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Amestrian Chronicles : Daar

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Amestrian Chronicles : Daar Empty Amestrian Chronicles : Daar

Message par Starman Sam 27 Oct 2007 - 15:50

Chapitre 1

Il donnait l’impression de voler sur l’eau. C’était ce que pensait le doyen des Aïhous. Ce peuple, depuis des siècles et des siècles, entretenait une relation très proche de l’eau, et des vents. Beaucoup d’enfants en bas âge apprenaient à nager avant de marcher. Cependant, il n’avait jamais vu une telle communion avec les vagues auparavant. Ce jeune garçon qui filait entre des murs d’eau de plusieurs mètres comme s’il se moquait d’eux était à surveiller. Ron Daar. Il a du potentiel, pensa le vieil homme. Beaucoup même, compte tenu de son jeune âge . A 8 ans, il faisait face à des vagues qui terrifiaient beaucoup d’adultes. Il devrait faire l’affaire.

Quand Ron Daar revint sur le sable chaud de la plage, comme à chaque fois, il manque de tomber par terre, encore trop habitué à l’équilibre précis que demandait le surf. Et, comme à chaque fois, il résista à l’envie d’y retourner. La vague était passée, et puis il devait aider son père à la pêche. Toujours allongé sur le sable, il vit le doyen se diriger vers lui.
« Hé bien, jeune Daar, demanda celui-ci, que fais-tu par terre ?
-J’ai glissé, doyen, répondit celui-ci. Ca m’arrive quand je passe trop de temps sur ma planche.
-Je t’ai observé tout à l’heure. Tu es vraiment très bon.
-Merci.
-Je pense que tu as un très fort potentiel. Je me demandais si tu accepterais de devenir le prochain Alchimiste Volant. »
Ron en fût abasourdi. Les Alchimistes Volants étaient des protecteurs du peuple Aïhous. Grâce à leur technique mélangeant surf et alchimie, ils avaient la réputation d’être invincibles. On disait aussi qu’en devenir un était tellement difficile qu’il ne pouvait y en avoir qu’un seul par génération. C’était une proposition incroyable que le doyen lui faisait.
« Bien sur, doyen, répondit le jeune Aïhous, tout sourire.
-Bien, je vais voir ça avec le Conseil Tribal, mais il n’y a aucune raison d’attendre un échec. »


La proposition hantait encore l’esprit de Ron alors qu’il était dans la barque de son Père à l’aider. Depuis que les envoyés d’Amnestris avaient forcés les Aïhous à s’installer dans cette zone de l’île, où la pêche est moins bonne, Ron et son Père avaient du mal à joindre les deux bouts.
« Ronuald, le réprimanda son Père, arrêtes de rêvasser et passes-moi ce filet.
-Heu… bien sûr, fit Ron , semblant se réveiller d’un coup.
-Vraiment. Qu’est-ce qui se passe ?
-Hé bien, le doyen a dit que je vais peut être devenir un Alchimiste Volant.
-C’est une très bonne chose. Cela fait longtemps que nous n’en avons plus eu. Mais tu dois comprendre qu’ils ont pour seul but d’aider leur peuple. Tu le comprend, ça ?
-Oui, bien sûr. Mais j’en suis capable, non ?
-Je pense que oui. Allez viens, on rentre. Je dois encore faire à manger. »

Ron eût un frisson. La cuisine de son Père était très mauvaise. C’était à ces moments là qu’il regrettait que sa Mère ait choisie de devenir la Loa , la grande Prêtresse. Mais il ne devait pas penser ça. Sa Mère à décidée de diriger le Conseil Tribal, et de guider spirituellement le peuple, et pour ça, elle devait , selon les règles, sacrifier sa famille. Le jeune garçon décida de chasser ces pensées de son esprit et de se concentrer sur son futur destin : voler entre les nuages.


