m’aperçut.

-Lieutenant colonel, c’est un plaisir de vous revoir.
-Oh, tout le plaisir est pour moi, sergent chef Carter.

Il s’agissait sans doute de la seule personne, en dehors du conclave, que je pouvais considérer comme un véritable ami. Depuis notre première rencontre à Ishbal, il avait tenu à entretenir des contacts réguliers avec moi. D’abord réticent, j’avas fini par accepter, presque résigné à devoir le tuer si cet état de fait devait se prolonger… Mais au bout de quelques rencontres, cette idée avait quitté mon esprit. J’avais pris goût à nos conversations, qui étaient pour moi un véritable moment de détente, une pause dans ma vie consacrée au mensonge et à la tromperie.

-Comment ça se passe, chez vous, depuis la mort de Bradley ?

Carter haussa les épaules.

-On est surmenés. Je commence sérieusement à regretter d’avoir demandé à être transféré aux communications et renseignements après Ishbal… Ce boulot va me tuer. Le vieil Hakuro essaye de compenser son incompétence en nous faisant travailler deux fois plus. Et comme nos voisins menacent d’exploiter toute faiblesse de la part de notre pays, on est tous sur les dents, là bas.

Je répondis tout en faisant la commande d’une tasse de café.

-J’imagine que c’est inévitable, en période de changements. Ca devrait se calmer d’ici quelques mois.
-Le ciel puisse vous entendre ! Et vous, toujours à vos errances à travers le pays ? On ne vous voit pas souvent à Central, ces temps-ci…
-Ah, mais j’ai de nombreux devoirs… Vous savez ce que c’est. La vie d’un alchimiste d’Etat n’est pas une sinécure, contrairement à ce que nombre de gens semblent penser.

Je me gardais de préciser qu’au moins la moitié de ces devoirs n’avaient rien à voir avec l’Armée. J’avais appris à tirer parti au maximum du fait que les alchimistes d’Etat, hormis l’examen fait chaque année, n’étaient absolument pas contrôlés dans leurs faits et gestes en temps de paix. DU moment qu’ils répondaient présent à l’appel du champ de bataille, les « chiens de l’armée » étaient libres de leurs mouvements.

-Au fait, du neuf dans l’enquête sur la mort de Bradley ?
-Non. D’ailleurs il n’y a plus d’enquête, le Bureau a décidé de conserver la thèse de l’accident.
-Personne n’y croit, pourtant ?
-Disons plutôt que ça arrange tout le monde de le croire. Les gens ont peur de ce qu’ils pourraient trouver si ils creusaient l’affaire trop en profondeur…

Je refoulais la sensation d’écoeurement qui menaçait de me submerger. Ainsi les pontes de Central appliquaient encore la politique de l’autruche. Chacun faisait ce qu’il voulait, personne ne mettait le nez dans les affaires du voisin… De façon à pouvoir dire « je n’étais pas au courant » si par mégarde une affaire venait à faire surface. Et cela pourrait durer indéfiniment… Je parvenais néanmoins à répondre d’un ton léger.

-Eh bien, certaines choses ne changent pas, hein ? Taaant mieux, ça fera moins de boulot pour tout le monde.

Un long silence pesant s’ensuivit, chacun attendant que l’autre fasse le prochain pas. Finalement, Carter prit l’initiative.

-Dites moi… est-ce que vous repensez à Ishbal, parfois ?
-Pourquoi cette question ?
-Parce que moi, je ne parviens pas à oublier. Cela fait… quoi, douze ans ? Il m’arrive encore d’en rêver la nuit… De penser que j’aurais pu, que j’aurais dû en faire plus…

Je fermais les yeux avant de pousser un soupir.

-Ridicule. Vous devriez cesser de penser au passé pour aller de l’avant, Carter. Laissez donc les fantômes d’Ishbal ou ils sont, vous ne pouvez plus rien y faire. Pourquoi vous torturer l’esprit pour ce qui n’est plus que de la poussière dans le désert ?

Il me fixa en silence, cherchant à lire une quelconque émotion sur mon visage. Puis, comme mû par une soudaine inspiration, il sembla changer de sujet du tout au tout.

-Vous savez, lieutenant colonel, dans mes rares moments de temps libre, j’ai entamé la lecture d’un ouvrage venu de Xing, dans lequel sont exposés les fondements de leur philosophie. Enfin, il s’agit essentiellement d’un recueil de pensées… Vous devriez vous le procurer, il est très… instructif.
-Eh bien, je garde cette proposition dans un coin de ma tête…
-Il y a notamment une phrase qui m’a beaucoup fait réfléchir, et je pense qu’elle vous donnerait matière à réflexion, également. « Une trop longue imposture finit par corrompre vraiment. »

Je restais silencieux. A quoi pensait il exactement en me disant ça ? Carter me dévisageait, à l’affût d’une réaction quelconque. Je répondais d’un ton incertain.

-Ma foi, c’est… intéressant. Mais pourquoi prendre cette phrase plutôt qu’une autre ?
-Disons que j’ai eu la sensation qu’elle était adaptée à la situation.

Notre rendez vous prit rapidement fin. Après une dernière poignée de main, nous retournâmes chacun à nos activités respectives. Mais cette phrase ne parvenait pas à me sortir de la tête. Une trop longue imposture… Pouvait on devenir ce que l’on voulait sembler être ? Je secouais la tête. C’était des années trop tard pour faire machine arrière. Je me murmurais à moi-même.

-Si c’est le chemin que nous devons prendre… Alors nous le suivrons.



Chapitre bonus 3: Erasme

L’odeur des lieux était assez désagréable, pour un éventuel visiteur. Néanmoins, Macros avait fini par s’y habituer. Après tout… Des années sur le champ de bataille apprenaient à ignorer ce genre de détails insignifiants. Après avoir traversé un couloir, il poussa une porte métallique.

