Les Chroniques des Lames Perdues 2
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Re: Les Chroniques des Lames Perdues 2
First part ! (finalement, version pas tellement modifiée, à toi la suite, sciezka !)
« Nom d’un halfelin borgne ! Quelqu’un a vu le griffon qui m’est passé dessus ? »
Reprenant difficilement connaissance, je n’étais plus trop sûr d’où j’étais, ni de ce qui c’était passé, mais tout mon corps donnait l’impression d’être passé dans un pressoir à vin, et dans ce genre de cas, l’expérience montrait qu’on risquait rarement de se tromper en blâmant un griffon. J’étais également recouvert d’une substance gluante et verdâtre, sentant relativement fort, ce qui était plutôt inhabituel. Toutefois, le cours de mes pensées fut interrompu par une masse poilue et un rien odorante qui se catapulta littéralement sur moi, me renvoyant illico au sol.
« Arkanis ! »
Cet assaut imprévu était l’œuvre de Navet, qui me fixait avec des yeux humides et grands comme des soucoupes, tout en me secouant le bras avec une vigueur indéniable. Je n’étais toujours pas très sûr de ce qui m’était arrivé, mais la détresse apparente de mon jeune protégé avait priorité, et c’est d’une façon que je devais bien qualifier de maladroite que je m’efforçais de le réconforter, lui administrant de ma main libres de petites tapes dans le dos.
« Allons, mon garçon, tout va bien… Il n’y a plus rien à craindre du… »
Par les pustules de Gyriax l’Anachorète ! Le troll ! Tout me revenait à présent, l’épreuve de pugilat dans laquelle mes compagnons n’avaient obtenus que des résultats décevants, puis ce fiasco en appliquant les méthodes décrites par Jikaër. Ca m’apprendra à suivre les conseils d’un livre écrit par un humain, tiens. Celui là n’avait pourtant pas l’air dénué de sagesse, mais au final, j’imagine qu’il était tout aussi farfelu que ses congénères… Je fouillais la pièce du regard, à la recherche de la créature, pour la trouver recroquevillée dans un coin de la salle, parcourue de soubresauts et émettant des gémissements lugubres. Curieux. Une soudaine crise morale ? Ou se pouvait-il que le livre ait dit vrai, et ait simplement oublié de mentionner que les effets étaient à retardement ? Désormais tout à fait conscient, je me redressais tant bien que mal, je reportais mon attention sur Navet, soudainement très inquiet. Ce dernier avait dû rester seul avec la brute pendant un temps indéterminé, elle ne lui avait pas fait de mal, non ? Mais il ne semblait nullement blessé, se cramponnant simplement à sa tunique en n’ayant apparemment nullement l’intention de lâcher.
Je n’étais pas le seul à reprendre connaissance. Un à un, nos compagnons reprenaient leurs esprits dans un concert de gémissements, se souvenant à grand-peine des évènements ayant précédé leur brutale perte de connaissance. Chucky était dans un particulièrement mauvais état, ayant récolté double ration au cours de la rixe, et Anny décida quant à elle que le sol était un endroit très confortable, merci beaucoup, et qu’elle ne se relèverait que quand elle le déciderait, ou quand ses muscles se remettraient à fonctionner, au choix. Mais ce fut la vue de l’état lamentable du sieur Minidou qui suscita le plus de commentaires, chacun y allant de sa conjecture.
« Quelqu’un peut me dire ce qui s’est passé ?
- Cas de conscience ?
- Deus ex machina ?
- Réalisation de la vacuité de sa place dans l’univers ?
- Effet retard du Phal’Kon Pawnch ?
- Il a une poussière dans l’œil ?
- Schizophrénie ?
- Deus ex machina ?
- On l’a déjà dit.
- Oh, pardon.
- Il a glissé et s’est fait très mal au coccyx ? »
Malgré nos efforts, nous fûmes incapable de parvenir à un consensus sur les causes de l’effondrement de cette masse vivante. Finalement, Caely décida que « on s’en fout, on a gagné », et il ne se trouva personne pour la contredire. C’est alors que le gobelin arbitrant l’évènement se rappela à notre bon souvenir, saisissant d’autorité Navet par le bras, avant de le lever en l’air et de proclamer d’une voix forte - du moins, aussi forte qu’il le pouvait - « le vainqueur ! ». Personne ne sembla très bien comprendre, Navet encore moins que les autres. Néanmoins, il considéra avec un mécontentement certain le fait d’être ainsi saisi contre sa volonté, et répliqua selon son habitude : en mordant le coupable jusqu’au sang. Ce dernier poussa un glapissement strident, relâchant instantanément son captif avant de se mettre à sautiller sur place en poussant de petits cris de douleurs. Il lui fallut une bonne minute pour regagner un semblant de dignité, et c’est avec un regard un rien apeuré à l’égard du jeune garçon qu’il poursuivit son office.
« Bon, euh, vous avez triomphé du champion, vous pouvez continuer, du coup.
- Ben… merci, je crois. »
Et sur ce nouvel exploit, qui irait bientôt enrichir la légende du clan Jansen, notre compagnie d’éclopés se prépara à reprendre la route…
« Nom d’un halfelin borgne ! Quelqu’un a vu le griffon qui m’est passé dessus ? »
Reprenant difficilement connaissance, je n’étais plus trop sûr d’où j’étais, ni de ce qui c’était passé, mais tout mon corps donnait l’impression d’être passé dans un pressoir à vin, et dans ce genre de cas, l’expérience montrait qu’on risquait rarement de se tromper en blâmant un griffon. J’étais également recouvert d’une substance gluante et verdâtre, sentant relativement fort, ce qui était plutôt inhabituel. Toutefois, le cours de mes pensées fut interrompu par une masse poilue et un rien odorante qui se catapulta littéralement sur moi, me renvoyant illico au sol.
« Arkanis ! »
Cet assaut imprévu était l’œuvre de Navet, qui me fixait avec des yeux humides et grands comme des soucoupes, tout en me secouant le bras avec une vigueur indéniable. Je n’étais toujours pas très sûr de ce qui m’était arrivé, mais la détresse apparente de mon jeune protégé avait priorité, et c’est d’une façon que je devais bien qualifier de maladroite que je m’efforçais de le réconforter, lui administrant de ma main libres de petites tapes dans le dos.
« Allons, mon garçon, tout va bien… Il n’y a plus rien à craindre du… »
Par les pustules de Gyriax l’Anachorète ! Le troll ! Tout me revenait à présent, l’épreuve de pugilat dans laquelle mes compagnons n’avaient obtenus que des résultats décevants, puis ce fiasco en appliquant les méthodes décrites par Jikaër. Ca m’apprendra à suivre les conseils d’un livre écrit par un humain, tiens. Celui là n’avait pourtant pas l’air dénué de sagesse, mais au final, j’imagine qu’il était tout aussi farfelu que ses congénères… Je fouillais la pièce du regard, à la recherche de la créature, pour la trouver recroquevillée dans un coin de la salle, parcourue de soubresauts et émettant des gémissements lugubres. Curieux. Une soudaine crise morale ? Ou se pouvait-il que le livre ait dit vrai, et ait simplement oublié de mentionner que les effets étaient à retardement ? Désormais tout à fait conscient, je me redressais tant bien que mal, je reportais mon attention sur Navet, soudainement très inquiet. Ce dernier avait dû rester seul avec la brute pendant un temps indéterminé, elle ne lui avait pas fait de mal, non ? Mais il ne semblait nullement blessé, se cramponnant simplement à sa tunique en n’ayant apparemment nullement l’intention de lâcher.
Je n’étais pas le seul à reprendre connaissance. Un à un, nos compagnons reprenaient leurs esprits dans un concert de gémissements, se souvenant à grand-peine des évènements ayant précédé leur brutale perte de connaissance. Chucky était dans un particulièrement mauvais état, ayant récolté double ration au cours de la rixe, et Anny décida quant à elle que le sol était un endroit très confortable, merci beaucoup, et qu’elle ne se relèverait que quand elle le déciderait, ou quand ses muscles se remettraient à fonctionner, au choix. Mais ce fut la vue de l’état lamentable du sieur Minidou qui suscita le plus de commentaires, chacun y allant de sa conjecture.
« Quelqu’un peut me dire ce qui s’est passé ?
- Cas de conscience ?
- Deus ex machina ?
- Réalisation de la vacuité de sa place dans l’univers ?
- Effet retard du Phal’Kon Pawnch ?
- Il a une poussière dans l’œil ?
- Schizophrénie ?
- Deus ex machina ?
- On l’a déjà dit.
- Oh, pardon.
- Il a glissé et s’est fait très mal au coccyx ? »
Malgré nos efforts, nous fûmes incapable de parvenir à un consensus sur les causes de l’effondrement de cette masse vivante. Finalement, Caely décida que « on s’en fout, on a gagné », et il ne se trouva personne pour la contredire. C’est alors que le gobelin arbitrant l’évènement se rappela à notre bon souvenir, saisissant d’autorité Navet par le bras, avant de le lever en l’air et de proclamer d’une voix forte - du moins, aussi forte qu’il le pouvait - « le vainqueur ! ». Personne ne sembla très bien comprendre, Navet encore moins que les autres. Néanmoins, il considéra avec un mécontentement certain le fait d’être ainsi saisi contre sa volonté, et répliqua selon son habitude : en mordant le coupable jusqu’au sang. Ce dernier poussa un glapissement strident, relâchant instantanément son captif avant de se mettre à sautiller sur place en poussant de petits cris de douleurs. Il lui fallut une bonne minute pour regagner un semblant de dignité, et c’est avec un regard un rien apeuré à l’égard du jeune garçon qu’il poursuivit son office.
« Bon, euh, vous avez triomphé du champion, vous pouvez continuer, du coup.
- Ben… merci, je crois. »
Et sur ce nouvel exploit, qui irait bientôt enrichir la légende du clan Jansen, notre compagnie d’éclopés se prépara à reprendre la route…
Macros- Chevalier de l'Ordre du Grand Navet
- Nombre de messages : 866
Age : 37
Localisation : Well that was funny, was it not ?
Re: Les Chroniques des Lames Perdues 2
Bon, bin... second part. J'ai un peu retravaillé le début pour soigner le raccord. Bonus: faut deviner ce qui est de Macros et ce qui est de moi là-dedans!
Personne n’avait vraiment compris ce qui s’était passé, et il était très probable que nous n’en sachions jamais rien. Au moment où le gobelin avait saisi le poignet de Navet et prononcé le mot « vainqueur », de lourdes portes de pierre s’était théâtralement ouvertes au fond de la salle. Le troll, relevant la tête, vit l’ouverture et en profita pour décamper sans demander son reste, grommelant quelques mots qui ressemblaient à « Maman » et « haricots ». Lorsque je tournai les yeux vers lui, le gobelin avait disparu. Nous étions de nouveau seuls. J’avais épouvantablement mal à la tête et je me sentais franchement vaseuse.
Chacun prit les armes dont il disposait à la main et, Alastar comme toujours en tête, nous nous dirigeâmes en clopinant mais néanmoins avec précaution vers les portes. Par un accord presque tacite, le groupe se divisa en deux pour se placer de part et d’autre au cas où une nouvelle menace se présenterait. Après quelques minutes d’un silence profond, où la tour tout entière semblait désertée, nous nous engageâmes dans le passage : un long couloir désert.
Marchant maintenant sur la pointe des pieds, nous efforçant de ne pas faire un bruit, nous arrivâmes au bout du passage, qui débouchait au pied d’un escalier en colimaçon. Manifestement, nous étions arrivés au cœur de la tour. Nous touchions presque notre objectif. Constatant qu’il ne semblait toujours pas y avoir d’autre embûche sur notre route que le troll, nous commençâmes à gravir l’escalier pas à pas, testant chaque marche avant de nous engager, redoutant un piège. Arrivés en haut de l’escalier, nous n’avions toujours rencontré aucun obstacle. Si le troll ne nous avait pas arrêtés, nous aurions pu croire le vieux Tobias simplement crédule, entourant d’un aura de superstition une vieille tour abandonnée qui avait peut-être appartenu dans le passé à un seigneur particulièrement redoutable, dont ne persistait aujourd’hui qu’un souvenir déformé par le temps et transformé en légende locale. Je ne pus m’empêcher de me dire que cela aurait pu faire un bon sujet de chanson, si j’avais été en mesure de pratiquer mon art. A ce point de ma réflexion, je me retournai et fusillai Arkanis du regard. Si jamais nous nous sortions indemnes de cette situation imbécile, je me jurai de l’emmener chez un médecin à la ville la plus proche, en lui mettant mon couteau sous la gorge si nécessaire.
En haut de l’escalier, une seule porte, assez étroite, s’offrait à nous. Je sentis l’excitation monter parmi ceux qui s’intéressaient vraiment au talisman que nous étions censés venir chercher. Peut-être était-il juste derrière le battant de bois ouvert devant nous, qui semblait presque nous inviter. Il ne se présentait toujours aucune menace. Nous franchîmes tous la porte, pour nous trouver dans un grand hall, haut de plafond, avec un dallage aux motifs qui s’entrelaçaient en un dessin compliqué. ll n’y avait plus trace de la moindre poussière : tout cela avait été nettoyé soigneusement très peu de temps auparavant.
Mais ce n’était pas là la plus grande surprise qui nous attendait : au centre de la pièce, une table avait été dressée et arrangée avec soin. Il y avait onze chaises, onze assiettes et onze tasses à thé. Nous étions manifestement attendus, et même la créature qui accompagnait partout notre grand chef et sa dulcinée avait sa place. Une théière fumante et un plateau garni de petits gâteaux appétissants à souhait avaient été disposés de la façon la plus tentante. L’ensemble était complété par un bouquet de fleurs du plus bel effet au centre de la table et surmonté d’une banderole colorée, portant ce message en grosses lettres : « biunvenu o avanturiés ».
Un peu plus loin dans la pièce se trouvait une autre table, basse, rectangulaire, vide, et sans chaise. Tout au fond, un feu ronflait paisiblement dans une cheminée ornée d’un beau manteau de marbre de différentes couleurs. Sur celui-ci étaient disposés divers objets précieux. L’un d’eux particulièrement attira l’attention de mes compagnons d’aventure : un objet rond et sculpté, comme un médaillon. D’après une exclamation d’Exall, c’était là le fameux talisman d’Erkandor.
La banderole semblait réjouir le gnome au plus haut point. Il ne cessait de la fixer des yeux, et, malgré les regards hostiles de tous ses compagnons, il commença à exprimer à voix haute son ravissement :
« Quel accueil ! Je suis sûr que nous sommes ici chez des gens parfaitement respectables. Nous n’avons sans doute rien à craindre. C’est formidable ! Tiens, cela me rappelle une histoire qu’on a longtemps raconté dans la famille Jansen… Figurez-vous que mon arrière-grand-tante du côté de la mère de mon père, Halys Opéhiddaimèrvey, a suivi un jour un lapin blanc dans le jardin de ses parents quand elle était petite… »
Il s’interrompit à la vue d’un petit message posé en évidence sur la table, juste à côté du vase de fleurs. A son exclamation, tout le monde se groupa autour de lui. Alastar, en essayant de passer devant pour mieux voir, faillit se faire piétiner. Les runes qui composaient le message étaient anciennes, et je ne les connaissais pas.
« Alors, ça dit quoi ?
- …
- Attendez, c’est à moitié illisible, et je ne reconnais pas la langue…
- Du moriak ancien, affirma la prêtresse avec autorité. Voyons, ça fait longtemps que je n’en ai plus pratiqué… »
Elle passa quelques minutes à marmonner divers commentaires, avant de froncer les sourcils.
« Si je ne me trompe pas – et je ne me trompe jamais – ça dit, en très mal orthographié, quelque chose du style : ah ah ah, on vous a bien eus.
- Mais ça veut dire quoi, ça ?
- …
- Mais alors… c’est un piège ! »
Alastar avait mis quelques secondes de réflexion à formuler ce que presque tout le monde avait saisi au moment où la prêtresse avait traduit le message, si je pouvais en juger par l’expression du visage de chacun. Je sentis comme une légère inquiétude se répandre dans notre compagnie.
« Sans blague, pensais-je… Comme s’il ne fallait pas s’y attendre… »
A ce moment-là, celui qui semblait être le propriétaire de ces lieux, venait d’apparaître devant nous. C’était une sorte de squelette, vêtu d’une longue robe noire ornée de motifs mystérieux, et dont les orbites brillaient d’une inquiétante lueur rouge. A ses côtés, un gobelin verdâtre, portant lunettes et tenant parchemin, disposait artistiquement les plis de sa robe violette, l’air satisfait. Il avait l’air plus éveillé que la majorité des soldats, gobelins eux aussi, qui venaient de prendre position tout autour de la salle. Nous étions cernés. Une fois de plus, cette histoire idiote nous avait embarqués dans une situation improbable. Je jetai un coup d’œil vers le gnome, qui ne put s’empêcher de proférer une énième sottise :
« Oooh, cher monsieur, quel goût ! Votre teint tout vert sied à merveille à votre tenue ! Si je puis me permettre, vous devriez faire comme mon arrière-cousin, ce cher Abdenago, qui avait trouvé une manière de teindre… »
Il se tut en remarquant soudain que les yeux de l’ensemble des membres du groupe, à l’exception notable de Navet, étaient tournés vers lui d’un air mauvais. Notre « hôte », à ce spectacle, eut l’air de s’amuser grandement. Il sourit en un grand rictus un brin moqueur, en tendant un métacarpe vers la table servie :
« Bienfenue à vous, ô noples affenturiers. Fous s’arriffez chuste à l’heure pour le thé. Brenez blace, che fous prie ! »
Méfiant, notre leader autoproclamé nous suggéra de rester groupés et de nous tenir sur nos gardes, ce qui était d’ailleurs parfaitement inutile puisqu’à la vue de la liche, nous nous étions tous instinctivement rapprochés en un groupe compact. Chacun agrippa ses armes.
« Pien, pien ! Puisque c’est comme ça, nous s’allons passer tout de suite aux réchouissances préffues ! »
Avant que nous ayons pu esquisser le moindre geste, une sorte de papier collant vert fluorescent s’enroula autour de nous, nous emprisonnant de fait, à l’exception de Navet qui s’était réfugié sous la table. Sur un geste de notre adversaire, nos armes nous tombèrent des mains. Nos efforts pour nous libérer ne faisaient que nous empêtrer davantage dans le papier collant. Exall, en se contorsionnant pour essayer de saisir sa grande épée, s’englua tellement dans le piège où nous étions tombés qu’il ne pouvait plus faire un geste. La seule réaction d’Aenerys fut de s’exclamer :
« Le sortilège d’attrape-mouche ! Je le croyais perdu depuis des siècles !
