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Les Chroniques des Lames Perdues : le dernier descendant

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Message par Mélanie Mustang Sam 1 Aoû 2009 - 13:24

Salut tout le monde! Après plusieurs mois de travail acharné (si, si, je vous jure^^), voici enfin la biographie officielle de la famille Atalasion! Afin que tout le monde sache le pourquoi du comment on en est arrivé à avoir un personnage comme Alastar^^

Bonne lecture!


I
La naissance d’un futur Chevalier

Varanis, Capitale du Royaume de Karia, année de grâce 1407.

Des cris retentirent dans le silence de la nuit. Dans une petite mais riche maison, au sein de la forteresse du Roi de Karia Morin le Troisième, une femme était allongée sur un lit. Elle hurlait de douleur, suant à grosses gouttes, alors qu’un guérisseur et une sage-femme lui donnait des conseils et des ordres qu’elle tentait de suivre malgré la douleur.
A côté d’elle, serrant sa main tendrement, l’autre posée sur son front, l’époux de la femme murmurait des prières aux dieux pour qu’ils aident son épouse à donner la vie.
-Je commence à voir sa tête, ma dame, dit alors le guérisseur. Poussez.
Hurlant de douleur sous l’effort, la femme poussa, permettant au petit être de sortir davantage d’elle.
-Sa tête est sortie ! Poussez encore ! Poussez !
Sans cesser de hurler, elle continua de pousser. Quelques instants plus tard, alors que des larmes de soulagement coulaient sur les joues de la femme, les pleurs du nouveau-né retentirent dans la chaumière.
L’homme s’approcha alors que le guérisseur lui tendait un couteau, et rapidement, il coupa le cordon qui reliait l’enfant à sa mère. La sage femme prit l’enfant alors que le guérisseur terminait de s’occuper de la femme dont la respiration se calmait petit à petit.
Sous l’œil bienveillant de la sage-femme, Godric Atalasion déposa son fils dans un bac d’eau tiède et le nettoya du sang qui le recouvrait. Avec une douceur incroyable pour un homme de sa force, un sourire de bonheur aux lèvres, il sécha l’enfant et l’enroula tendrement dans une couverture. Il avait cessé de pleurer dès qu’il s’était retrouvé au chaud.
Voyant que le guérisseur avait terminé de s’occuper de son épouse et qu’il retirait les draps poisseux de sang pour lui permettre de se reposer, il s’approcha.
Il s’agenouilla près d’elle et alors qu’elle lui souriait, il déposa le précieux paquet dans ses bras. Elle sourit, les larmes lui montant aux yeux devant le petit être qu’elle tenait contre elle. Déposant un baiser sur son front, Godric sourit de plus belle.
-C’est un garçon, Eileen.
-Que les dieux soient remerciés, murmura-t-elle.
-Comment veux-tu l’appeler ? dit-il en regardant son enfant.
-Que penses-tu de Geoffroy ?
-Oui, c’est un nom fort. Il le portera avec dignité.
Godric tourna son regard vers la chevalière qu’il portait au majeur droit. Ornée d’un dragon, elle était le symbole de sa lignée et de son devoir de Chevalier. Il posa légèrement ses lèvres dessus en remerciant les dieux pour le présent qu’ils leur avaient accordé.

Le lendemain matin, à la première heure, Godric se leva et s’habilla. Il posa un regard tendre sur son épouse et l’enfant qui dormait dans son petit lit. Il était comblé. Souriant, il accrocha sa cape et, vérifiant que son épée glissait bien dans son fourreau, il sortit pour se rendre au palais.
Il y retrouva ses amis Chevaliers. Au nombre de douze, les Chevaliers composaient l’Ordre du Dragon de Karia. Nommés Chevaliers de père en fils, ils avaient pour devoir de protéger le Roi et son peuple.
Lorsqu’ils le virent arriver, tous sourirent en le voyant aussi joyeux. Godric n’eut pas le cœur d’attendre d’être à leur côté. Ecartant les bras, comme pour embrasser l’air devant lui, il dit d’une voix forte :
-C’est un fils !
Tous ses amis vinrent lui donner l’accolade pour le féliciter. Ils s’enquirent également de l’état de santé de son épouse.
-Elle va bien. Que les dieux en soient remerciés. Elle et notre fils sont en parfaite santé.
-Quel nom lui avez-vous donné ?
-Il portera le nom de Geoffroy.
-Félicitations, mon ami. Le Roi revient demain, avec le jeune Prince Daïsidor. Il voudra sûrement fêter cela.
-Oui. J’ai hâte de lui annoncer qu’un futur Chevalier est né.

Le lendemain, le Roi de Karia revint. Les douze Chevaliers de l’Ordre du Dragon de Karia étaient en rang devant le palais, main sur la garde de leur épée. Lorsque le Roi s’arrêta devant eux, ils se frappèrent la poitrine du poing et inclinèrent la tête.
-Que sa majesté, le Roi Morin le Troisième, soit le bienvenu chez lui, déclamèrent-ils d’une même voix.
Ils redressèrent le visage et regardèrent leur Roi. Celui-ci leur sourit.
-Arutha, Godric, Martin, Philippe, Ogrim, Ronan, Luther, Lucius, Reyan, Brom, Owen et Sylver, Nous vous remercions de votre accueil. Nous sommes heureux d’être de retour.
S’écartant dans un bel ensemble, six de chaque côté, ils laissèrent un passage au Roi et à son fils. Le jeune Daïsidor, âgé d’à peine huit ans, avait déjà fière allure. Physiquement, il était un incroyable mélange du Roi et de la Reine. Alors qu’il avait les yeux sombres de son père, il avait les cheveux dorés de sa mère. Mais les Chevaliers avaient déjà pu voir qu’il était fier et droit comme son père. Il avait cependant une bonté qui adoucissait ces forts traits de caractère.
Nul doute qu’il ferait un bon Roi.
Lorsque le Prince fut passé, les Chevaliers suivirent leur seigneur jusqu’à la salle du trône où la Reine Elenore attendait patiemment le retour de son époux et de son fils. Lorsqu’il fut devant elle, il la serra tendrement dans ses bras, puis ce fut au tour du Prince de profiter d’une douce étreinte de sa mère.
Sous l’œil des courtisans et des Chevaliers, le Roi prit place sur son trône, son fils restant debout à ses côtés. La Reine s’assit à son tour près de son époux.
-Nous sommes heureux d’être de retour chez Nous, dit à nouveau le Roi. Et nous voyons que nos Chevaliers ont toujours fière allure. Godric, Nous avons quitté Varanis il y a un mois alors que ton épouse enfantait. Nous serions ravis d’entendre de ses nouvelles.
-Les nouvelles sont excellentes, mon Roi, dit-il en s’inclinant légèrement. Si vous le permettez, j’aimerais vous présenter le fils que mon épouse m’a donné.
-Nous en serons ravi, dit-il en souriant.
Godric se dirigea vers la foule des courtisans où son épouse attendait, leur fils enroulé dans un linge chaud. Elle lui tendit l’enfant qu’il prit avec douceur dans ses bras et, accompagné de sa femme, il alla devant le Roi.
-Mon Roi, je vous présente Geoffroy, notre fils.
Mettant un genou à terre devant le seigneur, Godric dévoila le visage de son fils au Roi et celui-ci se leva, souriant. Il posa deux doigts sur le front de l’enfant.
-De par notre autorité et notre rang, Nous te reconnaissons, Nous, Morin le Troisième, digne de devenir Chevalier de l’Ordre du Dragon de Karia, tout comme l’est aujourd’hui ton père.
Des exclamations de joie retentirent dans la salle, et les Chevaliers tirèrent l’épée, les levant au-dessus de leur tête pour acclamer le futur Chevalier. Le Roi se tourna vers son fils.
-Daïsidor, approchez.
Le Prince vint se mettre près de son père et posa un regard étonné sur le nouveau-né. Geoffroy ouvrit les yeux et fixa avec une incroyable intensité le Prince. Celui-ci approcha sa main pour lui caresser la joue et sourit.
-Notre fils, cet enfant est destiné à devenir un Chevalier. Il sera chargé de votre sécurité lorsque le moment sera venu. Comme tous les Chevaliers ici présent, il sera digne de confiance.
-Père, je suis heureux de voir la naissance d’un Chevalier. Que les dieux le protègent et lui accordent leurs faveurs.
-Merci, mon Prince, pour vos paroles, dit Godric en inclinant la tête en même temps que son épouse.
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Message par Heg Dim 2 Aoû 2009 - 10:27

Et bien, comme début, on peut difficilement faire plus radical qu'une naissance. Tout ce petit monde a peut être l'air bien gentil et propre sur lui (en toute honnêteté, c'est presque agassant), mais nul doutes que le destin ne va pas tarder à venir les emmerder un peu. Niark ! Twisted Evil

Curieuse de la suite.
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Message par Mélanie Mustang Sam 8 Aoû 2009 - 15:49

Bonjour à tous! Comme promis, voici un petit cours d'histoire^^ Bonne lecture et soyez attentifs! Y aura des questions à la fin^^ (non je rigole! la flemme de corriger vos interro!^^)

II
L’histoire du Royaume


Varanis, Capitale du Royaume de Karia, année de grâce 1414.

Les deux épées de bois se frappèrent dans un bruit mat. Godric rit en voyant l’expression concentrée de son fils. Agé de sept ans, le jeune Geoffroy était déterminé à faire honneur à son père et il se donnait à fond dans tout ce qu’il faisait. Ce matin-là, Godric avait proposé à son fils de s’entraîner au combat à l’épée pour la première fois. Le jeune garçon avait été incroyablement heureux à cette idée.
Cela faisait deux heures qu’ils combattaient avec les épées en bois que Godric avait fabriquées pour son fils. Il avait beaucoup à apprendre, mais il se débrouillait bien pour un premier cours. Godric avait remarqué que son fils essayait de l’imiter et c’était probablement l’une des meilleures façons d’apprendre.
-Remonte ta garde, fils !
Godric glissa son épée sous le bras du garçon et la lui plaça sur les côtes.
-Mais pas trop haut non plus.
Godric retira son épée et la tendit à son écuyer qui s’approchait.
-Je crois que c’est bon pour aujourd’hui. A partir de demain, je t’apprendrai à bien placer ta garde. Ce sera ton premier cours.
-Je croyais que c’en était un aujourd’hui, dit le garçon en fronçant les sourcils.
-Pas vraiment. Je voulais voir comment tu tenais ton épée, fils, dit-il en lui ébouriffant les cheveux. Tu la tiens bien instinctivement. Donc tu feras un bon épéiste. Allons, va te passer un peu d’eau sur le visage, je t’attends à la bibliothèque.
-Bien, père.
Godric regarda son fils aller se rafraichir avant de prendre le chemin de la bibliothèque. Il était fier. Son fils serait sans nul doute un grand Chevalier. Il y veillerait.
Le garçon le rejoignit quelques minutes plus tard, souriant. Il le fit asseoir près de lui et lui tendit un énorme livre plein d’enluminures. Sur la première page, une créature fantastique se dressait, crachant un jet de feu puissant.
-Aujourd’hui, je crois que tu es assez grand pour connaître et comprendre l’histoire de Karia. Aussi, je vais te parler des légendes qui entourent sa création. Il y a de cela plus de mille quatre-cents ans, notre royaume n’existait pas. Seules existaient des contrées sauvages où les hommes, telles des bêtes assoiffées, se battaient pour quelques portions de terrains plus ou moins riches. Un jour, un homme décida de partir des terres qu’il connaissait et de découvrir ce qui pouvait se cacher dans les montagnes. Il rassembla douze de ses compagnons, parmi les plus forts et les plus courageux et ensemble, ils partirent vers les montagnes.
Geoffroy écoutait, les yeux grands ouverts, les mains croisées sur la table, retenant un léger sourire de naître sur ses lèvres. Ses yeux brillaient de curiosité et d’excitation.
-Ils voyagèrent de longs mois, découvrant d’autres peuples, combattant pour sauver leurs vies, chassant pour se nourrir. Enfin, ils arrivèrent aux grandes montagnes qui bordent la frontière Sud de Karia. Heureux d’avoir atteint leur but, ils décidèrent d’aller chercher une preuve de leur exploit et continuèrent leur chemin à travers les montages, espérant trouver une pierre, ou une plante qui n’existait pas chez eux et qui prouveraient qu’ils ne mentaient pas. Après avoir marché pendant deux jours dans les montagnes, sans rien trouver, ils atteignirent une grotte. Epuisés, ils décidèrent d’y faire une halte pour se reposer avant de continuer leur périple. Mais au cours de la nuit, un terrible grondement fit trembler la montagne et réveilla les treize courageux aventuriers. Alertés, mais curieux, ils décidèrent de s’enfoncer dans les profondeurs de la montagne pour découvrir d’où venaient ces étranges grondements. Ils marchèrent sans s’arrêter trois jours durant, sans jamais voir la lumière du jour. Enfin, ils arrivèrent dans un endroit incroyablement grand sous la montagne. Ils crurent un instant que leurs yeux étaient abusés par quelque magie. Ils savaient qu’elle existait et qu’elle pouvait être provoquée par bien des créatures étranges.
-Qu’est-ce qu’il y avait dans la grotte ? demanda Geoffroy dans un murmure.
-Il y avait une immense cascade d’eau claire. Une eau plus claire que toutes celles que tu pourrais imaginer. L’eau se jetait dans un petit lac et semblait disparaître tout aussi mystérieusement qu’elle venait. Les hommes eurent beau chercher, ils ne trouvèrent jamais sa source. Mais on dit qu’elle est elle-même la source du grand fleuve Kern qui traverse Varanis et le Royaume. Les murs brillaient de mille feux. Ils étaient pleins de gemmes rares et scintillantes et le plafond de la grotte était éclairé d’une lueur spectrale d’une incroyable beauté. Un nouveau grondement fit revenir les treize hommes à la réalité et ils découvrirent, sortant de derrière la cascade, une créature immense. Ils auraient pu avoir peur, mais il n’en fut rien. Ils furent émerveillés par sa beauté et sa grâce.
-Qu’est-ce que c’était ? demanda le petit garçon toujours dans un murmure.
Godric posa un doigt sur la page du livre et Geoffroy le regarda.
-C’était un dragon, mon fils. Mais pas n’importe quel dragon. C’était le grand dragon rouge, le plus ancien et le plus noble du monde. Le voyant ainsi, ses écailles brillant plus encore que les murs de la caverne, ses yeux de feu se fixant aux leurs, ses griffes trois fois plus grandes et acérées que celles d’un ours et blanches comme de l’ivoire, ils se sentirent incroyablement petits et faibles. Leur courage ne s’était pas envolé, mais ils comprirent qu’ils n’étaient que peu de chose en ce monde. Alors que le grand dragon rouge s’approchait d’une démarche lente et majestueuse, ils s’agenouillèrent et posèrent leurs fronts au sol. Pendant un instant, le grand dragon resta silencieux à les observer. Puis il parla d’une voix grave, emplie de sagesse et qui semblait résonner dans l’âme de chacun d’entre eux. Et il leur dit : « Surion est mon nom. Je suis le grand dragon rouge, maître des dragons, maître des terres que vous foulez. Jamais simple mortel ne parvint jusqu’à mon antre. Je sens le courage en vos cœurs, l’intelligence en vos esprits et l’amour en vos âmes. Hommes, relevez-vous et osez plonger vos regards dans le mien. » Les treize hommes obéirent. Ils se relevèrent et rivèrent chacun à leur tour leurs yeux à ceux du dragon qui passait à côté d’eux. Dans son regard, tous virent la bonté et la force de ces créatures. Lorsqu’il eut croisé le regard de chacun d’eux, il se mit face à l’homme qui avait rassemblé ses compagnons pour le voyage. Il dit alors : « Toi, homme, tu es intelligent. Ce fut toi qui rassemblas tes compagnons pour venir ici et découvrir des mystères inconnus pour en rapporter le récit aux vôtres. Vous serez récompensés pour votre venue, à une seule condition. » L’homme demanda alors : « Messire Dragon, quelle est votre condition. Mes compagnons et moi sommes prêts à l’accepter sans détour. » Alors le dragon reprit : « Vous devrez fonder un Royaume qui respectera les dragons et la magie. Un royaume qui prospérera et qui sera admiré des autres pour sa grandeur. » Les treize hommes acceptèrent d’une même voix et alors le dragon posa sa patte sur son thorax. Il en retira treize écailles sur lesquelles il souffla. Lorsqu’il tendit sa patte vers l’homme qui menait l’expédition, ils purent y voir un médaillon d’une incroyable beauté, gravé de symboles étranges qu’ils ne comprenaient pas. Le dragon dit alors : « Prend, humain, ce talisman qui sera symbole de ta lignée et de la royauté de Karia. Car c’est ainsi que devra se nommer ton Royaume. Porte ce talisman et transmets-le à ton premier enfant. Puis que ton enfant le transmette à son tour à son premier-né et qu’il en soit ainsi jusqu’à la fin de toute vie. » L’homme prit le talisman et, s’inclinant, il remercia le dragon et lui jura de respecter ses paroles et sa promesse. Puis, le Dragon se tourna vers les douze autres hommes et leur parla ainsi : « Vous, les douze compagnons du Roi de Karia, vous avez fait montre d’un courage et d’une loyauté exemplaires et sans égal parmi les hommes. Un courage que seul celui des dragons surpasse. A chacun d’entre vous, je vais remettre un présent, représentation de votre lignée, que vous devrez remettre à votre fils aîné, qui le remettra à son fils aîné, et ce jusqu’à la fin de toute vie. » Alors, de ses écailles, de ses griffes et de son sang, il créa douze objets magiques qu’il remit aux douze compagnons du Roi.
-Quels étaient ces objets ? demanda Geoffroy.
-Il y a une épée dont la lame rougeoyait telle le feu qui brillait dans les yeux du grand dragon. Une bague dont la couleur jamais ne ternirait. Un casque que jamais rien ne saurait fendre. Un bouclier que nulle arme ne pourrait franchir. Une masse d’armes aussi puissante que la patte d’un dragon. Une paire de gants munis de pointes aussi piquantes que les crocs de la bête. Une cotte de mailles aussi résistante que la peau du dragon. Un marteau de guerre aussi fort que celui du dieu forgeron. Une lance plus rapide que l’éclair. Une hache de guerre au tranchant qui ne s’émousse jamais. Et deux dagues, que l’on appelle aujourd’hui les Jumelles de Karia, plus effilées que les crêtes des plus hautes montagnes. Il remit chaque objet à l’un des hommes et leur dit : « Ainsi naît l’Ordre des Chevaliers du Royaume de Karia. Montrez-vous dignes de ces présents, protégez le Roi de Karia et votre peuple. Soyez son bras armé contre vos ennemis, soyez justes et bons avec vos alliés. » Les hommes jurèrent de respecter ces paroles et que leurs descendants les respecteraient aussi. Le dragon se recula ensuite et les regarda une dernière fois avant de dire : « Maintenant, vous pouvez partir. N’oubliez pas votre serment. Que la force des dragons vous guide aujourd’hui et à jamais. » Puis il retourna derrière la chute d’eau et disparut. Les hommes ne cherchèrent pas à le retrouver et ils retournèrent à la lumière du jour. Ils retournèrent chez eux et contèrent leurs aventures à leurs familles et à leurs amis, leur montrant les présents du grand dragon. Alors, le Royaume de Karia fut fondé. Le Roi et ses douze Chevaliers traversèrent les terres de leurs anciens ennemis et, en découvrant les cadeaux du dragon, beaucoup de peuples se soumirent et acceptèrent l’autorité du Roi.
-Et ceux qui refusèrent de se soumettre ?
-Le Roi et ses hommes les combattirent jusqu’à leur reddition. Ainsi, le Royaume de Karia grandit et les contrées qui étaient jadis ennemies s’unirent et permirent au Royaume de prospérer. De nombreuses années plus tard, le Roi transmit le talisman à son premier enfant. Les Chevaliers transmirent leurs présents à leur premier fils. Il en alla ainsi pendant de nombreuses générations.
-Et nous… nous faisons partie de la lignée d’un de ces Chevaliers ? demanda Geoffroy excité.
-Oui. Toi et moi en faisons partie.
Godric retira la chevalière qu’il portait au doigt et la tendit à son fils qui la prit avec un profond respect.
-Voici l’anneau qui fut remis par le grand dragon à notre ancêtre, Gildor, il y a 1414 ans de cela. Car c’est à partir du jour où le dragon leur remit ces biens que commence le calendrier que nous connaissons. Et un jour, mon fils, lorsque tu seras nommé Chevalier, tu porteras cette bague. Et ton fils après toi. Et le fils de ton fils, jusqu’à ce que nulle vie ne reste sur cette terre.
Le garçon rendit la bague à son père qui la remit à son doigt.
-Et le dragon ? L’a-t-on revu ?
-Nul ne l’a jamais revu depuis ce jour. Les descendants des Chevaliers tentèrent de retrouver la grotte où leurs ancêtres avaient rencontré le dragon. Mais nul ne parvint à la trouver. Elle avait disparu, comme par magie.
-Et le Talisman ? Notre Roi le porte ?
-Malheureusement, non. Il y a près de cinq cents ans, une guerre éclata entre le Royaume et un de ses voisins. Le Roi Ulic fut absent pendant près de deux années. Il n’avait pas eu de descendant et mourut pendant la guerre. Lorsque le corps du Roi fut de retour en Karia, on découvrit que le Talisman avait disparu. Nul ne savait où il pouvait être, pas même les Chevaliers.
-Alors… Le Roi Morin… n’est pas un descendant du premier Roi de Karia ?
-Non, en effet. Il y a cinq cents ans, lorsque le Roi mourut, ce fut le frère de son épouse qui monta sur le trône. Et ainsi, la lignée du Roi de Karia disparut.
-Mais les Chevaliers ont continué de le protéger quand même ?
-Oui. Les Chevaliers ont accepté de reconnaître le nouveau Roi et depuis, les Chevaliers poursuivent leur destin et protègent Karia et son Roi.
-Alors, on n’a plus jamais vu le Talisman ? Personne ne sait où il est ?
-Une seule fois, quelques années après la mort du Roi Ulic, une rumeur courut selon laquelle le Talisman aurait été aperçu. Mais lorsque les Chevaliers arrivèrent, nul ne pouvait leur dire ce qu’il était advenu du Talisman. On dit que le Talisman d’Erkandor ne réapparaîtra en Karia que pour son porteur légitime.
-Le Talisman d’Erkandor… D’où vient ce nom ?
-C’est le nom du premier Roi de Karia. Erkandor le Sage.
-Père… Et si le Roi l’avait donné à quelqu’un pendant la guerre ?
-Si le Roi l’a donné à quelqu’un, ce ne peut être qu’à son premier enfant. Or, nul n’a eu vent d’un quelconque descendant. Je crains que le Talisman n’ait été volé par quelque soldat à l’honneur douteux sur le cadavre du défunt Roi et revendu au fil des siècles.
Geoffroy regarda à nouveau l’image du dragon sur le livre. Il regrettait que le Talisman ait disparu… C’était une grande perte pour le Royaume…
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Message par Mélanie Mustang Lun 19 Oct 2009 - 9:05

Bon, bah puisque personne ne poste de commentaire, je vais quand même mettre la suite. Ca vous motivera peut-être^^

Dans ce chapitre, Geoffroy va prendre l'une des décisions les plus importantes de sa vie. Vous allez également faire connaissance avec ses futurs camarades chevaliers^^

Bonne lecture!