-Ah, Macros ! Enfin terminé, eh ?
-Hmmph. Et c’est pas trop tôt. Il a fallu un sacré boulot pour « persuader » certains parlementaires pour voter selon nos convenances… Roy Mustang est donc notre nouveau généralissime.
-Comme si cela faisait encore un doute. Notre Premier Orateur s’est assuré que le hasard n’ait pas son mot à dire dans l’affaire.

Celui qui avait parlé était un homme aux cheveux noirs et lisses, portant une paire de lunette lui donnant l’air d’un universitaire. Ses yeux étaient animés d’un éclat qui avait tendance à fasciner ses interlocuteurs, quels qu’ils soient. Et son sourire franc avait tendance à mettre en confiance quiconque se trouvait en face de lui. Néanmoins, Macros le connaissait assez pour savoir que les apparences étaient trompeuses…

-Ma foi, les prochaines années vont être intéressantes.

Il jeta un œil autour de lui.

-J’interrompt quelque chose ?

L’homme qui avait intégré le conclave des ombres sous le pseudonyme d’Erasme agita la main d’un air distrait.

-J’étais sur le point de finaliser une expérience des plus intéressantes, mais il est toujours plus satisfaisant d’avoir un public, non ?

Un homme visiblement inanimé, portant un uniforme en lambeau aux couleurs de l’armée d’Aerugo, gisait sur le sol, à la pointe d’un cercle de transmutation aux symboles complexes. Ou plus exactement d’un pentacle, aux extrémités desquelles se trouvaient des statues élaborées, inspirées des gravures des ruines de Xerxès. Macros se pencha sur la silhouette inconsciente, qui semblait presque léthargique..

-Il n’a pas l’air bien frais…
-Ma foi, quelqu’un privé de son âme est rarement bien portant.

Macros reconsidéra le corps allongé à ses pieds. Il respirait toujours, mais ne manifestait aucune réaction à son environnement. Une coquille vide… Il fronça les sourcils.

-Et le but de la manœuvre ?
-Hum… Eh bien, disons que je cherche à connaître les limites de la résistance de ce que l’on appelle communément l’âme. Par exemple, mon précédent sujet d’expérience… J’ai affixé son âme à treize reprises à l’une de ces statues avant qu’il n’y ait plus rien à obtenir. Jusqu’à la troisième fois, il conservait un raisonnement à peu près clair… Puis il a commencé à souffrir d’amnésie, de crises de démences, de changements d’humeurs soudains… J’ai pris soin de tout consigner pour plus tard. A partir du onzième essai… Ma foi, son esprit avait régressé au stade d’animal sauvage. Et la treizième fois, il est cliniquement mort. Maintenant, je veux voir si l’âme peut être divisée sans qu’elle soit alterée.

Il désigna les statues.

-Chacune d’entre elle accueille le fragment de l’âme du sujet. A présent, je vais procéder au rapatriement… Je suis curieux de voir le résultat.

Macros garda le silence, se contentant d’observer à distance. Erasme alla se saisir d’une cage contenant un lapin élevé en captivité, la déposant au centre du cercle.

-Echange équivalent… Je n’ai pas envie de perdre un membre au cours d’une expérience !

Il posa les deux mains sur le cercle, qui fut parcourue d’une lumière bleutée, parsemée d’éclairs d’énergie. Les statues furent enveloppées par l’énergie de la transmutation, avant de se reporter progressivement sur le corps. Quand à l’animal en cage, il fut littéralement consumé, se décomposant au fur et à mesure de l’expérience… Il n’en resta bientôt plus trace. L’homme fut agité de soubresauts violents, avant de hurler de douleur. Son cri résonna dans les souterrains, mais il n’y avait personne pour l’entendre. Néanmoins, il continuait à hurler, après même que la transmutation fut achevée. Erasme haussa les épaules, l’air de dire « ils font toujours ça ». Pour lui, il était clair qu’il ne s’agissait que d’un effet secondaire agaçant, qu’il espérait pouvoir supprimer un jour. Au bout d’une minute, la voix de l’homme se brisa en un sanglot, les larmes coulant librement sur ses joues.

-Ca nous tue… Trop de voix ! Trop de voix ! Faites partir les autres ! Il ne devrait pas y avoir… Il y en a trop ! Je suis Marek… Non, JE suis Marek ! Tout est… Ca n’était pas comme ça… Pourquoi ne suis-je pas seul ? Faites les partir !

Il s’exprimait à un débit rapide, le flot de ses paroles ne pouvant plus être endigué. On aurait dit que plusieurs personnes se trouvaient dans un même corps, chacune cherchant à s’exprimer.

-Fascinant… Son âme a réintégrée son corps, mais demeure fragmentée… Il va falloir que j’essaie une méthode pour…
-Erasme.

L’interpellé tourna la tête d’un air surpris, vaguement irrité d’être interrompu dans ses réflexions.

-Quoi, qu’est ce qu’il y a ?

Macros conservait un masque de calme, ne laissant rien transparaître.

-Qu’est ce que tu cherches à faire, au juste ? Qu’est ce que tu veux ?

Le visage de ce dernier s’illumina en entendant la question. Il écarta les bras, comme si il voulait enlacer tout l’espace autour de lui.

-N’est ce pas évident ? Je veux tout. L’alchimie… Elle a encore tant de secrets pour nous… Et ces secrets, je suis bien décidé à les lui arracher. Mais pour ça… Il faut d’abord que j’obtienne quelque chose.

Macros fronça les sourcils, avant de poser la question dont il connaissait déjà la réponse.