- Ja, ja, ja, ces nigauds sont tompés tans le panneau, se réjouit le nécromant.
- Incroyable, ça a marché ! Enfin, je veux dire, bien sûr que ça a marché, maaaaître.
- Ja, mes plans sont apsolument infailliples ! Maintenant, Feenog !
- Certainement, attendez, je l’ai là quelque part… »
Celui qui était manifestement un assistant, peut-être un scribe ou un intendant, farfouilla dans ses robes, parcourant une demi-douzaine de parchemins avant de finir par mettre la main sur celui qui l’intéressait. Tout en le déroulant, il s’éclaircit la gorge et déclama son texte d’une voix théâtrale et vaguement nasillarde.
« Intrus, sachez que vous avez troublé le repos du terrible Von Riddikulus, mage noir de première catégorie, nécromant de la Lune Blafarde, chevalier de l’ordre du Caveau Pestiféré, membre honoraire du club des Revenants Sans Causes, élu trois fois Squelette le plus sexy de la décennie et de façon générale personne peu fréquentable. Sachez que cette transgression ne saurait être payée qu’avec vos vies, qui s’achèveront de la façon la plus distrayante que nous puissions trouver, après quoi nous nous servirons de votre sang comme apéritif par les chaudes après-midi d’été, et nous transformerons vos restes en osselets pour le plus grand amusement des plus jeunes d’entre nous. Car tel est le bon vouloir de Von Riddikulus, mage noir de première catégorie, nécromant de la Lune Blafarde, et caetera, et caetera. Hiark hiark hiaaak hiark ! »
Norris résuma la situation.
« Et merde de putain de bordel à putes ! »
A notre grande horreur, nous pûmes constater que Navet n’avait pas été oublié : toute une garde de gobelins se saisit de lui et l’attacha solidement à la table dégarnie que nous avions aperçue. La liche, la mâchoire inférieure tordue en un affreux rictus, se dirigea vers le malheureux enfant, un couteau à la main.
Personne n’avait vraiment compris ce qui s’était passé, et il était très probable que nous n’en sachions jamais rien. Au moment où le gobelin avait saisi le poignet de Navet et prononcé le mot « vainqueur », de lourdes portes de pierre s’était théâtralement ouvertes au fond de la salle. Le troll, relevant la tête, vit l’ouverture et en profita pour décamper sans demander son reste, grommelant quelques mots qui ressemblaient à « Maman » et « haricots ». Lorsque je tournai les yeux vers lui, le gobelin avait disparu. Nous étions de nouveau seuls. J’avais épouvantablement mal à la tête et je me sentais franchement vaseuse.
Chacun prit les armes dont il disposait à la main et, Alastar comme toujours en tête, nous nous dirigeâmes en clopinant mais néanmoins avec précaution vers les portes. Par un accord presque tacite, le groupe se divisa en deux pour se placer de part et d’autre au cas où une nouvelle menace se présenterait. Après quelques minutes d’un silence profond, où la tour tout entière semblait désertée, nous nous engageâmes dans le passage : un long couloir désert.
Marchant maintenant sur la pointe des pieds, nous efforçant de ne pas faire un bruit, nous arrivâmes au bout du passage, qui débouchait au pied d’un escalier en colimaçon. Manifestement, nous étions arrivés au cœur de la tour. Nous touchions presque notre objectif. Constatant qu’il ne semblait toujours pas y avoir d’autre embûche sur notre route que le troll, nous commençâmes à gravir l’escalier pas à pas, testant chaque marche avant de nous engager, redoutant un piège. Arrivés en haut de l’escalier, nous n’avions toujours rencontré aucun obstacle. Si le troll ne nous avait pas arrêtés, nous aurions pu croire le vieux Tobias simplement crédule, entourant d’un aura de superstition une vieille tour abandonnée qui avait peut-être appartenu dans le passé à un seigneur particulièrement redoutable, dont ne persistait aujourd’hui qu’un souvenir déformé par le temps et transformé en légende locale. Je ne pus m’empêcher de me dire que cela aurait pu faire un bon sujet de chanson, si j’avais été en mesure de pratiquer mon art. A ce point de ma réflexion, je me retournai et fusillai Arkanis du regard. Si jamais nous nous sortions indemnes de cette situation imbécile, je me jurai de l’emmener chez un médecin à la ville la plus proche, en lui mettant mon couteau sous la gorge si nécessaire.
En haut de l’escalier, une seule porte, assez étroite, s’offrait à nous. Je sentis l’excitation monter parmi ceux qui s’intéressaient vraiment au talisman que nous étions censés venir chercher. Peut-être était-il juste derrière le battant de bois ouvert devant nous, qui semblait presque nous inviter. Il ne se présentait toujours aucune menace. Nous franchîmes tous la porte, pour nous trouver dans un grand hall, haut de plafond, avec un dallage aux motifs qui s’entrelaçaient en un dessin compliqué. ll n’y avait plus trace de la moindre poussière : tout cela avait été nettoyé soigneusement très peu de temps auparavant.
Mais ce n’était pas là la plus grande surprise qui nous attendait : au centre de la pièce, une table avait été dressée et arrangée avec soin. Il y avait onze chaises, onze assiettes et onze tasses à thé. Nous étions manifestement attendus, et même la créature qui accompagnait partout notre grand chef et sa dulcinée avait sa place. Une théière fumante et un plateau garni de petits gâteaux appétissants à souhait avaient été disposés de la façon la plus tentante. L’ensemble était complété par un bouquet de fleurs du plus bel effet au centre de la table et surmonté d’une banderole colorée, portant ce message en grosses lettres : « biunvenu o avanturiés ».
Un peu plus loin dans la pièce se trouvait une autre table, basse, rectangulaire, vide, et sans chaise. Tout au fond, un feu ronflait paisiblement dans une cheminée ornée d’un beau manteau de marbre de différentes couleurs. Sur celui-ci étaient disposés divers objets précieux. L’un d’eux particulièrement attira l’attention de mes compagnons d’aventure : un objet rond et sculpté, comme un médaillon. D’après une exclamation d’Exall, c’était là le fameux talisman d’Erkandor.
La banderole semblait réjouir le gnome au plus haut point. Il ne cessait de la fixer des yeux, et, malgré les regards hostiles de tous ses compagnons, il commença à exprimer à voix haute son ravissement :
« Quel accueil ! Je suis sûr que nous sommes ici chez des gens parfaitement respectables. Nous n’avons sans doute rien à craindre. C’est formidable ! Tiens, cela me rappelle une histoire qu’on a longtemps raconté dans la famille Jansen… Figurez-vous que mon arrière-grand-tante du côté de la mère de mon père, Halys Opéhiddaimèrvey, a suivi un jour un lapin blanc dans le jardin de ses parents quand elle était petite… »
Il s’interrompit à la vue d’un petit message posé en évidence sur la table, juste à côté du vase de fleurs. A son exclamation, tout le monde se groupa autour de lui. Alastar, en essayant de passer devant pour mieux voir, faillit se faire piétiner. Les runes qui composaient le message étaient anciennes, et je ne les connaissais pas.
« Alors, ça dit quoi ?
- …
- Attendez, c’est à moitié illisible, et je ne reconnais pas la langue…
- Du moriak ancien, affirma la prêtresse avec autorité. Voyons, ça fait longtemps que je n’en ai plus pratiqué… »
Elle passa quelques minutes à marmonner divers commentaires, avant de froncer les sourcils.
« Si je ne me trompe pas – et je ne me trompe jamais – ça dit, en très mal orthographié, quelque chose du style : ah ah ah, on vous a bien eus.
- Mais ça veut dire quoi, ça ?
- …
- Mais alors… c’est un piège ! »
Alastar avait mis quelques secondes de réflexion à formuler ce que presque tout le monde avait saisi au moment où la prêtresse avait traduit le message, si je pouvais en juger par l’expression du visage de chacun. Je sentis comme une légère inquiétude se répandre dans notre compagnie.
« Sans blague, pensais-je… Comme s’il ne fallait pas s’y attendre… »
A ce moment-là, celui qui semblait être le propriétaire de ces lieux, venait d’apparaître devant nous. C’était une sorte de squelette, vêtu d’une longue robe noire ornée de motifs mystérieux, et dont les orbites brillaient d’une inquiétante lueur rouge. A ses côtés, un gobelin verdâtre, portant lunettes et tenant parchemin, disposait artistiquement les plis de sa robe violette, l’air satisfait. Il avait l’air plus éveillé que la majorité des soldats, gobelins eux aussi, qui venaient de prendre position tout autour de la salle. Nous étions cernés. Une fois de plus, cette histoire idiote nous avait embarqués dans une situation improbable. Je jetai un coup d’œil vers le gnome, qui ne put s’empêcher de proférer une énième sottise :
« Oooh, cher monsieur, quel goût ! Votre teint tout vert sied à merveille à votre tenue ! Si je puis me permettre, vous devriez faire comme mon arrière-cousin, ce cher Abdenago, qui avait trouvé une manière de teindre… »
Il se tut en remarquant soudain que les yeux de l’ensemble des membres du groupe, à l’exception notable de Navet, étaient tournés vers lui d’un air mauvais. Notre « hôte », à ce spectacle, eut l’air de s’amuser grandement. Il sourit en un grand rictus un brin moqueur, en tendant un métacarpe vers la table servie :
« Bienfenue à vous, ô noples affenturiers. Fous s’arriffez chuste à l’heure pour le thé. Brenez blace, che fous prie ! »
Méfiant, notre leader autoproclamé nous suggéra de rester groupés et de nous tenir sur nos gardes, ce qui était d’ailleurs parfaitement inutile puisqu’à la vue de la liche, nous nous étions tous instinctivement rapprochés en un groupe compact. Chacun agrippa ses armes.
« Pien, pien ! Puisque c’est comme ça, nous s’allons passer tout de suite aux réchouissances préffues ! »
Avant que nous ayons pu esquisser le moindre geste, une sorte de papier collant vert fluorescent s’enroula autour de nous, nous emprisonnant de fait, à l’exception de Navet qui s’était réfugié sous la table. Sur un geste de notre adversaire, nos armes nous tombèrent des mains. Nos efforts pour nous libérer ne faisaient que nous empêtrer davantage dans le papier collant. Exall, en se contorsionnant pour essayer de saisir sa grande épée, s’englua tellement dans le piège où nous étions tombés qu’il ne pouvait plus faire un geste. La seule réaction d’Aenerys fut de s’exclamer :
« Le sortilège d’attrape-mouche ! Je le croyais perdu depuis des siècles !
- Ja, ja, ja, ces nigauds sont tompés tans le panneau, se réjouit le nécromant.
- Incroyable, ça a marché ! Enfin, je veux dire, bien sûr que ça a marché, maaaaître.
- Ja, mes plans sont apsolument infailliples ! Maintenant, Feenog !
- Certainement, attendez, je l’ai là quelque part… »
Celui qui était manifestement un assistant, peut-être un scribe ou un intendant, farfouilla dans ses robes, parcourant une demi-douzaine de parchemins avant de finir par mettre la main sur celui qui l’intéressait. Tout en le déroulant, il s’éclaircit la gorge et déclama son texte d’une voix théâtrale et vaguement nasillarde.
« Intrus, sachez que vous avez troublé le repos du terrible Von Riddikulus, mage noir de première catégorie, nécromant de la Lune Blafarde, chevalier de l’ordre du Caveau Pestiféré, membre honoraire du club des Revenants Sans Causes, élu trois fois Squelette le plus sexy de la décennie et de façon générale personne peu fréquentable. Sachez que cette transgression ne saurait être payée qu’avec vos vies, qui s’achèveront de la façon la plus distrayante que nous puissions trouver, après quoi nous nous servirons de votre sang comme apéritif par les chaudes après-midi d’été, et nous transformerons vos restes en osselets pour le plus grand amusement des plus jeunes d’entre nous. Car tel est le bon vouloir de Von Riddikulus, mage noir de première catégorie, nécromant de la Lune Blafarde, et caetera, et caetera. Hiark hiark hiaaak hiark ! »
Norris résuma la situation.
« Et merde de putain de bordel à putes ! »
A notre grande horreur, nous pûmes constater que Navet n’avait pas été oublié : toute une garde de gobelins se saisit de lui et l’attacha solidement à la table dégarnie que nous avions aperçue. La liche, la mâchoire inférieure tordue en un affreux rictus, se dirigea vers le malheureux enfant, un couteau à la main.
Scieszka- Hadzuki Mustang
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Re: Les Chroniques des Lames Perdues 2
Si on m'avait dit que je mourrais piégé dans un papier tue mouche vert fluo géant. Bon sang, et ce malade qui se détourne de nous comme si de rien n'était, pour aller...poignarder à mort?....le petit Navet. Sans compter, bien entendu, le pire de tout, le summum du summum...
...par les ribaudes engorgées de Shadizar, je vais arracher cette saleté de merde, et la lui faire bouffer, à cet abruti squelettique, avec de la crème an.....
Cet abruti qui n'arrête pas de déblatérer des insultes depuis tout à l'heure! Un peu de silence, laisse moi mourir tranquille! C'est pas vrai!
Mourir? Tu parles que j'vais mourir! Des nases dans son genre, je me les fais en hors d'œuvre! Laisse-moi cinq minutes et....
Bon, ça suffit! Quand bien même j'accepterais l'idée que tu en sois capable à ton époque de gloire, tu as l'air d'oublier que tu n'es plus qu'un spectre dans MON corps! Donc, tu va arrêter de ME prendre la tête dans MON esprit à l'instant même ou bien....
« Ou bien je fous ton âme putride dans le cadavre d'un gnoll crevé en plein soleil et à moitié pourri par les moustiques, tu as compris?
-Was?
Heu.... tu l'as dit à voix haute là, et je crois que le...
-Je vous ai pas sonné , vous, alors fermez là, avant que je ne vous crève comme un vieux gobelin paraplégique! »
Et c'est à peu près à ce moment là que je réalise que je viens d'insulter celui qui avait capturé toute notre coterie en environ cinq secondes.
Ouais , j'ai essayé de te prévenir qu'il s'était retourné pour voir pourquoi tu faisais tout ce boucan. Bien envoyé , soit dit en passant.
Levant la tête, je peux voir à son regard (étonnamment expressif pour deux orbites vides) que son esprit hésite encore entre la stupéfaction pure et la rage devant l'impertinence dont je viens de faire preuve.
« Heu...écoutez, fis-je d'un ton se voulant conciliateur, tout ceci est un simple malentendu et je suis sur qu'une discussion saine et civilisée nous permettrait de....
-Alors komme ça, fous allez me krever komme un kopelin paraplégik, ja? Fous rendez-fous kompte tu manque te respect ke vous fous montrez enfers le korps kopelinesque?
-Heu...je vous demande pardon?
- Tes trafailleurs ekceptionnels, touchours polis, touchours serviables, alors ke che les traite komme tes bons à rien, tes inkacaples. On ne les paie pas, on les transforme en serfiteurs morts fifants, et touchours ils restent fidèles....
-Non mais, vous savez maître, commence son...assistant dirais-je faute de mieux.... ce n'est pas la peine de prendre notre défense, nous en avons vu d'autres.
-Silence Feenok! Che me tébarasse de cet impécile et tout ceci sera ouplié.
-Maî.....maître, je...
-Shhhh, murmure-t-il en lui posant la main sur l'épaule. Tout fa bien, mon petit. »
La scène vient juste de prendre une tournure surréaliste. Si je n'étais pas en danger de mort, je crois que j'éclaterais de rire.
Hahahahaha, ha la crise, hé. Tiens, la main du bonhomme brille t'as vu?
Ho ca va, pas la peine d'en...elle quoi?
Pris de panique, je constate effectivement que sa main droite commence à s'illuminer d'une lueur bleuâtre. Il va utiliser la main de Tot'âmon, et m'arracher mon âme avec. Vite, il faut que je trouve un truc. Un truc , un truc, un truc, un.....
Il se rapproche là, hein.
Je sais qu'il se rapproche! Il me faut un..... je sais!
« Je...je demande à ce que l'offense soit réglée par un duel de sorcellerie, selon les règles établies au cours du grand Concile de Nécromancie et autres Arts Impies de l'an 1552 du Deuxième Âge. »
Il s'arrête en plein mouvement. Visiblement il n'a pas eu beaucoup de demandes en duel ces derniers temps.
« Ach, k'est- ce que c'est ke cette histoire encore?
-En cas de litiges entre nécromanciens, ce dernier doit être réglé par un duel entre les deux. C'est...C'est une des mesures prises lors du Concile de....
-C'est apsurde! Ch'étais présent au Concile tu Teuxième Âche. Et ch'ais peut être tormi prendant toute la réunion, mais che suis sur ke que cette messure n'a chamais été prisse! »
-Heu, à vrai dire maître, d'après ce document... »
Le gobelin s'interrompt une seconde pour saisir un papier de son porte document, et le feuiller.
« Le, ha voilà, le « Pense bête pour les mesures de nécromancie que tout le monde cherche à oublier », une telle mesure à effectivement été prise lors de ce Concile. Alors, page 56, alinéa b.... Je l'ai! « En raison de la tendance des praticiens des arts occultes à l'offense et aux actes de rétribution disproportionnés, il a été convenu que, si jamais un litige devait apparaître entre deux....
-ja , Ja , pas la peine te me lire tout l'achticle! Te toute façon, ces rèkles te nécromancie, c'est plus un kuide k'un féritable kode!
-Malgré tout, je crois, maître, que vous êtes dans l'obligation de l'affronter selon un combat, voyons, ligne 26, « loyal, concernant deux adversaires en pleine possession de leurs moyens ».
-Ja, Ja , chais kompris, ca fa. »
Et, d'un claquement de doigt, le papier gluant se déchire autour de moi, me laissant libre de mes mouvements. Par contre , il aurait pu faire quelque chose pour mes vêtements. Bon, il faut voir le bon côté des choses, j'ai gagné....30 secondes à vivre.
Donc en fait, ton plan génial pour ne pas te faire tuer consistait à le défier en un duel à mort, c'est ça?
… Je me rappelle pas t'avoir entendu proposer des idées.
« Kand fous fous foulez, marmonne Von Ridikulus, agacé par cette perte de temps. »
Je me me face à lui, me demandant comment diable j'allais m'en tirer, quel échappatoire j'avais. Réponse: aucun. Il allait falloir essayer de passer en force.
Tu va faire quoi? Attendre qu'il se change en dragon, puis te changer en organisme microscopique?
Ridicule!
« Q‘AMHEY’AMEY’HAH ! »
C'est avec le Rayon D’énergie Noire de Moothän Loshy que je débute la joute. C'est une attaque rapide, mais efficace, qui devrait s'avérer efficace, à condition qu'il ne connaisse pas le sortilège conçu pour le contrer.....