III
La décision de Geoffroy


Varanis, Capitale du Royaume de Karia, année de grâce 1417.

Au cours des dix premières années de vie de Geoffroy, les autres Chevaliers eurent le bonheur d’avoir à leur tour des descendants. Le plus jeune en cette nouvelle année, avait cinq ans. Le plus âgé des descendants après Geoffroy en avait neuf.
Etant l’aîné des douze enfants, Geoffroy était destiné à devenir Premier Chevalier de l’Ordre du Dragon de Karia et de fait, il était celui qui possédait le plus de connaissances sur le Royaume et sur les règles de la Chevalerie que son père lui apprenait depuis des années. Et les autres enfants le révéraient pour cela.
Au début, il s’était senti gêné d’attirer autant l’attention et l’admiration des autres enfants de Chevaliers. Lorsqu’il en avait fait part à son père, celui-ci avait éclaté de rire.
-Ne t’en fais pas, fils. C’est normal qu’ils te voient comme quelqu’un d’important. C’est ainsi que nous voyions Arutha lorsque nous étions plus jeunes. Tu es plus âgé qu’eux et connais plus de choses. Tu ne dois pas leur en vouloir de leur comportement. Au contraire, agis en aîné. Apprends-leur à ton tour des choses et montre-leur qu’ils peuvent compter sur toi. Tu seras Chevalier plus tard, tout comme eux. Les liens qui vont se forger entre vous seront indestructibles, vous serez comme des frères. Il en est ainsi depuis toujours. Agit en tant que Premier Chevalier de la nouvelle génération, car tel est ton devoir, et aucun d’entre eux ne t’en tiendra rigueur.
Geoffroy n’était pas totalement rassuré par les paroles de son père, mais il décida d’accepter son devoir de Premier Chevalier. Il ne savait pas s’il serait à la hauteur, mais il ferait de son mieux.

Lorsque les autres garçons revinrent le voir un après-midi après leurs entraînements, ils allèrent marcher près de la rivière Nîm qui coulait au pied de la capitale. C’était l’un des affluents du fleuve Kern et Geoffroy appréciait de se promener sur ses rives calmes.
Ils s’assirent à l’ombre d’un grand saule et Geoffroy regarda ses compagnons.
Ils étaient douze. Douze futurs Chevaliers. Il y avait Helio, fils de Martin le plus jeune de tous mais aussi l’un des plus enthousiastes. Il regardait Geoffroy avec des yeux plein de respect.
Marcus, fils de Arutha, avait six ans et était le grand ami de Helio, presque comme un grand frère.
Richard, fils de Philippe, Roran, fils de Orgim et Peter, fils de Ronan, étaient tous trois âgés de sept ans. Plus calmes que les deux plus jeunes, ils avaient commencé leur entraînement à l’art de l’épée depuis quelques mois et s’entraînaient souvent ensemble. Geoffroy leur donnait de temps en temps des conseils à leur demande.
Karmer, fils de Luther, Lucio, fils de Lucius, Merin, fils de Reyan et Erwan, fils de Brom avaient huit ans. Tous trois de solides gaillards, ils étaient les champions de lutte du château, mais ils étaient aussi doux que des agneaux en dehors des entraînements.
Enfin, Berenn, fils de Owen et Ethore, fils de Sylver avaient neuf ans. Ils étaient tous deux assez proches de Geoffroy, calmes et adoraient apprendre.
-Geoffroy, raconte-nous encore l’histoire de Karia, réclama Helio.
-Tu ne la connais pas encore ? rit Berenn. Avec le nombre de fois que Geoffroy nous l’a racontée…
-Si, mais j’aime bien quand il raconte !
-Moi aussi, je veux l’entendre encore ! dit Marcus.
Bientôt, Richard, Roran et Peter se joignirent aux deux plus jeunes pour réclamer l’histoire et, riant, Geoffroy accepta de la raconter à nouveau. Lorsqu’il eut fini, tout le monde était incroyablement sérieux. Pour la première fois depuis qu’il connaissait cette histoire, Geoffroy se dit que le Talisman devait absolument revenir en Karia…
-Je le retrouverai, dit-il alors à voix basse, plus pour lui que pour ses camarades.
-Le Talisman ? demanda Ethore.
Geoffroy leva les yeux et découvrit que tous ses camarades le regardaient avec un air sérieux, semblant attendre qu’il leur confirme ses pensées. Comme s’ils attendaient un ordre de sa part.
-Je sais que je ne le trouverai peut-être jamais, dit-il. Mais le Talisman doit revenir en Karia… C’était un présent du dragon. Il devrait revenir chez lui.
-Oui, mais où penses-tu pouvoir le trouver ? Et puis, nos parents ne nous laisseront jamais partir à sa recherche, dit Berenn.
-Pour le moment, il faut commencer par savoir où il fut la dernière fois qu’il a été vu. Et puis, nous ne partirons pas tout de suite. Nous ne sommes encore que des enfants. Nous n’avons pas encore tout appris de notre devoir envers Karia et le Roi. Nous ne sommes pas prêts, dit Geoffroy. Pas encore.
-Moi, en tout cas, je te suivrai ! dit Helio en se levant, poings sur les hanches. Je te suivrai et je t’aiderai ! Je te protégerai dans ta quête !
-Moi aussi, dit Marcus en se levant.
Exaltés par les deux plus jeunes, les autres se levèrent un à un, jurant de protéger Geoffroy et de l’aider à retrouver le Talisman d’Erkandor, quoi qu’il put leur en coûter. Geoffroy sentit son cœur se serrer tant il était gêné et ému. Gêné car il se doutait que ce ne serait pas une tâche facile que de retrouver le Talisman. Et ému car il sentait que ses amis étaient sincères dans leur vœu.
Il se leva alors à son tour et se mit au milieu de ses amis qui l’entourèrent. Il les regarda chacun leur tour dans les yeux.
-Et moi, je jure de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour ramener le Talisman d’Erkandor sur sa terre natale. Sur mon devoir de Premier Chevalier, je jure de mener cette quête à bien.
Ils se regardèrent un moment en silence, puis se rassirent en rond.
-Par quoi devons-nous commencer ? demanda Ethore.
-Mon père m’a dit que le Talisman avait été vu une seule et unique fois après sa disparition. La première chose est donc de trouver où a été vu le Talisman pour la dernière fois, quand et par qui. Ca nous aidera peut-être à déterminer s’il s’agissait vraiment du Talisman d’Erkandor.
-Où est-ce qu’on peut trouver ça ? demanda Helio.
-Dans la bibliothèque du palais, dit Berenn. C’est la plus grande du Royaume et nous y avons accès. On devrait pouvoir y trouver quelque chose.
-Est-ce qu’on en parle à nos pères ? demanda Marcus. Ils pourront peut-être nous guider.
-Non, je préfère que nous gardions cela pour nous, pour le moment, dit Geoffroy. Et puis ils ont des choses plus importantes à faire que de nous aider dans nos recherches.
-Que ferons-nous lorsque nous aurons trouvé ces informations ?
-Nous essaierons de voir si d’autres textes ne parlent pas du Talisman, ou d’un objet qui y ressemble. Nous ne pourrons commencer les vraies recherches que lorsque nous serons nommés Chevaliers, mais en attendant, il nous faudra nous contenter des livres.
-Ce serait fantastique que l’on trouve le Talisman d’Erkandor ! Vous imaginez ? S’il pouvait revenir en Karia, il deviendrait une véritable relique.
-Raison de plus pour garder notre projet secret. Moins il y aura de personnes au courant que nous le recherchons et moins nous aurons d’embuches sur notre route. Savoir que les Chevaliers de Karia sont à la recherche d’un objet qui a autant de valeur risque d’attiser les convoitises.
Les onze autres garçons acquiescèrent aux propos de Geoffroy. Il leur faudrait se montrer prudents et discrets dans leurs recherches. Mais ça n’en devenait que plus excitant.
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Mélanie Mustang
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Les Chroniques des Lames Perdues : le dernier descendant Empty Re: Les Chroniques des Lames Perdues : le dernier descendant

Message par Mélanie Mustang Jeu 10 Déc 2009 - 10:12

Bon, puisque vous ne semblez pas décidés à laisser des commentaires, je mets quand même la suite. Tout ce que j'écris dans cette biographie pourra être utile pour la saison 2 des Lames, vous savez^^

IV
La remise des Honneurs


Varanis, Capitale du Royaume de Karia, année de grâce 1422.

Geoffroy venait d’avoir quinze ans. En ce jour, il devait être présenté devant le Roi, pour recevoir l’Honneur des Chevaliers. Il serait officiellement accepté aux réunions de l’Ordre et il en était heureux. Ses onze camarades étaient également fiers.
Quelques heures avant que Geoffroy n’aille au palais pour la cérémonie, ils se réunirent tous ensembles près de l’étable de son père.
-C’est un grand jour pour toi, Geoffroy ! s’exclama Helio.
Le garçon avait grandi incroyablement vite. Agé de dix ans désormais, il était devenu très mûre pour son âge, mais il regardait toujours Geoffroy avec un mélange de respect et d’admiration. Ses cheveux avaient pris une couleur rouge depuis quelques années et d’après les explications des Chevaliers, cela signifiait que Helio avait trouvé sa voie et qu’il était prêt à devenir un Chevalier, bien qu’il ne recevrait les Honneurs qu’à quinze ans, comme ses camarades. Geoffroy s’était finalement habitué à l’attention dont il était le centre, même s’il aurait préféré que ses amis le regardent autrement.
-Et moi, j’ai une bonne nouvelle pour toi ! dit Ethore.
-Laquelle ? s’étonna Geoffroy.
-J’ai trouvé un document qui fait mention du Talisman d’Erkandor. C’est l’information la plus récente que l’on ait. Apparemment, il se trouverait dans le Duché de Jerul.
-Je ne connais pas cet endroit… Il n’est pas sur les cartes…
-Parce qu’il s’appelle désormais le duché de Torgas. Il a changé de nom il y a environ un siècle après une guerre entre les ducs Torgas et Jerul et il a pris le nom du vainqueur. Le Talisman se trouverait là-bas…
-Tu veux dire qu’il s’y trouvait à l’époque. De quand date ce document ?
-Plusieurs siècles. Peu après la mort du roi Ulic, le dernier porteur du Talisman. Mais avec de la chance, il sera resté là-bas.
-J’en doute. D’après mon père, il est possible que le Talisman ait été vendu à de nombreuses reprises. Je doute qu’il y soit encore. Mais dès que nous pourrons partir à sa recherche, nous commencerons par aller dans le Duché de Torgas.
-Geoffroy, pouvons-nous t’accompagner jusqu’aux portes du palais ?
-Pourquoi ? Vous ne venez pas ? s’étonna Geoffroy.
Ses onze camarades se regardèrent gênés. Ethore reprit la parole.
-Nos pères nous ont dit que nous n’avions pas le droit d’assister à la cérémonie… Etant donné que nous n’avons pas encore quinze ans.
Geoffroy sentit son cœur se serrer à l’idée que ses amis n’assistent pas à la cérémonie. Comment pouvait-on leur interdire cela ?
-Mais vous êtes des futurs Chevaliers, tout comme moi. Vous devez avoir le droit d’y assister. Allez mettre vos plus beaux habits et retrouvez-moi ici dans une heure. Nous irons ensemble au palais, et je demanderai moi-même au Roi à ce que vous assistiez aux Honneurs.
Souriant, tous ses camarades repartirent chez eux et se préparèrent à accompagner leur ami.

*


Les douze Chevaliers accompagnèrent le Roi jusqu’à la salle du trône. Avant de faire leur entrée, le seigneur demanda un instant aux Chevaliers.
-Godric, ton fils est, Nous a-t-on dit, un épéiste très doué.
-Il est devenu aussi bon que moi, et je ne doute pas qu’il me surpassera bientôt, Majesté.
-Alors, il est peut-être encore meilleur que ce que l’on Nous en a dit. Accepterais-tu qu’il affronte notre fils dans un duel amical ?
-Un duel contre le Prince ? s’étonna Godric.
-Oui. Nous savons que ton fils donnera le meilleur de lui-même et malheureusement, les maîtres d’armes de notre fils sont un peu trop… conciliants. Nous aimerions connaître réellement son niveau et Nous sommes certains qu’un duel contre un aussi bon épéiste que Geoffroy sera pour le mieux.
-Je ne peux répondre à la place de mon fils, Majesté. Mais je suis sûr qu’il sera ravi de votre demande.
-Notre fils lui demandera donc lui-même. Bien, ne faisons pas davantage attendre nos chers invités, ni ton fils. Nous sommes certains qu’il doit être impatient de recevoir l’Honneur des Chevaliers.
Godric se frappa la poitrine du poing et, en rang bien ordonné, les Chevaliers firent leur entrée dans la salle du trône. Les portes étaient fermées et Godric savait que son fils attendait derrière.
Le Prince Daïsidor était déjà assis près du trône de son père. Désormais âgé de vingt-trois ans, il était devenu un beau jeune homme et nombre des jeunes femmes de la cour posaient sur lui des yeux plein d’envie. Godric remarqua également, derrière le trône du Roi, le mage Barwald. Geoffroy aurait été incapable de dire quel âge il avait, mais on lui prêtait de grands pouvoirs et une incroyable sagesse. Godric le salua d’un signe de tête.
Lorsque son père fut assis, le Prince se pencha vers lui.
-Père, le Chevalier Godric a-t-il accepté ma requête pour le duel ?
Le Roi se tourna vers Godric et lui fit signe de s’asseoir près de son fils et de lui donner lui-même sa réponse.
-Seigneur, dit Godric une fois assis, je ne peux parler au nom de mon fils aujourd’hui. Il a désormais quinze ans, et c’est à lui que revient de prendre cette décision. Mais je suis certain que si vous le lui demandez, il sera ravi de répondre à votre requête.
-Je vous remercie, Messire Godric. Je lui demanderai donc moi-même lorsqu’il aura reçu les Honneurs.
Godric inclina la tête pour saluer le Prince et se tourna vers la porte. Le Roi leva une main et les gardes ouvrirent. Godric et les autres invités eurent alors la surprise de voir entrer non pas un, mais douze jeunes garçons. Tous parés de leurs plus beaux habits, ils avancèrent en bon ordre, Geoffroy menant la marche, un air déterminé sur le visage. Tous avaient l’air incroyablement sérieux et, dans un bel ensemble, ils s’inclinèrent devant le Roi, à quelques mètres de son trône.
-Jeune Geoffroy, dit le Roi, nous sommes surpris de te voir accompagné. Il nous semble pourtant avoir précisé que tu devais venir seul à la cérémonie.
Geoffroy se redressa et, une lueur de détermination dans les yeux, il regarda le Roi.
-Mon Roi, les onze personnes qui m’accompagnent sont les fils des onze autres Chevaliers de l’Ordre du Dragon de Karia. Nos destins à tous les douze sont liés à celui du Prince Daïsidor que nous jurerons tour à tour de protéger. J’ai en effet appris qu’ils n’avaient pas été conviés à assister à la cérémonie de remise des Honneurs. Etant lié à eux, et eux à moi, je vous demande comme une faveur de leur accorder une place dans l’assistance pour assister à la cérémonie.
Le silence suivit les paroles du jeune homme et il ne quitta pas le regard du Roi, pas même pour jeter un coup d’œil à son père et voir comment il réagissait à l’audace de son fils.
Godric ne se sentait nullement gêné du comportement de son fils. Au contraire, il était même fier qu’il se montre aussi sûr de lui et qu’il réagisse ainsi à l’absence de ses compagnons. Cela prouvait que lien entre les douze futurs Chevaliers était dors et déjà forgé.
-Comme tu le dis, jeune Geoffroy, dit le Roi, ton destin et celui de tes camarades est lié à celui de notre fils, Daïsidor. Nous laissons donc notre fils et héritier prendre la décision en ce qui concerne ta requête.
Le Roi se tourna vers son fils et Geoffroy tourna son regard vers lui pour le regarder dans les yeux, tout aussi déterminé. Ils se regardèrent un long moment, le jeune Prince blond aux yeux sombres et le futur Chevalier au regard et aux cheveux sombres.
-Je ne vois pas pourquoi les futurs Chevaliers devraient être évincés de cette cérémonie. J’estime également qu’ils ont leur place parmi nous.
-Je remercie votre Majesté, dit Geoffroy en s’inclinant.
Les onze jeunes amis de Geoffroy se relevèrent, le sourire aux lèvres, et allèrent prendre place auprès de leurs pères pendant que Geoffroy se mettait debout devant le Roi.
-Jeune Geoffroy, dit le Roi lorsque le calme fut revenu, la réaction que tu as eue aujourd’hui face à l’absence prévue de tes camarades lors de la remise des Honneurs prouve que tu mérites le titre de Premier Chevalier. C’est, certes, un titre auquel tu as le droit de par ta naissance, car tu fus le premier futur Chevalier né. Mais c’est également un titre qui s’acquiert par le mérite. Aujourd’hui, tu as fait preuve d’honneur et de loyauté envers ceux qui seront un jour des Chevaliers, tout comme toi. Nous sommes honorés de pouvoir célébrer aujourd’hui ta majorité et ton entrée dans le cercle de l’Ordre du Dragon de Karia.
Le Roi se leva et tendit les bras.
-Approche-toi, jeune Geoffroy.

Le cœur battant la chamade, Geoffroy s’avança et mit ses mains dans celles du Roi qui les serra doucement.
-Nous te donnons le titre de Chevalier. Titre que tu porteras dès le jour où ton père, le Chevalier Godric, rendra son dernier souffle et rejoindra le monde des esprits.
-J’accepte le titre de Chevalier et je suis honoré de pouvoir désormais compter parmi les protecteurs du Royaume de Karia.
Le Roi lâcha les mains de Geoffroy et se tourna vers son fils. Celui-ci se leva et à son tour, prit les mains de Geoffroy dans les siennes. Les deux jeunes hommes se regardèrent fixement.
-Messire Geoffroy, jurez-vous devant notre personne et celle de notre fils, que votre loyauté envers Karia et envers son Roi sera sans faille ?
-Je le jure sur mon honneur.
Le Roi posa ses mains sur celles des deux jeunes hommes.
-Messire Geoffroy, à compter de ce jour et ce jusqu’à votre mort, votre destin est lié à celui de Karia et au destin de son Prince et futur Roi Daïsidor.
Le Roi lâcha les mains des deux jeunes hommes et se mit entre eux. Se tournant vers la salle, il tourna ses mains vers le ciel.
-Que ce jour soit gravé dans les mémoires de tous, comme celui où Geoffroy Atalasion fut nommé membre de l’Ordre du Dragon de Karia.
Des applaudissements et des cris de joie retentirent. Les fils de Chevaliers étaient les plus expansifs et malgré toute sa retenue, Geoffroy ne put s’empêcher de sourire légèrement. Godric se leva à son tour et vint se placer près de son fils. Il posa une main sur son épaule et lui sourit.
Puis, il rejoignit les onze autres Chevaliers qui s’avancèrent vers le trône. L’un d’eux portait un long objet enroulé dans un tissu soyeux. Geoffroy se dirigea vers eux, suivi du Roi et du Prince. En bon ordre, ses onze camarades vinrent se placer près d’eux, décidés à montrer également leur respect au jeune homme.
Geoffroy s’arrêta devant les Chevaliers et mit un genou à terre, un poing sur sa poitrine, la tête inclinée et les yeux fermés. Chaque Chevalier s’avança et posa une main sur sa tête, récitant les paroles rituelles : « Que l’honneur, le courage et la loyauté guident ton destin. »
Enfin, il sentit la main de son père se poser sur sa tête.
-Mon fils, aujourd’hui est le jour de ta majorité et tu as déjà prouvé ta loyauté envers tes amis. Tu as juré loyauté à ton Roi et à ton pays. Relève la tête et jure devant nous, Chevaliers de l’Ordre du Dragon de Karia, que tu seras loyal envers l’Ordre qui t’accueille.
Geoffroy releva la tête et regarda son père dans les yeux.
-Je le jure sur mon honneur.
Godric posa ses mains sur les épaules de son fils et le fit se relever. Il se tourna vers les Chevaliers et on lui donna l’objet caché. Avec lenteur et délicatesse, il retira l’étoffe et présenta à son fils une épée à la garde d’argent dans un fourreau de cuir brodé de soie rouge.
-Dégaine ton épée, mon fils. Et prononce tes vœux devant sa lame.
Geoffroy posa sa main sur la garde de l’épée et sentit des fourmillements d’excitation l’envahir. Il referma sa main sur l’argent et fit lentement glisser l’épée hors du fourreau. Dans un bruit cristallin, la lame apparut entièrement devant les Chevaliers. Geoffroy prit l’épée à deux mains et la serrant fort, il plaça le plat de sa lame devant son visage et fixa son reflet.
-Aujourd’hui, et jusqu’à l’heure de ma mort, je jure de protéger le Roi de Karia, le Royaume de Karia et quiconque aura besoin de mon bras. Je jure fidélité et loyauté à l’Ordre du Dragon de Karia et à mes camarades qui seront bientôt nommés Chevaliers à leur tour. Je le jure par mon sang.
Joignant le geste à la parole, il releva la manche de sa tunique et de sa lame s’entailla légèrement le bras. Il fit glisser sa lame dans son sang et lorsque les deux faces et le tranchant de la lame eurent connu le rouge de sa vie, il posa la pointe de la lame au sol, appuyant ses deux mains sur le pommeau.
Ses onze camarades mirent un genou à terre pour l’honorer et les Chevaliers se frappèrent la poitrine du poing.
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Message par Elladan Jeu 10 Déc 2009 - 16:38