-Quelle chose ?
-L’immortalité, bien sûr ! N’est ce pas ce que nous voulons tous ?
-Je ne comprends pas. Tu as la pierre, que te faut il de plus ?
-Ah oui, la pierre. C’est un début, mais ce n’est pas suffisant. Disons qu’il s’agit d’un sursis, un moyen de me donner le temps d’atteindre la véritable immortalité. Même si je ne vieillis pas… Le corps humain est si fragile ! Nous pouvons mourir à tout moment, tu le sais, Macros ? Une balle perdue, une chute malencontreuse, une absence d’oxygène… Et ça, je ne peux pas le permettre. Je n’ai pas le temps de mourir, j’ai trop de choses à faire !

Un silence persistant s’instaura dans le laboratoire souterrain. Erasme reprit, d’un ton plus calme.

-Je suis sûr que le transfert de l’âme est la clef. Depuis que tu m’as parlé de cet… Alphonse Elric, je n’ai cessé de travailler dans cette direction. Se débarrasser des faiblesses et des limitations de la chair… Si j’y parviens, alors j’aurais atteint l’immortalité. Mais il reste beaucoup de choses à faire… Ce phénomène de rejet qui survient parfois est un problème. De plus, il me faut un système de secours au cas ou le cercle d’affixation serait abîmé… Et enfin, il faut que je trouve comment renforcer l’âme humaine pour me permettre d’atteindre mon but. C’est pour cela que j’ai besoin de gens comme lui…
-Et tu penses réellement pouvoir concrétiser cette… ce rêve ?

Le regard d’Erasme était presque celui d’un enfant.

-J’en suis persuadé. J’y suis presque… Une cinquantaine d’années. C’est tout ce dont j’ai besoin. Peut être même moins, si je pouvais…
-Si tu pouvais ?
-Hmmm, non, rien, c’est sans importance. Mais tu te rends compte de tout ce qui sera possible de faire si je… Non, quand je réussirais ! Les gens ont raison de dire que les alchimistes sont les êtres les plus proches des Dieux. C’est juste que la plupart de nos confrères ont trop peur d’aller jusqu’au fond des choses…
-Tu suis une voie bien dangereuse…
-J’en suis conscient. C’est pour ça que je ne vais pas précipiter les choses. Je ferai autant d’essais qu’il le faudra, et quand je serais prêt, ce ne sera que quand je serais assuré de mon succès. Ma pire ennemie, dans ce combat, c’est l’impatience. Mais si je reste prudent, je réussirais. Ca ne fait aucun doute.

Macros dévisagea Erasme. Il aurait aimé pouvoir dire qu’il ne s’agissait que des délires d’un esprit malade, de la manifestation d’une ambition démesurée et vouée à l’échec. Mais si un être vivant pouvait accomplir ce tour de force, c’était bien lui. Et en contemplant ce visage d’apparence si innocente, il ne put qu’être frappée par une sensation qu’il n’avait plus ressentie depuis qu’il avait obtenu la pierre philosophale. Erasme, au sein du Conclave, était considéré comme le moins redoutable des membres. Il était le premier à admettre n’avoir aucune prédisposition pour le combat, et n’avait pas les capacités destructrices que pouvaient avoir d’autres membres. Et pourtant, en le regardant dans le fond des yeux, Macros sentait la peur qui s’insinuait en lui, presque de manière insidieuse. Une sensation si étrange, qu’il refoula au plus profond de son être.

-Hmmmph, eh bien, je ne vais pas te déranger plus longtemps. Tâche quand même de te rendre utile de temps à autre, ou le vieux risque bien de mettre un terme brutal à ta tentative.

Erasme ne répondit rien, se contentant d’acquiescer, fixant le vide, les yeux rêveurs. Dieu savait ce qu’il pouvait voir… En partant, Macros s’efforça de réprimer le frisson qui lui parcourut l’échine. Puis il se replongea dans les plans concernant le mandat de Roy Mustang.
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Message par Macros Mar 6 Nov 2007 - 8:59

Chapitre 27: les Moqueurs

Une silhouette sortit de l’ombre, le visage dissimulé dans une vaste écharpe et par un chapeau rabattu sur son visage. Je manquais de peu de pouffer de rire. On l’aurait vraiment dit tout droit sorti d’une mauvaise série B… L’agent secret que l’on repère à des kilomètres à la ronde. Et dire que nous avions besoin d’eux. Je me forçais néanmoins à sourire en lui faisant un petit signe de main.

-Eh bien, vous avez pris votre temps !
-Le mot de passe.

Je levais les yeux au ciel.

-On est obligé d’en passer par ces petits jeux ridicules ?
-Le mot de passe !
-Ok, ok… Les Voleurs n’ont pas d’honneur.
-Mais l’or seul prouve leur valeur. Bon, vous vouliez nous parler ?
-Si vous représentez effectivement le gang de la Main Noire, c’est exact.

La Main Noire. Une des multiples organisations criminelles qui avait fleuri sous la gouvernance d’Hakuro, profitant du chaos ambiant. Chantage, extorsions de fond, cambriolages, contrebande… Ce groupe pratiquait toutes les activités illicites susceptibles de rapporter gros. Effectivement, l’honneur n’était pas leur soucis premier….

-Je représente bien la Main Noire. Et vous, qui êtes vous ?
-Oh, mon nom n’a que peu d’importance. Mais je suis moi aussi un représentant. Les Moqueurs vous saluent.
-Jamais entendu parler.
-C’est facilement excusable, compte tenu du fait que l’organisation est toute récente. Néanmoins, nous avons de grands projets pour l’avenir…

Mon interlocuteur semblait clairement mécontent, malgré son visage presque entièrement dissimulé.

-Vous venez ici pour nous annoncer l’apparition d’une bande rivale ? Vos supérieurs ne semblent pas tenir votre vie en très haute estime.
-Ne nous énervons pas. Qui a parlé de « rival » ? Nous nous intéressons de près à votre bande, et il se pourrait que nous soyons amenés à collaborer sur certains… dossiers, à l’avenir.

L’homme eut un ricanement méprisant.