« Totompa, hurla-t-il à son tour, tandis qu'un faible rayon de force nécrotique stoppait mon assaut dans son élan. »
...c'est à dire celui-là. J'ai à peine le temps d'invoquer le Bouclier Ph'yskaal, qu'il riposte avec une absorption d'énergie du Seigneur Noir Tey'vvey'ha. Je sens le coup passer, mais mon champ protecteur tiens le coup. L'espace d'un instant, je sens le soulagement et j'arrive même à croire que je pourrais tenir un peu. Avant de regarder à mes pieds et de me rendre compte qu'il ne s'agissait que d'une diversion, bien sur.
« Le sort d'invocation des hordes infernales des Ggroop'yies, m'écriais-je, tandis que des dizaines de mains hystériques sortaient du sol pour s'emparer de moi.
-Ja, répondit le mort-vivant, satisfait. Ces kréatures infernales ki se saisissent des mortels et se repaissent de lui, ne laissant d'eux que l'ompre d'eux même. Une façon touloureusse de mourir, parait-il. »
Les horreurs se saisissent de moi et comment à m'attirer en leur royaume infernal. Je n'ai pas une seconde à perdre! Commençant mon invocation, je décide d'utiliser le sortilège du sorcier contre lui. J'aspire leur énergie vitale grâce à un sortilège...
d'aspiration de l'énergie vitale, je parie.
...Voila. Je l'aspire donc , et la concentre en une boule d'énergie dans ma main, avant de le lancer sur Von Ridikulus, qui la reçoit de plein fouet.
« Was, s'écrie-t-il. Le sort du G'henqui d'Ammah? »
Cela n'a pas autant d'effet que je l'aurais souhaité. Tant pis. Sans lui laisser le temps de se remettre, je l'attaque derechef, espérant que celle-ci aura plus d'effet.
« Qu'ienz'han! »
A ces mots, une dizaine de disques d'énergie mystique surgissent de mes mains et se dirigent à pleine vitesse sur lui. Mais c'est peine perdue. Un simple geste de la main lui suffit à les disperser.
« Ces tours te saltimbanke ne m'amussent plus,, ch'en ai pien peur. »
C'est fini. J'ai tout donné. Je ne peux plus rien faire.
Toi, peut être. A mon tour, maintenant.
…
Mais...
…
Très bien
...
« Ach, te mon temps, la nékromancie était kand même résserfé à une élite plus prometteu... »
Il est interrompu par le hurlement de rage qui sort de ma bouche, tandis que je me jette sur lui. Avant qu'il ne puisse réagir, je lui assène un violent coup de tête.
« R'haond'haus Qu'ik! »
Je lui assène un violent coup de pied en plein visage qui le fait tomber au sol.
« Phal'kon Pawnch! »
Puis je poursuit l'assaut de la technique ancestrale de mon peuple alors qu'il est à terre. Il se relève tant bien que mal, plus surpris que véritablement blessé. Si seulement j'avais une arme.
« K'est-ce ke c'est ke ces impécilités enko...
-Le Casse-Noisettes! »
Je me met à genou et frappe là où ca fait très mal. Ça aurait pu marché, si mon adversaire n'avait pas connu quelques...pertes avec l'âge. Là, je me contente de le mettre vraiment en colère.
« Ça suffit! »
D'un geste de la main il étouffe, comme une main qui se saisirait de ma gorge. Je tombe à genou. Impuissant. J'ai parcouru ce continent pendant 40 années, j'ai conquis des pays à moi tout seul. Et c'est là première fois que je me sens impuissant comme .
On est fichuuuuuuuuus.
Hé ouais. Hé, le nabot!
Quoi?
Je pensais pas te le dire à voix haute comme ça, enfin...
Tu peux pas parler, t'es qu'un esprit.
La ferme! Je voulais juste dire, tu sais.....Dans le fond..... j 't'aimais bien.
...Ouais. Ouais, moi aussi.
...par les ribaudes engorgées de Shadizar, je vais arracher cette saleté de merde, et la lui faire bouffer, à cet abruti squelettique, avec de la crème an.....
Cet abruti qui n'arrête pas de déblatérer des insultes depuis tout à l'heure! Un peu de silence, laisse moi mourir tranquille! C'est pas vrai!
Mourir? Tu parles que j'vais mourir! Des nases dans son genre, je me les fais en hors d'œuvre! Laisse-moi cinq minutes et....
Bon, ça suffit! Quand bien même j'accepterais l'idée que tu en sois capable à ton époque de gloire, tu as l'air d'oublier que tu n'es plus qu'un spectre dans MON corps! Donc, tu va arrêter de ME prendre la tête dans MON esprit à l'instant même ou bien....
« Ou bien je fous ton âme putride dans le cadavre d'un gnoll crevé en plein soleil et à moitié pourri par les moustiques, tu as compris?
-Was?
Heu.... tu l'as dit à voix haute là, et je crois que le...
-Je vous ai pas sonné , vous, alors fermez là, avant que je ne vous crève comme un vieux gobelin paraplégique! »
Et c'est à peu près à ce moment là que je réalise que je viens d'insulter celui qui avait capturé toute notre coterie en environ cinq secondes.
Ouais , j'ai essayé de te prévenir qu'il s'était retourné pour voir pourquoi tu faisais tout ce boucan. Bien envoyé , soit dit en passant.
Levant la tête, je peux voir à son regard (étonnamment expressif pour deux orbites vides) que son esprit hésite encore entre la stupéfaction pure et la rage devant l'impertinence dont je viens de faire preuve.
« Heu...écoutez, fis-je d'un ton se voulant conciliateur, tout ceci est un simple malentendu et je suis sur qu'une discussion saine et civilisée nous permettrait de....
-Alors komme ça, fous allez me krever komme un kopelin paraplégik, ja? Fous rendez-fous kompte tu manque te respect ke vous fous montrez enfers le korps kopelinesque?
-Heu...je vous demande pardon?
- Tes trafailleurs ekceptionnels, touchours polis, touchours serviables, alors ke che les traite komme tes bons à rien, tes inkacaples. On ne les paie pas, on les transforme en serfiteurs morts fifants, et touchours ils restent fidèles....
-Non mais, vous savez maître, commence son...assistant dirais-je faute de mieux.... ce n'est pas la peine de prendre notre défense, nous en avons vu d'autres.
-Silence Feenok! Che me tébarasse de cet impécile et tout ceci sera ouplié.
-Maî.....maître, je...
-Shhhh, murmure-t-il en lui posant la main sur l'épaule. Tout fa bien, mon petit. »
La scène vient juste de prendre une tournure surréaliste. Si je n'étais pas en danger de mort, je crois que j'éclaterais de rire.
Hahahahaha, ha la crise, hé. Tiens, la main du bonhomme brille t'as vu?
Ho ca va, pas la peine d'en...elle quoi?
Pris de panique, je constate effectivement que sa main droite commence à s'illuminer d'une lueur bleuâtre. Il va utiliser la main de Tot'âmon, et m'arracher mon âme avec. Vite, il faut que je trouve un truc. Un truc , un truc, un truc, un.....
Il se rapproche là, hein.
Je sais qu'il se rapproche! Il me faut un..... je sais!
« Je...je demande à ce que l'offense soit réglée par un duel de sorcellerie, selon les règles établies au cours du grand Concile de Nécromancie et autres Arts Impies de l'an 1552 du Deuxième Âge. »
Il s'arrête en plein mouvement. Visiblement il n'a pas eu beaucoup de demandes en duel ces derniers temps.
« Ach, k'est- ce que c'est ke cette histoire encore?
-En cas de litiges entre nécromanciens, ce dernier doit être réglé par un duel entre les deux. C'est...C'est une des mesures prises lors du Concile de....
-C'est apsurde! Ch'étais présent au Concile tu Teuxième Âche. Et ch'ais peut être tormi prendant toute la réunion, mais che suis sur ke que cette messure n'a chamais été prisse! »
-Heu, à vrai dire maître, d'après ce document... »
Le gobelin s'interrompt une seconde pour saisir un papier de son porte document, et le feuiller.
« Le, ha voilà, le « Pense bête pour les mesures de nécromancie que tout le monde cherche à oublier », une telle mesure à effectivement été prise lors de ce Concile. Alors, page 56, alinéa b.... Je l'ai! « En raison de la tendance des praticiens des arts occultes à l'offense et aux actes de rétribution disproportionnés, il a été convenu que, si jamais un litige devait apparaître entre deux....
-ja , Ja , pas la peine te me lire tout l'achticle! Te toute façon, ces rèkles te nécromancie, c'est plus un kuide k'un féritable kode!
-Malgré tout, je crois, maître, que vous êtes dans l'obligation de l'affronter selon un combat, voyons, ligne 26, « loyal, concernant deux adversaires en pleine possession de leurs moyens ».
-Ja, Ja , chais kompris, ca fa. »
Et, d'un claquement de doigt, le papier gluant se déchire autour de moi, me laissant libre de mes mouvements. Par contre , il aurait pu faire quelque chose pour mes vêtements. Bon, il faut voir le bon côté des choses, j'ai gagné....30 secondes à vivre.
Donc en fait, ton plan génial pour ne pas te faire tuer consistait à le défier en un duel à mort, c'est ça?
… Je me rappelle pas t'avoir entendu proposer des idées.
« Kand fous fous foulez, marmonne Von Ridikulus, agacé par cette perte de temps. »
Je me me face à lui, me demandant comment diable j'allais m'en tirer, quel échappatoire j'avais. Réponse: aucun. Il allait falloir essayer de passer en force.
Tu va faire quoi? Attendre qu'il se change en dragon, puis te changer en organisme microscopique?
Ridicule!
« Q‘AMHEY’AMEY’HAH ! »
C'est avec le Rayon D’énergie Noire de Moothän Loshy que je débute la joute. C'est une attaque rapide, mais efficace, qui devrait s'avérer efficace, à condition qu'il ne connaisse pas le sortilège conçu pour le contrer.....
« Totompa, hurla-t-il à son tour, tandis qu'un faible rayon de force nécrotique stoppait mon assaut dans son élan. »
...c'est à dire celui-là. J'ai à peine le temps d'invoquer le Bouclier Ph'yskaal, qu'il riposte avec une absorption d'énergie du Seigneur Noir Tey'vvey'ha. Je sens le coup passer, mais mon champ protecteur tiens le coup. L'espace d'un instant, je sens le soulagement et j'arrive même à croire que je pourrais tenir un peu. Avant de regarder à mes pieds et de me rendre compte qu'il ne s'agissait que d'une diversion, bien sur.
« Le sort d'invocation des hordes infernales des Ggroop'yies, m'écriais-je, tandis que des dizaines de mains hystériques sortaient du sol pour s'emparer de moi.
-Ja, répondit le mort-vivant, satisfait. Ces kréatures infernales ki se saisissent des mortels et se repaissent de lui, ne laissant d'eux que l'ompre d'eux même. Une façon touloureusse de mourir, parait-il. »
Les horreurs se saisissent de moi et comment à m'attirer en leur royaume infernal. Je n'ai pas une seconde à perdre! Commençant mon invocation, je décide d'utiliser le sortilège du sorcier contre lui. J'aspire leur énergie vitale grâce à un sortilège...
d'aspiration de l'énergie vitale, je parie.
...Voila. Je l'aspire donc , et la concentre en une boule d'énergie dans ma main, avant de le lancer sur Von Ridikulus, qui la reçoit de plein fouet.
« Was, s'écrie-t-il. Le sort du G'henqui d'Ammah? »
Cela n'a pas autant d'effet que je l'aurais souhaité. Tant pis. Sans lui laisser le temps de se remettre, je l'attaque derechef, espérant que celle-ci aura plus d'effet.
« Qu'ienz'han! »
A ces mots, une dizaine de disques d'énergie mystique surgissent de mes mains et se dirigent à pleine vitesse sur lui. Mais c'est peine perdue. Un simple geste de la main lui suffit à les disperser.
« Ces tours te saltimbanke ne m'amussent plus,, ch'en ai pien peur. »
C'est fini. J'ai tout donné. Je ne peux plus rien faire.
Toi, peut être. A mon tour, maintenant.
…
Mais...
…
Très bien
...
« Ach, te mon temps, la nékromancie était kand même résserfé à une élite plus prometteu... »
Il est interrompu par le hurlement de rage qui sort de ma bouche, tandis que je me jette sur lui. Avant qu'il ne puisse réagir, je lui assène un violent coup de tête.
« R'haond'haus Qu'ik! »
Je lui assène un violent coup de pied en plein visage qui le fait tomber au sol.
« Phal'kon Pawnch! »
Puis je poursuit l'assaut de la technique ancestrale de mon peuple alors qu'il est à terre. Il se relève tant bien que mal, plus surpris que véritablement blessé. Si seulement j'avais une arme.
« K'est-ce ke c'est ke ces impécilités enko...
-Le Casse-Noisettes! »
Je me met à genou et frappe là où ca fait très mal. Ça aurait pu marché, si mon adversaire n'avait pas connu quelques...pertes avec l'âge. Là, je me contente de le mettre vraiment en colère.
« Ça suffit! »
D'un geste de la main il étouffe, comme une main qui se saisirait de ma gorge. Je tombe à genou. Impuissant. J'ai parcouru ce continent pendant 40 années, j'ai conquis des pays à moi tout seul. Et c'est là première fois que je me sens impuissant comme .
On est fichuuuuuuuuus.
Hé ouais. Hé, le nabot!
Quoi?
Je pensais pas te le dire à voix haute comme ça, enfin...
Tu peux pas parler, t'es qu'un esprit.
La ferme! Je voulais juste dire, tu sais.....Dans le fond..... j 't'aimais bien.
...Ouais. Ouais, moi aussi.
Starman- Chroniqueur Cosmique
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Re: Les Chroniques des Lames Perdues 2
Comme on dit, "Vieux motard que jamais".
"Was ? Le sort de G'henqui d'Ammah ?"
La voix du mage squelettique trahissait sa stupeur, permettant à Navet un sursaut d'espoir. Saucissonné comme il l'était, le garçon ne pouvait observer les évènements pourtant cruciaux qui se déroulaient à peine à quelque mètres de lui. Il avait beau se contorsionner à s'en démettre l'épaule, à s'en tordre le cou, ça n'y changeait rien. Heureusement, constata-t-il, qu'il avait fait de réels progrès dans la compréhension des émotions humaines ces temps derniers. Sinon, même son ouïe ne lui aurait été pratiquement d'aucun secours. Navet entendit le Norris hurler une nouvelle invocation, puis des vrombissement ressemblant à ceux de gros insectes.
"Ces tours te saltimbanke ne m'amussent plus, ch'en ai pien peur."
Il fut un temps où Navet aurait pu s'amuser de l'apparence grotesque de leur agresseur. Mais quand Von Ridikulus avait pénétré dans la pièce, le garçon s'était immédiatement senti mal à l'aise. Et maintenant, voilà que son crâne le démangeait plus que jamais, et qu'il ne pouvait même pas plonger les doigts dans sa chevelure touffue pour en déloger un délicieux intrus. La sensation familière de picotement était partie du sommet de sa tête. Elle s'était déplacée lentement vers l'avant, puis, à l'instant où retentissait la voix soudainement rauque du Norris - « R'haond'haus Qu'ik! » - avait continué son chemin vers la tempe gauche du jeune garçon. Navet tourna alors la tête de coté, espérant se soulager en se frottant contre le bois rugueux auquel il était attaché.
"Hiiii !"
Des cris minuscules retentirent contre son oreille. C'était comme-ci des puces soudainement douées de paroles avaient décidé de protester contre le sort qui leur avait été réservé.
" Faites un peu attention, bon sang, mon garçon ! Henri, Joséphine, Kronck, tout va bien ?
- Oui Papa !
- Kronck a une aile froissée.
- Même pas vrai !"
Les petites voix s'atténuèrent tandis que Navet sentait ses démangeaisons reprendre à la base de sa mâchoire, pour remonter à travers sa joue. Il vit finalement de tous petits points noirs se hisser sur le bout de son nez. En louchant, Navet réussit à mieux voir ses visiteurs. Il s'agissait de sortes de moucherons, qui se tenaient sur leur paire de pattes arrière. Le plus grand d'entre eux devait mesurer dans les deux millimètres le la pointe de l'abdomen au sommet de la tête. Il portait un pantalon bleu usé retenu par des bretelles, des bottes de pluie, et était coiffé d'un melon qui rappelait beaucoup celui d'Arkanis, quoiqu'il fut d'une couleur plus sobre. Il portait deux valises à l'aide de ses pattes du milieu. Les trois autres étaient si microscopiques que Navet ne les distinguait pratiquement pas. Le plus grand tourna ses yeux aux multiples facettes vers le garçon, frotta brièvement ses antennes l'une contre l'autre, s'inclina, et enfin mit ses pattes supérieures en cône autour de l'extrémité de sa trompe.
"Bien le bonjour, cher propriétaire !"
De toute évidence, il hurlait. Mais seul un faible écho parvenait à Navet.
"Nous sommes au regret de vous signaler que nous quittons les lieux de façon définitive ce mardi 47 septanvrier 3541/Σ du Troisième âge du monde. Nous avons conscience de ne pas respecter le préavis de trois mois prévu dans le contrat de location. Aussi, nous comprenons que vous souhaitiez garder notre chèque de caution. Néanmoins, certains évènements récents me font dire que ma famille ici présente n'est plus en sécurité dans votre résidence."
Il jeta un coup d'œil nerveux par dessus son épaule, tandis que Von Ridikulus effectuait un vol plané à travers la pièce, sous les huées de l'armée de gobelins.
"Certes, les temps n'ont pas toujours été paisibles. A plusieurs reprises ces dernières semaines, vous avez été confronté à des évènements d'une certaine violence - et nous aussi par la même occasion. Cependant, à notre modeste échelle, ces péripéties ont pour la plupart revêtu un caractère plus distrayant que dangereux. Même le décès d'Arabella, ma regrettée épouse que vous avez malencontreusement ingérée, vous a été pardonné avec bienveillance. Je lui ai dit mille fois de ne pas s'aventurer jusque dans vos sourcils. J'ai d'ailleurs le regret de vous informer que c'est là un voisinage est fort peu recommandable. Bref. C'est pourquoi nous vous sommes jusqu'à présent restés fidèles.
- Même si les poux ont un humour de fiente.
- Kronck !
- Nous craignons malheureusement que ce ne soit plus le cas à l'heure actuelle. Aussi, veuillez accepter nos plus plates excuses, ainsi que l'expression de nos sentiments les plus cordiaux, et cetera, et cetera... Au revoir !"
Les petits locataires battirent des ailes et commencèrent à s'élever au dessus du visage de Navet. Le garçon n'avait jamais eu conscience de leur présence, mais regrettait déjà leur départ. S'ils étaient venus se présenter plus tôt, peut être se serait il senti moins seul.