Effectivement ça sera utile pour mieux comprendre cet univers^^
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Message par Mélanie Mustang Sam 9 Jan 2010 - 8:52

V
Requête et doutes

Maintenant que la cérémonie en elle-même était terminée, Godric s’approcha de son fils et banda son bras avant de le serrer contre lui, plus fier que jamais.
-Bravo, mon fils. Tu t’es montré digne de l’Ordre du Dragon de Karia aujourd’hui.
Il le regarda dans les yeux en prenant son visage entre ses mains.
-Je n’aurais jamais pu être plus fier de toi.
-Merci, père.
Son père regarda derrière lui et lui fit un signe de tête pour qu’il se retourne. Le Roi s’était approché de lui avec le Prince et le mage Barwald.
-Félicitations, Messire Geoffroy. Nous sommes heureux d’avoir pu voir votre détermination dès aujourd’hui. Vous serez un excellent Chevalier à n’en pas douter.
-Je vous remercie, Majesté, dit Geoffroy en se frappant la poitrine du poing. C’est un grand honneur pour moi.
-Nous n’en doutons pas.
Le mage fit un pas en avant. Geoffroy le regarda avec une certaine appréhension mêlée d’un grand respect. Son père lui avait parlé quelques fois de lui. D’après ce qu’il savait, Barwald avait proposé ses services au Roi depuis quelques années. Capable de merveilles, il avait tout de suite été accepté à la cour.
-Si vous permettez, Messire, je vais soigner votre bras, pour que vous ne perdiez pas trop de sang.
Geoffroy jeta un rapide coup d’œil à son père qui lui fit un léger signe de tête approbateur. Le jeune homme retira le linge que son père lui avait mis et tendit son bras au mage. Celui-ci mit ses mains autour de la blessure et ferma les yeux. Geoffroy sentit de la chaleur irradier dans son bras et, quelques instants plus tard, lorsque le mage eut retiré ses mains, il ne restait pas même une cicatrice.
Geoffroy regarda son bras avec émerveillement.
-Merci, Messire Barwald, dit-il en relevant les yeux.
Le mage le regarda d’une manière que Geoffroy n’aima guère, comme si le magicien pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert. Et il eut l’impression que le mage voyait des choses en lui qu’il ne pouvait même pas imaginer, ce qui lui déplaisait hautement.
-Je vous en prie, Messire, ce fut un honneur, dit le mage en s’inclinant légèrement.
Il se redressa et se tourna vers le Roi.
-Si cela ne dérange pas sa Majesté, je vais retourner à mes livres. Je n’ai guère faim.
-Cela ne nous dérange pas, Maître Barwald. Nous vous remercions d’avoir assisté à la cérémonie.
Le mage s’inclina devant le Roi et s’en alla. Le Roi posa une main sur l’épaule de son fils et se tourna vers Geoffroy.
-Nous pensons que notre fils a une requête dont il voudrait vous faire part.
-Ce sera avec plaisir, Majesté. Dites-moi ce que je peux faire pour vous.
-Mon père m’a dit que vous êtes un excellent épéiste. J’aimerais que vous acceptiez de me combattre en un duel amical.
-Ce sera un honneur pour moi de tirer l’épée à vos côtés, Majesté.
-Je compte sur vous, Messire Geoffroy, pour vous battre comme vous l’avez appris, sans chercher à me favoriser. Je vous le demande comme une faveur.
-Et je répondrai à cette faveur, Majesté. Je me battrai loyalement et sans tricherie, de quelque manière que ce soit. Dites-moi quel jour et quelle heure.
-Je propose que nous organisions ce duel demain, à dix heures.
-Ce sera un honneur, Majesté.

*

Le mage Barwald ferma la porte de ses appartements derrière lui par magie. Il s’appuya contre la porte et ferma les yeux, revoyant les images qu’il avait vues en soignant le jeune homme. Quinze ans, et son destin était déjà tout tracé, tout comme celui de son descendant.
Le cœur du mage se serra. Parfois, il aimait la magie plus que tout, parce qu’elle lui permettait de donner du bonheur aux gens, en les soignant, ou en les aidant pour les récoltes lorsque les saisons étaient mauvaises. Mais il la détestait lorsqu’elle lui faisait avoir ces visions.
A chaque fois qu’il soignait quelqu’un, il voyait une partie de son avenir. C’était l’une des choses qu’il n’avait jamais révélées sur son pouvoir. Car c’était une chose dont il ne fallait pas se servir à la légère. Et nul doute que, si un souverain l’apprenait, il tenterait de s’en servir à son avantage.
Depuis qu’il avait découvert qu’il avait ces visions, il s’était juré de ne jamais en parler à quiconque.
Il rouvrit les yeux et alla s’asseoir à son bureau. Croisant les doigts devant son visage, il réfléchit. Il connaissait désormais le futur du jeune Chevalier. Ce qu’il lui restait à savoir, c’était s’il tenterait d’influencer le destin pour que son futur soit changé ou s’il resterait totalement neutre dans cette affaire.
Il le savait, tenter de changer le destin pouvait être dangereux. Il avait payé pour le savoir. Il ferma les yeux en revoyant sa mère… Une larme coula sur sa joue et alla se perdre dans sa fine barbe.
Parfois – souvent même – lorsque l’ont cherchait à aider quelqu’un, on le faisait souffrir en retour. C’était l’une des choses qu’il avait apprises. Les pires maux peuvent découler des meilleures intentions… Et souvent, on ne se rendait même pas compte que l’on outrepassait ses droits…
Les images défilaient dans son esprit. Les images du futur de Geoffroy Atalasion. Il aurait pu éviter de les voir en ne le soignant pas. Mais il avait tout de même soigné le jeune homme, certain qu’il lui verrait un avenir radieux.
Il s’était lourdement trompé. Il le regrettait. Que devait-il faire désormais ? Devait-il laisser le jeune homme courir à sa perte ? Ou devait-il tenter quelque chose ?
Il fit venir à lui une pierre plate d’un noir de jais. Mesurant vingt pouces de long et dix de large, elle était pour lui comme un miroir sur le monde. Il posa deux doigts dessus et la surface se troubla, révélant au mage le jeune Atalasion assis à table et mangeant d’un bon appétit en discutant avec ses camarades. Il regarda attentivement le garçon, cherchant un signe qui pourrait faire pencher son jugement.
Il semblait sincèrement heureux, plein de joie de vivre. Comment pouvait-il même imaginer ce que l’avenir lui réservait ? Il devait se voir comme un valeureux Chevalier, se battant aux côtés de son Roi. Peut-être même mourant pour lui. Mais son avenir serait si différent…
Bien sûr, il serait un Chevalier exceptionnel. Mais sa fidélité au Roi serait mise à rude épreuve. Barwald fit redevenir la pierre telle qu’elle était et la reposa.
Il n’avait aucun droit d’influencer le destin. Même s’il le voyait, il n’avait pas le droit d’essayer d’y changer quelque chose. Les dieux avaient décidé du destin de cet enfant. Qui était-il pour simplement penser les défier et contrecarrer leurs plans.
C’était décidé. Il laisserait le jeune Atalasion voler de ses propres ailes. Il n’aurait nulle raison d’être mêlé à tout cela. Il ne voulait pas souffrir à nouveau comme il avait souffert plusieurs années plus tôt.

*

Le lendemain, à dix heures tapantes, en tenue légère pour ne pas être gênés pendant leur combat, le Prince Daïsidor et Geoffroy se faisaient face dans la cour du palais. Les seules personnes autorisées à assister au duel furent la famille royale, les Chevaliers et les futurs Chevaliers.
Le Premier Chevalier Arutha s’avança d’un pas.
-En garde ! dit-il d’une voix forte.
Les deux jeunes hommes, l’air incroyablement sérieux, dégainèrent leurs épées et se mirent en position de combat.
-Que le duel commence !
Les deux jeunes hommes se lancèrent l’un contre l’autre et les deux épées sonnèrent. Face à face, ils rivalisaient de force en se regardant dans les yeux. Ils s’écartèrent l’un de l’autre et continuèrent à faire sonner le métal de leurs lames. Tous deux avaient voulu tester leur force. Geoffroy savait qu’il n’était pas aussi fort physiquement que le Prince, plus âgé que lui. Mais il était un peu plus rapide.
Il esquiva sa lame et retint le coup suivant avec son épée. Alors que le Prince allait frapper, il vit une ouverture dans sa garde et se fendit, faisant battre le plat de son épée contre la hanche du Prince. Celui-ci recula et regarda rapidement sa hanche. Constatant qu’il n’était pas blessé, mais sentant tout de même la douleur de la lame, il se fendit d’un léger sourire.
Il attaqua à nouveau, faisant cette fois attention à ne pas laisser d’ouverture et pendant deux bonnes minutes, les lames s’entrechoquèrent violemment, résonnant dans la cour du château. Geoffroy sentait son bras faiblir contre les assauts répétés du Prince. Il devait trouver une parade et le mettre en position d’échec rapidement.
Alors que le Prince allait donner un autre coup, Geoffroy se fendit et fit mine de le frapper dans les côtes. Avec rapidité, le Prince contra la lame. Mais plus rapide encore, Geoffroy passa derrière le prince et la lame vola jusqu’au cou de Daïsidor. Elle s’arrêta à un millimètre à peine de sa peau, les deux adversaires s’immobilisant.
Tous deux avaient le souffle rapide. Geoffroy sentait son cœur battre la chamade. Il venait de battre le Prince. Ouvrant la bouche pour respirer plus librement, il se redressa et éloigna sa lame du cou du Prince.
Celui-ci se retourna lentement alors que l’assemblée applaudissait et, un léger sourire aux lèvres, il lui tendit la main. Geoffroy la serra sans hésitation.
-Tu te bas bien, Messire Geoffroy.
Geoffroy sentit un brin de fierté monter en lui lorsqu’il entendit le Prince le tutoyer.
-Vous vous battez bien aussi, Majesté.
-Accepterais-tu que nous nous entraînions ensemble ? Cela ne pourra que nous permettre de nous améliorer tous deux.
-Ce sera avec joie, Majesté.
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Message par Mélanie Mustang Sam 6 Fév 2010 - 13:55

VI
Membre de l’Ordre de Karia


Une semaine était passée depuis que Geoffroy avait reçu les Honneurs. Il passait tous les jours une heure avec le Prince à s’entraîner à l’épée et à la lutte. Alors qu’il battait le Prince à chaque duel de lames, il se faisait battre pendant leurs combats au corps à corps. Même s’il faisait des progrès depuis plusieurs mois dans cette discipline, il n’avait pas la même force physique que le Prince.
Il fut incroyablement excité lorsque, ce soir-là, son père lui annonça quelque chose qu’il attendait depuis longtemps.
-Demain matin, à l’aube, se tiendra le Conseil de l’Ordre. Nous irons ensemble, mon fils.
Geoffroy était tellement heureux qu’il n’arriva pas à parler. Il se contenta de faire un signe de tête à son père en souriant.
Cette nuit-là, il ne dormit pas beaucoup, trop excité. Il essayait d’imaginer de ce qui allait être débattu pendant le conseil. Il y avait peu de chance qu’il ait son mot à dire. Il était accepté au conseil, mais encore trop jeune pour en être un véritable membre et pour que sa parole pèse dans les décisions qui seraient prises. Mais peu lui importait. Il était heureux de pouvoir enfin assister aux réunions.
Cela lui permettrait d’avoir d’excellentes leçons de politique et de diplomatie.

Le lendemain, peu avant l’aube, son père vint le chercher. Il sourit en découvrant son fils déjà habillé et assis sur son lit, réfléchissant. Geoffroy l’accompagna à la cuisine et ils mangèrent avant de se rendre à la salle du conseil.
Lorsqu’ils arrivèrent devant la salle, les autres Chevaliers étaient déjà présents. En les voyant arriver tous les deux, ils sourirent.
-Alors, jeune Geoffroy, que ressens-tu à l’idée de participer à une de nos réunions ?
-J’en suis honoré, Messire Arutha, dit Geoffroy en essayant de contenir son excitation.
Les autres Chevaliers rirent alors que le Premier Chevalier Arutha posait une lourde main sur son épaule.
-Bien ! Mais ton excitation sera vite douchée, mon garçon. Tu verras, ces réunions sont loin d’être passionnantes. Même lorsque l’on est Premier Chevalier.
Geoffroy se mordit la langue. Même les Chevaliers avaient remarqué son excitation.
-Messire Barwald, avez-vous passé une bonne nuit ? demanda le Chevalier Ogrim.
Geoffroy se retourna et découvrit, à quelques pas derrière lui et son père, approchant lentement, le mage Barwald. Il sentit un frisson le parcourir lorsque leurs regards se croisèrent.
-J’ai passé une excellente nuit, je vous remercie, Messire Ogrim.
Il se tourna vers Geoffroy et lui sourit amicalement, ce qui détendit un peu le garçon.
-Messire Geoffroy, j’espère que vous trouverez quelque intérêt à cette réunion. J’ai bien peur qu’il n’y ait rien de passionnant à l’ordre du jour, dit-il.
-C’est ce que j’ai cru comprendre en voyant notre Royaume si paisible depuis que je suis né, Messire Barwald.
Les Chevaliers sourirent à sa remarque.
-Puisse la vie rester aussi paisible pendant encore de longues années, jeune Atalasion, dit Barwald en posant pendant un instant une main puissante sur son épaule.
A nouveau, en plongeant dans le regard gris et plein de sagesse du mage, Geoffroy sentit un frisson le parcourir. Le mage retira sa main et alors, tous les Chevaliers inclinèrent la tête. Geoffroy se retourna et inclina à son tour la tête en voyant arriver le Roi et le Prince.
Après avoir salué chacun, le Roi fit entrer tout le monde dans la salle et les portes furent fermées par Barwald lui-même, par « magie » lui souffla son père devant son regard curieux. Ainsi, quiconque se trouvant à l’extérieur de la salle ne pourrait les entendre.
Puis, Barwald vint s’asseoir près de lui. La table où le conseil siégeait était ronde, pour permettre à tous une bonne vision des participants. Le Prince était à la gauche du Roi, et à sa droite se trouvait le Premier Chevalier Arutha. Godric était assis à côté du Premier Chevalier et Geoffroy se trouvait à la droite de son père.
-Nous déclarons ouverte la réunion du Conseil de l’Ordre du Dragon de Karia, dit le Roi.

Geoffroy sortit de la salle quelques heures plus tard en ayant l’impression qu’il allait s’écrouler de sommeil. Les Chevaliers et Barwald avaient eu raison, la réunion avait été d’un ennui incroyable. Il s’était efforcé de ne pas montrer son ennui et de s’intéresser aux discussions qui tournaient essentiellement autour des inquiétudes des villageois pour l’hiver à venir et de quelques problèmes posés par une petite bande de gobelins dans les forêts de l’Est. Problèmes qui avaient été rapidement réglés à coups d’épées par les soldats de la région.
Les autres Chevaliers avaient semblés sincèrement intéressés par ce qui se disait. Ils avaient certainement appris à cacher leur ennui pendant ces réunions. Ses camarades allaient être déçus lorsqu’il leur dirait qu’il avait failli s’endormir. Comme lui, ils s’étaient imaginés que des décisions d’une extrême importance ne pouvaient manquer d’être prises à chacune de ces réunions de l’Ordre.
Il sentit son ventre se tordre en passant les portes et remercia les dieux qu’il ne gargouille pas malgré sa faim. La réunion avait duré plusieurs heures et le soleil devait avoir atteint un point assez haut dans le ciel. Il jeta un œil par une fenêtre et comprit que son estimation avait été juste. Il était au moins une heure de l’après-midi.
Une main se posa sur son épaule et Geoffroy se retourna pour voir le visage souriant de son père.
-Que dirais-tu d’aller déjeuner, fils ? Je suis sûr que tu meurs de faim, dit-il plus bas en souriant davantage.
-Oh oui. Je pourrais avaler un bœuf entier !
Godric rit et salua ses camarades. Barwald sortit en même temps que le Roi et le Prince et salua les Chevaliers. Enfin, il vint se placer devant Geoffroy et le regarda intensément, rendant le jeune homme quelque peu mal à l’aise.
-J’espère que nous aurons l’occasion de nous revoir, Messire Geoffroy. Et j’aurai grand plaisir à pouvoir parler avec vous s’il y a certains sujets que vous voulez aborder et sur lesquels je pourrais vous renseigner.
Geoffroy fut un instant pris de court par cette proposition, mais il sourit légèrement.
-Je vous remercie, Messire Barwald. Ce sera un honneur pour moi.
Barwald inclina légèrement la tête et s’en alla par les couloirs. Geoffroy suivit son père jusque chez eux, se demandant ce qu’il pourrait bien trouver à demander à Barwald et les sujets dont le mage pourrait bien l’entretenir.
Il n’avait vu le mage qu’à deux reprises et il était bien en peine de dire si, oui ou non, il l’appréciait. Il lui faisait une étrange impression.

Après le déjeuner, Geoffroy retrouva ses amis et il leur conta par le menu ce qui s’était dit pendant la réunion et l’ennui qui avait pesé sur ses épaules. Comme il s’y était attendu, ils étaient déçus qu’il ne soit rien arrivé d’excitant.
-Et que faisait Barwald là-bas ? demanda Marcus.
-Il est intervenu pour parler un peu du comportement des gobelins. Mais c’est le seul moment où il a parlé. La plupart du temps, il écoutait.
Geoffroy préféra ne pas dire à ses camarades qu’à de nombreuses reprises il avait senti le regard du mage peser sur lui. Pourquoi ? Il ne savait pas. Mais il n’aimait pas vraiment que le mage s’intéresse autant à lui.


Petit bonus rien que pour vous. Voici un dessin fait hier soir.
En grand Geoffroy Atalasion (environ 25 ans) dans sa tenue de Chevalier de tous les jours (formée de tissu et de cuir renforcé). Vous pouvez également voir le blason de Karia cousu sur la droite de la poitrine.
En haut à droite, l'armure portée par les Chevaliers pendant les combats. Les armures ont été forgées par le dragon Surion qui ordonna la formation de Karia et donc très légères malgré l'utilisation de matériaux précieux. L'armure en elle-même est donc faite d'or, ainsi que le casque. Le ceinturon pour placer l'épée, le blason de Karia sur la poitrine, la cape et les faux cheveux accrochés au casque sont faits d'argent.
En haut à gauche les épées de la famille Atalasion: lame pointant vers la droite, c'est l'épée de Godric Atalasion, épée qui sera portée par Geoffroy et enterrée avec celui-ci à sa mort; lame pointant vers le bas, c'est l'épée de Geoffroy Atalasion, portée à sa mort par Alastar. En sachant bien évidemment que Alastar a pris soin de cacher les bouts où il y a des pierres précieuses (rubis sur les extrémités et saphir au centre, c'est l'inverse pour celle enterrée avec Geoffroy), histoire de pas se faire trop repérer. Le masque c'était suffisant^^


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Message par Elladan Sam 6 Fév 2010 - 16:40

Haha ouiii je suis le directuer du service artistique j'ai dis tu fais comme ça nan plutôt comme ça ^^
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Message par Mélanie Mustang Jeu 1 Avr 2010 - 13:59

Allez, voici un nouveau chapitre de la vie des Atalasion. J'espère qu'il vous plaira. Un petit clin d'oeil à Macros et à notre cher ami Reyan est à l'intérieur... A vous de le trouver!^^


VII
Dans l’antre de la Magie

Varanis, Capitale du Royaume de Karia, année de grâce 1423.

Un peu plus d’un an était passé depuis que Geoffroy avait reçu les Honneurs. Il assistait à toutes les réunions et plus l’année avait avancé, plus les sujets de discussion étaient devenus importants.
Il semblait que des troubles menacaient d’éclater à la frontière Ouest du Royaume, contre le pays voisin, Lorelia, qui lorgnait sur les mines d’or de Karia se trouvant juste à leur frontière commune. Le Roi avait l’intention d’envoyer des émissaires pour constater par lui-même que son homologue respectait les traités signés depuis plusieurs décennies par ses propres aïeux.
Les émissaires seraient chargés d’espionner secrètement les activités des hommes du Roi de Lorelia et seraient accompagnés du Premier Chevalier Arutha. Son sens de la diplomatie et ses connaissances politiques seraient un atout majeur pour cette mission.
A la fin de la dernière réunion avant le départ du Chevalier, Barwald vint voir le jeune Geoffroy.
-Messire Geoffroy, puis-je vous parler un instant ? En privé ?
-Bien sûr.
Geoffroy jeta un œil curieux à son père qui se contenta de hausser les épaules en souriant. Le mage l’emmena un peu à l’écart.
-Auriez-vous un peu de temps pour venir à mes appartements aujourd’hui ? J’aurais des choses à vous dire qui devraient vous intéresser.
-A quel sujet ?
-Au sujet du Talisman d’Erkandor.
Geoffroy tourna vivement la tête vers les autres Chevaliers pour voir s’ils avaient entendu le mage qui avait parlé d’une voix normale, sans se préoccuper d’être entendu ou non. Mais ils ne semblaient pas faire attention à eux.
-N’ayez crainte, jeune Atalasion. Ils ne peuvent pas nous entendre. J’ai usé d’un petit « truc » que je connais depuis longtemps. Même s’ils se trouvaient à côté de nous, aucun d’eux ne pourrait nous entendre ou lire sur nos lèvres.
-Pourquoi voulez-vous me parler du Talisman d’Erkandor ?
-J’ai ouï dire que vous vous y intéressiez de près.
-Par curiosité, mentit Geoffroy.
Le mage sourit chaleureusement.
-Messire Atalasion, je ne suis pas né de la dernière pluie. Vous savez, mentir à un magicien de mon niveau n’est pas aisé. Je vois à votre regard lorsque vous mentez et je suis capable de lire dans vos pensées si je le désire. Je sais que vous avez l’intention de partir à la recherche du Talisman d’Erkandor et je peux vous en apprendre plus sur ce mystérieux objet.
-Pourquoi ?
-Pour vous faire prendre conscience de l’importance de votre quête. Viendrez-vous ?
Geoffroy réfléchit. Barwald était un véritable puit de connaissances. Il pourrait peut-être lui donner des indications utiles.
-C’est d’accord, je viendrai, dit-il finalement.