-De bien belles paroles pour cacher une réalité simple : que vous et votre bande de rats n’êtes que des bleus dans ce monde, et que vous recherchez la protection de plus gros que vous. Et ou serait notre intérêt de faire ça ?

« Bande de rats », hein ? Quelqu’un de plus formaliste, comme Dorcas ou Métatron, aurait pu le tuer sur le champ. Je comprenais maintenant pourquoi le vieux avait jugé préférable de m’envoyer moi… Je me contentais de sourire à l’insulte, avant de reprendre d’un ton calme.

-Une fois de plus, vous vous méprenez sur nos intentions. Nous n’avons nul besoin de protection. En fait, si j’en crois mes sources, vous en auriez vous-même besoin, eh ? Le bon vieux temps d’Hakuro est fini, et Mustang vous mène la vie dure, hein ? Tiens, l’article du Central Time de ce matin sur les nouveaux établissements carcéraux en construction est édifiant. Ah, mais ou va le monde, si les honnêtes voleurs ne peuvent même plus s’évader… Et en plus, une police secrète, maintenant ? On dirait qu’il va falloir vous serrer un peu la ceinture… Dans l’hypothèse ou vous parviendriez à échapper au démantèlement pur et simple.
-Nos problèmes ne vous regardent pas.
-Ils nous regardent dans la mesure ou nous espérons bien pouvoir vous avoir comme partenaire dans quelques années. Aussi…

Je saisis la mallette à mon coté avant de l’ouvrir devant mon interlocuteur. Il resta ébahi en voyant les lingots scintiller sous ses yeux.

-Un petit cadeau pour passer l’hiver au chaud. Racheter des armes, graisser la patte d’un ou deux policiers, acheter les informations, se trouver des planques… Ce que vous en ferez ne regarde que vous.
-Ok. Ou est le piège ?

Déjà sous tes pieds. Mais ça, tu ne le saura que bien trop tard…

-Il n’y a pas de piège. Juste un gage de bonnes relations entre la Main Noire et les Moqueurs. Et un prélude à une association qui se révèlera fructueuse pour les deux parties. Nous reparlerons en temps voulu…

La manœuvre allait avoir un double effet. Le premier, le plus évident, allait permettre aux principaux groupes criminels de survivre, et même de prospérer. Nous les voulions puissants, afin qu’ils soient utile le jour J. Je me demandais quelle tête ferait Mustang si il apprenait que je finançais en sous main la criminalité d’Amestris… Enfin, il n’a pas trop de soucis à se faire, nous ne nous servirons d’eux que plus tard… Son successeur, sans doute.
Le deuxième effet était plus pervers. Si les alchimistes d’Etat avaient érigé la création de l’or en tabou équivalent à la transmutation humaine, il y avait une raison ! Une telle quantité d’or surgie de nulle part, sans contrepartie au niveau de la production de biens, allait déstabiliser l’économie d’Amestris, provoquer une hausse généralisée des prix… Et augmenter le mécontentement général. Les effets devraient se faire pleinement sentir d’ici quelques années…Et il nous serait aisé d’exploiter le mécontentement de la population. Enfin, ça, c’est le boulot de Némésis. Eh, en fait, créer de l’or est plus grave qu’une transmutation humaine ! C’est sa peau qu’on risque dans le second cas, alors que dans le premier, c’est celle de l’Etat…

Je jetais un œil à ma montre. Oups, le représentant des Scorpions du Désert allait s’impatienter, je ferais mieux de m’y remettre. Après tout, il était temps que les « Moqueurs » se fassent connaître dans tout Central ! Les Moqueurs… Un nom de circonstance quand cette organisation n’était qu’une pure fiction, la dernière idée en date du vieux. Je me mis en route d’un pas tranquille, prenant le temps de méditer sur une nouvelle énigme de l’univers : pourquoi ils prennent tous des noms aussi ringards ?



Chapitre 28: Par delà la Mort

Le Quartier Général était en ébullition. La nouvelle venait d’être communiquée : la voiture de Roy Mustang était sortie de la route et tombée d’une falaise. Aucun rapport n’avait encore été communiqué quant à l’état de son occupant, mais nul besoin d’être voyant pour dire que ca ne devait pas être joli à voir… Et qu’à moins d’un miracle, Roy Mustang venait d’avoir obtenu l’honneur douteux d’être le second généralissime d’Amestris à se faire assassiner. Car il n’y avait aucun doute dans mon esprit : quand bien même l’enquête allait à tous les coups déclarer une mort accidentelle, Mustang s’était fait trop d’ennemis puissants. Et il était inévitable que l’un d’eux finisse par réussir à le faire tuer. C’est bien pour éviter ce genre de risques que nous avions choisi d’opérer dans l’ombre, d’ailleurs…

Quelques minutes plus tard, la confirmation tomba. Un corps calciné avait été extrait de l’épave du véhicule. L’autopsie serait réalisée sous peu, mais il ne subsistait guère de doutes quant à son identité. Tout se passe comme le Vieux l’avait dit… La mort de Mustang allait grandement nous servir pour la suite. Il avait montré qu’il était possible de changer le pays, et nul doute que son successeur, en revenant aux anciennes pratiques, attisera le mécontentement général. Nous n’aurions plus qu’à mettre en marche une mécanique soigneusement mise en place depuis des décennies… Mes pensées furent interrompues par la sonnerie du téléphone. Je reconnaissais la voix d’Erasme.

-Mon ami, si vous pouviez venir à mon laboratoire, j’aimerais vous montrer quelque chose…
-Ca ne peut pas attendre ? Avec la mort du généralissime, on risque d’avoir pas mal de boulot au QG…
-Croyez moi, vous ne regretterez pas de venir maintenant.