"Attendez, murmura-t-il, aidez Navet !"
Il agita son poignet retenu par une épaisse sangle de cuir, elle même entravée par un lourd verrou.
"Faufilez dans le trou ! Ouvrez, ouvrez. S'il vous plait ! "
Le père de famille, en vol stationnaire, se tourna une dernière fois vers Navet.
"Je suis navré, jeune homme. Nous pourrions certes nous introduire dans l'orifice que vous désignez, mais jamais nous n'aurions la force de faire tourner la serrure de l'intérieur. Je suis désolé, mais je dois penser avant tout à la sécurité de mes petits.
- Ca suffit !" hurla Von Ridikulus, loin au dessus d'eux.
Les moucherons s'enfuirent à toute vitesse, disparaissant du champ visuel de Navet. Le garçon se retrouva alors seul, et terrifié. Il entendit les derniers gargouillements qui provenaient de la gorge de Norris. Puis la liche vint à lui, une lueur maléfique dans ses orbites vides. Elle approcha sa main osseuse du visage de Navet, et lui caressa la joue. Il aurait pu tenter de la mordre, mais il savait que ce serait sans doute pour lui-même que ce serait le plus douloureux.
"Ach, ach ! Enfin che te tiens, mon cheune ami. Un être au cœur pur. L'incrédient final de ma retoutable potion. Enfin ! Enfin !"
Le squelette éclata alors d'un grand rire sombre, auquel firent écho la nuée de gobelins.
"Was ? Le sort de G'henqui d'Ammah ?"
La voix du mage squelettique trahissait sa stupeur, permettant à Navet un sursaut d'espoir. Saucissonné comme il l'était, le garçon ne pouvait observer les évènements pourtant cruciaux qui se déroulaient à peine à quelque mètres de lui. Il avait beau se contorsionner à s'en démettre l'épaule, à s'en tordre le cou, ça n'y changeait rien. Heureusement, constata-t-il, qu'il avait fait de réels progrès dans la compréhension des émotions humaines ces temps derniers. Sinon, même son ouïe ne lui aurait été pratiquement d'aucun secours. Navet entendit le Norris hurler une nouvelle invocation, puis des vrombissement ressemblant à ceux de gros insectes.
"Ces tours te saltimbanke ne m'amussent plus, ch'en ai pien peur."
Il fut un temps où Navet aurait pu s'amuser de l'apparence grotesque de leur agresseur. Mais quand Von Ridikulus avait pénétré dans la pièce, le garçon s'était immédiatement senti mal à l'aise. Et maintenant, voilà que son crâne le démangeait plus que jamais, et qu'il ne pouvait même pas plonger les doigts dans sa chevelure touffue pour en déloger un délicieux intrus. La sensation familière de picotement était partie du sommet de sa tête. Elle s'était déplacée lentement vers l'avant, puis, à l'instant où retentissait la voix soudainement rauque du Norris - « R'haond'haus Qu'ik! » - avait continué son chemin vers la tempe gauche du jeune garçon. Navet tourna alors la tête de coté, espérant se soulager en se frottant contre le bois rugueux auquel il était attaché.
"Hiiii !"
Des cris minuscules retentirent contre son oreille. C'était comme-ci des puces soudainement douées de paroles avaient décidé de protester contre le sort qui leur avait été réservé.
" Faites un peu attention, bon sang, mon garçon ! Henri, Joséphine, Kronck, tout va bien ?
- Oui Papa !
- Kronck a une aile froissée.
- Même pas vrai !"
Les petites voix s'atténuèrent tandis que Navet sentait ses démangeaisons reprendre à la base de sa mâchoire, pour remonter à travers sa joue. Il vit finalement de tous petits points noirs se hisser sur le bout de son nez. En louchant, Navet réussit à mieux voir ses visiteurs. Il s'agissait de sortes de moucherons, qui se tenaient sur leur paire de pattes arrière. Le plus grand d'entre eux devait mesurer dans les deux millimètres le la pointe de l'abdomen au sommet de la tête. Il portait un pantalon bleu usé retenu par des bretelles, des bottes de pluie, et était coiffé d'un melon qui rappelait beaucoup celui d'Arkanis, quoiqu'il fut d'une couleur plus sobre. Il portait deux valises à l'aide de ses pattes du milieu. Les trois autres étaient si microscopiques que Navet ne les distinguait pratiquement pas. Le plus grand tourna ses yeux aux multiples facettes vers le garçon, frotta brièvement ses antennes l'une contre l'autre, s'inclina, et enfin mit ses pattes supérieures en cône autour de l'extrémité de sa trompe.
"Bien le bonjour, cher propriétaire !"
De toute évidence, il hurlait. Mais seul un faible écho parvenait à Navet.
"Nous sommes au regret de vous signaler que nous quittons les lieux de façon définitive ce mardi 47 septanvrier 3541/Σ du Troisième âge du monde. Nous avons conscience de ne pas respecter le préavis de trois mois prévu dans le contrat de location. Aussi, nous comprenons que vous souhaitiez garder notre chèque de caution. Néanmoins, certains évènements récents me font dire que ma famille ici présente n'est plus en sécurité dans votre résidence."
Il jeta un coup d'œil nerveux par dessus son épaule, tandis que Von Ridikulus effectuait un vol plané à travers la pièce, sous les huées de l'armée de gobelins.
"Certes, les temps n'ont pas toujours été paisibles. A plusieurs reprises ces dernières semaines, vous avez été confronté à des évènements d'une certaine violence - et nous aussi par la même occasion. Cependant, à notre modeste échelle, ces péripéties ont pour la plupart revêtu un caractère plus distrayant que dangereux. Même le décès d'Arabella, ma regrettée épouse que vous avez malencontreusement ingérée, vous a été pardonné avec bienveillance. Je lui ai dit mille fois de ne pas s'aventurer jusque dans vos sourcils. J'ai d'ailleurs le regret de vous informer que c'est là un voisinage est fort peu recommandable. Bref. C'est pourquoi nous vous sommes jusqu'à présent restés fidèles.
- Même si les poux ont un humour de fiente.
- Kronck !
- Nous craignons malheureusement que ce ne soit plus le cas à l'heure actuelle. Aussi, veuillez accepter nos plus plates excuses, ainsi que l'expression de nos sentiments les plus cordiaux, et cetera, et cetera... Au revoir !"
Les petits locataires battirent des ailes et commencèrent à s'élever au dessus du visage de Navet. Le garçon n'avait jamais eu conscience de leur présence, mais regrettait déjà leur départ. S'ils étaient venus se présenter plus tôt, peut être se serait il senti moins seul.
"Attendez, murmura-t-il, aidez Navet !"
Il agita son poignet retenu par une épaisse sangle de cuir, elle même entravée par un lourd verrou.
"Faufilez dans le trou ! Ouvrez, ouvrez. S'il vous plait ! "
Le père de famille, en vol stationnaire, se tourna une dernière fois vers Navet.
"Je suis navré, jeune homme. Nous pourrions certes nous introduire dans l'orifice que vous désignez, mais jamais nous n'aurions la force de faire tourner la serrure de l'intérieur. Je suis désolé, mais je dois penser avant tout à la sécurité de mes petits.
- Ca suffit !" hurla Von Ridikulus, loin au dessus d'eux.
Les moucherons s'enfuirent à toute vitesse, disparaissant du champ visuel de Navet. Le garçon se retrouva alors seul, et terrifié. Il entendit les derniers gargouillements qui provenaient de la gorge de Norris. Puis la liche vint à lui, une lueur maléfique dans ses orbites vides. Elle approcha sa main osseuse du visage de Navet, et lui caressa la joue. Il aurait pu tenter de la mordre, mais il savait que ce serait sans doute pour lui-même que ce serait le plus douloureux.
"Ach, ach ! Enfin che te tiens, mon cheune ami. Un être au cœur pur. L'incrédient final de ma retoutable potion. Enfin ! Enfin !"
Le squelette éclata alors d'un grand rire sombre, auquel firent écho la nuée de gobelins.
Re: Les Chroniques des Lames Perdues 2
Bon! Eh bien en attendant que je trouve l'inspiration pour notre histoire dans le Grand Nord, j'ai eu une petite idée pour notre seconde fic phare... J'espère que ça vous conviendra, sinon, dites-moi et je modifierai ou j'effacerai carrément... J'avoue que j'ai hâte de la finir pour attaquer autre chose^^
Alors que Norris était face à notre ennemi, je tentai veinement de me débarrasser de la chose gluante qui nous entourait mes compagnons et moi-même. Je voyais, sur la table, le pauvre Navet qui tentait lui aussi de se libérer de ses chaînes sans y parvenir.
Norris se trouvait dans une situation de plus en plus délicate. Alors que je continuais de remuer discrètement pour ne pas attirer l’attention des gobelins qui avaient les yeux rivés sur le combat, je parvins à faire remonter l’une de mes mains jusqu’au bandeau gluant. Mais elle ne monta pas plus haut.
Je tentai de la retirer, toujours sans y parvenir, jetant de temps en temps un coup d’œil au combat.
Soudain, je sentis ma bague me brûler et retenai une grimace de douleur. Regardant en direction de ma main, je me rendis compte que la bague commençait à percer la bande qui nous retenait prisonnier. Alors qu’un petit trou était apparu au niveau où se trouvait ma chevalière, je tentai de remonter mon bras pour agrandir la déchirure, mais n’y parvins pas.
Une idée me vint alors. Je tournai la tête en direction d’Exall qui tentait toujours de se dégager.
-Exall, murmurai-je.
-Quoi ? demanda-t-il agacé.
-Essaye de coller la lame de ton épée contre la bande gluante et fait la brûler. C’est le seul moyen de la faire disparaître.
-Tu crois ?
-Essaye, je te dis. On n’a pas beaucoup de temps.
La disparition de Norris de notre formation avait permis de laisser un léger espace dans lequel Exall parvint à bouger légèrement. Il plaqua son dos contre la bande gluante. En quelques secondes, la lame de l’épée devint rouge et commença à brûler la bande.
Je vis Norris s’écrouler définitivement sous le regard satisfait de Von Riddikulus. Puis, notre ennemi se dirigea vers Navet et posa sa main sur sa joue.
-Ach, ach ! Enfin che te tiens, mon cheune ami. Un être au cœur pur. L'incrédient final de ma retoutable potion. Enfin ! Enfin !
Il éclata alors d’un rire effrayant, immité par les gobelins. Il sortit lentement une dague de sa cape.
-Exall, dépêche-toi !
-Ca y est presque… Encore quelques secondes…
-Tu n’en as que deux, dis-je en voyant Von Riddikulus approcher sa dague du pauvre Navet.
-Ca y est !
Au moment même où Exall s’exclamait qu’il était libre, je sentis la bande gluante disparaître entièrement, brûlée par la magie de l’épée de mon camarade. Rapidement, je me précipitai vers notre ennemi, ramassant mon épée au passage. Je parvins à m’approcher assez rapidement et glissai la lame de mon épée entre la peau de Navet la dague qui s’en était terriblement rapproché.
D’un mouvement sec, je parvins à envoyer voler la dague à l’autre bout de la pièce. Von Riddikulus se recula avec une rapidité fulgurante pour un mort-vivant, échappant de justesse à la lame de mon épée.
Mon cœur battait la chamade alors que ma chevalière brûlait toujours à mon doigt, sans pour autant me faire mal.
-Alastar ! s’exclama Navet.
J’entendis la joie et la gratitude dans la voix du petit garçon. Il était hors de question que je laisse ce monstre faire quoi que ce soit à cet enfant.
-Was !
Visiblement, il ne s’était pas attendu à ce que je parvienne à me libérer. Ses gobelins non plus car ils regardaient autour d’eux, se demandant visiblement ce qu’ils devaient faire.
-Si tu veux Navet, il va falloir me passer sur le corps ! m’exclamai-je.
Alors que Norris était face à notre ennemi, je tentai veinement de me débarrasser de la chose gluante qui nous entourait mes compagnons et moi-même. Je voyais, sur la table, le pauvre Navet qui tentait lui aussi de se libérer de ses chaînes sans y parvenir.
Norris se trouvait dans une situation de plus en plus délicate. Alors que je continuais de remuer discrètement pour ne pas attirer l’attention des gobelins qui avaient les yeux rivés sur le combat, je parvins à faire remonter l’une de mes mains jusqu’au bandeau gluant. Mais elle ne monta pas plus haut.
Je tentai de la retirer, toujours sans y parvenir, jetant de temps en temps un coup d’œil au combat.
Soudain, je sentis ma bague me brûler et retenai une grimace de douleur. Regardant en direction de ma main, je me rendis compte que la bague commençait à percer la bande qui nous retenait prisonnier. Alors qu’un petit trou était apparu au niveau où se trouvait ma chevalière, je tentai de remonter mon bras pour agrandir la déchirure, mais n’y parvins pas.
Une idée me vint alors. Je tournai la tête en direction d’Exall qui tentait toujours de se dégager.
-Exall, murmurai-je.
-Quoi ? demanda-t-il agacé.
-Essaye de coller la lame de ton épée contre la bande gluante et fait la brûler. C’est le seul moyen de la faire disparaître.
-Tu crois ?
-Essaye, je te dis. On n’a pas beaucoup de temps.
La disparition de Norris de notre formation avait permis de laisser un léger espace dans lequel Exall parvint à bouger légèrement. Il plaqua son dos contre la bande gluante. En quelques secondes, la lame de l’épée devint rouge et commença à brûler la bande.
Je vis Norris s’écrouler définitivement sous le regard satisfait de Von Riddikulus. Puis, notre ennemi se dirigea vers Navet et posa sa main sur sa joue.
-Ach, ach ! Enfin che te tiens, mon cheune ami. Un être au cœur pur. L'incrédient final de ma retoutable potion. Enfin ! Enfin !
Il éclata alors d’un rire effrayant, immité par les gobelins. Il sortit lentement une dague de sa cape.
-Exall, dépêche-toi !
-Ca y est presque… Encore quelques secondes…
-Tu n’en as que deux, dis-je en voyant Von Riddikulus approcher sa dague du pauvre Navet.
-Ca y est !
Au moment même où Exall s’exclamait qu’il était libre, je sentis la bande gluante disparaître entièrement, brûlée par la magie de l’épée de mon camarade. Rapidement, je me précipitai vers notre ennemi, ramassant mon épée au passage. Je parvins à m’approcher assez rapidement et glissai la lame de mon épée entre la peau de Navet la dague qui s’en était terriblement rapproché.
D’un mouvement sec, je parvins à envoyer voler la dague à l’autre bout de la pièce. Von Riddikulus se recula avec une rapidité fulgurante pour un mort-vivant, échappant de justesse à la lame de mon épée.
Mon cœur battait la chamade alors que ma chevalière brûlait toujours à mon doigt, sans pour autant me faire mal.
-Alastar ! s’exclama Navet.
J’entendis la joie et la gratitude dans la voix du petit garçon. Il était hors de question que je laisse ce monstre faire quoi que ce soit à cet enfant.
-Was !
Visiblement, il ne s’était pas attendu à ce que je parvienne à me libérer. Ses gobelins non plus car ils regardaient autour d’eux, se demandant visiblement ce qu’ils devaient faire.
-Si tu veux Navet, il va falloir me passer sur le corps ! m’exclamai-je.
Re: Les Chroniques des Lames Perdues 2
Un tout petit passage histoire d'avancer à la suite ^^
Ma lame tranchait les derniers liens de notre groupe, puis je regardais la scène. Alastar, il avait pris position entre la liche et Navet… Dans cette position il ne pourrait se défendre correctement si notre ennemi attaquait sérieusement. Je n’eu pas le temps de réfléchir qu’un gobelin se jetait sur moi et vint tâter de ma lame. Mon regard se posa sur Alastar, comme je le craignais la liche venait de s’élancer dans sa direction… Et apparemment, le seigneur liche avait une surprise de plus puisqu’il venait de récupérer une lame pour se débarrasser d’Alastar.
Je lançais alors ma lame à pleine puissance, malgré son poids elle fendit l’air et se planta dans le sol quelques mètres devant Alastar et un son creux ampli la salle. S’en suivit le rire des gobelins, qui venait de voir la liche s’emplafonner en plein dans le plat de la lame. Je ne pu m’empêcher de rire à mon tour, il était réellement ridicule.
- Alastar, Prend Navet avec toi et met le en lieux sur.
- Navet ! Navet !
- Pour ce qui est de ce guignol, je ne pense pas qu’il soit compliquer de s’occuper de son cas.
Le seigneur liche reprit rapidement ses esprit, et son doigt squelettique pointé vers mois, il lança quelques mots encore plus incompréhensible que les autres avant de se rendre compte que sa mâchoire était resté au sol. Le rictus de mon visage laissait paraître mon amusement. Alors qu’il s’abaissait pour ramasser ses dents je me rendis compte que les gobelins avaient arrêté le combat pour observer et se payer une bonne partie de rire. Le groupe avait pu reprendre l’avantage, plus qu’à lui régler son compte et à récupérer ce pourquoi nous étions venus…
- Shilence ! Comment oshez vous ! On ne…
- Mon arrière grand Oncle m’avait dis que les Liches étaient des gens très étranges…
Et voilà la comédie reprend de plus, belle, Arkanis repart sur ses histoires de famille…
- Pershonne ne m’écoute ! Arg !
Pendant que la confusion était encore présente, je m’approchais de ma lame et y posa la main. La lumière rouge habituelle s’en dégagea. Puis je regardais Alastar un instant avant de me retourner vers la Liche.
- Si tu veux atteindre Alastar il faudra tout d’abord me passer sur le corps !
Ma lame tranchait les derniers liens de notre groupe, puis je regardais la scène. Alastar, il avait pris position entre la liche et Navet… Dans cette position il ne pourrait se défendre correctement si notre ennemi attaquait sérieusement. Je n’eu pas le temps de réfléchir qu’un gobelin se jetait sur moi et vint tâter de ma lame. Mon regard se posa sur Alastar, comme je le craignais la liche venait de s’élancer dans sa direction… Et apparemment, le seigneur liche avait une surprise de plus puisqu’il venait de récupérer une lame pour se débarrasser d’Alastar.
Je lançais alors ma lame à pleine puissance, malgré son poids elle fendit l’air et se planta dans le sol quelques mètres devant Alastar et un son creux ampli la salle. S’en suivit le rire des gobelins, qui venait de voir la liche s’emplafonner en plein dans le plat de la lame. Je ne pu m’empêcher de rire à mon tour, il était réellement ridicule.
- Alastar, Prend Navet avec toi et met le en lieux sur.
- Navet ! Navet !
- Pour ce qui est de ce guignol, je ne pense pas qu’il soit compliquer de s’occuper de son cas.