En début d’après-midi, après le déjeuner, Geoffroy se rendit dans l’une des tours du palais que Barwald lui avait indiquée comme étant le lieu où se trouvaient ses appartements. Il monta les escaliers en colimaçon pendant au moins une dizaine de minutes avant d’arriver à une porte ouverte.
Méfiant, il passa la tête à l’intérieur de la pièce pour voir si quelqu’un était là.
Barwald était assis devant un bureau, regardant une étrange pierre qui semblait se mouvoir. Geoffroy se sentit gêné d’arriver ainsi sans se faire entendre. Il frappa donc quelques coups contre le bois de la porte et le mage se tourna vers lui. Il sourit en le voyant et lui fit signe d’entrer.
-Je suis heureux que vous veniez si tôt. Nous allons avoir beaucoup de choses à nous dire.
Geoffroy s’approcha du bureau et jeta un œil à la pierre qui était en fait d’une profonde noirceur. Il aurait pourtant juré avoir vu quelque chose bouger dessus. Peut-être s’était-il laissé abuser par des reflets de lumière.
Il tourna rapidement le regard vers Barwald et vit que celui-ci souriait en l’observant.
-Vous avez vu la pierre, n’est-ce pas ?
Un instant Geoffroy pensa à mentir, mais il se souvint de leur conversation du matin.
-Je croyais avoir vu quelque chose bouger sur la pierre, depuis la porte.
-Et vous avez bien cru. Regardez.
Geoffroy tourna à nouveau son regard vers la pierre et Barwald y posa deux doigts. Il put alors voir la cuisine de ses parents comme s’il y était. Sa mère préparait le repas pour le soir.
-Bien sûr, je n’étais pas en train d’observer chez vous. Mais c’est un exemple de ce que la Pierre de Nuit peut me montrer.
-La Pierre de Nuit. C’est son nom ?
-En effet. C’est une pierre magique très rare, que l’on ne trouve que dans des endroits… extrêmement difficiles à trouver. Elle permet de voir beaucoup de choses.
-Permet-elle de savoir où se trouve le Talisman d’Erkandor ?
-Hélas, non. Le Talisman d’Erkandor est un puissant objet magique. Son pouvoir empêche des objets tels que la Pierre de Nuit de le voir. Même si vous le portiez autour du cou et que je vous voyais dans la Pierre, je ne verrais pas le Talisman. Il est protégé par une ancienne magie.
-Peut-il être porté par quelqu’un d’autre que le descendant du roi Erkandor ?
-Tout ce que je sais concernant le Talisman est ce qui en est rapporté dans les légendes de la fondation de Karia. Je sais des choses que personne, pas même le Roi actuel ne sait à son sujet.
-Pourquoi ne pas lui dire ces choses ?
-Jurez-vous de ne pas lui répéter cette conversation ?
-Sur mon honneur.
-Je ne lui répète pas ce que je sais à ce sujet, car il n’est pas un descendant d’Erkandor.
-Moi non plus, je ne descends pas d’Erkandor.
-C’est vrai. Mais vous descendez de Gildor, l’un des premiers Chevaliers de l’Ordre de Karia. Ce qui vous donne plus de valeur encore que le Roi lui-même.
-Vos paroles pourraient vous coûter la vie, fit remarquer Geoffroy lentement.
-Elles le pourraient… si le Roi possédait quelque pouvoir magique. Mais je lui sais gré de ne pas en avoir la moindre parcelle en lui.
-Comment ça ? Vous ne pouvez pas être tué de la main d’un homme ?
-Non, en effet. Je ne peux être tué que par la magie elle-même. C’est-à-dire par un sorcier ou par une créature magique. Ou encore par l’un des objets portés par les Chevaliers.
Geoffroy réfléchit à ce que le mage lui disait. Pourquoi lui révéler autant de choses alors qu’il n’était même pas encore Chevalier ? Pourquoi lui faire confiance alors qu’il ne le connaissait même pas et qu’il se méfiait même de lui ? Ce mage agissait vraiment d’une étrange manière.
-Asseyez-vous, Messire Geoffroy. Nous avons beaucoup de choses à nous dire, vous feriez mieux de vous mettre à l’aise.
Geoffroy obéit. Malgré sa méfiance, il voulait savoir ce que le mage pouvait lui dire du Talisman.
-Je vous écoute.
-Que savez-vous exactement du Talisman d’Erkandor, mon garçon ?
-Ce que mon père m’en a dit. Qu’il fut le cadeau du grand dragon à Erkandor et qu’il est le symbole de la lignée royale de Karia. Qu’il se transmet de génération en génération par le premier des enfants nés. Que le dernier porteur connu fut le Roi Ulic, mort pendant une bataille et que le médaillon avait disparu lorsque le corps fut ramené en Karia. Je sais aussi, grâce aux recherches que nous avons faites avec mes camarades, que le dernier endroit où il fut vu était le Duché de Jerul, appelé désormais Duché de Torgas, quelques années après la mort du Roi Ulic, mais que le Talisman ne fut pas retrouvé après cela.
-Vous savez donc ce que la plupart des gens qui ont connaissance de l’existence du Talisman savent.
-Combien de gens sont au courant de l’existence de ce Talisman ?
-Les Chevaliers, le Roi, moi et les grands prêtres. Ce sont les seules personnes au courant. Mais même parmi ces personnes très peu en savent plus que ce que vous venez de me dire. Je dirais même que seuls les grands prêtres sont au courant de ce que je vais évoquer.
-Pourquoi n’en disent-ils rien au Roi ?
-Pour la même raison que moi. Parce que le Roi actuel n’est pas un descendant d’Erkandor.
-Ce que vous allez me dire, ça ne porte pas atteinte à mon serment de servir le Roi ?
-Vous avez également prêté serment de servir Karia. Lequel serait à privilégier selon vous si vous deviez choisir entre le Roi et le Royaume ?
-Le Royaume, répondit Geoffroy sans hésiter.
-Pourquoi ?
Geoffroy réfléchit un instant. La réponse s’était imposée à lui sans qu’il ait besoin d’y réfléchir. C’était comme si le mage avait mis des mots sur un sentiment qu’il ressentait depuis toujours. Mais pourquoi, il aurait été incapable de le dire.
-Je vais vous dire pourquoi, dit le mage devant son silence. Parce que le Roi n’est pas le descendant d’Erkandor.
-Je ne comprends pas, avoua Geoffroy, quelque peu perdu.
-Lorsque le Grand Dragon Surion offrit les présents aux treize hommes qui atteignirent son antre, il créa entre eux et leur sang un lien indestructible qui se transmettrait grâce aux objets qu’il leur avait donnés. Ce lien est toujours aussi fort entre les Chevaliers car leurs lignées ne perdirent pas les précieux cadeaux du Dragon. Mais depuis plus de cinq cents ans, le lien entre la famille royale et les Chevaliers a été brisé par la perte du Talisman. Depuis, les Chevaliers sont le bras armé du Royaume, plus celui du Roi, même s’ils lui ont juré fidélité.
-Je comprends, dit lentement Geoffroy.
-Je le sais. Tu sentais ce lien en toi, avec tes amis et avec les Chevaliers, mais pas envers le Roi et tu te demandais pourquoi. N’est-ce pas ?
Geoffroy ne se formalisa pas que le mage le tutoie. C’était presque quelque chose de naturel pour lui. Un homme aussi sage n’avait pas à le vouvoyer.
-Oui. Mais je ne m’en étais jamais vraiment rendu compte… Je… Je ne m’étais pas vraiment posé la question.
-C’est normal. Tu es jeune et tu ne comprends pas encore tout du monde où tu vis. Mais un jour serait venu où tu te serais posé la question et où la réponse ne te serait peut-être pas apparue aussi clairement.
-Que pouvez-vous me dire du Talisman à part cela ?
-Ce que je peux te dire, c’est qu’il possède de nombreux pouvoirs. Te les citer ne servirait à rien, car personne ne les connait tous et seul son véritable possesseur, le véritable descendant d’Erkandor, est apte à en user.
-Pensez-vous…
Geoffroy hésita. Son père pensait que le Talisman avait été volé sur le cadavre du Roi Ulic. Mais Geoffroy n’y croyait pas. Il sentait au fond de lui que c’était quelque chose de plus compliqué.
-Pensez-vous que le Roi Ulic ait pu avoir un descendant caché ? demanda-t-il finalement.
-C’est une possibilité à ne pas écarter, en effet. Je ne peux pas te dire si oui ou non il a eu une descendance. Mais ce que je peux te dire, c’est que le Talisman a disparu et que, malgré qu’une rumeur ait couru sur sa présence dans le duché de Torgas, plus personne ne l’a revu depuis. Il est resté caché. Où ? Par qui ? Comment ? Je ne saurais le dire. Mais, comme toi, je sens qu’il y a quelque chose de plus compliqué qu’un simple vol derrière tout cela.
-Si le Roi a eu un descendant et qu’il lui a transmis le Talisman, ça expliquerait qu’il ne l’avait pas sur lui en revenant en Karia. Mais… pourquoi n’en a-t-il parlé à personne ? Son héritier aurait pu monter sur le trône.
-Peut-être n’en a-t-il pas eu le temps. Peut-être son héritier a-t-il été tué. Peut-être son héritier est-il mort prématurément. Je ne connais pas les réponses à ces questions, Geoffroy.
-Alors pourquoi vouliez-vous me voir si vous n’avez rien à m’apprendre ? demanda-t-il, agacé par toutes les non-réponses du mage.
-N’as-tu donc rien appris depuis que nous avons commencé notre discussion ?
Geoffroy se sentit honteux.
-Désolé… C’est vrai que vous m’avez appris des choses… Mais je…
-Tu espérais que je pourrais te donner des indications sur l’emplacement du Talisman. Je le sais. Mais je ne sais malheureusement pas du tout où il peut se trouver. Geoffroy, je suis certain que tu le trouveras un jour. Comment, quand, où, je ne le sais pas. Mais je sais que tu le trouveras à force de recherches et de persévérance. Mais la seule chose qui importe vraiment c’est : que feras-tu une fois que tu l’auras trouvé ? Le remettras-tu au Roi de Karia, même s’il n’est pas un descendant d’Erkandor ? Ou le garderas-tu caché en sécurité loin de ceux qui le désirent par cupidité ?
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Message par Mélanie Mustang Mer 11 Aoû 2010 - 7:54

VIII
Un nouveau Chevalier

Varanis, Capitale du Royaume de Karia, année de grâce 1427.

Quatre années étaient passées depuis que Geoffroy avait parlé du Talisman d’Erkandor avec Barwald. Comme il l’avait juré, leur conversation était restée secrète. Lorsqu’il était rentré chez lui ce soir-là, ses parents ne lui avaient pas posé de question, conscients que le mage lui avait peut-être demandé de ne rien dire.
Depuis, Geoffroy avait beaucoup réfléchi à la dernière question du mage. Que ferait-il une fois qu’il aurait trouvé le Talisman ? Il ne le savait pas encore. Mais il sentait qu’il prendrait la bonne décision lorsqu’il devrait faire son choix.

Quatre années étaient passées et les troubles avaient éclaté à la frontière de Lorelia. Le Royaume voisin pillait secrètement les mines d’or de Karia. Le Roi avait essayé de régler l’affaire de manière pacifique pour ne pas entraîner son Royaume dans une guerre qui serait assurément meurtrière. Karia était certes un plus grand Royaume que Lorelia, mais Lorelia avait une toute aussi bonne armée.
Depuis quatre ans, les troupes se battaient à la frontière pour conquérir les mines d’or. Quatre ans pendant lesquels les soldats ne rentraient que très peu chez eux. Geoffroy était furieux de devoir rester en arrière alors qu’il était apte à se battre.
Lorsque son père était parti pour le champ de bataille, il avait voulu le suivre. Mais il le lui avait interdit.
-Tu dois rester ici pour veiller sur ta mère. Il n’est pas encore temps pour toi de te battre, mon fils. Ton heure viendra, mais elle n’est pas encore arrivée.
Geoffroy n’arrivait pas à l’accepter. Il avait vingt ans. Il était un homme et de surcroit un futur Chevalier. Et on lui refusait le droit de se battre et de protéger son peuple comme son devoir le lui indiquait. Son père ne rentrait qu’une fois par an. Le reste du temps il restait à la frontière avec les soldats et les Chevaliers pour se battre sur le front.
A chaque fois qu’il revenait, c’était plus blessé et épuisé que les fois précédentes. Pendant un instant, Geoffroy avait même craint qu’il ne tombe raide mort sur le pas de la porte tant il semblait épuisé. Mais il repartait toujours après quelques jours de repos, interdisant à son fils de le suivre.

Une nuit, Geoffroy fut réveillé par le hennissement de chevaux dans le lointain. Il regarda par sa fenêtre ouverte et aperçut des silhouettes à cheval se découper sous la lueur spectrale de la lune. Les chevaux se dirigeaient vers chez lui. Il s’habilla, mit son épée au côté par précaution et attendit sur le pas de la porte.
Six Chevaliers s’arrêtèrent à quelques mètres de lui. Ils descendirent de cheval. Cinq restèrent près des bêtes et Geoffroy remarqua une espèce de brancard entre deux d’entre eux. Sa gorge se serra alors qu’il reconnaissait le Premier Chevalier Arutha qui s’avançait vers lui. Sans s’en rendre compte, il serra plus fort la garde de son épée et ses mâchoires, fronçant les sourcils.
Le Chevalier s’arrêta devant lui et se frappa la poitrine du poing. Geoffroy répondit machinalement.
-Bonsoir, Geoffroy.
Geoffroy aurait voulu dire quelque chose, mais il avait la gorge serrée. Le Chevalier n’avait jamais eu l’air aussi triste.
-En tant que Premier Chevalier, je viens te voir cette nuit, pour t’annoncer que ton père nous a quittés. Il s’est battu valeureusement et il est tombé au combat.
Geoffroy sentit les larmes couler sur ses joues. Il ne fit rien pour les retenir ou les essuyer. Depuis des années, il attendait avec impatience le jour où il serait enfin nommé Chevalier et autorisé à porter ce titre. Jamais il n’avait pensé qu’il regretterait de voir ce jour arriver.
Le Chevalier Arutha lui fit signe de le suivre et il marcha, s’étonnant que ses jambes arrivent à le porter. Il s’arrêta devant le brancard porté par les chevaux. Le Chevalier retira la couverture du corps et Geoffroy put voir son père.
Il s’agenouilla auprès de lui et posa son front contre le sien, laissant ses larmes couler, s’accrochant à sa tunique. Il n’aurait jamais pensé avoir si mal. C’était comme si on lui arrachait le cœur.
-Ogrim est parti chercher ta mère. Nous allons l’attendre pour te nommer.
Geoffroy ne répondit pas. Il ferma les yeux et au bout de quelques minutes, les larmes se tarirent. Il avait toujours mal, mais il pouvait désormais faire face. Il se redressa et embrassa le front de son père.
-Je te ferai honneur, père, murmura-t-il.
Il se releva en entendant des chevaux s’approcher. Le Chevalier Ogrim arrivait, accompagné de sa mère. Lorsque celle-ci fut descendue de cheval, elle se précipita sur le corps de son époux et pleura un long moment, tout comme Geoffroy l’avait fait. Enfin, elle se redressa et Geoffroy la serra dans ses bras. Il sentit sa mère s’accrocher à lui et il ferma un instant les yeux.
-Tout ira bien, mère. Tout ira bien, murmura-t-il.
Elle s’écarta et le regarda en prenant son visage dans ses mains. Il prit ses mains dans les siennes et les embrassa avant de se tourner vers le Chevalier Arutha.
-Je suis prêt, Premier Chevalier.
Arutha s’approcha et tendit la chevalière de Godric à Geoffroy.
-En mon nom de Premier Chevalier, je t’autorise, Geoffroy Atalasion, à porter le présent du Grand Dragon Rouge Surion et à porter le titre de Chevalier de l’Ordre du Dragon de Karia. Tu porteras le nom de Premier Chevalier lorsque, à mon tour, je rejoindrai le monde des esprits. Voici le présent du Grand Dragon Surion à ton ancêtre Chevalier. Porte-le avec honneur et remets-le à ton premier fils lorsqu’il sera en âge de le porter. Et que ton fils le remette à son tour à son premier fils lorsqu’il sera en âge de le porter. Et ce, jusqu’à la fin de toute vie.
Geoffroy regarda un instant la bague et, en la passant à son majeur droit, dit :
-J’accepte de recevoir et de porter le titre de Chevalier à partir de ce jour et ce jusqu’à la fin de ma vie. Et je jure que le présent du Grand Dragon suivra sa destinée.
Il regarda la bague à son doigt et posa ses lèvres dessus, avec l’impression qu’elle se mettait à chauffer. Lorsqu’il tourna à nouveau les yeux vers Arutha, celui-ci lui tendit une épée dans son fourreau.
-Voici l’épée de Godric. Celle avec laquelle il se battait lorsqu’il est tombé. A toi de la porter à présent.
Goeffroy prit le fourreau et l’épée et fit sortir la lame sous la lueur de la lune. Il la regarda un instant puis la rangea au fourreau avant de la mettre à son autre côté.
-Je porterai l’épée de mon père à côté de la mienne.
Les Chevaliers frappèrent leur poitrine du poing et Geoffroy fit de même. Sans un mot, il retourna chez lui et prépara rapidement son paquetage. Quelques minutes plus tard, il se tenait de nouveau devant les Chevaliers. Il serra sa mère dans ses bras une dernière fois. Elle déposa un baiser sur sa joue, pleurant silencieusement.
-Reviens-moi, mon fils. Reviens-moi vivant.
-Je reviendrai, mère, je te le promets.
Il se détacha des bras de sa mère et monta sur l’un des chevaux. Sans jeter un regard en arrière, il suivit les Chevaliers vers le front, là où il devrait se battre. La tristesse d’avoir perdu son père était plus forte que la joie qu’il aurait pu ressentir à être nommé Chevalier. Il avait imaginé son père rendre son dernier souffle dans son lit, près de son épouse qui lui aurait tenu la main. Il avait imaginé pouvoir embrasser une dernière fois son père et recevoir sa bénédiction.
La guerre lui avait pris tout cela.
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Message par Mélanie Mustang Mer 12 Oct 2011 - 18:21

Allez! Je mets la suite!! Ca servira pour la suite que je veux faire une fois la saison 2 des Lames terminée...

IX
Les premiers combats

Les Chevaliers arrivèrent sur la ligne de front après dix jours de chevauchée. Ils ne s’étaient presque pas arrêtés. Geoffroy n’avait pas beaucoup dormi. Mais il ne se sentait pas fatigué pour autant. La tristesse le tenait éveillé.
Lorsqu’ils arrivèrent, les Chevaliers le conduisirent jusqu’à la tente du Roi. Ils se frappèrent du poing sur la poitrine et Geoffroy s’avança face au Roi. Celui-ci s’approcha de Geoffroy et posa ses mains sur ses épaules.
-Nous sommes sincèrement désolé pour votre père, Messire Geoffroy.
-Je vous remercie, Majesté. Mais mon père est mort en brave. Il n’y a donc pas de raison d’être désolé.
-En d’autres circonstances, Nous aurions pu faire une grande cérémonie pour votre nomination. Et pour souhaiter un dernier adieu à votre père.
-Inutile de s’attarder sur des choses qui ne sont pas, Majesté. Nous avons beaucoup à faire ici.
-Vous avez raison. Approchez tous. Nous allons vous montrer où en est la situation.
Les Chevaliers se mirent autour de la table et le Roi leur montra la position de leurs hommes.
-Depuis que vous êtes partis pour aller chercher Messire Geoffroy, nous avons de nouveau gagné du terrain. Les mines sont désormais en notre possession. Nous allons devoir faire reculer encore nos adversaires pour les acculer dans les gorges. Ils n’auront aucune chance de nous échapper ici. Ce sera une bataille décisive. Si le Roi de Lorelia ne se rend pas, nous écraserons son armée et continuerons d’avancer jusqu’à sa capitale. Elle n’est pas très éloignée de nos frontières. Nos éclaireurs nous ont informés que quelques garnisons sont placées entre la frontière et les murs de la capitale. Nos forces sont plus nombreuses et mieux armées. Avec les combats, nous ne mettrons pas plus de trois semaines à rejoindre leur capitale.
-Et si le Roi de Lorelia se rend avant ? demanda Arutha.
-Alors, nous signerons de nouveaux traités qu’ils devront respecter, sous peine de conquête pure et simple de leur Royaume. Après cette guerre, les forces de Lorelia seront très affaiblies. Ils ne pourront pas résister à une conquête avant les quinze ou vingt prochaines années.
-Quand comptez-vous attaquer ?
-Dès demain à l’aube. Nous vous conseillons de prendre un peu de repos en attendant.
-Où se trouve le Prince ? demanda Geoffroy.
-Il est avec les hommes sur la ligne de sécurité. Ils surveillent les mouvements de troupes ennemies pour nous signaler tout signe d’activité suspecte. Nous comptons sur vous tous demain. Cette guerre peut prendre fin bientôt ou durer encore quelques semaines. Alors prenez du repos. Nous aurons besoin de vous voir au meilleur de votre forme pour guider les hommes.
Les Chevaliers se frappèrent la poitrine du poing et sortirent de la tente. Geoffroy suivit ses camarades et ils lui indiquèrent sa couche. Il posa ses épées près de lui et s’allongea. Il ferma les yeux et essaya de se reposer.
Il ne se rendit pas compte qu’il s’était s’endormi.