Il raccrocha le combiné, me laissant quelque peu perplexe. Il a intérêt à avoir une bonne raison…

***
-… Mais…
-Oui, c’est bien celui à qui vous pensez.

Un homme inconscient était allongé sur la table d’opération d’Erasme. Bien que dans un très mauvais état, il était encore possible de reconnaître les traits de Roy Mustang. Que tout le monde croyait carbonisé dans sa voiture. Je me tournais vers Erasme.

-Expliques.
-Oh, il n’y a pas grand-chose à dire. J’ai eu de la chance… Heureuse coïncidence, en vérité.

J’eus une moue dubitative.

-Coïncidence ? Permet moi d’en douter fortement…
-Oh, eh bien, j’ai peut être mis la main sur une commande d’un officier d’Etat Major –ayant assez de prudence et de mauvaise confiance pour garder son identité secrète- concernant une faible quantité de produit toxique à effet lent… Et en apprenant que notre cher Généralissime allait justement dîner auprès de ses loyaux et fidèles généraux, je me suis dit que certaines… opportunités ne manqueraient pas de se présenter si j’étais dans les environs.

Je regardais Mustang toujours dans le coma. Une opportunité, eh ? C’est le moins que l’on puisse dire.

-Si tu savais qu’Heigarts préparait un coup, pourquoi tu n’as rien dit ?
-Oh, je pouvais me tromper ! Auquel cas, je serais passé pour un imbécile, perspective qui m’est profondément désagréable… Dorcas trouve déjà bien assez de raisons de se plaindre de moi sans que je doive me sentir obligé d’apporter de l’eau à son moulin.
-Hmmmph. Il vivra ?
-J’ai bon espoir. J’ai neutralisé la toxine qui circulait dans son organisme, mais il a perdu pas mal de sang avant que je ne puisse stopper l’hémorragie. Fort heureusement, j’ai des réserves, ici… Je pense pouvoir apporter une réponse définitive d’ici vingt quatre heures.

Une batterie d’appareils surveillant les signes vitaux du généralissime d’Amestris avaient été branchés, à l’affût du moindre changement. Les battements du cœur étaient faibles, mais plutôt réguliers, ce qui était globalement bon signe. En revanche, je m’interrogeais un peu plus sur Erasme, non tant sur la compétence que sur les méthodes de travail… Quoique… Il déployait des trésors d’ingéniosité pour garder ses cobayes en vie le plus longtemps possible… De toute façon, nous n’avions pas grand monde pour procéder à sa place.

-Au fait, les rapports disaient qu’ils ont trouvé un corps… C’est qui ?
-Oh, un témoin qui m’a vaillamment aidé à sortir Mustang de sa voiture. Evidemment, il n’avait pas prévu que je l’y mette à sa place, mais bon… Il avait la malchance d’avoir la bonne morphologie… Et une fois carbonisé, bien malin sera celui qui pourra le reconnaître. J’ai un peu bricolé sur place, histoire d’être sûr.
-Et l’ADN ? Dès qu’ils feront un test, ils se rendront compte…
-Bien sûr. Pourquoi croyez vous que je vous ai demandé ?

Il farfouilla dans les tiroirs de son bureau avant d’en sortir un échantillon de sang.

-Voilà. J’imagine qu’en tant qu’alchimiste d’Etat, vous n’aurez aucun problème à avoir accès à l’endroit ou ils stockent leurs échantillons et à faire une substitution, non ?

Je considérais un moment le plan, avant de hocher la tête.

-Ca me parait faisable.
-Bien ! J’appelle Socrates pendant ce temps, histoire que nous parlions un peu du futur de notre pauvre ami ici présent. Nul doute qu’il y aura des choses à dire…

Quittant les lieux avec la fiole entre mes mains, je repensais à tous ceux qui étaient en train de pleurer -ou de fêter !- la mort de Roy Mustang. Ma foi… Inutile de leur briser leurs illusions tout de suite. Nous venions de gagner un pion intéressant, à nous d’en faire bon usage…
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Message par Macros Mar 6 Nov 2007 - 9:04

Chapitre 29: Loyauté

La salle dans laquelle je venais de pénétrer finissait presque par me devenir familière. Non pas que je m’y soie rendu fréquemment, bien au contraire. En plus d’un demi siècle au service de l’Armée, j’avais dû y mettre les pieds une douzaine de fois tout au plus. Néanmoins, je me flattais d’être l’un des rares hommes à avoir eu le « privilège » d’avoir pu le faire avec cinq personnes différentes assises derrière le bureau situé à l’autre bout de la pièce. Cet endroit était le lieu ou tous les Généralissimes d’Amestris avaient l’habitude de travailler. Malgré les différences qui les séparaient, aucun n’avait dérogé à cette règle. Ici avaient travaillés Halleck, Bradley, Hakuro, Mustang… Et à présent, Heigarts.

-Ah, le mystérieux alchimiste des tempêtes. Prenez place, je vous prie.

Charlotte Heigarts était la première femme à accéder à la fonction de chef suprême des Armées d’Amestris, ce qui la plaçait de facto à la tête du pays. Mais sa présence ici n’avait rien d’un hasard. Ses yeux laissaient entrevoir une dureté de caractère et une résolution peu commune, une volonté de tout contrôler… Elle n’était encore qu’officier de rang sous Bradley, mais avait connue une ascension spectaculaire durant la présidence d’Hakuro, devenant la responsable des forces militaires du Sud, avant d’être intégré à l’Etat Major de Central. Sous Mustang, elle avait été l’une des opposantes les plus actives à sa politique, bien qu’elle aie toujours pris soin de maintenir les apparences… Et aujourd’hui, son ambition de toujours, peut être, avait été réalisée. Et à présent ? Métatron l’avait côtoyé quelques temps, et nous avait affirmé qu’elle ne se contenterait d’Amestris qu’un temps. Avant de se lancer à l’assaut de ses voisins, sans doute… Et il doutait qu’elle fasse preuve du même sens politique de Bradley. Ce dernier s’était contenté d’escarmouches pour grignoter des territoires au sud et à l’ouest. Avec Heigarts… La guerre risquait d’être totale.