Chapitre 2

« Vous pensez qu’il a la capacité ?
-Tu l’as déjà vu sur sa planche ? Il surfe mieux que moi, le gamin.
-Je sais, mais moralement, il est comment ?
- Il aime son peuple, et il n’a de problèmes d’ego. Après, il est jeune, mais bon.
- Je dis ça parce que c’est très exigeant, quand même.
- Et puis, il y’a Yarro.
- Quoi, Yarro ?
- Il est bon, aussi. Et puis, c’est le fils d’un ancien Alchimiste Volant.
- Peut être, mais c’est un titre qui se mérite, pas une dynastie féodale.
- En même temps, ça veut dire qu’il sait ce qu’on attend de lui.
- Je l’ai déjà vu. C’est un sale gosse vaniteux.
- On n’a qu’a prendre les deux pour l’instant. L’avenir nous dira lequel est le meilleur. »

C’est deux semaines plus tard que Ron apprit la nouvelle. Très étrange comme nouvelle. Pour la première fois depuis des temps immémoriaux, le Conseil Tribal avait choisi deux candidats pour le titre d’Alchimiste Volant. Le garçon sentit le sol s’ouvrir sous ses pieds, tandis que sa confiance en lui flanchait. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Le doyen avait dit que ce serait lui qu serait choisi. De toute façon, à présent que son nom faisait parti des choisi, il n’avait plus le choix. Il devait se rendre au Conseil Tribal pour commencer sa formation.
Il fut remis à la garde du dernier Alchimiste Volant en date, Kane Gort, le Père du second choisi, Yarro. A partir d’aujourd’hui, il serait son professeur.
« Bien, commença celui-ci, nous allons commencer par vous apprendre les bases de l’Alchimie. Bien, alors, première question : comment fonctionne l’alchimie ?
-Et bien, P’pa, dit Yarro, la base, c’est évidemment l’Echange Equivalent.
-3 choses, Monsieur Gort. D’abord, ici, c’est Professeur, et non pas « P’pa », ensuite, vous levez la main, et enfin, c’est complètement faux, et il faut bien être un abruti d’Amnestrien pour croire à cet Echange Equivalent ridicule. En effet, peut être qu’il existe des restrictions de masse et de matière par rapport à l’objet transmuté, mais dans ce cas, que faîtes-vous de l’énergie nécessaire pour transmuter ? Ou est-elle dans votre équation ? Vous vous imaginez peut être que cela sort de nulle part, par magie ?
-Mais monsieur, dit Daar, le cercle alors ?
-Le cercle, Monsieur Daar, n’est qu’une indication du résultat final. Ni plus, ni moins. Non, l’énergie nécessaire provient de nos ancêtres, qui se manifestent à travers nos cercles de transmutations. Ce que nous appelons Alchimie n’est que le moyen de faire appel à nos ancêtres pour faire ce dont nous sommes incapables seuls. D’autres questions ? »

Chapitre 3

Au fur et à mesure que le temps passait, une rivalité naquit entre Ron Daar et l’autre élève, Yarro. Chacun cherchait à dépasser l’autre, et ce, dans tous les domaines, tant et si bien que, mû par leur désir devenir meilleur, les deux élèves progressèrent très vite. Leur apprentissage dura plusieurs années. Ron était arrivé au « Poukeba », ou l’âge adulte (bien que cela corresponde plus à la fin de l’adolescence, selon les critères Amnestriens).Poussé par une volonté sans faille, il s’entraînait sans relâche.