Le lendemain, à l’aube, les Chevaliers étaient sur le front. A cheval, épée tirée, ils attendaient l’ordre du Roi pour s’approcher des lignes ennemies et rabattre les adversaires dans les gorges. Des archers étaient allés se placer sur les falaises au cours de la nuit et depuis plusieurs jours, des hommes étaient partis pour contourner les falaises et prendre leurs adversaires à revers dès qu’ils entreraient dans les gorges, pour qu’ils n’aient aucune chance de s’en sortir.
Geoffroy serra la garde de l’épée de son père. Son cœur battait rapidement alors qu’il contemplait au loin les lignes adverses qui se dressaient juste à l’entrée des gorges. Il allait se battre pour la première fois. Et ce serait lors d’une bataille décisive, pendant une guerre qui lui avait pris son père.
Il vit l’épée du Roi se lever alors que le soleil commençait à apparaître au-dessus des gorges. Les reflets de lumière jouèrent sur l’épée et les chevaux commencèrent à renâcler. Geoffroy se tendit sur sa selle, serrant d’une main son épée, de l’autre la bride de sa monture.
Enfin, le Roi abaissa son épée en direction des ennemis et, accompagnés par les cris de leur armée, les Chevaliers talonnèrent leurs montures et se précipitèrent vers leurs adversaires. Ceux-ci se tenaient fermement sur leurs pieds, attendant les attaquants.
Rapidement, Geoffroy commença à distinguer les hommes contre qui il allait se battre. Il sentit la chevalière de son père brûler à son doigt, sa rage montant en lui-même. Il serra la garde de son épée à en faire pâlir les jointures de ses doigts.
Le choc fut violent. Les lames frappèrent soudainement des corps, des épées, des armures, des casques, des boucliers. Geoffroy sentit son épée pénétrer dans la chair de son premier adversaire et il vit la tête s’envoler dans une giclée de sang. Il continua d’avancer avec les autres Chevaliers et leurs hommes. Pas à pas, les ennemis reculaient, perdant à chaque mètre quelques hommes supplémentaires.
Enfin, ils n’eurent plus le choix. Soit ils se laissaient tailler en pièces, soit ils tentaient leur chance dans les gorges. Les ennemis reculèrent et entrèrent dans les gorges en courant. Les Chevaliers les suivirent de près, suivis par leurs hommes. Dès qu’ils furent bien avancés dans les gorges, les archers entrèrent en jeu. Sous les hurlements de douleur et de peur des soldats loreliens, une pluie de flèches s’abattit. A nouveau, de nombreux soldats tombèrent. Il ne restait plus qu’un tiers des hommes qui s’étaient trouvés face à eux à l’aube.
Geoffroy leva les yeux vers le ciel pour voir où se trouvait le soleil. Il était presque au sommet de son ascension. La bataille durait depuis plus longtemps qu’il ne l’avait pensé. Mais il ne s’en étonna pas, trop occupé à regarder où ils en étaient de leur avancée vers la fin des gorges.
Puis, ils entendirent de nouveaux cris. Les cris de guerre des soldats de Karia qui arrivaient en sens inverse, pour prendre les loreliens à travers un étau. Cette fois, leurs adversaires n’avaient aucune chance.
En quelques heures, ils furent tous tués. Lorsque le dernier soldat lorelien tomba, les hommes crièrent de joie en levant au ciel leurs armes. Geoffroy regarda ses camarades Chevaliers. Comme lui, aucun ne souriait. Aucun ne criait. Ils se regardaient simplement, certains visiblement fatigués de cette guerre.
Geoffroy chercha du regard le Roi. Lui non plus ne souriait pas. Tout comme les Chevaliers, il était couvert du sang de leurs ennemis. Il se mit au milieu de ses hommes et leva son épée. Le silence s’instaura dans les gorges.
-Soldats ! cria-t-il, sa voix résonnant contre les parois naturelles. Aujourd’hui, vous vous êtes battus avec bravoure ! Aujourd’hui et à jamais, Karia se souviendra de vous comme des héros !
Les soldats hurlèrent de joie puis se turent à nouveau.
-Aujourd’hui et à jamais, Lorelia se souviendra de vous comme des hommes les plus forts de ces contrées et comme leurs vainqueurs !
Ils hurlèrent plus fort encore.
-Soldats ! Aujourd’hui nous nous sommes battus mais la guerre n’est pas encore terminée. Sortons de ces gorges et avançons jusqu’à la frontière. Je proposerai à Lorelia une trêve s’ils consentent à ne plus attaquer nos terres. Si leur Roi refuse, alors nous partirons à la conquête de Lorelia !
De nouveaux cris retentirent et, reprenant bon ordre, les hommes avancèrent le long des gorges. Ils furent rejoints par les archers et avancèrent jusqu’à la frontière où ils montèrent leurs tentes. Les soldats prirent du repos tandis que les Chevaliers, le Roi et le Prince se retrouvaient dans la tente de commandement.
-Bien. Comme aujourd’hui, vous commanderez les mêmes unités dès demain si nous devons avancer davantage dans les terres loreliennes. Prenez du repos en attendant, je vous ferai appeler s’il y a du changement.
Les Chevaliers se frappèrent du poing sur la poitrine et commencèrent à sortir. Le Prince s’avança et interpela Geoffroy. Celui-ci se retourna et le salua.
-Mon Prince, c’est un plaisir de vous revoir en vie.
-Je suis heureux également de te voir, Messire Geoffroy. Je tenais à te présenter mes condoléances pour ton père et à te féliciter pour ta nomination en tant que Chevalier.
-Je vous remercie, Majesté. C’est un honneur pour moi de pouvoir enfin servir mon pays.
-Je suis heureux de t’avoir eu à nos côtés pendant cette bataille. Va prendre du repos désormais. Demain sera peut-être une journée épuisante.
Geoffroy se frappa la poitrine du poing et alla s’allonger dans la tente des Chevaliers.

Il fut réveillé par Arutha quelques heures plus tard.
-Le Roi nous fait mander. Le Roi de Lorelia en personne est arrivé pour signer un traité de paix.
Geoffroy se leva, fourbu par sa première et unique journée de combats. Il mit ses deux épées à sa ceinture et suivit ses camarades. Lorsqu’ils entrèrent, ils saluèrent leur Roi.
-Seigneur Lorei, voici nos Chevaliers. Ils servent Karia et ont commandé aux hommes qui ont vaincu les vôtres. Ils comptent parmi les plus valeureux du Royaume.
Le Seigneur Lorei s’inclina légèrement devant les Chevaliers.
-C’est un honneur pour Nous de vous rencontrer, Seigneurs. Et ce n’est point une honte d’avoir été vaincu par des hommes aussi valeureux.
Il se tourna à nouveau vers le Roi de Karia.
-Comme Nous vous l’avons dit, Nous acceptons de nous rendre et de signer votre traité de paix. Nous n’aurions jamais dû engager cette guerre.
Geoffroy assista aux négociations du traité qui ne durèrent pas longtemps. Le Roi Morin fut clément et ne demanda aucune taxe à Lorelia. Mais il prévint son homologue que si le moindre vol était à nouveau commis dans les mines de Karia, Lorelia serait conquis par la force et sans préavis.



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Message par Mélanie Mustang Dim 23 Oct 2011 - 8:11

X
Un nouveau Roi


Varanis, Capitale du Royaume de Karia, année de grâce 1437.

Geoffroy avait trente ans désormais. Cinq de ses camarades étaient à leur tour devenus des Chevaliers. Ils assistaient à une réunion de l’Ordre. Depuis quelques mois, Geoffroy et les autres avaient vu que leur Roi semblait s’affaiblir. Et ce jour-là, il semblait plus fatigué que jamais.
Contrairement aux fois précédentes, ce fut le Prince Daïsidor qui mena la réunion. A trente-huit ans, il n’était toujours pas marié, ce qui était pour inquiéter un peu son père qui aurait voulu être sûr qu’il prendrait femme pour avoir un héritier.
-Messire Geoffroy, comment s’est passé ton inspection aux mines près de la frontière de Lorelia.
-L’inspection s’est très bien passée, Majesté. Je n’ai aucun trouble à signaler. Les loreliens continuent de respecter les conditions de la trêve.
-Parfait. Nous…
Daïsidor s’arrêta alors que le Roi était pris d’une violente quinte de toux. Il tenta de se lever, mais n’y parvint pas. Daïsidor s’approcha et tenta de l’aider.
-Père ! Vous êtes brûlant !
-Ce… n’est rien… Je…
Mais le Roi ne parla pas davantage. Il tomba évanoui dans les bras de son fils. Geoffroy se leva précipitamment et aida le Prince à supporter son père.
-Chevalier Martin ! Allez chercher le médecin ! Nous allons emmener mon père sans ses appartements.
Martin quitta immédiatement la salle et Geoffroy aida le Prince à transporter son père jusqu’aux appartements royaux. La Reine arriva rapidement, le visage rongé par l’inquiétude. Malgré les rides qui parcouraient son visage, elle avait toujours une certaine beauté.
Le Roi fut allongé sur son lit et le médecin arriva aux côtés de Martin. Les Chevaliers sortirent et les portes furent refermées derrière eux. Ils se mirent en ordre devant les portes et attendirent.

Ils attendirent une heure devant les appartements du Roi. Enfin, le Prince sortit, le visage incroyablement pâle. En voyant les Chevaliers, il releva la tête.
-Le Roi est mourant, dit-il.
Les Chevaliers se frappèrent la poitrine du poing en signe de soutien.
-Le médecin va tenter de le soigner, mais il y a peu de chances qu’il y parvienne. Les prochains jours seront décisifs pour sa santé. Vous pouvez retourner à vos appartements. Nous ne pouvons rien faire de plus pour le moment. Le Conseil est reporté.
Les Chevaliers acquiescèrent et s’éloignèrent. Geoffroy se sentait étrange. Même s’il n’était pas lié au Roi comme il l’était avec ses camarades, cela lui semblait étrange de voir leur Roi mourant. Il avait toujours semblé fort. Et aujourd’hui, il semblait si faible. Il avait toujours vécu sous son règne et il lui semblait qu’il ne pouvait en aller autrement.

Quelques heures plus tard, Geoffroy se dirigea vers la salle d’armes pour s’entraîner. Il fut surpris d’y retrouver le Prince Daïsidor. Celui-ci, torse nu, s’entrainait à l’épée, seul. La transpiration qui coulait dans son dos prouvait qu’il était là depuis un long moment.
Il se retourna alors et vit le Chevalier. Geoffroy vit la douleur dans ses yeux. Il s’approcha lentement.
-Me permettez-vous de m’entraîner avec vous, mon Prince ?
-Avec plaisir, Geoffroy.
Geoffroy se mit à l’aise et dégaina son épée. Il se mit en garde et le Prince attaqua. Il n’eut aucun mal à contrer son attaque et à percer sa défense. Le plat de sa lame vint caresser ses côtes. Le Prince recula et se fendit dans une attaque osée. Mais à nouveau, Geoffroy contra l’attaque et perça la défense de son adversaire.
-Vous ne protégez pas assez vos flancs, Majesté, dit-il calmement.
Le Prince s’écarta, haletant. Geoffroy savait qu’il n’avait guère la tête à se battre. Son père était mourant et cela affectait grandement son jugement, tout comme cela aurait affecté le sien s’il s’était battu immédiatement après la mort de son père. Mais les quelques jours de chevauchée qui avaient suivi lui avaient permis de reprendre ses esprits.
Le Prince attaqua rapidement, mais trop lentement. Geoffroy n’eut aucun effort à faire pour le contrer et d’un coup de pied dans les chevilles fit tomber Daïsidor au sol. L’épée vola quelques mètres plus loin.
Daïsidor resta allongé au sol et ferma les yeux. Des larmes coulèrent au coin de ses paupières fermées. Geoffroy rengaina son épée.
-Je comprends votre détresse, mon Prince. Et je la connais car j’ai perdu mon père, moi aussi. Mais vous ne pouvez la laisser vous contrôler. Si j’avais laissé ma tristesse l’emporter, je serais mort sur le front Lorelien. Vous n’avez pas à mener de bataille ici, mais vous devez vous montrer fort. Pour votre peuple.
Le Prince resta silencieux un instant.
-Tu as raison, Geoffroy. Je l’ai bien vu… Je n’ai même pas réussi à te faire transpirer. J’ai laissé la tristesse m’envahir, mais cela ne se reproduira plus. Je me montrerai fort. Comme l’a été mon père autrefois.
Daïsidor ouvrit les yeux et Geoffroy lui tendit la main pour l’aider à se relever. Le Prince la prit fermement et lorsqu’il fut enfin debout, il posa ses mains sur les épaules du Chevalier.
-Je suis heureux de t’avoir à mes côtés, Geoffroy. Tu es comme un frère pour moi.
Geoffroy se contenta d’incliner légèrement la tête pour remercier le Prince, ne sachant pas quoi dire pour répondre à ces paroles qui le touchaient.

Trois jours plus tard, les Chevaliers se tenaient dans la cour du palais, habillés de noir. Les courtisans étaient également présents, ainsi que Barwald et des représentants des Royaumes voisins qui avaient pu venir rapidement. Tous avaient le visage grave. Lorsque le corps du Roi fut amené, les Chevaliers sortirent leurs épées du fourreau et les levèrent vers le ciel.
Le soleil fit briller leurs lames et le Prince suivit le cortège, une torche à la main. Le corps du Roi Morin fut déposé sur le buché et Daïsidor s’arrêta à quelques mètres. Il se tourna vers les personnes présentes.
-Aujourd’hui est un triste jour pour le Royaume de Karia. Nous disons adieu à un homme qui fut bon pour notre peuple et qui sut faire prospérer Karia comme il se devait, sans pour autant faire souffrir son peuple. Aujourd’hui, nous disons adieu à un Roi que Karia n’oubliera pas. Aujourd’hui, je dis adieu à un père qui m’apprit tout ce que je sais.
Daïsidor se tourna vers le buché et jeta la torche sur le bois imbibé d’huile. Les flammes montèrent et la fumée commença à s’élever à son tour. Jusqu’à ce que le corps fût réduit en cendres, personne ne bougea. Les Chevaliers restèrent l’épée levée vers le ciel.
Enfin, Daïsidor alla récupérer les cendres et les mit dans un coffret qu’il présenta à Barwald. Le Mage prit le coffret des mains du Prince et s’inclina.
-Je veillerai personnellement à ce que les cendres de votre père rejoignent celles de ses ancêtres dans le panthéon des Rois de Karia.
Daïsidor inclina légèrement la tête puis il alla lentement vers la salle du trône, suivi des courtisans et des Chevaliers. Les grands prêtres l’attendaient devant le trône et l’un d’eux tenait entre ses mains une couronne d’or. Daïsidor s’arrêta devant eux, les Chevaliers derrière lui.
-Daïsidor, dit le grand prêtre qui tenait la couronne. Jures-tu devant les dieux de servir fidèlement Karia et de gouverner avec sagesse pour le bien de ton peuple ?
-Je le jure, dit-il en posant sa main droite au niveau de son cœur.
Le grand prêtre s’avança et Daïsidor mit un genou à terre. Alors qu’il gardait la tête baissée, le grand prêtre posa la couronne sur sa tête.
-En ce jour, moi, Grand Prêtre du Dieu Soleil, je te nomme, Daïsidor Premier, Roi de Karia, jusqu’à ce que la mort vienne te prendre à ton tour. Maintenant, lève-toi et règne.
Le grand prêtre recula et s’agenouilla, ainsi que les autres prêtres et les courtisans. Le Roi Daïsidor se leva et se tourna vers les Chevaliers. Il s’approcha d’eux.
-Jurez-vous de Nous être fidèle, comme vous l’aviez juré à notre père ?
-Nous le jurons, dirent les Chevaliers en se frappant la poitrine du poing.
Ainsi débuta le règne de Daïsidor.
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Message par Mélanie Mustang Dim 30 Oct 2011 - 7:28

XI
De vaines recherches


Royaume de Karia, année de grâce 1438.

Le printemps arriva rapidement. Cela faisait huit mois que Daïsidor régnait et le peuple était tout aussi bien traité que lors du règne de Morin. Geoffroy continuait à voyager à travers le royaume à la demande du Roi, ainsi que d’autres Chevaliers, pour s’assurer que la paix régnait.
Il avait lui-même demandé à faire partie des Chevaliers qui s’assureraient de la sécurité à travers le Royaume. Le Roi aurait préféré le garder auprès de lui, mais Geoffroy s’était montré convaincant. Il lui avait dit qu’il voulait découvrir les contrées qu’il devait protéger, afin d’accomplir au mieux son devoir de Chevalier.
Il en allait de son devoir en tant que Premier Chevalier.
Le Roi avait fini par céder en faisant promettre à Geoffroy qu’une fois son voyage terminé, il resterait à Varanis pour s’assurer de la sécurité du palais et de son Seigneur.

Depuis le début du règne de Daïsidor, Geoffroy avait donc pu traverser nombre de contrées du royaume. Il était accompagné de son jeune écuyer, Alphard. Agé de quinze ans, le garçon était orphelin et il l’avait à ses côtés depuis cinq ans maintenant. Il s’était montré plein d’enthousiasme et il menait à bien tout ce que Geoffroy lui demandait.
Il l’avait rencontré au hasard des rues, alors que le garçon tentait de lui voler sa bourse pour acheter du pain et pouvoir se nourrir. Le Chevalier lui avait alors proposé de devenir son écuyer. D’abord méfiant, Alphard avait posé nombre de questions pour tenter d’estimer si le Chevalier ne se moquait pas de lui ou ne lui tendait pas un piège pour l’envoyer plus facilement dans les geôles du palais.
Mais finalement, Geoffroy avait réussi à convaincre le garçon et il s’était montré un élève des plus doués. Geoffroy lui avait appris l’art de la Chevalerie de Karia pour qu’il soit à même de comprendre au mieux les enjeux de sa propre position et de celle du Chevalier qu’il allait servir. Geoffroy avait découvert en Alphard un élève insatiable et très intelligent.
Lorsque le garçon avait appris que son Maître voulait parcourir Karia, il ne s’était pas fait prier pour l’accompagner. Découvrir le Royaume était quelque chose dont il avait toujours rêvé sans vraiment croire qu’il pourrait le faire.

Mais plus le temps passait et plus Geoffroy sentait son cœur se serrer. Il allait avoir trente-et-un ans, mais il n’avait toujours pas trouvé la moindre trace du Talisman d’Erkandor. Il savait pourtant qu’il ne devait pas se décourager. Barwald lui avait assuré qu’il le trouverait. Mais il aurait aimé qu’il lui dise comment et où il pourrait le trouver. Et surtout quand.
Huit mois qu’il voyageait et qu’il avait amené la nouvelle de l’arrivée sur le trône d’un nouveau Roi aux villages les plus reculés de Karia. Huit mois qu’il essayait d’obtenir des informations dans les bibliothèques, les temples et les monastères sur le Talisman d’Erkandor. Mais il n’avait rien trouvé. Rien à part ce qu’il savait déjà.
Il commençait à désespérer d’en retrouver la moindre trace.
-Maître, rentrerons-nous bientôt chez nous ? demanda le jeune Alphard.
-Je croyais que tu rêvais de découvrir le monde ? dit Geoffroy en souriant légèrement.
-C’est vrai… Mais Varanis me manque quand même…
-C’est ce qu’on appelle le mal du pays, mon garçon. Nous allons rentrer dans quelques jours. Nous avons fini de visiter les provinces que nous devions prévenir et surveiller.
Oui, il avait terminé son voyage à travers le Royaume. Il lui tardait autant qu’à Alphard de rentrer et de retrouver Varanis. Mais pour d’autres raisons. Il retrouverait ainsi ses amis Chevaliers et ils pourraient se donner des nouvelles de leurs recherches. Il espérait qu’ils auraient eu plus de succès que lui, même s’il en doutait quelque peu.

Quelques semaines plus tard, Geoffroy passait les portes de la cité en compagnie de son écuyer. Les rues de la ville étaient animées, nombre de marchands vantaient leurs marchandises aux passants, nobles ou paysans. Geoffroy regardait toujours avec un certain plaisir les étalages. Mais il n’achetait jamais rien.
Après quelques minutes, ils arrivèrent enfin au palais et laissèrent leurs chevaux aux écuries. Alphard alla dans les quartiers des serviteurs et Geoffroy monta jusqu’à ses appartements. Un bain avait été préparé à son intention et, avec plaisir, il retira ses vêtements pour se délasser dans l’eau chaude.
Il ferma les yeux, un sourire naissant sur ses lèvres. Il resta un long moment dans l’eau, jusqu’à ce qu’elle commence à devenir froide. Puis, il sortit de la baignoire et se sécha avec un linge propre.
Enfin, il prit une tunique simple dans son armoire et se vêtit avant de manger un fruit en regardant par la fenêtre. Cela faisait du bien d’être de retour après huit mois de voyage.
Des coups furent frappés à sa porte et Geoffroy alla ouvrir. Il sourit à son ami Ethore et ils se serrèrent l’un contre l’autre.
-J’ai appris que tu étais revenu, alors j’ai décidé de venir te saluer. Je ne te dérange pas, j’espère.
-Pas du tout. Depuis combien de temps es-tu de retour, mon ami ? demanda Geoffroy en le faisant entrer.
Il ferma la porte derrière eux et ils s’assirent à une table.
-Je suis revenu hier. J’ai pu assister à la nomination de Karmer.
-Il a donc été nommé à son tour. C’est une bonne nouvelle. Comment va-t-il ?
-Assez bien. Encore quelque peu attristé de la mort de son père, mais il va bien.
-Tant mieux. Je regrette de n’avoir pas été présent pour la nomination. Ca a dû être une superbe fête.
-Oui. Mais je ne suis pas resté jusqu’à la fin du banquet. J’étais épuisé.
-Je m’en doute. Dis-moi, as-tu découvert quelque chose ?
-Non, soupira Ethore. Je n’ai rien découvert. C’est comme si ce médaillon n’avait jamais existé. Plus aucune trace. Même dans le Duché de Torgas, personne n’a pu me renseigner à ce sujet. Je crois que c’est une quête vaine, mon ami.
-Il doit pourtant bien se trouver quelque part.
-Peut-être n’est-ce qu’une légende ou qu’il a été définitivement perdu.
Ethore se leva.
-Je ne serais pas étonné qu’il repose au fond de l’océan, coulé avec un quelconque navire de pirate ou de marchands.
Geoffroy resta silencieux. Il n’avait jamais parlé de sa conversation avec Barwald. Pas même avec ses camarades. Il avait tenu sa promesse de ne rien dire et même maintenant que ses amis commençaient à douter, il ne parlerait pas de ce que Barwald lui avait dit.
-Je vais te laisser, le Roi a demandé à ce que je vienne lui faire un rapport de mon voyage.
Geoffroy acquiesça d’un signe de tête et raccompagna son ami jusqu’à la porte. Il retourna ensuite à la fenêtre et regarda le ciel.