Du moins si elle en avait le temps. Car les plans que nous avions mis en sommeil sous Mustang allaient à présent reprendre leurs cours. Et d’ici quelques années… Heigarts risquait d’avoir trop d’ennuis pour se concentrer sur une guerre contre Aerugo ou Creta. Pour peu que nous agissions correctement, elle risquait d’être la dernière occupante de ce bureau… Mais en attendant, il fallait jouer le jeu, le plus longtemps possible… Lui laisser croire qu’elle avait la situation bien en main… Et endormir ses éventuels soupçons. Nous avions interrogé Mustang en détail sur cette agence qu’il avait mis en place, Central Intelligency of Alchemists… Et principalement sur son mode de fonctionnement. Le concept était intéressant… Mais grâce aux informations que nous avaient donné l’ex généralissime, nous étions en mesure d’échapper à leur vigilance… Du moins tant qu’une réorganisation en profondeur n’aurait pas lieu. Et d’ici là… Qui sait, nous pouvions espérer infiltrer quelqu’un dans la place.

-J’ai examiné votre dossier en détail… Entré dans l’armée sous Hakuro… Très bien noté aux examens annuels…

J’attendais en silence. Je n’avais guère apprécié le « en détail ». Je n’avais qu’à espérer que Taliesinn avait convenablement manipulé les informations et qu’il ne subsiste aucune incohérence…

-Toutefois, je suis un peu troublée… Dans de vieilles archives, j’ai trouvé trace d’un autre alchimiste des Tempêtes sous Bradley… Notamment à Ishbal. Comment expliquez vous ceci ?
-Oh… Eh bien, j’ai repris le titre, en fait. Nos alchimies étaient suffisamment proches pour que cette pratique soit justifiée.

Tsss… La tuile. Mon dossier avait été convenablement manipulé, mais mon nom pouvait encore apparaître dans d’autres documents sans rapport direct… Plus qu’à espérer qu’il n’y ait pas assez d’allusions pour établir clairement une relation entre « cet » alchimiste des tempêtes et moi.

-Je vois… Quoi qu’il en soit, j’ai lu le compte rendu de vos récentes activités. Vous avez réalisé un nombre impressionnant de tournées d’inspections dans les provinces… J’aimerais que tous mes alchimistes soient aussi consciencieux.

Mes alchimistes… Je suis sûr qu’une telle formulation ferait grincer beaucoup de dents. Néanmoins, il reflétait assez bien la réalité. Les alchimistes d’Etat n’étaient qu’un outil aux mains de l’armée. Quelle que soit l’illusion d’indépendance qu’ils pouvaient avoir, ils « appartenaient » au Généralissime. Et donc à Heigarts. Toutefois, si elle commettait l’erreur d’abuser de cette autorité… Les alchimistes d’Etat ne s’étaient pas remis d’Ishbal, et avaient développé un certain « esprit de groupe » pour contrebalancer l’influence hiérarchique. Si les plus hauts gradés avaient pris fait et cause pour l’Etat Major, les officiers de rang considéraient avec méfiance les ordres venus d’en haut. Il suffisait d’un faux pas pour entrainer la confusion… Qui sait, avec de la chance, une rébellion ouverte, même ?

-Quoi qu’il en soit, je vais avoir besoin de quelqu’un comme vous pour surveiller l’état des lieux. La période de transition pourrait s’avérer délicate… Je compte donc sur vous pour me rapporter toute activité ou rumeur significative en provenance des provinces les plus reculées.
-Ma foi, cela semble être dans mes cordes…

Heigarts me dévisagea d’un air pensif.

-Si je vous ai appelé, c’est que vous êtes un des rares alchimistes d’Etat à avoir intégré nos rangs après que Mustang ait démissionné, et avant qu’il ne revienne au pouvoir. De plus, de par votre spécialité, vous n’avez séjourné que peu de temps à Central, et avez donc eu des rapports limités avec lui. Je me méfie de ceux qui ont soutenu sa politique… Elle nous aurait conduit au désastre si il avait eu plus de temps. Déjà, notre pays perd de l’influence… Mais je vais y remédier. Et avec l’aide de gens comme vous, cela devient possible. Êtes vous avec moi ?

Je regardais Heigarts, masquant le sourire intérieur qui menaçait de fleurir sur mes lèvres. Mauvaise pioche, très chère… Saluant, je répondis d’un ton obséquieux.

-Soyez assurée, Excellence, de mon indéfectible loyauté.
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Message par Macros Mar 6 Nov 2007 - 9:06

Chapitre bonus 4: Métatron


Une silhouette isolée contemplait d’un air rêveur la chaîne montagneuse de Briggs. Une terre sauvage, désolée, ou l’existence était rude… La frontière entre Amestris et Drachma, ce vaste empire avec qui la guerre menaçait sans cesse d’éclater. Leur puissance militaire considérable en faisait une menace de taille… Et c’était à lui que revenait le devoir de leur interdire le passage. Cette tâche seule n’était pas une sinécure, mais il devait en plus préparer les hommes de l’armée du nord aux évènements qui se produiraient dans quelques années… Et s’assurer qu’à ce moment là, ils combattent dans le bon camp. Métatron était anxieux. Serait il à la hauteur ? Pourrait il remplir son rôle, ou bien au contraire allait il être celui qui scellerait l’échec du plan de Socrates ? Tant reposait sur ses épaules…

Lorsque les pas résonnèrent dans son dos, il se retourna en s’attendant à voir un énième de ses subordonnés venu lui faire part d’un quelconque rapport requérant son attention immédiate… Il n’était en poste dans le nord que depuis cinq mois, et il lui restait encore tant de travail à rattraper… Les devoirs de dirigeant de toute une province étaient plus nombreux que ce qu’il avait pu imaginer. Néanmoins, l’homme n’était pas un officier de la forteresse. Métatron se retourna avant de saluer le nouvel arrivant d’une voix grave.