Le seigneur liche reprit rapidement ses esprit, et son doigt squelettique pointé vers mois, il lança quelques mots encore plus incompréhensible que les autres avant de se rendre compte que sa mâchoire était resté au sol. Le rictus de mon visage laissait paraître mon amusement. Alors qu’il s’abaissait pour ramasser ses dents je me rendis compte que les gobelins avaient arrêté le combat pour observer et se payer une bonne partie de rire. Le groupe avait pu reprendre l’avantage, plus qu’à lui régler son compte et à récupérer ce pourquoi nous étions venus…
- Shilence ! Comment oshez vous ! On ne…
- Mon arrière grand Oncle m’avait dis que les Liches étaient des gens très étranges…
Et voilà la comédie reprend de plus, belle, Arkanis repart sur ses histoires de famille…
- Pershonne ne m’écoute ! Arg !
Pendant que la confusion était encore présente, je m’approchais de ma lame et y posa la main. La lumière rouge habituelle s’en dégagea. Puis je regardais Alastar un instant avant de me retourner vers la Liche.
- Si tu veux atteindre Alastar il faudra tout d’abord me passer sur le corps !
Elladan- Kiss of Death
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Localisation : ...Regarde derrière toi ^^ hey hey surprise je suis la ^^
Re: Les Chroniques des Lames Perdues 2
Alors que la confusion semblait se dissiper un peu, je commençai à comprendre ce qui venait de se passer. Nos deux défenseurs de la veuve et de l’orphelin – ce dernier ayant tout l’air de souhaiter que moins d’attention lui soit portée – avaient, les dieux savent comment, réussi à se dépêtrer du papier collant dans lequel nous autres nous débattions toujours même si nous n’étions plus liés. Après sa pitoyable mais néanmoins courageuse performance, Norris gisait inanimé à nos pieds. Alastar venait de réussir à créer la surprise et à s’emparer de Navet, tandis qu’Exall faisait face au nécromant fantôme, sa gigantesque épée à la main, un sourire aux lèvres. Il avait l’air de beaucoup s’amuser. Notre situation était pourtant désespérée : entourés de gobelins hilares mais hostiles, nous avions affaire à une liche d’autant plus furieuse qu’elle avait eu du mal à remettre en place la mâchoire qu’elle venait de ramasser au sol…
Exall et Alastar avaient cependant réussi à faire un quart de tour et à se placer du côté de la sortie, se rapprochant de nous. Je me pris à espérer qu’ils réussissent à mettre le gamin à l’abri. Mais la seconde d’après, un hurlement retentit :
« Weenooooooook !
- Oui, maaaaaaaître ?
- Cette plaissanterie a assez turé. Bréparez-moi les inkrédients.
- Oui, maaaaaaaître. »
En même temps, un Von Riddikulus passablement énervé fit un geste négligent de la main dans la direction d’Exall et Alastar, ce qui eut pour effet, comme précédemment, de les désarmer instantanément et de les engluer dans le papier collant. Un geste de plus, et ce maudit sortilège nous immobilisait tous à nouveau, à l’exception de Norris, qui, toujours inconscient, semblait avoir échappé à l’attention de la liche. Le gobelin en chef se saisit solidement de Navet, et, sur son ordre, deux autres sbires emportèrent les armes de nos deux héros, et les remisèrent provisoirement contre le mur opposé. Puis, ils les poussèrent tous deux vers nous, pour qu’ils viennent s’engluer dans le même amas confus. Nous étions revenus au point de départ, et cette fois, plus rien ne semblait pouvoir être de nature à sauver Navet. Déjà, les serviteurs du mage noir l’attachaient à nouveau à la table de sacrifice.
« Pien pien pien. La cérémonie va enfin poufoir commencer. »
La liche semblait reprendre son calme progressivement, à présent qu’elle avait à nouveau le contrôle de la situation.
« Mais cepentant, comme fous afez l’air très achités, je fais fous éliminer tout te suite. Che ne feux pas prendre le risque que fous perturpiez à noufeau le rituel sacré. »
Il avait dit cela sur le ton de la conversation, comme si nous étions tranquillement installés dans son salon avec une tasse de thé. C’était encore plus effrayant. Le pire, c’était qu’il avait l’air de regretter de devoir nous assassiner si vite : il avait tout l’air d’avoir prévu de faire ça lentement, juste pour s’amuser. Je fermai les yeux. Je ne maudissais même plus Arkanis : à ce niveau-là, je me demandai sérieusement si j’avais jamais insulté une divinité un peu importante dans l’une de mes chansons pour mériter ça. Je ne retrouverais jamais ma voix.
« Nooooooooooooooon ! Ils appartiennent à Kishnouuuuuu ! Oôôôôôhmm Kishnoouu la Graaaaaaaande ! »
A ce cri improbable succéda une confusion sans nom. Je sentis brusquement le papier collant qui nous empêtrait disparaître soudainement par magie, et entendis le cri de surprise du mage qui jura. Norris choisit ce moment précis pour se réveiller, et recommença à lancer des sorts, visant cette fois-ci les gobelins qui tentaient de nous contenir. Chacun avait sauté sur ses armes, posées non loin : ma râpière, Arkanis ses potions, la rôdeuse son arc. Lynia profita de l’agitation pour disparaître, tandis que l’ex-prêtresse, dans un grand « squiiiik », traversa la pièce et, s’emparant du poignard d’un gobelin qui passait par là, trancha les liens de l’enfant sauvage. Alastar et Exall s’élancèrent pour récupérer leurs lames, au moment où un grand éclair vert fusa avec un « Was ? » furibond.
Surgi de nulle part, l’elfe de Kishnou qui nous avait assaillis à plusieurs reprises sur notre route s’était jeté sur nous pour essayer de nous occire avant que la liche n’ait le temps de le faire, afin de venger son village brûlé par le dragon. Aux explications à peine compréhensibles débitées à flots par le gnome qui avait retrouvé toute sa volubilité, je saisis que l’arme avec laquelle il avait essayé de nous tuer était magique, qu’il s’agissait de la fameuse « dague sacrée de Kishnou » et qu’elle était probablement la seule à pouvoir annuler le sortilège du Tue-Mouches. Au lieu d’accomplir ce qui était manifestement une quête sacrée pour lui, l’elfe n’avait réussi qu’à nous libérer, à la grande fureur de Von Riddikulus qui lui avait décoché un rayon de la mort, dit aussi, toujours d’après les savantes explications d’Arkanis qui ne semblait plus être en mesure de se taire, « Avède Kédavre ». Il se convulsa sous l’impact, de la bave lui monta aux lèvres, et il n’eut le temps que de dire faiblement « Kishn… » avant de se désintégrer totalement. Il ne restait plus de lui que sa dague, qui tomba au sol en résonnant.
La pièce avait sombré dans le chaos le plus total. La plupart des gobelins s’étaient enfuis, et le gobelin en chef n’était visible nulle part. Ceux qui restaient, sur l’ordre de leur maître, s’efforçaient de nous mettre hors d’état de nuire. Alastar et Exall s’appliquaient à massacrer tous ceux qui passaient à leur portée. Plusieurs bestioles incongrues gisaient au sol, résultat des sorts vainement lancés par la magicienne qui avait retrouvé sa baguette magique et qui espérait arriver à bout de la liche surpuissante qui nous avait ridiculisés jusque-là. Lynia n’était visible nulle part ; la rôdeuse essayait d’abattre le squelette du mage à coups de flèches. Norris, quant à lui, lançait les plus puissants sorts de nécromancie qu’il connaissait, tandis qu’Aenerys tentait de l’imiter avec un succès variable. La liche ripostait, furieuse, menaçant à tout moment de nous anéantir, et avec nous toute la région. Pour ajouter au tableau, Arkanis bombardait notre adversaire de flacons de ses potions hasardeuses. Je voulus me mettre discrètement à l’abri, estimant que j’avais assez essuyé d’avanies pour le restant de mes jours, mais je me vis, comme si la volonté d’une autre mouvait mes bras et mes jambes, empoigner solidement ma rapière et me jeter dans la mêlée en hurlant silencieusement.
Plusieurs choses se produisirent alors au même moment. J’entendis du verre se briser juste au-dessus de ma tête, et un éclair mauve lancé par la liche me rasa les cheveux, manquant me rendre chauve. Un liquide poisseux, dont je ne voulais pas connaître la composition, me dégoulina dans le cou. Et, quelques secondes plus tard, je me rendis compte que mon hurlement n’était plus silencieux du tout. Je fus tellement surprise que je me mis à hurler de plus belle. Je ne comprenais plus rien, et je me jetai à l’aveugle dans la mêlée, sans cesser de hurler. Des éclairs fusaient de tous les côtés, il y avait des éclats de verre partout, et j’embrochais des gobelins au hasard. Je pensai être devenue folle à lier, à l’image de la scène à laquelle je participais. La partie de ma conscience qui était toujours en éveil me sussurait que j’aurais besoin de vacances. De longues vacances.
Exall et Alastar avaient cependant réussi à faire un quart de tour et à se placer du côté de la sortie, se rapprochant de nous. Je me pris à espérer qu’ils réussissent à mettre le gamin à l’abri. Mais la seconde d’après, un hurlement retentit :
« Weenooooooook !
- Oui, maaaaaaaître ?
- Cette plaissanterie a assez turé. Bréparez-moi les inkrédients.
- Oui, maaaaaaaître. »
En même temps, un Von Riddikulus passablement énervé fit un geste négligent de la main dans la direction d’Exall et Alastar, ce qui eut pour effet, comme précédemment, de les désarmer instantanément et de les engluer dans le papier collant. Un geste de plus, et ce maudit sortilège nous immobilisait tous à nouveau, à l’exception de Norris, qui, toujours inconscient, semblait avoir échappé à l’attention de la liche. Le gobelin en chef se saisit solidement de Navet, et, sur son ordre, deux autres sbires emportèrent les armes de nos deux héros, et les remisèrent provisoirement contre le mur opposé. Puis, ils les poussèrent tous deux vers nous, pour qu’ils viennent s’engluer dans le même amas confus. Nous étions revenus au point de départ, et cette fois, plus rien ne semblait pouvoir être de nature à sauver Navet. Déjà, les serviteurs du mage noir l’attachaient à nouveau à la table de sacrifice.
« Pien pien pien. La cérémonie va enfin poufoir commencer. »
La liche semblait reprendre son calme progressivement, à présent qu’elle avait à nouveau le contrôle de la situation.
« Mais cepentant, comme fous afez l’air très achités, je fais fous éliminer tout te suite. Che ne feux pas prendre le risque que fous perturpiez à noufeau le rituel sacré. »
Il avait dit cela sur le ton de la conversation, comme si nous étions tranquillement installés dans son salon avec une tasse de thé. C’était encore plus effrayant. Le pire, c’était qu’il avait l’air de regretter de devoir nous assassiner si vite : il avait tout l’air d’avoir prévu de faire ça lentement, juste pour s’amuser. Je fermai les yeux. Je ne maudissais même plus Arkanis : à ce niveau-là, je me demandai sérieusement si j’avais jamais insulté une divinité un peu importante dans l’une de mes chansons pour mériter ça. Je ne retrouverais jamais ma voix.
« Nooooooooooooooon ! Ils appartiennent à Kishnouuuuuu ! Oôôôôôhmm Kishnoouu la Graaaaaaaande ! »
A ce cri improbable succéda une confusion sans nom. Je sentis brusquement le papier collant qui nous empêtrait disparaître soudainement par magie, et entendis le cri de surprise du mage qui jura. Norris choisit ce moment précis pour se réveiller, et recommença à lancer des sorts, visant cette fois-ci les gobelins qui tentaient de nous contenir. Chacun avait sauté sur ses armes, posées non loin : ma râpière, Arkanis ses potions, la rôdeuse son arc. Lynia profita de l’agitation pour disparaître, tandis que l’ex-prêtresse, dans un grand « squiiiik », traversa la pièce et, s’emparant du poignard d’un gobelin qui passait par là, trancha les liens de l’enfant sauvage. Alastar et Exall s’élancèrent pour récupérer leurs lames, au moment où un grand éclair vert fusa avec un « Was ? » furibond.
Surgi de nulle part, l’elfe de Kishnou qui nous avait assaillis à plusieurs reprises sur notre route s’était jeté sur nous pour essayer de nous occire avant que la liche n’ait le temps de le faire, afin de venger son village brûlé par le dragon. Aux explications à peine compréhensibles débitées à flots par le gnome qui avait retrouvé toute sa volubilité, je saisis que l’arme avec laquelle il avait essayé de nous tuer était magique, qu’il s’agissait de la fameuse « dague sacrée de Kishnou » et qu’elle était probablement la seule à pouvoir annuler le sortilège du Tue-Mouches. Au lieu d’accomplir ce qui était manifestement une quête sacrée pour lui, l’elfe n’avait réussi qu’à nous libérer, à la grande fureur de Von Riddikulus qui lui avait décoché un rayon de la mort, dit aussi, toujours d’après les savantes explications d’Arkanis qui ne semblait plus être en mesure de se taire, « Avède Kédavre ». Il se convulsa sous l’impact, de la bave lui monta aux lèvres, et il n’eut le temps que de dire faiblement « Kishn… » avant de se désintégrer totalement. Il ne restait plus de lui que sa dague, qui tomba au sol en résonnant.
La pièce avait sombré dans le chaos le plus total. La plupart des gobelins s’étaient enfuis, et le gobelin en chef n’était visible nulle part. Ceux qui restaient, sur l’ordre de leur maître, s’efforçaient de nous mettre hors d’état de nuire. Alastar et Exall s’appliquaient à massacrer tous ceux qui passaient à leur portée. Plusieurs bestioles incongrues gisaient au sol, résultat des sorts vainement lancés par la magicienne qui avait retrouvé sa baguette magique et qui espérait arriver à bout de la liche surpuissante qui nous avait ridiculisés jusque-là. Lynia n’était visible nulle part ; la rôdeuse essayait d’abattre le squelette du mage à coups de flèches. Norris, quant à lui, lançait les plus puissants sorts de nécromancie qu’il connaissait, tandis qu’Aenerys tentait de l’imiter avec un succès variable. La liche ripostait, furieuse, menaçant à tout moment de nous anéantir, et avec nous toute la région. Pour ajouter au tableau, Arkanis bombardait notre adversaire de flacons de ses potions hasardeuses. Je voulus me mettre discrètement à l’abri, estimant que j’avais assez essuyé d’avanies pour le restant de mes jours, mais je me vis, comme si la volonté d’une autre mouvait mes bras et mes jambes, empoigner solidement ma rapière et me jeter dans la mêlée en hurlant silencieusement.
Plusieurs choses se produisirent alors au même moment. J’entendis du verre se briser juste au-dessus de ma tête, et un éclair mauve lancé par la liche me rasa les cheveux, manquant me rendre chauve. Un liquide poisseux, dont je ne voulais pas connaître la composition, me dégoulina dans le cou. Et, quelques secondes plus tard, je me rendis compte que mon hurlement n’était plus silencieux du tout. Je fus tellement surprise que je me mis à hurler de plus belle. Je ne comprenais plus rien, et je me jetai à l’aveugle dans la mêlée, sans cesser de hurler. Des éclairs fusaient de tous les côtés, il y avait des éclats de verre partout, et j’embrochais des gobelins au hasard. Je pensai être devenue folle à lier, à l’image de la scène à laquelle je participais. La partie de ma conscience qui était toujours en éveil me sussurait que j’aurais besoin de vacances. De longues vacances.
Scieszka- Hadzuki Mustang
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Re: Les Chroniques des Lames Perdues 2
« H'ahd'ho'kheun ! »
La vague d'énergie traverse la salle, avant de rebondir sur le bouclier nécrotique de la liche et de partir réduire en cendres un duo de gobelins mal placés. Il ne faut en aucun cas le laisser respirer. Nous parvenons à le contenir pour le moment, mais s'il reprend pied, même tous ensemble, nous ne serons pas plus qu'une poignée d'insectes facilement écrasés à ses yeux.
Ouais ! Taper jusqu'à ce que ça passe, telle est ma devise ! L'avantage, c'est que depuis qu'une des potions du gnome a fait pousser de la mousse sur ses mains, il a du mal avec tout le machintruc magique.
« Sh'ho'ry'oukhen ! »
Faisant apparaître un esprit nécrotique de dragon infernal (mais un dragon mineur, malheureusement, et vu la taille, il ne devait pas avoir dépasser l'adolescence), je le fais se jeter sur le bouclier d'un simple geste. Je ne me fais pas trop d'illusions sur l'efficacité de l'assaut qui, comme prévu, ne parvient pas à venir à bout de la protection. Puis, ayant accompli l'unique action accordée par le sortilège, la créature retourne dans son enfer éthéré. Bon, cela a dû faire son petit effet malgré tout. Si nous continuons à le pilonner ainsi, nous devrions.....
Derrière toi, nabot ! Un gobelin !
« Le casse-noisettes ! »
Ayant à peine eût le temps de réaliser que c'était moi qui avait hurler ceci, je me retourne à l'insu de mon plein gré, effectue le grand écart, et frappe de toutes mes forces entre les jambes de mon agresseur qui s'effondre au sol. Me remettant sur mes jambes, je lui casse la nuque d'un geste brusque, avant d'enfin cesser d'agir tout seul.
…..La classe.
Je.....Enfin tu....c'est toi qui viens de faire ça ?
Ouais. Enfin, je crois.
Bon, on verra plus tard. Reportons notre attention sur la liche. Liche qui, poussant jurons incompréhensibles sur jurons incompréhensibles, parviens à se débarrasser de la mousse sur ses doigts. La différence se fait tout de suite sentir, puisque d'un geste exaspéré, il fait se relever tous les serviteurs à sa solde que nous étions parvenus à tuer jusque là. De toute évidence, son plan est de nous maintenir occuper le temps de reprendre son souffle, après quoi il nous détruira d'un sortilège quelconque.
Alors, faut le massacrer avant. T'as pas un tour de passe-passe qu'il sentirait derrière son truc de mauviette,là ?
Parce que tu ne penses pas que je l'aurais déjà tenté si j'avais quelque chose comme ça en stock ? A moins que...... Non, c'est trop risqué.
Risque c'est mon deuxième prénom, et maintenant c'est le tien aussi. Qu'est-ce que c'est ?
Je pourrais collecter les âmes de ses propres troupes et m'en servir contre lui. Mais il me faudrait un deuxième nécromancien pour collecter dans ses réserves nécromantiques.
Ben, y' a la prêtresse de machin, là. Pourquoi t'as pas pensé à ça avant ?
Parce que c'est un peu au dessus de mes compétences, et que si je ne parviens pas à stabiliser l'aspiration des âmes, les nôtres seront emportées également, créant une réaction en chaîne qui tuera tout le monde dans la pièce.
...Ho.