C’était le jour de la rentrée des pêcheurs de mer, ce qui signifiait l’arrivée de poisson de frais pour la semaine. Les pêcheurs de mer partaient une semaine durant loin des côtes afin de chercher des poissons que l’on ne trouvait guère sur les rivages. Peu content de voir les poissons les plus rares ne pas finir dans les assiettes du gratin du pays, Amnestris avait interdit à ces marins de quitter le rivage, mais il fallait plus qu’un simple arrêté préfectoral pour faire cesser des siècles de tradition, bien que bien souvent, la mort attendait ceux qui contrevenaient aux lois. Ron s’était arrêté devant une magnifique Sole Dorée, variété très rare au goût fameux, dont la peau pouvait de plus être utilisée pour les vêtements. En guise de paiement, Ron utilisait l’alchimie pour faire disparaître le mauvais temps (assez fréquent à cause de la pression forte dans les parages) dans une zone spécifique, en modifiant l’emplacement des masses d’air chaud. Le B.A.Ba de ses nouvelles aptitudes.
« Vous voulez cette sole ? »
Le futur Alchimiste Volant leva la tête, et fût plus ou moins littéralement foudroyé sur place. La jeune femme (vraisemblablement la vendeuse) qui lui avait parlé était superbe. Ses yeux bleus-mer (peu fréquent chez les Aïhous), lui donnait une expression d’innocence qui lui paraissait merveilleuse. D’abord silencieux, le jeune homme se reprit bien vite.
« Heu… oui. Je me demandais si je pouvais la prendre, en échange de quoi, je peux amener le beau temps lors de votre prochaine excursion en mer.
-Cela me semble correct. Et de toute façon, je n’aime guère la sole.
-Bien, c’est entendu. Et… Quand sera votre prochaine excursion, Ousma (mademoiselle, en gros) ?
-Je pensais en faire une demain. Mais je préférerais que vous m’accompagnez pour mon prochain voyage en mer.
-Bien entendu. C’est plus équitable de cette manière. Bien, pourrais-je savoir votre nom ?
-Shalla . Et vous ?
-Moi c’est Ron.
-Ho. C’est vous le futur alchimiste Volant ?
-Oui, c’est moi.
-Bien. J’aurais l’occasion de voir vos talents la semaine prochaine, alors. J’attend ça avec impatience.
-Moi aussi. »

La barque avait cessée de bouger depuis quelques heures. Tout en surveillant le ciel, au cas où le temps changerait, Ron regarda la jeune femme lancer sa ligne à la mer, espérant que les Esprits seraient avec elle. Il la trouvait vraiment magnifique. Mais il se sentait bête à attendre dans la barque qu’elle ait fini. Il décida donc d’entamer la conversation.
« Donc, commença-t-il, cela fait longtemps que vous pêchez par ici ?
-Depuis que je suis petite. C’est mon Père qui m’emmenait. Maintenant, il est vieux et il ne peut plus m’accompagner.
-Je vois.
-Et vous ? Comment faites-vous pour maintenir le beau temps ?
-Et bien, en fait, je manipule les masses d’air dans le ciel. Vous voyez, le mauvais temps est dû à la densité des masses dans le ciel. Moi, je les disperse. Mais honnêtement, aujourd’hui, je fais rien du tout. »
Elle eût un petit rire qui lui était agréable. Puis elle se remit à son travail. Ron le savait, pêcher demandait beaucoup de patience, aussi il se tût.

Quand la journée fût finie, ils rentrèrent dans le village.
« Hé bien, dit Shalla, puisque vous n’avez rien fait, je pense que vous me devez toujours ce service ?
-Quoi ? Heu…. Oui, je suppose.
-Bien, je vous attend donc la prochaine fois que je pars en mer.
-J’y serai. »


« Ils ont bien progressé.
-Je le pense aussi.
-A présent il est difficile de déterminer le quel est le meilleur… ou le plus digne.
-Mais les deux sont près. Il faut trouver un moyen de déterminer lequel deviendra l’Alchimiste Volant.
-Que proposez-vous ?
-Nous n’avons qu’a les faire s’affronter.
-Vous oubliez nos règles de non-violence.
-Certes. Mais ce ne sera qu’un test. Ils ne vont pas s’entretuer .
-Bien. D’ailleurs, je pense à un endroit précis. »