-Macros.
-Yo. On se les pèle, ici… Franchement, j’aimerais pas être à ta place, là.

Métatron eut un sourire vaguement nostalgique. Lui n’avait pas changé… Toujours en train de se plaindre.
-On s’y fait.
-Non mais sérieux, qu’est ce que c’est que ce coin… J’ai même dû enlever mon anneau, il parait qu’il y a un risque que ça me gèle au doigt si je le gardais trop longtemps ici…
-Quelles nouvelles de Central ?
-Bof, un message de félicitation de notre généralissime te demandant de poursuivre tes efforts… Et à peu près la même chose de la part du Vieux. Et je suis censé t’annoncer qu’on a un nouvel orateur.
-Ah. Vous avez fini par le prendre ?
-Ouais… Même si Dorcas s’est pas fait prié pour râler. Et je dois dire que pour une fois, je me demande si il n’avait pas en partie raison… C’est un drôle de type.
-Ecoutez qui parle.
-Eh ! Enfin bon, il a une position intéressante, donc le Vieux a pensé que c’était un risque à courir. On te présentera Janus à ton prochain passage à Central.

Central… Il n’y était plus retourné depuis qu’il avait rejoint la forteresse. Durant les cinq mois qui venaient de s’écouler, c’était la première fois qu’il recevait des nouvelles du Conclave. Cette sensation d’isolement était assez oppressante… Néanmoins, il savait qu’il devrait l’endurer encore pour de longues périodes. Macros sembla se rendre compte de son trouble.

-Un problème ?
-Non… Juste de vieux souvenirs. C’est un bon endroit pour méditer.
-Pffff…. Je me suis toujours demandé comment tu pouvais être aussi contemplatif avec ce genre de carrure.

Métatron haussa les épaules, un sourire aux lèvres. La plupart des gens avaient du mal à imaginer que quelqu’un de plus de deux mètres et large comme une armoire à glace puise rester si tranquille la plupart du temps.

-Ca vient avec l’âge, j’imagine…
-Ca te fait combien ?
-500… Non, près de 600 ans…Tant que ça…

En s’entendant prononcer ces mots, Métatron ressentit une sensation d’angoisse, une « peur du vide » qui le saisissait souvent dès lors qu’il se repenchait sur son passé. Un homme avait il le droit de vivre aussi longtemps ? D’ailleurs méritait il encore ce nom… Ce n’était pas ça qu’il avait voulu, il y a si longtemps… Une fois encore, Macros ne manqua pas de remarquer son silence.

-Si ça te dérange, pourquoi tu continues ?
-J’ai… Une dette envers Socrates. Et je crois en sa vision. Il ne me faut pas plus.
-Ooooh ? Tant d’altruisme, je n’ai plus l’habitude.
-Tout le monde n’est pas aussi aigri que toi…
-Aigri, moi ? Et dire que je pensais prendre tout ça avec beaucoup de philosophie… Bon, c’est pas tout ça, mais je vais rentrer à l’intérieur, avant que mes doigts de pieds ne se congèlent. Tu viens ?
-Hmmm. Donne moi cinq minutes.

Macros se retira, laissant Métatron sur la terrasse surplombant le paysage… Le calme ambiant avait pour don d’apaiser les doutes qu’il pouvait ressentir. Son devoir n’était pas terminé. Tout le monde comptait sur lui… Comment pouvait il les décevoir ? C’est animé d’une résolution nouvelle qu’il se dirigea vers l’entrée de la forteresse…
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Message par Macros Mar 6 Nov 2007 - 9:07

Et voilà, fidèles lecteurs, la fin d'une belle aventure. Le chapitre ci dessous est en effet celui qui cloture La Genèse, achevant le parcours de Mark Shelley jusqu'au début de la saison 2. Je remercie ceux d'entre vous qui ont eu le courage de suivre jusqu'au bout, et les rares qui ne seraient pas déjà participants à la fan-fiction concernée et qui aimeraient savoir la suite, allez donc jeter un oeil sur le topic "Fanfic de Marumushi: saison 2". J'espère que la lecture de mes passages se sera faite avec plaisir, et non avec ennui, et que globalement, jevous aurais laissé une bonne impression. Alors, bien sûr, 30 chapitres, c'est peu, comparé à certains. Mais je pense être arrivé au bout du développement du personnage de Mark Shelley, alias Macros, ce qui était l'objectif de cette fan fiction. A partir de là, tout est dit, et l'heure est donc venu de "tourner la page"... Mais l'histoire, elle, continue! A présent, assez de blablas...


Chapitre 30: Une page se tourne


Un homme seul attendait dans le noir. Macros était sur le point de tourner une page chargée de près de quarante ans d’histoire. Assis négligemment sur une caisse de l’entrepôt vide où il se trouvait, il ne pouvait s’empêcher de laisser son esprit vagabonder, se remémorant tant de souvenirs… Sa réussite à l’examen d’alchimiste d’Etat. La découverte de la pierre philosophale. L’alchimiste des tempêtes. La campagne d’Aerugo. Celle contre Creta. La mort d’Halleck. La campagne de Drachma. Puis encore Creta. La guerre civile d’Ishbal… Les troubles à l’est. L’assassinat de Bradley. La campagne menée dans l’ombre pour soutenir Mustang. Puis son « assassinat. » Et déjà, les tambours de la guerre commençaient à résonner… Quelle serait la cible, cette fois ci ? L’ouest, le sud ? Le nord, si Heigarts avait de l’ambition ? L’est, si elle était mégalomane…

Macros poussa un soupir. Quel que soit le prochain voisin d’Amestris qui aurait à subir les assauts des légions d’Heigarts, il ne participerait pas au conflit. La première guerre qu’il allait manquer en un demi siècle, songea il avec amusement. Même si les hauts gradés de Central l’ignoraient encore, il n’était plus l’alchimiste des tempêtes. Il n’irait plus au quartier général fournir les rapports mensuels à ses supérieurs. L’examen annuel des alchimistes se ferait sans lui. Quand bien même il gardait la montre et l’uniforme en souvenir (et, qui sait ? ça peut toujours servir pour plus tard…), aujourd’hui était le jour où il désertait « officiellement » de l’armée.