Quelques jours plus tard, ses trois autres camarades rentrèrent tout aussi bredouilles que lui et Ethore. Et tout aussi découragés.
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Message par Mélanie Mustang Dim 1 Jan 2012 - 11:44

XII
Adarielle de Merith

Varanis, Capitale du Royaume de Karia, année de grâce 1442.

Une nouvelle réunion du conseil de l’Ordre était sur le point de se terminer. Désormais, tous les amis de Geoffroy étaient devenus Chevaliers et il était à son tour devenu officiellement le Premier Chevalier. Lorsque l’occasion se présentait, il faisait quelques passes d’armes avec le Roi. Comme la première fois, les duels n’étaient pas à l’avantage du souverain qui ne manquait pas de se faire battre par le Premier Chevalier.
Alors que les Chevaliers attendaient que le Roi leur donne congé, celui-ci se leva et les regarda d’un air des plus sérieux.
-Chevaliers, Nous avons maintenant quarante-trois ans. Et Nous n’avons toujours pas de descendant. Mais Nous voyons le temps passer et il est temps pour Nous de Nous marier.
Il était plus que temps en effet. Trois des compagnons de Geoffroy avaient déjà pris femme. Helio était parmi ceux là, bien qu’il fut encore jeune. Il avait rencontré une haute elfe au cours de l’un de ses voyages et leur mariage avait fait sensation. Geoffroy n’avait pas encore choisi d’épouse non plus. Nombre de femmes de la cour feraient de parfaites épouses, mais il n’avait guère envie de se marier pour le moment. Pourtant, il était temps pour lui également.
-Nous allons Nous rendre dans le Royaume de Merith dans quelques mois et demander la main de la jeune princesse Adarielle. On Nous en a grandement venté la beauté et la douceur, et si ce que l’on Nous en a dit est bien vrai, alors Nous sommes résolu à l’épouser. Nous aimerions que quatre d’entre vous Nous accompagnent là-bas pour notre visite.
Geoffroy se leva, sortant de ses pensées. Il avait encore tout son temps pour penser à se marier.
-Majesté, en tant que Premier Chevalier, je demande la permission de vous accompagner pendant votre voyage.
-Nous t’en remercions, Geoffroy et c’est avec plaisir que Nous acceptons ta demande. Nous te laissons le soin de choisir trois de tes compagnons. Nous allons envoyer un émissaire Nous précéder pour annoncer notre visite, sans pour autant en préciser la raison. Une simple visite de courtoisie entre deux vieux amis sera un motif suffisant. Lorsque Nous aurons vu la princesse, Nous comptons sur votre avis à tous les quatre pour arrêter notre choix.

Un mois et deux semaines étaient passés lorsque Daïsidor, accompagné de Geoffroy, Ethore, Erwan et Karmer, passa les portes du palais royal de Merith. Le Roi Solirn se leva et vint embrasser son homologue en prenant de ses nouvelles.
Comme il en avait pris l’habitude lors des déplacements du Roi, Geoffroy regarda rapidement autour de lui où se trouvaient les gardes et les courtisans. Lorsqu’il tourna son regard vers les trônes, il vit la Reine, un air sévère au visage mais belle malgré tout, assise sur un trône à côté de celui de son époux. Sans savoir pourquoi, il ressentit un grand respect pour cette femme qu’il voyait pour la première fois de sa vie.
La Reine tourna son regard vers lui, sentant certainement qu’il la regardait et lorsque leurs regards se croisèrent, il eut l’étrange impression de la connaître. Impression somme toute ridicule puisque c’était la première fois qu’il venait en Merith et que la Reine n’était jamais venue au palais.
Il détourna le regard et vit alors, juste derrière elle, deux jeunes femmes. Toutes deux étaient belles, mais l’une d’elles était la plus belle femme que Geoffroy ait vue de sa vie. Il sentit son cœur se mettre à battre plus vite. Fine, le port altier, la peau blanche, de longs cheveux dorés et des yeux d’un bleu limpide, on aurait pu la prendre pour une déesse. Mais elle ne posa pas une fois son regard sur les Chevaliers.
Geoffroy lui en sut gré, car il ne pensait pas pouvoir lui cacher son émoi si leurs regards se croisaient.
Voyant que le Roi Daïsidor avançait en compagnie du souverain de Merith, Geoffroy s’avança à sa suite. Ses trois compagnons allèrent se poster près du public, comme il en avait été convenu plus tôt dans la journée avant leur arrivée.
-Cher ami, dit le souverain, laissez-Nous vous présenter nos filles. Voici Adarielle, notre fille aînée.
Geoffroy sentit son cœur se serrer quand la jeune beauté sur qui ses yeux s’étaient posés s’avança et fit une élégante révérence devant son Roi.
Celui-ci, souriant chaleureusement, lui tendit la main et lui demanda de se relever.
-Nulle femme de votre rang ne devrait avoir à s’agenouiller, Princesse Adarielle.
-Je vous remercie pour votre bonté, seigneur Daïsidor.
Geoffroy crut sentir son cœur manquer un battement en entendant la voix si douce et claire de la princesse. Il ne faisait aucun doute que le Roi allait rapidement demander sa main à son père. Elle était parfaite pour devenir Reine de Karia et Geoffroy se promit intérieurement de le dire à son Roi malgré tout.
Après avoir présenté sa seconde fille, Marina, le Roi de Merith se tourna vers son homologue. Daïsidor fit signe à Geoffroy d’approcher.
-Majesté, mes dames, Nous vous présentons le Premier Chevalier Geoffroy Atalasion. Notre plus fidèle ami et conseiller. Il Nous a accompagné avec trois de ses Chevaliers et Nous osons espérer qu’ils seront aussi bien traités que notre royale personne.
Le Roi de Merith se tourna vers Geoffroy.
-Messire Atalasion, Nous avons entendu grand bien de vous et de votre sang-froid lors de la guerre contre Lorelia.
-Je vous en remercie, Majesté, dit Geoffroy en s’inclinant légèrement, mais c’était il y a longtemps maintenant.
-Nous serons ravi que vous et vos trois Chevaliers dîniez avec Nous ce soir. Le banquet sera sublime et Nous avons fait venir pour l’occasion les meilleurs troubadours et fous du royaume.
-Ce sera avec plaisir, votre Majesté.
-Bien ! Que diriez-vous en attendant de visiter le domaine, Daïsidor ?
Alors que les Rois continuaient de parler, Geoffroy croisa le regard de la Princesse Adarielle. Il crut que son cœur allait s’arrêter. Leurs regards ne s’étaient croisés qu’une seconde, mais il savait désormais qu’il donnerait sa vie pour elle.

Alors qu’il se préparait pour le banquet, des images de Adarielle plein la tête, Geoffroy reçut la visite de son Roi. Ses autres Chevaliers avaient également leurs propres appartements et ils se retrouvèrent seuls tous les deux.
-Geoffroy, dit-il aussitôt après avoir fermé la porte, oubliant toute la pompe royale. Que penses-tu d’elle ? Que penses-tu d’Adarielle ?
-A la vérité, votre Majesté, je crois que ce que vous aviez entendu d’elle était très en dessous de la vérité.
Le Roi sembla soulagé et Geoffroy vit un grand sourire étirer ses lèvres.
-Oui, tu as raison. Je suis rassuré que tu sois du même avis que moi. Je ne connais pas de mots qui puissent décrire sa beauté. Je demanderai sa main à son père, demain matin.
-Vous ferez bien, Majesté. Je crois qu’elle fera une excellente Reine pour Karia. Et une parfaite épouse pour vous.
-Bien, je vais te laisser. Je te retrouve en bas tout à l’heure.

Lorsque Geoffroy arriva dans la salle du banquet, une gigantesque table avait été dressée. Des troubadours étaient déjà là, ainsi que des fous qui amusaient déjà les spectateurs. Placé par un serviteur, Geoffroy fut assis à côté de son Roi et ses Chevaliers non loin de lui. Lorsqu’on annonça l’arrivée du Roi, de la Reine et de leurs filles, tous les invités se levèrent.
Daïsidor étant l’invité d’honneur, la Princesse fut placée en face de lui et sa sœur face à Geoffroy. Geoffroy se mit en devoir de répondre aux questions des Princesses et de la Reine sur le rôle des Chevaliers de Karia. La Reine semblait sincèrement intéressée par le fait que douze Chevaliers seulement entouraient le souverain du Royaume. Geoffroy lui expliqua rapidement que cela venait d’une ancienne coutume et que le Roi se devait d’être entouré par douze hommes courageux et fidèles, comme s’il était l’unique aiguille d’une pendule. La légende du Dragon de Karia devait rester secrète et n’être révélée qu’au successeur de chaque lignée. Aussi, il ne parla de rien d’autre concernant ce sujet.
Le Roi était conquis par la jeune Princesse Adarielle qui parlait avec douceur et sagesse. Geoffroy l’était également mais se retint de le montrer contrairement à son seigneur. Le dîner fut une véritable torture pour lui. Voir la femme dont il savait qu’elle serait la seule qu’il aimerait devoir épouser son Roi était une déchirure pour lui.
Mais il ne pouvait faire autrement que de donner sa bénédiction à son Roi. Il ne pouvait décemment pas lui avouer qu’il était tombé sous le charme de la jeune fille. Dès qu’il en eut l’occasion, Geoffroy pria leurs hôtes de l’excuser et prétexta avoir été fatigué par le voyage en pleine mer.
Il se retira dans ses appartements et s’enferma à clé en soupirant de tristesse.

Le lendemain matin, Daïsidor demanda la main de la Princesse Adarielle et l’obtint.

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Message par Macros Dim 1 Jan 2012 - 12:04

Damn, elle commence déjà à tenir ses résolutions de nouvel an. Trop de pression, je vous dis, trop de pression...

Quoi qu'il en soit, un chapitre intéressant et assez fluide, agréable à lire. En revanche, je pense qu'il serait temps que je relise tout depuis le début, parce que j'ai un peu déconnecté de l'intrigue, depuis le temps... Mais rien qui ne puisse être rapidement corrigé ! Bonne continuation, en tout cas.
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Message par Mélanie Mustang Dim 8 Jan 2012 - 9:58

Allez! Les choses sérieuses commencent en Karia!

XIII
Une nouvelle mission


Un mois plus tard, Daïsidor et ses Chevaliers étaient de retour en Karia et ils ramenaient avec eux la Princesse Adarielle.
La jeune femme ne s’était pas montrée surprise de la demande de Daïsidor. Nul doute que son père avait déjà prévu de la marier à quelque puissant seigneur lorsque le moment viendrait. Qu’elle soit convoitée par l’un des souverains les plus puissants qu’il comptait parmi ses voisins devait tout à faire lui convenir.
Lorsqu’elle descendit du bateau, sur un cheval blanc, le silence se fit dans le port. Bien qu’elle ne fût âgée que de dix-sept ans, elle portait sur elle une telle bonté et elle était si belle que le peuple fut conquis dès le premier regard. Et pourtant, il en fallait pour émouvoir les marins de Karia.
Tous les Chevaliers présents pour accueillir le Roi s’agenouillèrent en signe de bienvenue devant celle qu’ils savaient leur future Reine. Geoffroy croisa leurs regards et il sut qu’ils étaient tout autant troublés que lui, sans savoir pourquoi. Ils étaient tout autant troublés que lorsque Geoffroy avait vu la Reine de Merith.
Pourquoi ces deux femmes avaient-elle un tel effet sur les Chevaliers de Karia ? Il n’en savait rien et cela l’intriguait. Il n’eut pas le temps de se poser davantage de questions. Le Roi et sa future épouse commencèrent à avancer au milieu de la foule. Geoffroy resta sur ses gardes. Même si la jeune Adarielle était belle et qu’elle venait d’arriver en Karia, elle n’était pas à l’abri d’un attentat visant à déstabiliser Daïsidor.
Les Chevaliers et le Roi l’accompagnèrent jusqu’au palais et l’on sonna le rassemblement. Une fois prêt, Daïsidor vint se placer sur le balcon d’où tout le monde pouvait le voir dans la cour. La foule était grande et s’étendait jusqu’aux portes de la forteresse.
Il écarta les bras, souriant, heureux.
-Peuple de Karia ! Nous, Daïsidor, sommes heureux de vous annoncer que Nous avons décidé de prendre une épouse.
Des cris de joie et des applaudissements retentirent et s’élevèrent de la foule jusqu’au balcon.
-Nous vous demandons de faire bon accueil à votre future Reine, la Princesse Adarielle, Princesse du royaume de Merith.
Lorsque la Princesse apparut au balcon au côté du Roi, les cris de joie et les applaudissements augmentèrent.
-Le mariage aura lieu dans une semaine. Ce sera jour de liesse pour notre Royaume.
Le Roi prononça encore quelques paroles sur la manière dont la fête se déroulerait, puis il quitta le balcon et se dirigea vers Geoffroy, la main de la future Reine dans la sienne. Le Chevalier ne put s’empêcher de la trouver à nouveau sublime. Il se força à reporter son attention sur Daïsidor qui s’était arrêté près de lui.
-Geoffroy, je te confie la sécurité de ma future épouse. Sa protection sera ta principale mission et tu seras en charge de sa garde personnelle. Veille à ce qu’elle ne soit composée que d’hommes de confiance. Je compte sur toi, mon ami.
-Je ne vous décevrai pas, Majesté, dit Geoffroy en s’inclinant légèrement.
-Mon amie, dit-il en se tournant vers Adarielle. Geoffroy est mon meilleur Chevalier. Je ne confierai ma vie à personne d’autre. Vous pouvez avoir toute confiance en lui.
-Si vous avez besoin de quoi que ce soit, Majesté, vous n’aurez qu’à m’en faire part, confirma Geoffroy en s’inclinant légèrement.
-Je vous remercie, mon ami. Et vous aussi, Messire Chevalier. Votre inquiétude à mon égard me touche et je suis honorée de l’attention que vous me portez.
Geoffroy se releva et leurs regards se croisèrent. Il détourna immédiatement les yeux.
-Mon Roi, je dois aller rejoindre les Chevaliers. Je vais également nommer les hommes qui feront partie de la garde de la Reine.
Daïsidor acquiesça et Geoffroy quitta la salle, soulagé d’échapper aux beaux yeux de la future Reine. Mais il savait qu’il ne pourrait plus l’éviter maintenant qu’il avait été nommé responsable de sa garde personnelle. Il en était heureux et en même temps terrorisé.
Heureux car il pourrait veiller lui-même à la sécurité de cette femme qu’il chérissait depuis le premier regard. Terrorisé car il craignait de laisser échapper un geste ou un mot qui puisse informer la jeune femme ou Daïsidor de ses sentiments.
Mais il ferait tout pour que rien ne transparaisse. Son père l’avait entraîné à ne pas montrer ses sentiments, à contenir ses émotions. Il mettrait en œuvre toutes ces leçons pour ne pas trahir son Roi.
Il rejoignit ses amis Chevaliers et leur annonça sa nouvelle mission. Ceux-ci le félicitèrent et ils se rendirent tous les douze chez Geoffroy pour fêter cela.
-Geoffroy, que penses-tu de la Princesse ? demanda Helio lorsqu’ils furent tous chez le Premier Chevalier.
Geoffroy hésita. Ses camarades ne devraient jamais se douter de ses sentiments.
-Et toi, qu’en penses-tu donc ? Que pensez-vous tous, d’elle ? demanda-t-il en rivant son regard sur chacun des onze Chevaliers. Pensez-vous qu’elle sera une bonne Reine pour Karia ? Etes-vous prêts à lui jurer fidélité et loyauté comme vous l’avez fait pour Daïsidor ?
Chacun des Chevaliers répondit par l’affirmative, sans aucune hésitation. Jamais Geoffroy ne les avait vus aussi sûr d’eux. A nouveau, il se demanda comment une personne qu’ils connaissaient à peine pouvait ainsi rendre des hommes comme eux si loyaux, sans avoir prononcé le moindre mot.
-Elle est d’une grande beauté, le Roi a fait un excellent choix, dit Karmer.
-Et je suis sûr qu’elle a tout autant d’esprit que de beauté, dit Helio. Il ne pouvait y avoir de meilleur choix pour Karia. Qu’en penses-tu, Geoffroy ?
-J’en pense que tu devrais prendre garde à tes paroles, car ton épouse risque d’être jalouse.
Les douze Chevaliers rirent de bon cœur puis, Geoffroy redevint sérieux.
-Elle se montrera digne de notre Royaume, sans aucun doute. Et en ce qui concerne son esprit, Helio, je te confirme qu’elle n’en manque pas. J’ai eu l’occasion de parler avec elle le soir de notre arrivée en Merith, pendant le dîner. Tout comme sa mère, c’est une femme d’une grande noblesse. Aussi bien dans la lignée que dans l’esprit et le cœur. Karia ne pouvait rêver meilleure Reine.
Tous les Chevalier semblèrent satisfaits des paroles de leur camarade. Ils continuèrent de deviser jusque tard dans la nuit avant d’aller se reposer.

Le lendemain, Geoffroy choisit lui-même les soldats qui composeraient la garde de la Reine. Le Duc Louis, un homme assez proche du Roi, avait proposé depuis quelques années que des soldats de son Duché renforcent les effectifs du palais. Et comme ils étaient tous d’habiles combattants, Geoffroy en choisit une vingtaine pour assurer la garde de la Reine. Ils se relaieraient au fil de la journée et de la nuit, selon les ordres de Geoffroy.
Le Roi se montra ravi du choix fait par Geoffroy. Non seulement cela se révélait un choix judicieux au niveau de la sécurité de la Reine, mais c’était également une habile manœuvre politique de la part du Chevalier qui assurait au Duc une position particulière vis-à-vis du Roi.
Geoffroy n’aimait pas beaucoup le Duc, qu’il trouvait assez faux. Mais il devait s’avouer qu’il dirigeait l’un des Duchés les plus importants du Royaume de Karia et qu’il ne fallait pas le sous-estimer. Confier la garde de la Reine à des hommes de son Duché le rendrait sans nul doute très fier.

La semaine passa et les grands prêtres se réunirent pour célébrer le mariage du Roi. Daïsidor et Adarielle s’unirent devant les Dieux, se jurant amour et fidélité jusqu’à la mort. Adarielle jura également loyauté et fidélité au Royaume de Karia et à son peuple. Enfin, les Chevaliers jurèrent fidélité et loyauté à la nouvelle Reine.
Sans savoir pourquoi, Geoffroy sentit que son serment envers la Reine valait plus que celui qu’il avait fait envers son Roi. Et il vit dans les regards de ses camarades que leurs vœux étaient aussi sincères que le sien.
La Reine Adarielle, sans avoir rien fait ou dit, avait gagné la fidélité des Chevaliers. Geoffroy n’aurait su l’expliquer, mais c’était ainsi. Et il ne chercha pas davantage d’explication.
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Message par Macros Jeu 12 Jan 2012 - 22:34

Eh bien, un passage qui fait très "Lancelot et Guenièvre", je dois dire. On espère pour l'ami Geoffroy que ça va mieux finir pour lui que dans l'histoire originale (ou il me semble qu'en gros, tout le monde meurt). Bon, évidemment, là, il faut quand même le temps d'avoir la génération suivante.

Et damnation. Ce sombre Louis, avec son nom si plat et si commun, cacherait-il donc une âme nooooire ? Il faut dire aussi que vu le nombre d'homonymes étant montés sur un trône dans nos vertes contrées, le soupçon est grand.
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Message par Mélanie Mustang Dim 15 Jan 2012 - 10:24

J'avoue avoir pris le nom du Duc totalement au hasard... Il me semblait que ça lui irait très bien pour ce que je voulais en faire... Mais j'avoue ne pas avoir pensé à ses homonymes français...


XIV
Une Reine aimée

Varanis, Capitale du Royaume de Karia, année de grâce 1443.