Chapitre 4

La nouvelle tomba le lendemain. Le Conseil Tribal a décidé de départager les deux apprentis alchimistes, lors du premier duel aérien de l’Histoire Aïhou. Il aura lieu dans la jungle au Sud de l’île (malgré l’interdiction qu’avait les Aïhous de s’y rendre, car les Amnestriens en exploitaient le bois. ) aujourd’hui quand le soleil aura atteint son apogée. Ron apprit la nouvelle en se levant le matin, alors qu’il avait promis à Shalla de l’accompagner à la pêche. En pensant à elle, il eût un léger sourire. Il devait admettre qu’elle était intéressante. Elle avait quelque chose qui l’intriguait. Il se rendit devant sa case, afin de la prévenir. Elle prît la nouvelle avec légèreté, et lui souhaita bonne chance. Bizarrement, Ron fût déçu du manque de réaction de son interlocutrice, mais il ne le montra pas(il est poli, quand même). A l’heure dite, le jeune Aïhou était prêt, devant la jungle où aurait lieu l’affrontement. Le Conseil Tribal était bien évidemment présent, ainsi que beaucoup de curieux, désireux de voir un affrontement qui se promettait exceptionnel. Parmi les membres du Conseil, Ron reconnut sa mère, mais celle-ci ne faisait guère attention à lui. C’est alors qu’elle prit la parole.
« L’affrontement d’aujourd’hui, commença-t-elle, a pour but de déterminer qui sera le protecteur de notre peuple. Ce poste nécessite force et courage, aussi , malgré nos règles non-violentes, a-t-il été décidé que cette solution était la meilleure. Ce combat ne se terminera que par l’incapacité d’un des combattants à poursuivre le combat, ou par abandon. Allez, et que les Esprits de vos ancêtres vous protègent. »
Il était temps. Ron commençait à trouver le temps long et le discours pompeux. A la même seconde, mû par le désir d’en découdre, les deux ennemis fondirent tel l’éclair (peut être pas tout bien réfléchi) dans la jungle luxuriante et ancestrale. Volant au maximum de leur vitesse, les deux antagonistes testaient les capacités de l’autre à esquiver les obstacles naturels, espérant secrètement voir son rival s’écraser contre un arbre . Mais ils étaient trop agile et trop bien formés, et les troncs pourtant nombreux ne leur posaient pas de vrai problème. Alors, Yarro lança son attaque, une masse d’air chaude qui manqua Ron de justesse. Celui-ci réplique de la même façon, mais là aussi, Yarro esquiva le coup en freinant. Daar compris tout de suite le but de la manœuvre : se poster derrière lui, afin d’empêcher toute riposte. Il répliqua par un looping, se plaçant lui même derrière Yarro, et poussant l’affront jusqu'à se poser sur la vague d’air qu’utilisait Yarro pour se déplacer. Ainsi placée de façon idéale pour l’assaut, il transmuta une série de masses d’air, mais son ennemi se protégea en s’entourant d’un bouclier d’air concentré. Puis, il cessa de transmuter sa « vague ». Surpris, Ron manqua de peu de s’écraser au sol avant de reprendre son envol. Cependant, Yarro , toujours entouré de son bouclier, entreprit de le charger. Ce fût sans compter sur l’agilité de Daar qui plongea au ras du sol, esquivant l’attaque de peu, tandis que son antagoniste s’écrasa contre un arbre, détruisant celui-ci. Ron reprit de la hauteur, tentant de repérer son adversaire. Celui-ci, en rage, revint à toute vitesse à hauteur du jeune Aïhou. Presque au corps à corps, les deux rivaux transmutèrent deux gigantesques masses d’air, se contrant l’une l’autre. L’un et l’autre luttaient de toute leurs forces, déterminés à prouver à l’autre sa valeur. Et, tandis qu’ils s’épuisaient dans leurs assauts, Daar cessa soudain sa transmutation, et prestement freina. Déséquilibré, Yarro eût un mouvement vers l’avant, et Ron en profita pour passer au dessus de lui et pour s’abattre sur son crâne. L’infortuné Gort, assommé, dévia de sa trajectoire et alla s ‘abattre contre un arbre. Le combat était terminé.