La décision avait été longue à prendre. Mais sa position était devenue d’un intérêt limité depuis que le dernier membre, Janus, avait rejoint l’organisation. Ce dernier était en mesure de fournir toutes les informations relatives à l’armée nécessaires au Conclave. Quant à Macros, son secret devenait d’année en année plus difficile à garder. C’était déjà un miracle que personne ne se soit rendu compte de sa « longévité » au poste qui était le sien… Le tout sans prendre une ride. L’asocialité avait parfois du bon… Mais ce petit jeu n’aurait pas pu durer beaucoup plus longtemps. Chaque membre du Conclave changeait régulièrement de position afin d’éviter d’être repéré, et son tour était venu.

Celui qui avait été connu sous le nom de Mark Shelley se surprit à éprouver un certain regret à l’idée qu’une autre partie de sa vie s’achève. Pourtant, son travail d’alchimiste d’Etat avait été tout sauf plaisant… Emporté d’une guerre à l’autre, taillant sa route sur des centaines, des milliers de cadavres… Et pourtant… C’était sa vie. Le bruit des obus, le sifflement des balles, les cris des mourants… Tout cela faisait partie de son existence, à présent. Il avait beau être éloigné du champ de bataille, il y restait lié, sans doute pour l’éternité. Mais après tout, songea t’il, le monde n’est il pas rempli de champs de batailles ? Les siens allaient juste être un peu différents de ce à quoi il était habitué, c’est tout. La lutte se déroulerait dans l’Ombre, et non plus à la Lumière, mais cela ne signifiait pas pour autant que sa violence et sa sauvagerie en serait atténuée.

Il se souvint de paroles qu’avait prononcé Métatron un jour. « Quelle que soit l’époque, c’est toujours la guerre. » Il avait alors répondu en souriant. « Mais vous aimez la guerre, non ? ».Il se rendait compte à présent qu’aimer n’était pas le mot. Elle leur était nécessaire. Lui, et chacun des orateurs, avait été forgé par des décennies, voir des siècles de conflits. Un monde qui en serait privé était… presque inimaginable, pour eux. Pourtant, c’était bien l’objectif qu’ils s’étaient fixés… Que deviendraient ils ensuite ? Qui sait, peut être disparaîtraient ils purement et simplement de la surface de la Terre… Mais d’ici là, tant de choses restaient à accomplir…

Un bruit arracha Macros à sa méditation. Un homme venait de pénétrer dans l’entrepôt. Le nouvel arrivant jeta des regards furtifs autour de lui, fouillant des yeux les recoins de la salle, avant de saluer Macros d’un bref hochement de tête et d’appeler à voix haute ses camarades.

« Tout va bien les gars, il est seul ! »

Une demi-douzaine de personnes aux regards sévères pénétrèrent à leur tour dans la salle. Il aurait été difficile de déterminer leur profession rie qu’à leurs vêtements. Néanmoins, le fait que chacun d’entre eux soit armé ne laissait -pour l’heure- que peu de doute lorsqu’il s’agissait de deviner de quel coté de la loi ces hommes se trouvaient. L’un d’eux, qui semblait clairement être le chef de la bande, s’avança.

« Alors c’est toi cet alchimiste dont Chris me vante régulièrement les talents ? »

Macros inclina la tête, un vague sourire aux lèvres.

« Je suis sûr que votre ami a grandement exagéré mes mérites, mais oui, je crois bien que c’est moi. »

L’homme le considéra un instant, le fixant comme si il pouvait de cette manière parvenir à lire les pensées de l’homme dont le visage souriant était comme un masque dissimulant… Dissimulant quoi, au juste ? Impossible à dire. Irvin Stamper avait toujours fait confiance à son intuition pour prendre les bons gars dans son groupe. Et c’était la deuxième fois que celle-ci semblait lui faire défaut. Ce type avait quelque chose de… Bizarre. Mais en même temps… Si il était à la solde de l’Etat, lui et les siens seraient déjà tous encerclés par les militaires. Donc si il manigançait quelque chose, il ne devait pas impliquer l’armée… Mais alors quoi ? Une demi douzaines d’idées, toutes plus abracadabrantes les unes que les autres, lui vinrent à l’esprit. Il les repoussa une à une. Puis prit sa décision.

« Ok. La Hawk’s Bite pourra certainement employer à bon escient les talents d’un alchimiste. Je suis Irvin Stamper, et désormais, tu peux m’appeler Patron, garçon. »

Le visage de Macros resta impassible, mais un observateur attentif aurait pu déceler une lueur d’amusement dans son regard. Après quelques instants, il hocha la tête et répondit d’une voix soigneusement maîtrisée.

« A vos ordres… patron. »

Stamper décela dans cette voix quelque chose qui ne lui plaisait guère… Néanmoins, il fit comme si de rien n’était, et montra du menton un homme situé en retrait à sa droite.

« Ce type là, c’est Jack Hummer, mon second. Pour l’heure, tu fais ce qu’il te dit, on verra le reste ensuite. Allez les gars, on décolle ! »

Macros et le dénommé Hummer échangèrent un regard. Et semblèrent déceler quelque chose de commun en chacun d’eux. La nouvelle recrue rompit le silence en premier.

« Hummer, c’est ça ? Je suis sûr que nous allons très bien nous entendre… »

Une page est tournée. Une autre commence.
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