Mais nous n'avons pas le choix de toute façon. D'un pas décidé, je me dirige vers Aenerys, qui reprend son souffle à l'écart du combat.
« Hé, toi ! »
Elle se retourne, et je constate qu'elle n'est que trop consciente de la situation dans laquelle nous sommes.
A quoi tu vois ça, toi ? »
Elle n'a même pas dû se mordre la langue pour retenir une remarque hautaine.
« J'ai besoin de ton aide, fis-je.
-Pourquoi faire, répond-t-elle, un brin méfiante.
-Je vais tenter un sortilège pour nous sortir de là, mais j'ai besoin de puiser de toi comme réserve de pouvoir. »
Elle me regarde d'un air incrédule.
« Vous vous voulez tenter un sortilège avec un autre sorcier en réserve ? Vous êtes malade ? Vous vous rendez compte à quel point ce genre d'opérations est instable ?
-Ha, commence pas à faire ta petite pucelle, la coupais-je d'un ton sec, bien conscient que cette réplique n'étais pas la mienne. »
Ouais, non, c'était moi.
Sans protester d'avantage, la prêtresse d'Anathor me fait savoir d'un hochement de tête qu'elle accepte de m'aider. Sortant un couteau subtilisé à un de nos adversaires, je m'entaille le pouce, avant de lui tendre l'arme et de lui intimer de faire de même.
« Bien, repris-je une fois qu'elle s'est exécutée. Tu vas répéter exactement ce que je dis, et faire exactement ce que je fais. »
Joignant mes mains de façon à ce que l'espace entre elles forme comme une boule, je commence l'incantation, suivie par ma disciple. Au départ, rien ne se passe. Puis, un des sbires de Ridikulus s'effondre, tandis qu'une lueur argentée passe entre les mains de ma disciple, avant de rejoindre les miennes. J'espère juste que la liche ne se rendra compte de rien avant qu'il ne soit trop tard. Heureusement, nos compagnons s'en sortent mieux que je n'osais l'espérer, et parviennent à maintenir l'attention du nécromancien sur eux , malgré les renforts mort-vivants.
Ouais, enfin, il faudrait pas trop traîner quand m...
SILENCE ! J'ai besoin de toute ma concentration si nous voulons nous en sortir vivant, alors tu la ferme !
…
Un par un, les sbires tombent. Chance pour moi, les sortilèges de protection de la liche ont empli l'air ambiant d'énergie nécromantique, rendant l'invocation d'autant plus aisée. Je parviens même à l'étendre aux créatures n'ayant pas encore participé au combat. Soudain, Von Ridikulus semble remarquer le déferlement d'énergie et la disparition de ses derniers sbires. Se tournant vers nous, son crâne squelettique paraît pâlir l'espace d'un instant.
« Was, s'écrie-t-il ? Das ist unglaubich ! Ne me tipes pas qu'il est est en drain de tenter le.....Cartes ! Éliminez fites ces malates menteaux afant qu'il ne zoit trop tart ! »
Mais il est déjà trop tard, mon grand. Il ne reste plus qu'à finir incantation, et adieu le roi squelette.
« Eth'naro Ulymarcth Uz'gareck, terminais-je.
-Eth'naro Ulymarcth Uz'gar.....squick ! »
Non, pas squick, pas squick ! L'énergie commence à s'échapper de mes mains, totalement incontrôlable.
« Qu'est-ce que tu as fait, hurlais-je. Je ne les contrôle plus, je ne..... »
Ho, ça va faire mal.
La boule d'âmes explose dans un grand flash blanc, et je ne parviens à entendre qu'un « NEIIIIIIIINNNN » lointain. Puis, la lumière se dissipe, révélant la pièce dans laquelle nous nous trouvions.
C'est fou, on est même pas mort.
Nous, non. De même, je crois que nos compagnons sont encore tous debout. Par contre, les hommes de mains de la liche gisent au sol inertes, et notre seigneur de la nécromancie lui-même gît un peu plus loin, lui aussi apparemment mort, bien qu'intact.
Alors, on l'a eu ?
Peut-être. C'est bizarre, normalement il aurait dû être réduit en cen.....
« Qu'est-ce qui s'est passé, fait la rôdeuse.
-A pu le so'cier ?
-Un phénomène comme j'en ait rarement vu. En seriez-vous à l'origine, Chucky ?
-Et puis c'est quoi cette boule brillante dans votre main ? »
Boule bri.....baissant les yeux, je constate que l'énergie des sbires de Ridikulus est toujours dans ma main.
Et c'est pas normal ?
Mais pas du tout ! Normalement, j'aurais dû projeter toute cette énergie sur la liche, ce qui l'aurait désintégré. Serait-il possible que j'ai absorbé son âme dans la boule à la place ? Non, une âme nécrotique d'une telle puissance, je la sentirais. Mais alors, qu'est-ce qui lui est arrivé ?
Was ist den loss ? Où suis-che ? Où fais-che ? Où m'arrêtais-che ?
…..Non. C'est pas possible. Non, non, non......
Où, c’est pas bon ça.
NOOOOOOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNN !!!!!!!!!!!!!!!!!
La vague d'énergie traverse la salle, avant de rebondir sur le bouclier nécrotique de la liche et de partir réduire en cendres un duo de gobelins mal placés. Il ne faut en aucun cas le laisser respirer. Nous parvenons à le contenir pour le moment, mais s'il reprend pied, même tous ensemble, nous ne serons pas plus qu'une poignée d'insectes facilement écrasés à ses yeux.
Ouais ! Taper jusqu'à ce que ça passe, telle est ma devise ! L'avantage, c'est que depuis qu'une des potions du gnome a fait pousser de la mousse sur ses mains, il a du mal avec tout le machintruc magique.
« Sh'ho'ry'oukhen ! »
Faisant apparaître un esprit nécrotique de dragon infernal (mais un dragon mineur, malheureusement, et vu la taille, il ne devait pas avoir dépasser l'adolescence), je le fais se jeter sur le bouclier d'un simple geste. Je ne me fais pas trop d'illusions sur l'efficacité de l'assaut qui, comme prévu, ne parvient pas à venir à bout de la protection. Puis, ayant accompli l'unique action accordée par le sortilège, la créature retourne dans son enfer éthéré. Bon, cela a dû faire son petit effet malgré tout. Si nous continuons à le pilonner ainsi, nous devrions.....
Derrière toi, nabot ! Un gobelin !
« Le casse-noisettes ! »
Ayant à peine eût le temps de réaliser que c'était moi qui avait hurler ceci, je me retourne à l'insu de mon plein gré, effectue le grand écart, et frappe de toutes mes forces entre les jambes de mon agresseur qui s'effondre au sol. Me remettant sur mes jambes, je lui casse la nuque d'un geste brusque, avant d'enfin cesser d'agir tout seul.
…..La classe.
Je.....Enfin tu....c'est toi qui viens de faire ça ?
Ouais. Enfin, je crois.
Bon, on verra plus tard. Reportons notre attention sur la liche. Liche qui, poussant jurons incompréhensibles sur jurons incompréhensibles, parviens à se débarrasser de la mousse sur ses doigts. La différence se fait tout de suite sentir, puisque d'un geste exaspéré, il fait se relever tous les serviteurs à sa solde que nous étions parvenus à tuer jusque là. De toute évidence, son plan est de nous maintenir occuper le temps de reprendre son souffle, après quoi il nous détruira d'un sortilège quelconque.
Alors, faut le massacrer avant. T'as pas un tour de passe-passe qu'il sentirait derrière son truc de mauviette,là ?
Parce que tu ne penses pas que je l'aurais déjà tenté si j'avais quelque chose comme ça en stock ? A moins que...... Non, c'est trop risqué.
Risque c'est mon deuxième prénom, et maintenant c'est le tien aussi. Qu'est-ce que c'est ?
Je pourrais collecter les âmes de ses propres troupes et m'en servir contre lui. Mais il me faudrait un deuxième nécromancien pour collecter dans ses réserves nécromantiques.
Ben, y' a la prêtresse de machin, là. Pourquoi t'as pas pensé à ça avant ?
Parce que c'est un peu au dessus de mes compétences, et que si je ne parviens pas à stabiliser l'aspiration des âmes, les nôtres seront emportées également, créant une réaction en chaîne qui tuera tout le monde dans la pièce.
...Ho.
Mais nous n'avons pas le choix de toute façon. D'un pas décidé, je me dirige vers Aenerys, qui reprend son souffle à l'écart du combat.
« Hé, toi ! »
Elle se retourne, et je constate qu'elle n'est que trop consciente de la situation dans laquelle nous sommes.
A quoi tu vois ça, toi ? »
Elle n'a même pas dû se mordre la langue pour retenir une remarque hautaine.
« J'ai besoin de ton aide, fis-je.
-Pourquoi faire, répond-t-elle, un brin méfiante.
-Je vais tenter un sortilège pour nous sortir de là, mais j'ai besoin de puiser de toi comme réserve de pouvoir. »
Elle me regarde d'un air incrédule.
« Vous vous voulez tenter un sortilège avec un autre sorcier en réserve ? Vous êtes malade ? Vous vous rendez compte à quel point ce genre d'opérations est instable ?
-Ha, commence pas à faire ta petite pucelle, la coupais-je d'un ton sec, bien conscient que cette réplique n'étais pas la mienne. »
Ouais, non, c'était moi.
Sans protester d'avantage, la prêtresse d'Anathor me fait savoir d'un hochement de tête qu'elle accepte de m'aider. Sortant un couteau subtilisé à un de nos adversaires, je m'entaille le pouce, avant de lui tendre l'arme et de lui intimer de faire de même.
« Bien, repris-je une fois qu'elle s'est exécutée. Tu vas répéter exactement ce que je dis, et faire exactement ce que je fais. »
Joignant mes mains de façon à ce que l'espace entre elles forme comme une boule, je commence l'incantation, suivie par ma disciple. Au départ, rien ne se passe. Puis, un des sbires de Ridikulus s'effondre, tandis qu'une lueur argentée passe entre les mains de ma disciple, avant de rejoindre les miennes. J'espère juste que la liche ne se rendra compte de rien avant qu'il ne soit trop tard. Heureusement, nos compagnons s'en sortent mieux que je n'osais l'espérer, et parviennent à maintenir l'attention du nécromancien sur eux , malgré les renforts mort-vivants.
Ouais, enfin, il faudrait pas trop traîner quand m...
SILENCE ! J'ai besoin de toute ma concentration si nous voulons nous en sortir vivant, alors tu la ferme !
…
Un par un, les sbires tombent. Chance pour moi, les sortilèges de protection de la liche ont empli l'air ambiant d'énergie nécromantique, rendant l'invocation d'autant plus aisée. Je parviens même à l'étendre aux créatures n'ayant pas encore participé au combat. Soudain, Von Ridikulus semble remarquer le déferlement d'énergie et la disparition de ses derniers sbires. Se tournant vers nous, son crâne squelettique paraît pâlir l'espace d'un instant.
« Was, s'écrie-t-il ? Das ist unglaubich ! Ne me tipes pas qu'il est est en drain de tenter le.....Cartes ! Éliminez fites ces malates menteaux afant qu'il ne zoit trop tart ! »
Mais il est déjà trop tard, mon grand. Il ne reste plus qu'à finir incantation, et adieu le roi squelette.
« Eth'naro Ulymarcth Uz'gareck, terminais-je.
-Eth'naro Ulymarcth Uz'gar.....squick ! »
Non, pas squick, pas squick ! L'énergie commence à s'échapper de mes mains, totalement incontrôlable.
« Qu'est-ce que tu as fait, hurlais-je. Je ne les contrôle plus, je ne..... »
Ho, ça va faire mal.
La boule d'âmes explose dans un grand flash blanc, et je ne parviens à entendre qu'un « NEIIIIIIIINNNN » lointain. Puis, la lumière se dissipe, révélant la pièce dans laquelle nous nous trouvions.
C'est fou, on est même pas mort.
Nous, non. De même, je crois que nos compagnons sont encore tous debout. Par contre, les hommes de mains de la liche gisent au sol inertes, et notre seigneur de la nécromancie lui-même gît un peu plus loin, lui aussi apparemment mort, bien qu'intact.
Alors, on l'a eu ?
Peut-être. C'est bizarre, normalement il aurait dû être réduit en cen.....
« Qu'est-ce qui s'est passé, fait la rôdeuse.
-A pu le so'cier ?
-Un phénomène comme j'en ait rarement vu. En seriez-vous à l'origine, Chucky ?
-Et puis c'est quoi cette boule brillante dans votre main ? »
Boule bri.....baissant les yeux, je constate que l'énergie des sbires de Ridikulus est toujours dans ma main.
Et c'est pas normal ?
Mais pas du tout ! Normalement, j'aurais dû projeter toute cette énergie sur la liche, ce qui l'aurait désintégré. Serait-il possible que j'ai absorbé son âme dans la boule à la place ? Non, une âme nécrotique d'une telle puissance, je la sentirais. Mais alors, qu'est-ce qui lui est arrivé ?
Was ist den loss ? Où suis-che ? Où fais-che ? Où m'arrêtais-che ?
…..Non. C'est pas possible. Non, non, non......
Où, c’est pas bon ça.
NOOOOOOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNN !!!!!!!!!!!!!!!!!
Starman- Chroniqueur Cosmique
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Age : 35
Localisation : Up, Up, and Awayyyyyyyyyyyy
Re: Les Chroniques des Lames Perdues 2
Alors que nous étions tous occupés à regarder Norris pâlir de ce qui semblait être de désespoir, je vis Exall aller chercher le Talisman d’Erkandor de l’autre côté de la salle. Machinalement, je tournai le regard vers l’entrée alors que j’entendais des bruits de pas précipités se diriger vers nous.
J’eus à peine le temps de voir un gobelin entrer dans la salle que déjà celui-ci pointait une arbalète en direction de la personne la plus en périphérie de notre attroupement. Mon sang ne fit qu’un tour lorsque je me rendis compte qu’il s’agissait de Linyia.
J’eus l’horrible impression que tout se passait au ralenti. Je vis le gobelin viser Linyia alors que mes camarades et la femme que j’aimais étaient concentrés sur Norris pour essayer de comprendre ce qui lui arrivait. Je me déplaçai aussi rapidement que je pus et au moment où le carreau partit, j’arrivais devant Linyia.
Puis, je sentis la pointe de métal pénétrer mon torse et s’enfoncer en moi… Je ne criai pas, le souffle coupé. Mais tous les regards s’étaient tournés vers moi. Je vis le gobelin s’effondrer, sans vraiment parvenir à comprendre ce qui l’avait tué. J’étais debout, mais complètement sonné par le choc.
-A… Alastar… murmura Linyia derrière moi, la voix tremblante d’inquiétude.
Je tentai de me retourner pour la regarder et la rassurer… Mais je n’y parvins pas. Mes jambes me lâchèrent et je parvins à tomber sur le dos, évitant ainsi que la flèche ne s’enfonce davantage en moi.
-ALASTAR !
Je vis Linyia se pencher sur moi, son visage rongé par l’inquiétude et l’incompréhension. Tous les autres se rassemblaient rapidement autour de nous pour voir ce qu’il s’était passé. Je vis les larmes couler sur le visage de Linyia alors qu’elle comprenait que la flèche me traversait la poitrine à un endroit fatal…
-Alastar…
-Tu… vas bien ? parvins-je à demander.
Ma voix était faible et je me demandai un instant si elle m’avait entendu. Etrangement, je ne ressentais aucune douleur… Mais je commençais à avoir un peu froid…
-Imbécile ! Pourquoi tu as fait ça !
Je ne sais où je trouvais la force de sourire et de prononcer quelques derniers mots en regardant la jeune femme qui pleurait au-dessus de moi.
-Parce que… je… t’aime…
Ma voix était tellement faible que je l’entendis à peine… Je vis les lèvres de Linyia remuer, mais je n’entendais plus ce qu’elle me disait. Ma vision se troubla et je vis à peine les silhouettes de mes compagnons au-dessus de moi qui tentaient d’écarter Linyia…
Je plongeai alors dans les abysses de la mort…
Ouvre les yeux…
J’ignorais combien de temps s’était écoulé… Mais lorsque je repris conscience, je gardai un instant les yeux fermés. Tout semblait calme et j’étais au chaud, dans quelque chose de moelleux… La mort était donc si confortable ?
Ouvre les yeux, Alastar Atalasion.
Quelle était cette voix ? Etait-ce un dieu ? Ou un spectre venu me chercher ? Je ressentis une légère douleur me piquer le torse, douleur qui s’intensifia un peu.
Pouvait-on ressentir la douleur dans la mort ? Si c’était le cas, tous les prédicateurs et tous les prêtres de toutes les religions se trompaient en disant que la mort effaçait la douleur…
J’ouvris les yeux et tentai de me redresser. La douleur fut alors beaucoup plus importante.
-Ne force pas, Alastar. Reste allongé. Tu es encore faible et la blessure n’est pas cicatrisée.
-Exall…
J’eus l’impression que ma voix était beaucoup plus rauque que d’habitude. Mon jeune ami se tenait bien près de moi, et il souriait. J’avais très certainement imaginé cette voix que je venais d’entendre, car elle ne ressemblait en rien à celle d’Exall… Et pourtant, elle m’avait semblé quelque peu familière… Cette voix me sortit de l’esprit lorsque Exall approcha un verre d’eau de ma bouche.
-Bois, ça te fera du bien.
Sans faire trop d’efforts, je bus quelques gorgées d’eau fraiche. J’eus l’impression que ma gorge se desserrait et que je revivais, rien que de boire.
-Comment te sens-tu ? me demanda-t-il en reposant le verre.
-J’ai l’impression d’être passé sous une armée de gobelins… Où… Où sommes-nous ?
-Chez le vieux Tobias, l’ermite qui nous a indiqué l’endroit que nous cherchions il y a quelques jours.
-Alors, je suis… vivant…
-Eh oui ! Tu te souviens de ce qu’il s’est passé ?
-Oui… Où… Où est Linyia ? Est-ce qu’elle va bien ?
-Elle va bien. Elle se repose. Ca fait trois jours qu’elle n’a pas quitté ton chevet.
-Trois jours…
-Oui. Après que tu aies reçu le carreau envoyé par le gobelin, ceux qui avaient quelques notions en soins et en magie également se sont occupés de toi pour le retirer de ta poitrine. Tu as eu chaud. A deux centimètres près, la flèche te transperçait le cœur. Après cela, nous t’avons transporté hors de la tour et nous sommes venus ici pour continuer de te soigner. Le vieil homme avait les herbes dont nous avions besoin et il a accepté de nous aider. Tu as déliré dans ton sommeil.
-De quoi… est-ce que j’ai parlé ?