Cela faisait désormais un an que Daïsidor et Adarielle étaient mariés. Bien que le Roi visite la couche de son épouse chaque soir, la Reine resta stérile de toute vie. Mais cela ne l’empêcha pas de l’aimer.
Comme tous les autres, il était tombé sous son charme et, intérieurement, il s’était résigné à ne pas avoir d’héritier. Peu lui importait, tant qu’il avait Adarielle. Aussi, il visita moins souvent la Reine la nuit.
Le peuple avait rapidement appris à aimer la Reine également. Elle avait insisté auprès de son époux pour aller assister aux fêtes que les villageois donnaient pour l’arrivée des différentes saisons. Quelque peu réticent au début, il avait finalement accepté, à condition que Geoffroy ne la quitte pas des yeux.
En un an, Geoffroy avait réussi à cacher ses sentiments envers la Reine et à mieux les contrôler. Elle faisait toujours naître en lui des sensations qu’il n’aurait jamais imaginées lorsqu’elle le regardait ou qu’elle lui parlait. Mais il arrivait désormais à tenir avec elle une conversation sans se sentir gêné.
Un jour, alors que Adarielle se promenait dans les rues de la capitale, accompagnée de Geoffroy, comme ils en avaient pris l’habitude, pendant qu’elle observait des étoffes sur l’étalage d’un marchand, une petite fille tira légèrement sur sa manche pour attirer son attention.
La Reine tourna son regard vers elle et lui sourit chaleureusement. Elle plia les genoux pour se mettre à la hauteur de la petite fille.
-Madame, vous voulez bien venir ? Ma maman est malade… je sais pas quoi faire… Personne veut m’aider…
-Montre-moi où tu habites, je vais essayer de t’aider.
-Majesté, ce n’est peut-être pas très judicieux, dit Geoffroy en la suivant.
-Ce n’est qu’une petite fille, Messire Geoffroy. Et elle semble si perdue.
Geoffroy devait bien admettre qu’elle avait raison. L’enfant semblait sincèrement effrayée et son regard triste fendait l’âme. Ils arrivèrent finalement chez la petite fille qui les amena à la chambre de sa mère.
Une femme était allongée sur le lit et suait à grosses gouttes. Elle serrait fort ses draps, retenant des cris de douleur. Son ventre gonflé par un enfant qui ne devrait pas tarder à naître semblait la faire horriblement souffrir.
-Vous voyez, elle est malade, dit la petite fille.
Adarielle s’approcha de la femme et posa sa main sur son front. Celle-ci ouvrit les yeux.
-Aidez-moi… Je ne vais pas… y arriver… seule…
-Geoffroy, allumez un feu dans la cheminée et faites chauffer de l’eau.
-Mais que…
-Cette femme va accoucher d’un instant à l’autre.
-C’est d’un médecin dont elle a besoin, Majesté.
-Nous n’avons pas le temps d’aller chercher un médecin, dit-elle sévèrement en braquant son regard au sien. Si nous ne l’aidons pas, elle risque de mourir.
-Très bien.
Geoffroy obéit et alluma un feu. Une fois qu’il fut prêt, il remplit un chaudron d’eau qu’il alla chercher dans le puis qu’il y avait derrière la maison, puis il retourna dans la chambre.
-L’eau est en train de chauffer.
-Bien.
La Reine avait replié les manches de sa robe jusqu’à ses coudes et enfilé un tablier qu’elle avait trouvé près de la cheminée. Elle plaçait ses mains à divers endroits du ventre de la pauvre femme qui souffrait. Elle se plaça ensuite devant la femme et écarta doucement ses jambes, relevant sa robe jusqu’à sa taille.
-L’enfant va sortir, Anna, prévint-elle, mais il va avoir besoin de votre aide.
-Oui… souffla la femme.
-Quand je vous le dirai, poussez de toutes vos forces pour l’aider à sortir.
Geoffroy regarda, médusé, la souveraine de Karia aider une simple paysanne à mettre son enfant au monde. Le travail dura près de trois heures. Trois heures pendant lesquelles Geoffroy se sentit incroyablement inutile. La petite fille qui les avait conduit jusqu’à la maison tremblait de peur près de lui.
Il posa une main sur son épaule et lui proposa de venir s’asseoir sur ses genoux. Aussitôt, elle vint se blottir contre lui et Geoffroy l’enlaça délicatement.
-Ma maman va mourir ? demanda-t-elle à voix basse.
-Non, bien sûr que non, dit Geoffroy en sentant son cœur se serrer. Ta maman est simplement en train de mettre au monde un enfant. Comme elle t’a mise au monde il y a plusieurs années. Tu verras, elle ne mourra pas.
Enfin, des pleurs retentirent alors que les cris de douleur de la pauvre femme cessaient. Geoffroy reposa la petite à terre et s’approcha de la Reine qui tenait un petit être ensanglanté en souriant.
-C’est un garçon, Anna, dit-elle à la pauvre femme.
La femme, affaiblie mais bien vivante sourit, les larmes coulant sur ses joues. La petite fille s’approcha de sa mère et se serra contre elle, sa mère l’enlaçant doucement.
-Geoffroy, coupez le cordon, s’il vous plait.
Geoffroy sortit sa dague et, avec précautions, il coupa le cordon là où la Reine le lui indiquait. Il alla enlever l’eau du feu et en fit couler dans un petit bassin. Pendant que la Reine terminait de s’occuper de la femme, il nettoya l’enfant. Il était minuscule et semblait si fragile que Geoffroy eut peur de lui faire du mal sans le vouloir. Une fois l’enfant nettoyé, il l’enroula dans un linge propre. Puis, soulagé et heureux d’avoir assisté à la naissance d’un être, il alla déposer l’enfant dans les bras de sa mère.
-Merci, souffla-t-elle. Merci beaucoup, Majesté. Mais je m’en veux que vous ayez dû faire ce travail si peu digne de vous…
-Anna, dit la Reine en écartant une mèche de cheveux du visage de la pauvre femme. Je suis heureuse d’avoir pu vous venir en aide. Et encore plus heureuse d’avoir pu aider à donner la vie.
Les deux femmes se sourirent et Geoffroy vit l’émotion dans les yeux de sa Reine. Il s’approcha enfin d’elle.
-Majesté, nous devrions rentrer désormais.
-J’aimerais me laver les mains, avant.
-De l’eau est encore en train de chauffer, venez.
Geoffroy fit couler de l’eau chaude dans un bassin et la Reine y plongea les mains pour enlever le sang qui les recouvrait. Une fois qu’elle eut réussi à les nettoyer, Geoffroy lui tendit un linge et elle glissa ses mains à l’intérieur. Il le referma sur les mains et les essuya doucement, le cœur battant de tenir ces mains délicates entre les siennes.
-Vous avez été incroyable, Majesté, dit-il. Je n’aurais jamais pensé…
-Que je serais capable de mettre un bébé au monde comme un médecin ?
-Oui. C’est la première fois que j’assiste à un évènement de ce genre. Et je dois dire que c’est plus effrayant qu’une bataille. Je me suis senti horriblement inutile.
La Reine rit d’un rire cristallin qui fit frissonner le Chevalier.
-Mais c’était aussi un merveilleux moment, dit-il. Je suis heureux d’y avoir assisté.
La Reine regarda le Chevalier dans les yeux un moment. Il tenait toujours ses mains dans le linge. Il sentait leur finesse à travers le tissu alors que son cœur battait toujours incroyablement vite. Enfin, il détourna le regard et retira le linge.
La Reine alla voir une dernière fois la femme.
-Reposez-vous bien surtout, dit-elle doucement. Et veillez bien sur ce petit être. Que les dieux veillent sur lui, dit-elle en déposant un baiser sur le front de l’enfant.
La femme regarda la Reine et le Chevalier repartir, des larmes de bonheur coulant sur ses joues, remerciant intérieurement la Reine pour sa bénédiction.
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Message par Mélanie Mustang Dim 22 Jan 2012 - 13:31

XV
L’influence de la Reine

Varanis, Capitale du Royaume de Karia, année de grâce 1444.

Au cours de l’année qui suivit, la Reine fut à de nombreuses reprises demandée par des gens du peuple pour bénir leurs enfants lorsqu’ils naissaient. Elle se pliait toujours de bonne grâce à ces demandes et le peuple de Karia l’en aima encore davantage. Les bardes avaient commencé à écrire des chansons en son honneur, pour vanter sa beauté et sa douceur.
Un jour, un vieil homme vint s’agenouiller devant elle au marché et la pria de pleurer pour la mémoire de sa femme qui venait de le quitter. Sa femme qu’il avait aimée depuis qu’ils étaient enfant et avec qui il était marié depuis plus de quarante ans.
L’homme faisait tellement de peine à voir, semblant si malheureux devant la perte de son âme sœur que la Reine s’agenouilla près de lui, à son grand étonnement. Elle prit ses mains et se mit à pleurer sincèrement désolée pour cet homme qu’elle ne connaissait même pas. Gêné, l’homme avait essayé de lui faire sécher ses larmes et de la faire se relever.
-Je suis sincèrement désolée pour vous, pauvre homme et je pleurerai votre défunte épouse. Je prierai pour recommander son âme à nos dieux.
Elle avait ensuite jeté ses bras autour du cou de l’homme et, abasourdi, il avait entouré la Reine de ses bras et avait à nouveau pleuré.
Les derniers qui doutaient encore de la bonté de la Reine furent conquis ce jour-là. Et depuis, chaque fois que quelqu’un venait lui donner nouvelle de la mort d’un de ses proches, elle pleurait et priait pour eux, tout comme elle bénissait les nouveaux nés qu’on lui présentait.
Le Roi, au début, n’avait pas vu d’un bon œil que son épouse soit si demandée pour ce genre de choses. Mais en voyant qu’elle avait acquis l’amour du peuple d’une manière aussi sincère et douce, comme son caractère, il ne dit rien.
Mais ce qui surprit le plus l’entourage de la famille royale, ce fut l’influence que la Reine avait sur le Roi en matière de politique. Geoffroy n’aurait pas pensé que cela puisse intéresser la Reine, mais un jour, elle demanda à son époux si elle pouvait assister aux réunions du Conseil lorsque celui-ci traitait des demandes particulières, comme celles que les Ducs et autres Comtes pouvaient formuler.
-En tant que Reine de Karia, je pense qu’il est de mon devoir de me tenir informée de ces choses, avait-elle dit pour défendre sa demande.
Après une brève hésitation et après avoir fait part de ses doutes à Geoffroy – qui appuya la demande de la Reine – le Roi avait finalement accepté. Et lorsque les représentants des provinces de Karia avaient remarqué que la Reine était présente aux audiences, ils n’en avaient d’abord pas tenu compte. Jusqu’à ce que le Duc Louis fasse une proposition qui déplut particulièrement à la Reine.
-A plusieurs reprises j’ai eu des demandes de loyaux sujets qui, par le plus malheureux hasard, avaient épousé une femme qui s’était révélée stérile. Incapable d’enfanter. Ces pauvres hommes se lamentent de ne pas pouvoir avoir de descendant. Aussi, j’ai pensé que nous pourrions leur permettre de prendre maîtresse pour... optimiser leurs chances d’avoir des enfants à qui léguer leur héritage.
Geoffroy vit alors le Roi s’apprêter à répondre, probablement de manière favorable au Duc au vu de sa propre situation, mais une autre voix s’éleva, faisant taire tous les murmures.
-Il me semblait que le manque de loyauté dans un couple était puni en Karia ? fit remarquer la Reine d’une voix sévère, les sourcils légèrement froncés.
-En effet, Majesté, répondit le Duc. Tromper son mari ou son épouse est passible d’une amende. Et je demande à ce que cette amende soit levée pour celui qui ne peut avoir d’enfant à cause de la stérilité de son épouse.
-Ces plaintes dont vous nous parlez, Duc, à quel nombre s’élèvent-elles au juste ?
-Elles sont peu nombreuses. En vérité, les hommes sont de nature assez fière, Majestée, et peu osent venir se plaindre de ce genre de chose. Mais je me doute qu’ils sont plus nombreux que nous ne pourrions le penser, dit-il en jetant un regard appuyé vers le Roi.
-Et qu’est-ce qui vous prouve que ce sont leurs épouses qui ne peuvent enfanter ? Et non ces hommes qui ne sont pas pourvus de la force nécessaire pour permettre à leurs épouses de tomber enceinte ?
Le Duc rougit, à la fois de fureur et de gêne, devant les paroles de la Reine. Les autres hommes présents dans la salle semblèrent un moment gênés également, le Roi y compris. Geoffroy était stupéfait de l’audace de sa souveraine. Elle avait un air furieux qu’il ne lui avait encore jamais vu.
-Majestée, dit enfin le Duc en reprenant le dessus sur sa colère, ce ne sont pas des propos qui devraient sortir de la bouche d’une… Reine.
-Vous voulez plutôt dire que ce ne sont pas des propos qui devraient sortir de la bouche d’une femme, Duc. Mais je suis Reine de Karia. Je ne vois pas pourquoi je cacherais mes pensées derrière des idées futiles. Pourquoi ces femmes seraient-elles les seules à blâmer et les seules à devoir subir le déshonneur de se voir trompées ? Avec l’accord d’une loi, qui plus est ? Mon rôle de Reine est de protéger mon peuple, cela signifie également les femmes, qu’elles soient capables d’enfanter ou non !
-Douce amie, dit le Roi en prenant la main de sa femme. Le Duc ne pensait certainement pas à mal en proposant une telle solution.
-Appuyez-vous sa demande ? demanda la Reine en le regardant d’un air outré. Accorderiez-vous aux hommes de pouvoir tromper leurs épouses parce qu’elles ne peuvent enfanter ? Ce serait une loi injuste et blasphématoire. Deux époux se marient devant les Dieux et se jurent fidélité et honneur. Vous ne pouvez décemment pas autoriser une telle chose !
-Nous vous en prions, calmez vos ardeurs, douce amie, dit-il en déposant un baiser sur sa main.
La Reine baissa le regard, mais Geoffroy, tout comme les autres hommes présents vit qu’elle était furieuse. Et si le Roi accédait à la demande du Duc, nul doute qu’elle le lui ferait amèrement regretter.
-Duc, dit le Roi en se tournant vers son vassal. Nous comprenons parfaitement la position de ces hommes. Mais notre épouse a raison. Nous nous marions devant les dieux. Que ces mariages soient d’amour ou arrangés, cela ne change rien. Nous ne pouvons autoriser une loi qui permettrait de déshonorer ainsi certains de nos sujets.
-Mais, mon Seigneur, ces hommes…
-Ne peuvent être certains qu’ils ne sont pas autant responsables que leurs épouses de ce manque d’enfant. Pourquoi n’autoriser que les hommes à tromper leurs épouses ? Tromper son conjoint est puni en Karia, et cela restera ainsi. Si vous n’avez pas d’autre demande, vous pouvez sortir.
Le Duc fulminait littéralement en regardant tour à tour le Roi et la Reine. Geoffroy aurait juré qu’il était prêt à sauter au cou de la jeune femme et machinalement, il posa la main sur la garde de son épée. Il remarqua que ses camarades avaient eu la même pensée. Et il sembla que le Duc lui-même avait vu les Chevalier mettre la main à l’épée. Il se leva, s’inclina de manière assez raide et finalement sortit.
Le Roi prit à nouveau la main de la Reine.
-Merci, mon époux, d’avoir tenu compte de mon avis.
-Je vous en prie. Vos paroles étaient censées et je ne pouvais aller à leur encontre.
Le Roi déposa un baiser sur la main de son épouse et la demande suivante fut examinée. Geoffroy croisa le regard de sa souveraine et celle-ci détourna les yeux, comme si elle était gênée des paroles qu’elle avait prononcées, qu’elle semblait les regretter en partie.

Lorsqu’ils sortirent de la salle du conseil, Geoffroy s’approcha de la Reine et s’inclina légèrement.
-Vous avez fait honneur au Royaume de Karia, Majestée, dit-il. Et je suis certain que, désormais, les sujets du Roi ne pourront rêver meilleure souveraine que vous.
Geoffroy vit un léger sourire apparaître sur les lèvres de la Reine.
-Je vous remercie, Chevalier.

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Message par Macros Lun 23 Jan 2012 - 17:32

Hmmm, j'ai sans doute trouvé ce chapitre plus drôle que je n'aurais dû. Ce duc Louis manque tout de même de suite dans les idées : le problème vient peut-être des hommes ? Pas de souci, la femme aussi à droit d'aller voir ailleurs ! Paf, tout le monde est content, du coup. Et le roi et la reine seraient les premiers à donner l'exemple. Problème réglé. Comment ça, pas le genre de la maison ?

Sinon, il avait l'air d'avoir ce projet à cœur, au vu de sa réaction à son refus. Je peux imaginer d'ici les pensées qui lui passent par la tête : " Enfer et damnation ! Mon projet pour transformer Karia en lieu de débauche et de luxure tombe à l'eau ! Raaah ! ". Non mais sérieusement, Louis, quel est l'intérêt d'avoir une maîtresse ou un amant si c'est légal, mmh ? Geoffroy l'a bien compris, lui, non ?
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Message par Mélanie Mustang Dim 29 Jan 2012 - 8:24

Eh bien, c'est vrai que le Duc Louis aurait pu avoir un peu plus de jugeotte... Mais comme tu l'as certainement compris au vu de sa réaction devant la prise de parole de la Reine, c'est un type un brin mysogine (je suis pas sûre que ça s'écrive comme ça... mais bon^^).
En attendant, voilà la suite !



XVI
Attentat

Varanis, Capitale du Royaume de Karia, année de grâce 1445.

Geoffroy se dirigeait vers la salle du Conseil avec Marcus. Les autres Chevaliers les y rejoindraient rapidement pour la réunion de ce jour. La réunion n’ayant pas pour but de répondre aux demandes des différentes contrées de Karia, la Reine n’y participerait pas. Les Chevaliers devaient présenter leurs rapports et recevoir de nouvelles missions. Missions dont certaines se révélaient confidentielles et dont même la Reine ne pouvait être mise au courant.
La Reine serait donc sous la protection de sa garde personnelle. Il ne s’en faisait pas pour sa sécurité.
Alors qu’ils arrivaient non loin de la salle du Conseil, encore vide, Geoffroy et Marcus entendirent des bruits de pas précipités derrière eux. Ils se retournèrent pour découvrir un Helio courant à en perdre haleine. Il tomba presque dans les bras de Geoffroy en s’arrêtant.
-Eh bien, Helio, la réunion n’a pas encore commencé. Tu avais peur d’être en retard ?
Marcus sourit légèrement mais Helio se redressa et tenta de reprendre son souffle.
-J’ai… surpris… une… conversation entre…
-Reprends ton souffle, tu parleras ensuite.
-Pas le… temps… Reine… en danger…
-Comment ça ? s’alarma Geoffroy en fronçant les sourcils De quoi parles-tu ?
-J’ai entendu… deux soldats… chargés de la protection de la Reine… Ils parlaient d’ordres… qu’ils ont reçus de leur chef…
-Je n’ai donné aucun ordre… dit Geoffroy perdu.
-Pas toi… Leur chef… Le Duc…
Geoffroy ne comprenait plus rien. La garde de la Reine était sous ses ordres et plus sous les ordres du Duc…
-Geoffroy, les hommes à qui tu as confié la garde de la Reine sont des hommes qui sont au palais grâce au Duc Louis. Ce sont des hommes de son Duché. Ces soldats sont plus loyaux envers le Duc qu’envers le Roi lui-même, dit Marcus.
Geoffroy eut alors l’impression qu’il comprenait ce qui allait se passer avant même que Helio lui ait dit ce qu’il avait entendu.
-Que vont-ils faire, Helio ? demanda Geoffroy alors que Berenn et Ethore arrivaient près d’eux.
-L’emmener… au jardin Sud… ils vont tenter… de l’assassiner.
Berenn et Ethore avaient froncé les sourcils, ne comprenant pas ce qu’il se passait. Geoffroy se tourna vers eux.
-Allez chercher les autres Chevaliers et retrouvez-nous aux jardins Sud. La Reine est en danger.
Sans un mot, Berenn et Ethore repartirent en courant chercher leurs camarades. Geoffroy, Helio et Marcus se précipitèrent vers les jardins. Geoffroy sentait son cœur battre si fort qu’il avait l’impression qu’il allait exploser. Il pria pour que les dieux ne le fassent pas arriver trop tard.
Ils arrivèrent enfin aux jardins et virent la Reine, assise sur un banc, lisant tranquillement. Il fit signe à Marcus et Helio se déployer pour voir où étaient les gardes traîtres. Alors que les deux Chevaliers le quittaient, un mouvement à la périphérie de son œil attira son attention.
Geoffroy vit un homme s’approcher lentement et silencieusement de la Reine, épée sortie. Alors qu’il levait sa lame, Geoffroy tira son épée du fourreau, sentant une chaleur inconnue l’envahir et se précipita vers la Reine. Celle-ci leva les yeux et pâlit en le voyant se précipiter vers elle, épée à la main, le regard dur. Il était comme entouré d’un halo rougeoyant.
Geoffroy vit la lame commencer à s’abattre. Il déplia ses jambes et la lame du soldat frappa la sienne, à quelques centimètres de la tête de la Reine. Le soldat parut étonné et Geoffroy le fit reculer. Le soldat allait tenter de s’enfuir, mais une voix dans son dos l’en dissuada, le faisant se raidir.
-Si j’étais toi, je n’essaierais même pas d’y penser.
Geoffroy fut soulagé de voir ses onze camarades arriver et les entourer, épées sorties. Sans rengainer son épée, il se tourna vers la Reine qui était tombée au sol de surprise. Elle avait toujours les yeux écarquillés et la bouche ouverte de peur. Il lui tendit la main, affichant sur son visage un léger sourire de soulagement.
-Majestée, vous n’êtes pas blessée ? demanda-t-il.
L’inquiétude et le soulagement se mêlaient dans sa voix. Il était arrivé à temps pour sauver la Reine. Celle-ci sembla se reprendre un peu. Elle prit la main de Geoffroy et il l’aida à se relever. Elle tremblait et resserra légèrement son étreinte.
-Je ne comprends pas, je…
-Tout va bien, désormais, Majesté. Vous êtes en sécurité.
-Mais… que… pourquoi vous… enfin…
-Le Chevalier Helio a surpris une conversation entre deux soldats de votre garde personnelle. Ils parlaient d’un attentat contre vous. J’ai eu peur que nous n’arrivions trop tard. Je suis désolé si je vous ai effrayée.
-Mais qui… qui peut vouloir me tuer ? Il n’y a aucune raison. C’est insensé !
-Nous allons en avoir le cœur net, Majesté.
Lâchant la main de la Reine et la confiant à Helio, Geoffroy tendit son épée vers la gorge du soldat et le regarda dans les yeux, son visage affichant de nouveau un air froid.
-Meron, je te faisais confiance pour protéger la Reine. Tu as une chance de t’en tirer vivant. Si tu tiens à la vie, dis-moi qui a commandité cet attentat.
-Vous me laisserez la vie sauve si je vous le dis ? Vous le jurez ?
-Je t’ai donné ma parole. Ne me force pas à répéter ma question.
Le soldat baissa les yeux, les larmes coulant sur ses joues.
-Regarde-moi et dis-moi, dit Geoffroy sévèrement.
Le soldat releva la tête et jeta un coup d’œil à la Reine avant de tourner son regard vers Geoffroy.
-C’est le Duc Louis, Messire. Je suis un de ses soldats, même si je suis sous vos ordres. Il a dit que tuer la Reine serait rendre service à notre peuple. Il a dit que ce serait rendre un service à Karia.
Geoffroy retira sa lame et la rengaina, une colère sourde montant en lui. Il fit signe à deux des Chevaliers de lier les mains de l’homme. Si cela ne tenait qu’à lui, il se rendrait directement aux appartements du Duc et l’embrocherait sur son épée.
-Vous aviez promis de me laisser la vie ! s’exclama le jeune soldat.
-En effet, et je ne te la retirerai pas. Je laisserai au Roi la décision de te pendre ou non. Berenn, Ethore, Marcus, allez dans les appartements des invités et mettez le Duc Louis aux arrêts. Nous allons emmener ces deux crapules devant le Conseil. Karmer, Helio, informez le général Karn et le général Rohir de mettre aux arrêts tous les soldats du Duc Louis immédiatement. Nous sommes déjà en retard. Rejoignez-nous rapidement.
Geoffroy reprit le bras de la Reine pour la soutenir. Sans dire un mot, les cinq hommes partirent sans remettre leur épée au fourreau.
-Majesté, si vous voulez bien nous suivre, nous allons vous emmener devant le Conseil également. Le Roi doit être averti immédiatement de ce qu’il vient d’arriver.
Toujours abasourdie, elle acquiesça et suivit les Chevaliers, bien entourée. Ils arrivèrent devant la salle du Conseil et ouvrirent la porte. Le Roi et Barwald étaient déjà présents.
-Vous êtes en retard, Chevaliers, dit-il en levant la tête de documents. Vous…
Il pâlit en les voyant armés et le regard sévère. L’un des Chevaliers jeta à terre devant la table le soldat attaché. Geoffroy se déplaça d’un pas pour que le Roi voie sont épouse. Enfin, les cinq derniers Chevaliers arrivèrent et firent entrer sans cérémonie le Duc Louis.
-C’est une honte ! Un tel comportement n’est pas convenable ! Vous vous fourvoyez, Chevaliers ! Roi Daïsidor, j’exige que ces hommes soient pendus pour leur comportement violent envers ma personne.
-Geoffroy, que se passe-t-il ici, bon sang ! s’exclama le Roi en se levant. Vous entrez tous en armes dans la salle du conseil et vous malmenez l’un de Nos sujets les plus importants.
-Il se passe, votre Majesté, que le Duc Louis, ici présent, a ordonné à ce jeune soldat d’attenter à la vie de la Reine.
-Mensonge ! s’écria le Duc. Vous devriez avoir honte de proférer de tels mensonges !
-Je tiens l’aveu de ce jeune soldat.
-Geoffroy, mais… c’est insensé… bégaya le Roi.
-Majesté, le Chevalier Helio m’a rapporté une conversation qu’il a surprise entre deux soldats de la garde de la Reine, concernant des ordres qu’ils avaient reçu d’un chef. Nous sommes arrivés à temps pour empêcher ce soldat de mettre l’ordre du Duc à exécution. Si vous ne me croyez pas, alors vous croirez certainement votre épouse.
-Il dit la vérité, mon Seigneur, dit la Reine encore tremblante. Il a arrêté la lame de ce soldat à quelques centimètres à peine de ma tête. Je dois la vie aux Chevaliers.
-Mensonges ! hurla le Duc. Ce sont des mensonges qui visent à me discréditer !
-Il suffit ! dit le Roi. Duc, Nous ne pouvons croire que la Reine mente. Elle est la personne la plus sincère que Nous connaissions.
-Quelle raison aurais-je de la tuer ?
-A de nombreuses reprises, son intervention a empêché que Nous n’acceptions des lois injustes que vous aviez proposées.
-Une femme ne devrait pas avoir son mot à dire en politique ! cracha le Duc. Qu’elle soit Reine ou putain, cela revient au même ! Elles n’ont rien à faire dans les affaires du Royaume ! Elle ferait mieux de vous donner un héritier au lieu de…
-Il suffit ! dit le Roi en dégainant son épée, la pointant en direction du Duc, furieux. Je ne tolèrerai pas que vous insultiez mon épouse devant moi ! Je vous démets de votre titre et vous condamne à la pendaison. Je me chargerai moi-même de trouver un Duc loyal envers mon épouse et moi-même pour s’occuper de votre Duché.
Le Roi se tourna vers les Chevaliers.
-Qu’on le fasse enfermer avec le soldat et qu’on prépare le gibet pour eux deux. Ils seront pendus demain à l’aube pour haute trahison.
Quatre Chevaliers se frappèrent la poitrine du poing et emmenèrent les deux hommes sous les cris de protestations de l’un et les pleurs de l’autre.
-Que tous les soldats du Duché du Duc Louis soient mis aux arrêts immédiatement.
-Je me suis déjà permis de donner cet ordre, Majesté, dit Geoffroy.
-Parfait.
Le Roi rengaina son épée et s’approcha de la Reine. Il la serra dans ses bras, fermant les yeux.
-Ma douce, vous n’êtes pas blessée ?
-Non, je vais bien. Messire Geoffroy et les autres Chevaliers sont arrivés à temps pour empêcher le pire.
Le Roi se détacha de son épouse et se tourna vers Geoffroy. Celui-ci lui tendit son épée par la garde et mit un genou à terre, baissant le visage. Il sentit le regard de la Reine sur lui. Un regard curieux.
-Majesté, j’ai failli à ma mission de protéger la Reine. En confiant sa garde à des hommes que je croyais être de confiance, j’ai mis sa vie en danger. Je me plierai donc à votre jugement.
-Relève-toi, Geoffroy. Tu ne seras pas puni. J’ai moi-même donné mon aval pour que ces hommes protègent mon épouse. Je suis tout autant responsable que toi de ce qui s’est passé aujourd’hui.
Geoffroy se releva et rengaina son épée. Le Roi le serra alors dans ses bras.
-Tu as fait ton devoir, mon ami. Tu as protégé la vie de la Reine et je ne t’en serai jamais assez reconnaissant.
Il s’écarta de lui et le regarda dans les yeux en souriant.
-Nous allons choisir des soldats fidèles à l’Ordre de Karia pour protéger la Reine. Et cette fois, nous les choisirons parmi les soldats de Varanis, et non parmi ceux qui nous serons confiés par d’autres pour leur faire plaisir.