Lorsque Ron Daar retourna à la sortie de la jungle, portant Yarro inconscient sur ses épaules, il fût acclamé en vainqueur qu’il était. Jetant un bref coup d’œil parmi la foule, il eût la joie de voir Shalla parmi les spectateurs , visiblement ravie. Il fît un geste volontairement d’une vanité exagéré, en sa direction, comme pour dire qu’il prenait tout cela un peu à la légère.
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Message par Starman Sam 27 Oct 2007 - 15:51

Chapitre 5 :

Par la suite, Ron et Shalla eurent ce que l’on peut appeler une relation suivie. Pour être plus précis, ils se débrouillaient pour que Daar ait une dette envers la jeune femme afin de l’accompagner régulièrement à la pêche. La frontière ténue entre amitié et amour fût vite franchie, et ils vécurent une période d’insouciance.
C’était la première fois que le nouvel Alchimiste Volant ressentait des sentiments de ce genre. Assez vite, ils décidèrent de se lier au Humbunga : l’équivalent du mariage chez nous. La veille de la cérémonie, Ron et Shalla passèrent la journée à confectionner leurs pendentifs de cérémonie. Celui de Ron représentait le Soleil, symbole masculin, tandis que celui de Shalla représentait la Lune. Le jour de la cérémonie, à l’aube, réuni devant la Loa, ils échangèrent leurs pendentifs, preuve qu’ils étaient, en regard des traditions de leur peuple maris et femmes. Quand Ron tint le cadeau de sa femme, il eût le cœur noué par un sentiment incompréhensible, comme une sorte de mauvais pressentiment. Mais il écarta l’idée de son esprit. Il n’avait aucune raison d’être inquiet. Non ?

Les années passèrent. Du jeune couple naquit un jeune fils, Hura. Le Père de Ron s’installa chez eux, car il était trop vieux pour subvenir à ses besoins seuls. Et ils continuaient à partir pêcher en pleine mer, malgré les interdits d’Amnestris. Mais il était un homme insatisfait de son sort : Yarro. Depuis sa défaite, il ne pouvait s’empêcher de jalouser son rival. C’était une obsession. Daar lui avait pris ce qui lui revenait de droit. Il était le fils d’un authentique Alchimiste Volant, comment avait-il pu échoué face à ce fils de pêcheur minable ? Ne pouvant plus supporter de voir un autre jouir de ce qui aurait dû être son apanage, il prit une décision.

« Allô , garde côtes d’Amnestris, j’écoute ?
-Oui, j’appelle pour vous déclarer une infraction aux règles maritimes.
-C’est à dire ?
-Hé bien, Jeudi, prêt des côtes Aïhou , vous trouverez des pêcheurs dans la zone réservée.
-Bien, merci. Votre aide nous est précieuse contre la contrebande de poissons.
-Tout le plaisir est pour moi. »

Quand Ron se leva le matin, il fût pris d’une violente toux, telle qu’il n’était bon à rien.
« Reste au lit, lui dit Shalla. Je m’occupe de ton cas.
-Non Shalla. Tu dois pêcher aujourd’hui.
-Je m’en occupe, rétorqua son Père. Je suis peut être vieux, mais je suis encore capable de pêcher une fois de temps en temps.
-Pas tout seul.
-J’ai qu’a emmener Huma, il m’aidera. Il faudra bien qu’il apprenne de toute façon.
-Bon, ok. »

Le capitaine vît la petite embarcation. Contrairement à ce que lui avait dit l’informateur, ce n’était un jeune couple qui la dirigeait, mais un vieil homme et son petit-fils. Peut importe de toute façons. Ils n’ont pas à être là.
« On fait quoi, capitaine, demanda le second.
-Et bien, soit on fait la sommation d’usage et on tire, soit on tire de suite.
-De suite , alors, c’est plus marrant.
-Ouais, t’as raison, et puis on s’en fout. Qui ira chialer pour deux putains d’indigènes ? »
La barque coula dès le premier tir. La capitaine soupira. Pff, vraiment, aucun plaisir à les tuer ceux là. Putains d’indigènes.
Chapitre 6 :