-Eh bien… Principalement de ton père, Geoffroy. C’était un peu comme si tu lui parlais. Mais tu mâchais la plupart des mots… Alors, je serais incapable de te dire de quoi tu parlais exactement.
Je me souvenais vaguement avoir vu mon père dans un rêve, mais les souvenirs restaient flous. Je décidai de ne pas chercher plus avant, ça ne servirait à rien. Si les souvenirs devaient revenir, alors ils reviendraient d’eux-mêmes. Mais penser à mon père me fit penser à autre chose…
-Exall… Le talisman, tu…
Le visage du jeune homme s’assombrit. Il retira un objet de sa poche et me le donna. C’était le talisman qui se trouvait dans la demeure de la liche…
Je compris alors le désarroi de mon ami.
-Un faux… murmurai-je.
-Oui… Je m’en suis rendu compte aussitôt que je l’ai eu en main… Mon père me racontait qu’on ne pouvait pas rester insensible lorsque l’on tenait une relique donnée par Surion entre nos mains. Norris m’a confirmé qu’il ne s’agissait que d’une réplique, sans le moindre pouvoir magique.
Je fermai les yeux et sentis mes lèvres s’étirer en un sourire désabusé.
-Encore une fois, je me suis fait des illusions…
Exall resta silencieux quelques secondes, me laissant le temps de digérer ma déception. Le talisman que ce monstre possédait était un faux… Je m’étais accroché à cet espoir de retrouver le talisman d’Erkandor en pensant que je pourrais l’utiliser pour me libérer de ma malédiction… Et voilà que tous mes espoirs disparaissaient en fumée, comme brûlés par le souffle d’un dragon…
-Je vais aller prévenir Linyia que tu es réveillé. Sinon, elle risque de me tuer.
J’acquiesçai légèrement, le cœur serré, alors que Exall sortait de la chambre. Linyia… Je n’avais aucune chance de me libérer… Il fallait qu’elle cesse de s’accrocher à moi… pour son propre bien. Il fallait que je lui fasse comprendre cela…
Quelques instants plus tard, la porte de la chambre s’ouvrit et ma résolution de lui dire de disparaître de ma vie fondit comme neige au soleil. Son visage inquiet et fatigué passa par l’ouverture de la porte. Et je ne pus m’empêcher d’être heureux de la voir.
Moi qui avais cru mourir, je pouvais à nouveau la voir et lui parler… Elle s’approcha doucement après avoir fermé la porte et s’assit à côté de moi sur le lit.
-Comment te sens-tu ? demandai-je. Tu n’as pas été blessée ?
Des larmes coulèrent sur les joues de la jeune femme.
-Imbécile… C’est moi qui devrais te demander comment tu vas…
Je souris légèrement et me redressai avec prudence.
-Alastar… Tu devrais rester allongé…
-Je suis resté allongé bien assez longtemps.
-Mais ta blessure…
-N’est pas encore cicatrisée, je sais.
Je m’adossai au montant du lit, content d’avoir réussi à me redresser. Je posai une main sur la joue de Linyia pour effacer ses larmes.
-J’ai eu peur de te perdre, Alastar…
-Tout va bien maintenant. Je suis vivant et je vais guérir.
Avant même que je n’ai eu le temps de faire le moindre geste ou d’émettre la moindre protestation, Linyia avait posé ses mains sur mes épaules et ses lèvres sur les miennes. Sans se serrer contre moi pour ne pas me faire mal, elle m’embrassa avec un mélange de passion et de soulagement. Je n’arrivais plus à réfléchir et je répondis à son baiser, posant mes mains sur sa taille.
C’était si bon de la sentir près de moi, de goûter ses lèvres… J’approfondis notre baiser, serrant la femme que j’aimais un peu plus contre moi… Et ma blessure se rappela à mon bon souvenir.
-Alastar, ça va ? demanda Linyia en s’écartant, à nouveau inquiète alors que je grimaçais.
-Ce n’est rien… Juste ma blessure… Tu avais raison, elle n’est pas encore bien cicatrisée… Mais ça va, je me… je me… sens…
-Alastar ?
Je ne répondis pas, restant bouche bée devant Linyia et ce que nous venions de faire… Je venais de l’embrasser… de la serrer dans mes bras… Et il ne s’était rien passé. J’étais resté normal… Je n’avais pas perdu le contrôle…
-Alastar… Ca va ? Tu as mal quelque part ? Tu…
-Non… Je… Je n’ai rien… Je vais bien… Je…
La vérité éclata alors comme un immense feu de joie en moi et je sentis mes lèvres s’étirer en un grand sourire alors que des larmes de joie et de soulagement coulaient sur mes joues devant le regard rempli d’incompréhension de Linyia.
-Alastar…
-Je… Je suis libre, Linyia. Ma… Ma malédiction a disparu…
Linyia plaqua ses mains contre sa bouche, les yeux brillants. J’allais pouvoir l’aimer… J’allais pouvoir rester près d’elle… Je n’arrivais pas à y croire…
-Mais… Comment ? Depuis quand ?
-Je… Je ne sais pas… Je…
Mais je ne continuai pas ma phrase. La prophétie de Barwald me revint en mémoire. Un grand sacrifice de ta part est attendu… Un sacrifice…
-Mais bien sûr… dis-je lentement, presque dans un murmure.
-Quoi bien sûr ?
-La prophétie de Barwald ! Elle disait que je devais faire un grand sacrifice pour être libéré de ma malédiction ! Quel plus grand sacrifice peut-il exister que de donner sa vie pour en sauver une autre ? Ma malédiction a disparu quand j’ai pris la flèche à ta place !
-Une prophétie ? Mais de quelle prophétie est-ce que tu parles ? Et depuis quand est-ce que tu la connais ?
-Quand je vous ai raconté mon histoire, peu après, Anaëlya est venue me voir. Elle m’a avoué qu’elle avait connu Barwald et qu’il lui avait confié un message pouvant m’aider à me libérer de la malédiction qu’il m’avait lancée !
-Et tu ne m’as rien dit… Rien du tout…
Je regardai Linyia et mon excitation retomba lorsque je me rendis compte qu’elle était en colère. En colère contre moi parce que je ne lui avais pas parlé de cette prophétie. Je pris ses mains dans les miennes avec douceur.
-Je ne voulais pas te donner de faux espoirs… Quand Anaëlya m’a parlé de cette prophétie, je n’y ai pas cru. Je ne voyais pas comment cela pouvait m’aider. J’étais certain que ce n’était qu’une illusion de plus. Alors, j’ai préféré ne pas t’en parler… Je suis désolé…
Linyia soupira légèrement en détournant les yeux.
-Me pardonneras-tu ?
Elle me regarda de côté.
-Alors… Ca veut dire que maintenant… tu es normal ? Je veux dire… Plus rien ne nous empêche de… d’être ensemble ?
Je ne pus retenir un sourire.
-A moins que tu n’aies changé d’avis ?
-Ne crois pas pouvoir te débarrasser de moi aussi facilement, Alastar Atalasion ! dit-elle en se mettant à cheval sur mes jambes, rapprochant son visage du mien.
Elle rougit légèrement mais je ne lui laissai pas le temps de se sentir davantage gênée et l’embrassai avec amour, la serrant tendrement contre moi, faisant fi de la douleur qui pointait dans ma poitrine.
La porte de la chambre s’ouvrit alors dans un grand vacarme et toute une flopée de personnes déboula dans la pièce. Linyia s’écarta rapidement de moi, gênée d’être ainsi surprise…
J’eus à peine le temps de voir un gobelin entrer dans la salle que déjà celui-ci pointait une arbalète en direction de la personne la plus en périphérie de notre attroupement. Mon sang ne fit qu’un tour lorsque je me rendis compte qu’il s’agissait de Linyia.
J’eus l’horrible impression que tout se passait au ralenti. Je vis le gobelin viser Linyia alors que mes camarades et la femme que j’aimais étaient concentrés sur Norris pour essayer de comprendre ce qui lui arrivait. Je me déplaçai aussi rapidement que je pus et au moment où le carreau partit, j’arrivais devant Linyia.
Puis, je sentis la pointe de métal pénétrer mon torse et s’enfoncer en moi… Je ne criai pas, le souffle coupé. Mais tous les regards s’étaient tournés vers moi. Je vis le gobelin s’effondrer, sans vraiment parvenir à comprendre ce qui l’avait tué. J’étais debout, mais complètement sonné par le choc.
-A… Alastar… murmura Linyia derrière moi, la voix tremblante d’inquiétude.
Je tentai de me retourner pour la regarder et la rassurer… Mais je n’y parvins pas. Mes jambes me lâchèrent et je parvins à tomber sur le dos, évitant ainsi que la flèche ne s’enfonce davantage en moi.
-ALASTAR !
Je vis Linyia se pencher sur moi, son visage rongé par l’inquiétude et l’incompréhension. Tous les autres se rassemblaient rapidement autour de nous pour voir ce qu’il s’était passé. Je vis les larmes couler sur le visage de Linyia alors qu’elle comprenait que la flèche me traversait la poitrine à un endroit fatal…
-Alastar…
-Tu… vas bien ? parvins-je à demander.
Ma voix était faible et je me demandai un instant si elle m’avait entendu. Etrangement, je ne ressentais aucune douleur… Mais je commençais à avoir un peu froid…
-Imbécile ! Pourquoi tu as fait ça !
Je ne sais où je trouvais la force de sourire et de prononcer quelques derniers mots en regardant la jeune femme qui pleurait au-dessus de moi.
-Parce que… je… t’aime…
Ma voix était tellement faible que je l’entendis à peine… Je vis les lèvres de Linyia remuer, mais je n’entendais plus ce qu’elle me disait. Ma vision se troubla et je vis à peine les silhouettes de mes compagnons au-dessus de moi qui tentaient d’écarter Linyia…
Je plongeai alors dans les abysses de la mort…
*
* *
* *
Ouvre les yeux…
J’ignorais combien de temps s’était écoulé… Mais lorsque je repris conscience, je gardai un instant les yeux fermés. Tout semblait calme et j’étais au chaud, dans quelque chose de moelleux… La mort était donc si confortable ?
Ouvre les yeux, Alastar Atalasion.
Quelle était cette voix ? Etait-ce un dieu ? Ou un spectre venu me chercher ? Je ressentis une légère douleur me piquer le torse, douleur qui s’intensifia un peu.
Pouvait-on ressentir la douleur dans la mort ? Si c’était le cas, tous les prédicateurs et tous les prêtres de toutes les religions se trompaient en disant que la mort effaçait la douleur…
J’ouvris les yeux et tentai de me redresser. La douleur fut alors beaucoup plus importante.
-Ne force pas, Alastar. Reste allongé. Tu es encore faible et la blessure n’est pas cicatrisée.
-Exall…
J’eus l’impression que ma voix était beaucoup plus rauque que d’habitude. Mon jeune ami se tenait bien près de moi, et il souriait. J’avais très certainement imaginé cette voix que je venais d’entendre, car elle ne ressemblait en rien à celle d’Exall… Et pourtant, elle m’avait semblé quelque peu familière… Cette voix me sortit de l’esprit lorsque Exall approcha un verre d’eau de ma bouche.
-Bois, ça te fera du bien.
Sans faire trop d’efforts, je bus quelques gorgées d’eau fraiche. J’eus l’impression que ma gorge se desserrait et que je revivais, rien que de boire.
-Comment te sens-tu ? me demanda-t-il en reposant le verre.
-J’ai l’impression d’être passé sous une armée de gobelins… Où… Où sommes-nous ?
-Chez le vieux Tobias, l’ermite qui nous a indiqué l’endroit que nous cherchions il y a quelques jours.
-Alors, je suis… vivant…
-Eh oui ! Tu te souviens de ce qu’il s’est passé ?
-Oui… Où… Où est Linyia ? Est-ce qu’elle va bien ?
-Elle va bien. Elle se repose. Ca fait trois jours qu’elle n’a pas quitté ton chevet.
-Trois jours…
-Oui. Après que tu aies reçu le carreau envoyé par le gobelin, ceux qui avaient quelques notions en soins et en magie également se sont occupés de toi pour le retirer de ta poitrine. Tu as eu chaud. A deux centimètres près, la flèche te transperçait le cœur. Après cela, nous t’avons transporté hors de la tour et nous sommes venus ici pour continuer de te soigner. Le vieil homme avait les herbes dont nous avions besoin et il a accepté de nous aider. Tu as déliré dans ton sommeil.
-De quoi… est-ce que j’ai parlé ?
-Eh bien… Principalement de ton père, Geoffroy. C’était un peu comme si tu lui parlais. Mais tu mâchais la plupart des mots… Alors, je serais incapable de te dire de quoi tu parlais exactement.
Je me souvenais vaguement avoir vu mon père dans un rêve, mais les souvenirs restaient flous. Je décidai de ne pas chercher plus avant, ça ne servirait à rien. Si les souvenirs devaient revenir, alors ils reviendraient d’eux-mêmes. Mais penser à mon père me fit penser à autre chose…
-Exall… Le talisman, tu…
Le visage du jeune homme s’assombrit. Il retira un objet de sa poche et me le donna. C’était le talisman qui se trouvait dans la demeure de la liche…
Je compris alors le désarroi de mon ami.
-Un faux… murmurai-je.
-Oui… Je m’en suis rendu compte aussitôt que je l’ai eu en main… Mon père me racontait qu’on ne pouvait pas rester insensible lorsque l’on tenait une relique donnée par Surion entre nos mains. Norris m’a confirmé qu’il ne s’agissait que d’une réplique, sans le moindre pouvoir magique.
Je fermai les yeux et sentis mes lèvres s’étirer en un sourire désabusé.
-Encore une fois, je me suis fait des illusions…
Exall resta silencieux quelques secondes, me laissant le temps de digérer ma déception. Le talisman que ce monstre possédait était un faux… Je m’étais accroché à cet espoir de retrouver le talisman d’Erkandor en pensant que je pourrais l’utiliser pour me libérer de ma malédiction… Et voilà que tous mes espoirs disparaissaient en fumée, comme brûlés par le souffle d’un dragon…
-Je vais aller prévenir Linyia que tu es réveillé. Sinon, elle risque de me tuer.
J’acquiesçai légèrement, le cœur serré, alors que Exall sortait de la chambre. Linyia… Je n’avais aucune chance de me libérer… Il fallait qu’elle cesse de s’accrocher à moi… pour son propre bien. Il fallait que je lui fasse comprendre cela…
Quelques instants plus tard, la porte de la chambre s’ouvrit et ma résolution de lui dire de disparaître de ma vie fondit comme neige au soleil. Son visage inquiet et fatigué passa par l’ouverture de la porte. Et je ne pus m’empêcher d’être heureux de la voir.
Moi qui avais cru mourir, je pouvais à nouveau la voir et lui parler… Elle s’approcha doucement après avoir fermé la porte et s’assit à côté de moi sur le lit.
-Comment te sens-tu ? demandai-je. Tu n’as pas été blessée ?
Des larmes coulèrent sur les joues de la jeune femme.
-Imbécile… C’est moi qui devrais te demander comment tu vas…
Je souris légèrement et me redressai avec prudence.
-Alastar… Tu devrais rester allongé…
-Je suis resté allongé bien assez longtemps.
-Mais ta blessure…
-N’est pas encore cicatrisée, je sais.
Je m’adossai au montant du lit, content d’avoir réussi à me redresser. Je posai une main sur la joue de Linyia pour effacer ses larmes.
-J’ai eu peur de te perdre, Alastar…
-Tout va bien maintenant. Je suis vivant et je vais guérir.
Avant même que je n’ai eu le temps de faire le moindre geste ou d’émettre la moindre protestation, Linyia avait posé ses mains sur mes épaules et ses lèvres sur les miennes. Sans se serrer contre moi pour ne pas me faire mal, elle m’embrassa avec un mélange de passion et de soulagement. Je n’arrivais plus à réfléchir et je répondis à son baiser, posant mes mains sur sa taille.
C’était si bon de la sentir près de moi, de goûter ses lèvres… J’approfondis notre baiser, serrant la femme que j’aimais un peu plus contre moi… Et ma blessure se rappela à mon bon souvenir.
-Alastar, ça va ? demanda Linyia en s’écartant, à nouveau inquiète alors que je grimaçais.
-Ce n’est rien… Juste ma blessure… Tu avais raison, elle n’est pas encore bien cicatrisée… Mais ça va, je me… je me… sens…
-Alastar ?
Je ne répondis pas, restant bouche bée devant Linyia et ce que nous venions de faire… Je venais de l’embrasser… de la serrer dans mes bras… Et il ne s’était rien passé. J’étais resté normal… Je n’avais pas perdu le contrôle…
-Alastar… Ca va ? Tu as mal quelque part ? Tu…
-Non… Je… Je n’ai rien… Je vais bien… Je…
La vérité éclata alors comme un immense feu de joie en moi et je sentis mes lèvres s’étirer en un grand sourire alors que des larmes de joie et de soulagement coulaient sur mes joues devant le regard rempli d’incompréhension de Linyia.
-Alastar…
-Je… Je suis libre, Linyia. Ma… Ma malédiction a disparu…
Linyia plaqua ses mains contre sa bouche, les yeux brillants. J’allais pouvoir l’aimer… J’allais pouvoir rester près d’elle… Je n’arrivais pas à y croire…
-Mais… Comment ? Depuis quand ?
-Je… Je ne sais pas… Je…
Mais je ne continuai pas ma phrase. La prophétie de Barwald me revint en mémoire. Un grand sacrifice de ta part est attendu… Un sacrifice…
-Mais bien sûr… dis-je lentement, presque dans un murmure.
-Quoi bien sûr ?
-La prophétie de Barwald ! Elle disait que je devais faire un grand sacrifice pour être libéré de ma malédiction ! Quel plus grand sacrifice peut-il exister que de donner sa vie pour en sauver une autre ? Ma malédiction a disparu quand j’ai pris la flèche à ta place !
-Une prophétie ? Mais de quelle prophétie est-ce que tu parles ? Et depuis quand est-ce que tu la connais ?
-Quand je vous ai raconté mon histoire, peu après, Anaëlya est venue me voir. Elle m’a avoué qu’elle avait connu Barwald et qu’il lui avait confié un message pouvant m’aider à me libérer de la malédiction qu’il m’avait lancée !
-Et tu ne m’as rien dit… Rien du tout…
Je regardai Linyia et mon excitation retomba lorsque je me rendis compte qu’elle était en colère. En colère contre moi parce que je ne lui avais pas parlé de cette prophétie. Je pris ses mains dans les miennes avec douceur.
-Je ne voulais pas te donner de faux espoirs… Quand Anaëlya m’a parlé de cette prophétie, je n’y ai pas cru. Je ne voyais pas comment cela pouvait m’aider. J’étais certain que ce n’était qu’une illusion de plus. Alors, j’ai préféré ne pas t’en parler… Je suis désolé…
Linyia soupira légèrement en détournant les yeux.