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Message par Mélanie Mustang Dim 5 Fév 2012 - 8:33

Nouveau chapitre!

XVII
Nostalgie


Varanis, Capitale du Royaume de Karia, année de grâce 1446.

Adarielle était assise dans ses appartements. Il pleuvait ce jour-là et elle resta assise devant sa fenêtre. Un livre dans les mains, elle avait essayé de lire, mais elle n’y arrivait pas. Cela faisait quatre ans qu’elle était en Karia. Quatre ans qu’elle était devenue Reine. Quatre ans qu’elle était tombée amoureuse.
Mais pas de l’homme qu’elle avait épousé. Elle avait su qu’elle était perdue dès la première fois qu’elle avait croisé le regard du Chevalier Geoffroy Atalasion. Au début, elle avait cru que, peut-être, il ressentait quelque chose pour elle également. Mais depuis qu’elle était en Karia, il n’avait rien tenté.
Aucun de ses regards pour elle n’avait montré plus que de la loyauté et du respect à son égard. Il n’avait jamais cherché à être seul avec elle. Même lorsqu’ils se retrouvaient seuls, dans les jardins ou à chevaucher à travers les plaines autour de la ville, il n’avait jamais eu une parole, un geste ou un regard déplacé.
Et pourtant, plus le temps passait et plus Adarielle sentait son amour pour le Chevalier grandir. Au début, le savoir près d’elle lui suffisait. Savoir qu’il veillait sur elle l’apaisait. Mais petit à petit, elle avait senti autre chose grandir en elle. Un désir plus profond. Elle voulait sentir ses bras autour d’elle.
Les rares fois où il avait pris ses mains dans les siennes, elle avait senti son cœur se mettre à battre si fort qu’elle avait cru qu’il allait jaillir de sa poitrine. Mais jamais il n’avait dit ou fait quoi que ce soit qui put lui faire espérer un changement. Geoffroy restait son protecteur et ce encore plus depuis qu’on avait attenté à sa vie.
Elle savait que d’autres tentatives avaient avorté avant même que les hommes chargés de l’assassiner ne puisse l’approcher. Geoffroy y veillait.
Elle ferma les yeux pour retenir ses larmes. Son cœur la faisait souffrir. Elle savait depuis toujours qu’elle épouserait probablement un homme pour qui elle ne ressentirait rien. Mais elle s’était dit que, peut-être, elle apprendrait à aimer son époux. Mais même si Daïsidor s’était toujours montré doux et attentionné envers elle, elle ne l’aimait pas. Elle le respectait car il était un bon Roi. Mais elle n’était pas amoureuse de lui et jamais elle ne le serait.
Elle repensa à son pays. Les landes vertes, les plages de sable blanc, les forêts verdoyantes… Sa jeune sœur. Sa sœur qui autrefois était sa confidente, tout comme elle était aussi sa confidente. Elles se disaient tout. Se réconfortaient. Riaient ensemble.
Tout cela lui manquait horriblement et plus encore alors que ses sentiments pour le Chevalier grandissaient. Ecrire à sa sœur ne lui permettait pas de se sentir mieux. Elle ne lui parlait pas de ses sentiments pour Geoffroy, de peur que ses lettres tombent entre de mauvaises mains.
Des coups furent frappés à sa porte. Elle ouvrit les yeux et tourna la tête pour voir entrer l’homme dont elle rêvait, qui était si près d’elle et pourtant restait hors de sa portée.
-Majesté, je…
Il s’immobilisa dans l’entrée et fronça les sourcils. Adarielle se rendit compte que des larmes coulaient sur ses joues. Elle les essuya rapidement.
-Pardonnez-moi, Chevalier.
Il vint s’asseoir près d’elle et lui tendit un mouchoir.
-On m’a dit que vous n’étiez pas sortie de vos appartements de la journée, Majesté, dit Geoffroy d’une voix douce. Qu’avez-vous ?
-Ce n’est rien. Je suis triste qu’il ne fasse pas beau. J’aurais voulu aller me promener dans les plaines.
-Majesté, je vous en prie, ne me mentez pas. J’ai bien vu depuis quelques temps que vous n’alliez pas bien. Le Roi s’inquiète lui aussi, même s’il essaye de ne pas le montrer.
-Est-ce lui qui vous envoie ? demanda Adarielle en sentant son cœur se serrer. Est-ce pour cela que vous êtes venu ?
-Non. Je suis venu car je m’inquiète aussi, Majesté. Dites-moi ce qui vous tourmente.
-Je suis stupide. Je vous inquiète pour des enfantillages, dit-elle en lui rendant son mouchoir.
-Majesté, dites-moi. Si vous voulez cesser de m’inquiéter, dites-moi ce qui vous pèse.
Un instant, Adarielle hésita à lui avouer ses sentiments. Que dirait-il ? La prendrait-il dans ses bras comme elle le désirait tant ? Mais elle avait peur qu’il la rejette. Elle ne pourrait pas supporter qu’il repousse son amour.
-Mon pays et ma famille me manquent, dit-elle finalement. Cela fait quatre ans que je suis loin d’eux.
-Pourquoi ne demandez-vous pas à votre époux de vous permettre d’aller les voir ?
-J’ai peur qu’il refuse.
-Voulez-vous que je lui demande pour vous ?
-Vous feriez cela ? demanda-t-elle en relevant les yeux vers lui.
-Je le ferai. Je ne supporte pas de vous voir dans cet état, ma Reine. Les larmes ne devraient jamais couler sur votre visage. Elles sont plus meurtrières que les épées.
-Je veux bien que vous lui demandiez. Je vous remercie, dit-elle en posant sa main sur la sienne.
Geoffroy serra quelques secondes la main de la Reine et se releva, le cœur de la Reine battant la chamade au simple contact de cette main forte et douce à la fois.
-Je vais aller lui demander. Je suis certain qu’il ne refusera pas. Ne vous inquiétez de rien.

*

Geoffroy referma les portes des appartements de la Reine derrière lui. Il soupira intérieurement en se dirigeant vers la salle d’armes où le Roi s’entraînait. Il avait usé de toute sa volonté pour ne pas prendre la Reine dans ses bras et la consoler en l’embrassant. Il ne supportait pas de la voir si triste, c’était vrai. Cela lui déchirait le cœur.
Il était soulagé d’avoir découvert ce qui la tourmentait et de pouvoir la réconforter autrement qu’en la serrant dans ses bras. Il n’était pas sûr de pouvoir se détourner d’elle s’il la prenait contre lui.
Le Roi s’entraînait avec Helio. Le jeune homme se battait avec l’épée qu’il avait héritée de son père. Il était doué, plus doué que Geoffroy lui-même. Et pourtant, l’épée semblait disproportionnée par rapport au corps du Chevalier. Il se demandait sans cesse si l’épée avait été adaptée au corps du premier Chevalier à l’avoir portée. Si c’était le cas, alors il devait être un véritable géant.
Finalement, après quelques passes d’arme supplémentaires, les deux adversaires rengainèrent leurs épée et se serrèrent la main. Le Roi se tourna vers Geoffroy.
-Il est plus difficile à battre encore que toi, Geoffroy.
-Je le sais, Majesté. Moi-même je ne l’ai battu qu’une fois.
-Parce que j’avais trébuché, Majesté.
Le Roi éclata de rire et se dirigea vers Geoffroy avec Helio.
-Ce qui reste une victoire. Sur un champ de bataille, un ennemi t’aurait embroché une fois au sol, jeune Chevalier.
Helio s’inclina.
-Je vais aller prendre un bain. Je suis poisseux de sueur. Si vous voulez bien m’excuser.
Helio sortit en souriant et disparut dans un couloir.
-Alors, Geoffroy, une petite joute, qu’en penses-tu ?
-Désolé, Majesté, mais ce ne serait pas juste après l’entraînement que vous venez de subir.
Le Roi éclata de rire.
-Tu as raison. De quoi veux-tu me parler ?
-La Reine se languit de son pays, Majesté. Depuis quatre ans qu’elle est ici, elle n’a jamais pu retourner voir sa famille.
-C’est ce qui la tourmente tant depuis quelques temps, n’est-ce pas ? demanda le Roi en fronçant les sourcils.
-En effet.
-Mais pourquoi ne m’en a-t-elle pas parlé ? Je suis son époux…
-Elle craint que vous ne lui refusiez de retourner quelques temps auprès de sa famille.
-C’est absurde ! D’où lui vient une telle idée ?
-Je n’en sais rien, Majesté. Mais le fait est qu’elle se languit de son pays et de sa famille. Je lui ai proposé de venir vous présenter sa requête et elle a accepté.
-Dis-lui que j’y accède volontiers et surtout qu’elle n’hésite plus à me faire part elle-même de ce genre de souhait. Je ne peux rien lui refuser.
-Je m’en vais lui annoncer, dit Geoffroy avec un léger sourire.
-Merci Geoffroy, dit Daïsidor en posant une main sur son épaule. Merci pour elle. Je suis heureux qu’elle ait assez confiance pour que tu sois son devenu son confident. Avec toi, je suis sûr au moins qu’elle entre de bonnes mains.
Geoffroy ne sut quoi répondre et se contenta d’un signe de tête. Il quitta la salle d’arme et retourna lentement vers les appartements de la Reine. L’aveu de son Roi l’avait profondément touché. Il savait qu’il avait fait le bon choix en lui cachant les sentiments qu’il avait ressenti en rencontrant Adarielle.
Mais son cœur se serra. Il lui fallait être fidèle à son Roi et ami. Ce serait difficile, il s’en était rendu compte. Mais il n’avait pas le droit de le décevoir.
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Message par Macros Dim 5 Fév 2012 - 11:34

Drame familial en vue, donc. Malheureusement pour certains, on a déjà une idée de comment ça va finir...

En revanche, je ne peux m'empêcher d'être déçu par le sort de ce bon vieux Louis, qui n'aura décidément pas fait de vieux os. Un si bon antagoniste, bon sang ! Ensuite, évidemment, son plan d'assassinat était complètement crétin, mais bon. Le système de justice en Karia est... intéressant, par contre. euh

Ah, et une apparition de l'épée géante. Nice.


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Message par Mélanie Mustang Lun 13 Fév 2012 - 20:44

J'avoue que j'avais pas trop d'idées pour ce bon vieu Louis... Mais on en entendra encore parler d'une certaine manière... dans un futur plus ou moins proche...^^


XVIII
Transformée

Geoffroy sortit de sa cabine et fit quelques pas sur le pont. Il aperçut rapidement la fine silhouette de la Reine près de la proue. Ses cheveux flottaient au vent et elle regardait l’horizon vers lequel le navire fendait les flots. Geoffroy profita que les matelots soient occupés pour l’admirer quelques instants.
Elle était vraiment magnifique. Geoffroy priait chaque jour pour pouvoir contempler sa beauté à jamais. Il l’aimait tant… Mais il avait l’impression qu’il y avait autre chose en lui. Un autre sentiment qui se mêlait à l’amour qu’il ressentait pour elle. Pourtant, il ne cherchait pas à comprendre ce sentiment. C’était comme s’il était tout à fait normal… Comme si c’était quelque chose qui lui avait manqué jusque là.
Il s’approcha finalement de la Reine en laissant traîner son regard sur le pont et sur les matelots qui faisaient avancer le Loup des Mers. L’un des plus beaux vaisseaux du Roi et le plus rapide.
Depuis qu’ils avaient pris la mer quelques jours plus tôt, la Reine rayonnait et Geoffroy en était incroyablement heureux.
-Vous ne devriez pas restée trop près du bord, Majesté.
-Je veux être la première à voir ma terre apparaître à l’horizon, Chevalier !
La Reine rit en le regardant.
-La vigie la verra avant vous, Majesté.
-Je sais, dit-elle plus sérieusement. Merci, Messire Geoffroy.
-Vous n’avez pas à me remercier, Majesté. Vous auriez eu le même succès que moi en demandant vous-même au Roi.
Elle sourit de plus belle.
-Je suis heureuse que vous veniez avec moi. Lorsque nous serons arrivés, je vous montrerai les plus beaux endroits que vous pourriez imaginer, comme vous m’avez montré les plus beaux endroits de Karia. J’ai hâte d’arriver.

Le voyage toucha rapidement à sa fin. Ils arrivèrent par une grande journée ensoleillée et furent chaleureusement accueillis par la famille royale. Aussitôt que Adarielle eut posé le pied sur la terre ferme, ses parents et sa sœur vinrent la prendre dans leurs bras et la saluèrent avec maintes effusions de larmes.
Enfin, elle fit signe à Geoffroy d’approcher.
-Vous vous souvenez sûrement de Messire Geoffroy, le Premier Chevalier du Roi Daïsidor.
Geoffroy s’inclina légèrement.
-Oui, Nous Nous en souvenons, en effet, dit le Roi. C’est un plaisir de vous accueillir à nouveau, Messire.
-Tout le plaisir est pour moi. Sa Majesté m’a grandement vanté les beautés de son pays et il me tardait d’arriver pour les découvrir.
Il n’avait pas menti. Tout au cours du voyage, la Reine lui avait parlé des terres de son royaume, des fêtes que les différents villages organisaient, des sources d’eau claire et de toutes les merveilles que l’on pouvait voir.
-Le Chevalier Geoffroy est chargé de ma protection, expliqua Adarielle. Et il s’acquitte parfaitement de sa tâche.
-Alors soyez doublement le bienvenu sur nos terres. Venez, un repas a été préparé pour votre arrivée ! Et surtout, profitez du temps que vous serez ici pour vous reposer. Notre fille sera en parfaite sécurité ici.

Tout au long du dîner, Geoffroy avait pu observer sa Reine. Elle était totalement transformée. Il ne l’avait jamais vue autant rire qu’avec sa sœur et il était ravi du changement qui s’opérait chez elle. Il espérait simplement que sa bonne humeur ne disparaîtrait pas à son retour en Karia.
La vie semblait beaucoup plus belle lorsqu’elle était heureuse.

*

Après le dîner, Adarielle se retrouva enfin seule avec sa sœur, dans ses anciens appartements.
-Père et Mère ont ordonné de ne rien toucher pour que ta chambre reste telle que tu l’avais laissée à ton départ.
-Cela fait tellement de bien de retrouver tout cela, dit Adarielle en s’asseyant sur son lit.
Elle caressa les draps et laissa son regard errer sur la chambre. Rien n’avait changé. Elle avait l’impression de ne pas avoir quitté son Royaume, que le temps n’avait pas passé depuis qu’elle était partie. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux mais respira profondément pour ne pas pleurer.
Sa sœur vint s’asseoir près d’elle et prit ses mains.
-Maintenant dis-moi. Qu’est-ce qui te pèse tant ? Et ne me dis pas que tout va bien, dit-elle en voyant sa sœur s’apprêter à protester. Nulle autre que moi ne peut lire aussi bien en toi. Tu le sais. Il en a toujours été ainsi. Tu n’es pas heureuse avec ton époux ? N’est-ce pas ? Est-il mauvais avec toi ?
-Non… Il est un très bon époux. Je n’ai rien à lui reprocher. Mais… je n’arrive pas à l’aimer, dit-elle en baissant les yeux.
-C’est ce Chevalier, n’est-ce pas ?
Adarielle riva son regard à celui de sa sœur, le cœur serré par la détresse.
-J’en étais sûre, soupira-t-elle. Dès le premier jour où je l’ai vu, j’ai su que ce serait lui que tu aimerais. Il ressemblait à tout ce dont tu rêvais. Un homme beau, courageux, fidèle à ses idéaux.
-Mais il ne m’aime pas.
-T’a-t-il jamais dit qu’il ne t’aimait pas ?
-Il n’a jamais laissé entendre qu’il en allait autrement. Jamais dans ses regards, dans ses paroles ou dans ses actes il n’a montré quelque attachement sinon celui d’un Chevalier à sa Reine. Et pourtant, je l’aime. Je l’aime tellement, petite sœur.
Adarielle sentit ses larmes couler et ne fit rien pour les retenir.
-Adarielle, ma sœur, aujourd’hui tu n’es plus en Karia. Ce qu’il se passera ici, jamais ton époux n’en entendra parler. Tu connais ces contrées aussi bien que moi, peut-être même mieux. Il y a des endroits où tu pourrais lui avouer ton amour sans crainte d’être entendue. Des endroits où vous pourriez vivre votre amour sans crainte d’être découverts.
-Je ne peux lui avouer…
-Pourquoi ?
-J’ai peur.
-Qu’il raconte tout à ton époux ?
-Non. Qu’il me repousse. Marina, je ne supporterais pas que…
-Alors, tu serais prête à laisser passer ta chance d’être heureuse quelques instants ? Et s’il t’aimait lui aussi, mais qu’il ne le montre pas pour ne pas s’attirer les foudres de son Roi ? Ou par crainte que tu le repousses également ?
-Tu crois ?
La jeune Reine sentait l’espoir renaître en elle.
-Adarielle, tu ne peux pas passer ton temps à douter. Tu seras ici pendant trois mois. Mets-les à profit. Avoue-lui tes sentiments. Et s’ils sont réciproques, vivez votre amour.
Adarielle serra sa sœur dans ses bras, laissant ses larmes couler. Peut-être y avait-il un espoir que Geoffroy l’aime en retour. Elle remercia sa petite sœur de la faire revivre un peu.

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