-Me pardonneras-tu ?
Elle me regarda de côté.
-Alors… Ca veut dire que maintenant… tu es normal ? Je veux dire… Plus rien ne nous empêche de… d’être ensemble ?
Je ne pus retenir un sourire.
-A moins que tu n’aies changé d’avis ?
-Ne crois pas pouvoir te débarrasser de moi aussi facilement, Alastar Atalasion ! dit-elle en se mettant à cheval sur mes jambes, rapprochant son visage du mien.
Elle rougit légèrement mais je ne lui laissai pas le temps de se sentir davantage gênée et l’embrassai avec amour, la serrant tendrement contre moi, faisant fi de la douleur qui pointait dans ma poitrine.
La porte de la chambre s’ouvrit alors dans un grand vacarme et toute une flopée de personnes déboula dans la pièce. Linyia s’écarta rapidement de moi, gênée d’être ainsi surprise…
Re: Les Chroniques des Lames Perdues 2
« … avec une mule borgne ! »
Mes oreilles continuaient à siffler après la volée de bois vert qui venait de m'être administré. Notre barde anciennement muette semblait décidée à profiter de la guérison de ses cordes vocales, et lorsque je commis l'imprudence de m'encquérir de ses nouvelles, elle se lança dans une diatribe enflammée au vocabulaire pouvant faire rougir le plus endurci des marins, et impliquant des activités peu sanitaires, et dans plusieurs cas, j'en étais presque certain, anatomiquement impossibles.
L'ambiance était étonnamment peu festive, pour une victoire aussi mémorable. Peut être était-ce parce que Alsty venait d'arrêter un carreau d'arbalète avec son torse – ce qui est une méthode contestable, mais ayant pu néanmoins faire ses preuves, comme l'aurait dit mon cousin Sigismond. Peut être était-ce parce que Chucky, totalement indifférent à la situation, était plus occupé à se cogner de façon répétée la tête contre un mur, affirmant que cette méthode thérapeutique était encore le meilleur moyen de « le faire dégager de là », quoi que cela veuille dire. Ou peut-être était-ce simplement le fait que personne n'avait rien compris à ce qui venait de se passer durant les dix dernières minutes.
La condition de notre infortuné et intrépide meneur ne laissait cependant guère de place à l'inaction. Après avoir écarté avec autorité Liny et Andy, affolés, Anny se chargea d'administrer les premiers soins d'une main experte, quoiqu'assez rude. Je proposais un traitement rendu célèbre par mon arrière grand oncle Zoroastre le Pestiféré, mais fut éconduit sans ménagement. Je reportais donc mon attention sur Navet, qui, encore secoué par l'expérience qu'il venait de vivre, piétinait avec allégresse le squelette désormais inerte de notre aimable, mais fantasque adversaire.
« Méchant ! Tiens ! Et tiens ! »
Je vins assez maladroitement le réconforter, administrant quelques petites tapes dans le dos.
« Courage, mon garçon, tu es hors de danger. Et nous aussi d'ailleurs. Enfin, Alsty, pas tout à fait, mais il est solide. Il me rappelle un peu ma cousine Agrippa, qui, malgré son amputation de deux jambes et d'un bras, n'a jamais raté la course annuelle gnomique. Elle est même parvenue à terminer cinquante troisième sur cinquante-cinq, car il faut dire... »
Un bref coup d’œil me suffit pour constater que ma logorrhée avait quelque peu dérouté mon jeune protégé. Une méthode plus simple était conseillée.
« Sais-tu quoi ? Les vertus thérapeutiques du piétinement ont été trop longtemps ignorées. »
Et c'est ainsi que nous passâmes les deux minutes suivantes à sauter joyeusement sur le corps de notre ennemi déchu, gloussant des amusants craquements que cette activité suscitait. Finalement, un peu essoufflé par cette activité physique intense, je marquais une petite pause, mon attention distraite par les agissements de notre barde anciennement muette, qui venait de ramasser un petit livre à la reliure de cuir, et dont le contenu semblait l'absorber. Mu par une curiosité bien naturelle, je jettais un coup d'oeil par dessus son épaule, examinant les étranges caractères, nettement tracés dans une élégante écriture cursive.
« Ooh, je suis presque sûr que c'est du bas caldoréen. A moins qu'il ne s'agisse de la langue du Sommerlund, dans sa version modifiée par le peuple d'Asnor, bien sûr. Je peux voir ? »
J'eus droit pour toute réponse à un livre dans la figure. Prenant ça pour un refus, je m'éloignais en titubant, palpant mon nez pour m'assurer que tout était encore bien à sa place, au moment même ou Andy achevait la fouille de la pièce, et brandissait d'un air triomphant un petit objet doré.
« Le talisman d'Erkandor ! Notre quête n'aura pas été vaine.
-Le quoi, maintenant ?
-Ben... le talisman... ce qu'on est venu chercher depuis le début !
-Ah oui, c'est vrai, j'avais un peu oublié... »
Notre jeune ami maugréa envers la distraction de Caely avant de se diriger vers moi, un grand sourire sur le visage. Visiblement, la découverte le mettait de fort bonne humeur, compte tenu qu'en temps normal, il semblait un peu inconfortable en ma présence.
« Eh bien, gnome, on dirait que nous avons réussi, après tout.
-Oh oui, acquiesçais-je avec enthousiasme, j'ai rarement vu une reproduction aussi réussie. Un véritable travail d'artiste.
-Ah, je pense bien ! Avec ça, nous allons... attends, une reproduction ? »
Le sourire avait disparu, au profit d'un regard mi paniqué, mi furieux. Je hochais vigoureusement la tête, avant de lui arracher le talisman des mains avec une vivacité surprenante.
« Bien sûr, je reconnais bien là la marque de fabrique d'un artisan Jansen. Voyez ces inscriptions, au dos ? »
Andy, et quelques autres membres attirés par la conversation, purent effectivement constater que, en minuscules caractères, on pouvait déchiffrer difficilement une phrase mystérieuse : maide ine tèiouan. Si ces mystérieux mots les plongeaient dans un état de confusion intense, la vue de cet objet commençait à me rappeler des souvenirs.
« Mais... par le Grand Horloger... je suis le créateur de cette merveille !
-Plaît t-il ? »
J'admirais la trouvaille, avec une satisfaction non dissimulée.
« Ca alors, quel hasard extraordinaire ! Cela devait bien faire vingt, non, trente ans ! Je me rappelais l'avoir vendu à bon prix à un très sympathique gobelin qui cherchait un cadeau pour apaiser son maître, mais si je me doutais... tiens, d'ailleurs, maintenant que j'en parle, je crois que c'est lui, là, dans la flaque de sang... ce qui veut dire que l'objet a parfaitement rempli son office ! Et notez l'extraordinaire ressemblance avec l'original ! Mon vieil Andy, même vous n'y avez vu que du feu – même si j'admets que vous n'êtes guère un expert en antiquités, sans vouloir vous vexer. Ah, quelle histoire, quelle histoire ! Vous ne trouvez pas ça merveilleux ? »
L'atmosphère dans la pièce semblait s'être assombrie. Littéralement. En fait, en cillant bien des yeux, il me semblait pouvoir apercevoir des nuages noirs qui s'amassaient au dessus des membres du groupe, et ce fut Andy qui sembla résumer l'état d'esprit général.
« Gnome, je crois que je n'ai jamais autant haï quelqu'un de ma vie. »
Lorsque sa main se crispa sur le pommeau de son épée, je décidai qu'il était plus que temps de mettre fin à ma carrière d'aventurier et de passer à autre chose.
***
Quelques heures plus tard à peine, j'étais de nouveau seul sur les routes, comme au début de toute cette aventure. Mais je ne regrettais rien. Ces quelques mois avaient encore enrichis d'une page la légende du clan Jansen ; ah, quand je reviendrais parmi les miens, quel récit cela fera ! Et avec un peu de chancee, je pourrais avoir des nouvelles d'Agilulf, d'Hincmar ou de Liutprand, qui auront certainement eux aussi moult contes à partager. Je devais bien avouer qu'après tout ce temps en compagnie des grandes gens, les miens commençaient à me manquer, même si mes compagnons de voyage étaient à tout égards des gens très bien. Qui sait, peut-être aurais-je l'occasion de recroiser leur route, et cette fois avec un stock de produits entièrement reconstitué ! Et peut être...
Je jettais un regard à mon compagnon de route. Ais-je dit que j'étais seul ? Milles excuses, c'est inexact. Navet gambadait joyeusement à mes côtés, visiblement aussi enthousiaste que moi. L'adorable garçon tint absolument à m'accompagner lorsque je pris congé du groupe, et j'étais moi même ravi de reprendre le chemin avec un si excellent camarade.
« Oh, Navet, il va absolument que je te présente à tous le monde ! Obérius, Nicodamès, Alafalba... Ils vont t'adorer, tu va voir.
- Autres 'nomes ?
- Oui, exactement ! Des gens exquis, la crème de la crème. Euh, non, ça ne veut pas dire que tu peux les manger. Mais il y aura à manger, n'aie crainte ! Et des navets, ça tombe sous le sens.
- Arkanis ? On arrive quand ? »
Je ne pus m'empêcher de sourire à l'innocente question. Apparemment, mon enthousiasme avait été communicatif. Mais surtout, je ne pouvais déceler aucune faute de grammaire dans la question. Que de progrès réalisés depuis notre première rencontre !
« N'aie crainte. Le temps passe toujours plus vite lorsqu'on se trouve en bonne compagnie. En attendant, je me disais que je pouvais commencer à t'enseigner l'art de la confection des Globes Gyroscopiques Jansen. Tout commence, bien entendu, par un navet... »
Et c'est ainsi que le voyage du retour commença. Nul doute que là encore, nous allions avoir notre part d’événements baroques. Seul le Grand Horloger peut connaître l'avenir, et j'avais hâte de voir ce qu'il avait encore en réserve !
Mes oreilles continuaient à siffler après la volée de bois vert qui venait de m'être administré. Notre barde anciennement muette semblait décidée à profiter de la guérison de ses cordes vocales, et lorsque je commis l'imprudence de m'encquérir de ses nouvelles, elle se lança dans une diatribe enflammée au vocabulaire pouvant faire rougir le plus endurci des marins, et impliquant des activités peu sanitaires, et dans plusieurs cas, j'en étais presque certain, anatomiquement impossibles.
L'ambiance était étonnamment peu festive, pour une victoire aussi mémorable. Peut être était-ce parce que Alsty venait d'arrêter un carreau d'arbalète avec son torse – ce qui est une méthode contestable, mais ayant pu néanmoins faire ses preuves, comme l'aurait dit mon cousin Sigismond. Peut être était-ce parce que Chucky, totalement indifférent à la situation, était plus occupé à se cogner de façon répétée la tête contre un mur, affirmant que cette méthode thérapeutique était encore le meilleur moyen de « le faire dégager de là », quoi que cela veuille dire. Ou peut-être était-ce simplement le fait que personne n'avait rien compris à ce qui venait de se passer durant les dix dernières minutes.
La condition de notre infortuné et intrépide meneur ne laissait cependant guère de place à l'inaction. Après avoir écarté avec autorité Liny et Andy, affolés, Anny se chargea d'administrer les premiers soins d'une main experte, quoiqu'assez rude. Je proposais un traitement rendu célèbre par mon arrière grand oncle Zoroastre le Pestiféré, mais fut éconduit sans ménagement. Je reportais donc mon attention sur Navet, qui, encore secoué par l'expérience qu'il venait de vivre, piétinait avec allégresse le squelette désormais inerte de notre aimable, mais fantasque adversaire.
« Méchant ! Tiens ! Et tiens ! »
Je vins assez maladroitement le réconforter, administrant quelques petites tapes dans le dos.
« Courage, mon garçon, tu es hors de danger. Et nous aussi d'ailleurs. Enfin, Alsty, pas tout à fait, mais il est solide. Il me rappelle un peu ma cousine Agrippa, qui, malgré son amputation de deux jambes et d'un bras, n'a jamais raté la course annuelle gnomique. Elle est même parvenue à terminer cinquante troisième sur cinquante-cinq, car il faut dire... »
Un bref coup d’œil me suffit pour constater que ma logorrhée avait quelque peu dérouté mon jeune protégé. Une méthode plus simple était conseillée.
« Sais-tu quoi ? Les vertus thérapeutiques du piétinement ont été trop longtemps ignorées. »
Et c'est ainsi que nous passâmes les deux minutes suivantes à sauter joyeusement sur le corps de notre ennemi déchu, gloussant des amusants craquements que cette activité suscitait. Finalement, un peu essoufflé par cette activité physique intense, je marquais une petite pause, mon attention distraite par les agissements de notre barde anciennement muette, qui venait de ramasser un petit livre à la reliure de cuir, et dont le contenu semblait l'absorber. Mu par une curiosité bien naturelle, je jettais un coup d'oeil par dessus son épaule, examinant les étranges caractères, nettement tracés dans une élégante écriture cursive.
« Ooh, je suis presque sûr que c'est du bas caldoréen. A moins qu'il ne s'agisse de la langue du Sommerlund, dans sa version modifiée par le peuple d'Asnor, bien sûr. Je peux voir ? »
J'eus droit pour toute réponse à un livre dans la figure. Prenant ça pour un refus, je m'éloignais en titubant, palpant mon nez pour m'assurer que tout était encore bien à sa place, au moment même ou Andy achevait la fouille de la pièce, et brandissait d'un air triomphant un petit objet doré.
« Le talisman d'Erkandor ! Notre quête n'aura pas été vaine.
-Le quoi, maintenant ?
-Ben... le talisman... ce qu'on est venu chercher depuis le début !
-Ah oui, c'est vrai, j'avais un peu oublié... »
Notre jeune ami maugréa envers la distraction de Caely avant de se diriger vers moi, un grand sourire sur le visage. Visiblement, la découverte le mettait de fort bonne humeur, compte tenu qu'en temps normal, il semblait un peu inconfortable en ma présence.
« Eh bien, gnome, on dirait que nous avons réussi, après tout.
-Oh oui, acquiesçais-je avec enthousiasme, j'ai rarement vu une reproduction aussi réussie. Un véritable travail d'artiste.
-Ah, je pense bien ! Avec ça, nous allons... attends, une reproduction ? »
Le sourire avait disparu, au profit d'un regard mi paniqué, mi furieux. Je hochais vigoureusement la tête, avant de lui arracher le talisman des mains avec une vivacité surprenante.
« Bien sûr, je reconnais bien là la marque de fabrique d'un artisan Jansen. Voyez ces inscriptions, au dos ? »
Andy, et quelques autres membres attirés par la conversation, purent effectivement constater que, en minuscules caractères, on pouvait déchiffrer difficilement une phrase mystérieuse : maide ine tèiouan. Si ces mystérieux mots les plongeaient dans un état de confusion intense, la vue de cet objet commençait à me rappeler des souvenirs.
« Mais... par le Grand Horloger... je suis le créateur de cette merveille !
-Plaît t-il ? »
J'admirais la trouvaille, avec une satisfaction non dissimulée.
« Ca alors, quel hasard extraordinaire ! Cela devait bien faire vingt, non, trente ans ! Je me rappelais l'avoir vendu à bon prix à un très sympathique gobelin qui cherchait un cadeau pour apaiser son maître, mais si je me doutais... tiens, d'ailleurs, maintenant que j'en parle, je crois que c'est lui, là, dans la flaque de sang... ce qui veut dire que l'objet a parfaitement rempli son office ! Et notez l'extraordinaire ressemblance avec l'original ! Mon vieil Andy, même vous n'y avez vu que du feu – même si j'admets que vous n'êtes guère un expert en antiquités, sans vouloir vous vexer. Ah, quelle histoire, quelle histoire ! Vous ne trouvez pas ça merveilleux ? »
L'atmosphère dans la pièce semblait s'être assombrie. Littéralement. En fait, en cillant bien des yeux, il me semblait pouvoir apercevoir des nuages noirs qui s'amassaient au dessus des membres du groupe, et ce fut Andy qui sembla résumer l'état d'esprit général.
« Gnome, je crois que je n'ai jamais autant haï quelqu'un de ma vie. »
Lorsque sa main se crispa sur le pommeau de son épée, je décidai qu'il était plus que temps de mettre fin à ma carrière d'aventurier et de passer à autre chose.
***
Quelques heures plus tard à peine, j'étais de nouveau seul sur les routes, comme au début de toute cette aventure. Mais je ne regrettais rien. Ces quelques mois avaient encore enrichis d'une page la légende du clan Jansen ; ah, quand je reviendrais parmi les miens, quel récit cela fera ! Et avec un peu de chancee, je pourrais avoir des nouvelles d'Agilulf, d'Hincmar ou de Liutprand, qui auront certainement eux aussi moult contes à partager. Je devais bien avouer qu'après tout ce temps en compagnie des grandes gens, les miens commençaient à me manquer, même si mes compagnons de voyage étaient à tout égards des gens très bien. Qui sait, peut-être aurais-je l'occasion de recroiser leur route, et cette fois avec un stock de produits entièrement reconstitué ! Et peut être...
Je jettais un regard à mon compagnon de route. Ais-je dit que j'étais seul ? Milles excuses, c'est inexact. Navet gambadait joyeusement à mes côtés, visiblement aussi enthousiaste que moi. L'adorable garçon tint absolument à m'accompagner lorsque je pris congé du groupe, et j'étais moi même ravi de reprendre le chemin avec un si excellent camarade.
« Oh, Navet, il va absolument que je te présente à tous le monde ! Obérius, Nicodamès, Alafalba... Ils vont t'adorer, tu va voir.
- Autres 'nomes ?
- Oui, exactement ! Des gens exquis, la crème de la crème. Euh, non, ça ne veut pas dire que tu peux les manger. Mais il y aura à manger, n'aie crainte ! Et des navets, ça tombe sous le sens.
- Arkanis ? On arrive quand ? »
Je ne pus m'empêcher de sourire à l'innocente question. Apparemment, mon enthousiasme avait été communicatif. Mais surtout, je ne pouvais déceler aucune faute de grammaire dans la question. Que de progrès réalisés depuis notre première rencontre !
« N'aie crainte. Le temps passe toujours plus vite lorsqu'on se trouve en bonne compagnie. En attendant, je me disais que je pouvais commencer à t'enseigner l'art de la confection des Globes Gyroscopiques Jansen. Tout commence, bien entendu, par un navet... »
Et c'est ainsi que le voyage du retour commença. Nul doute que là encore, nous allions avoir notre part d’événements baroques. Seul le Grand Horloger peut connaître l'avenir, et j'avais hâte de voir ce qu'il avait encore en réserve !
Macros- Chevalier de l'Ordre du Grand Navet
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