« Ils sont long. »
Ron commençait à s’inquiéter. Certes, la pêche prenait du temps, surtout que c’était assez loin de la case où ils habitaient , tous les quatre. Mais quand même, il faisait déjà nuit, et personne ne revenait. Il n’en pouvait plus d’attendre. Soudain, il vit une barque revenir du lieu de pêche. Il ne pût s’empêcher de se sentir soulagé. Saisissant sa planche, il s’envola en direction de l’embarcation. En arrivant à leur hauteur, la déception l’envahit : ce n’était pas son père et son fils.
« Hé, dit-il aux pêcheurs. Vous n’auriez pas vu un vieil homme et un petit garçon dans une barque ? »
Les pêcheurs ne répondirent pas, et détournèrent les yeux. C’est alors que Daar remarqua la forme allongée dans l’embarcation. Son fils gisait, mort, un débris de bois dans le crâne. Daar, choqué, ne pût faire un seul mouvement, ni détacher son regard du cadavre.
« Non, murmura-t-il, pour lui-même.
-On l’a trouvé un peu plus loin . Apparemment, ce sont les gardes côtes qui ont tirés. On allait le ramener au rivage.
-Attendez ! Où est mon père ? Vous ne l’avez pas emporté avec vous ?
-Et bien…on n’arrivait pas à distinguer les restes du vieil homme et débris de la barque. »
Ron eût l’impression qu’un abîme s’était ouvert sous ses pieds, tant et si bien que, ne songeant plus à se maintenir en l’air grâce à l’alchimie, il manqua de tomber à l’eau. Ce n’était pas possible. Ils ne pouvaient pas être mort. Pas comme ça.

Selon les coutumes Aïhou, on plaça le cadavre du jeune Huma dans une barque. A ses côtés se trouvaient de la nourriture, afin que ceux qui gardaient la Mer des Esprits, lieu de repos des morts, le laissent y pénétrer afin de goûter au repos éternel. Puis, on lança le cadavre à l’océan, la Loa psalmodiant des incantations de protection dans la langue sacrée de leur peuple. Aux côtés de Ron, Shalla pleurait en silence. Daar, lui, n’y arrivait pas. Il ne sentait plus qu’un grand vde en lui. Etait-ce donc ça, la vie ? Un simple concours de circonstances qui faisaient que seul le hasard décidait de qui reste et de qui pars ? Mais Ron était sur d’une chose. Il n’y avait qu’un seul bateau de gardes côtes et la mer était immense. Les chances qu’ils soient là par hasard étaient infimes. Quelqu’un les aurait-il trahi ? Cela semblait impossible. Mais Daar était déterminé à trouver la réponse.

Le capitaine n’était pas soûl. C’est vrai, il n’avait bu qu’une seule caisse de cet excellent whisky de West City. Et si le sol bougeait, c’est parce qu’il est sur bateau. Logique. Et s’il y’a un type qui vole, c’est parce que… Un type qui vole ? Avant que le capitaine ne puisse réagir, il fut saisi par le col, et emmené à très haute altitude. Soudain, le capitaine sentit la peur l‘étreindre, comme une amante un peu trop entreprenante.
« Me lâche pas , hurla-t-il.
- Chante pour moi, l’alouette , répondit l’agresseur. Vous avez abattu une barque aujourd’hui. Que faisiez-vous là ? »
Le capitaine était trop effrayé et trop soûl pour songer à mentir.
« On nous a dit qu’ils viendraient. Mais ce n’est pas la prise qu’on cherchait !
-Qui vous a informé ?
-Je sais pas !
-Alors tu vas faire un plat à 300 mètres du sol. »
Et il le lâcha.
« Non, hurla le capitaine en tombant. Je parle ! »
Et avant qu’il n’ait pu comprendre ce qui lui arrivait, l’homme le rattrapa.
« Qui ?
-Il… a dit s s’appeler Yarro Gort. »
L’homme sembla surpris. Puis, il regarda à nouveau sa victime.
« Merci. »
Et il lâcha le capitaine. Celui-ci s’écrasa sur l’eau comme une poire trop mûre. L’homme regarda ce qui restait du cadavre. Il ne ressentit aucune émotion, quelle qu’elle soit.


Chapitre 7 :

Yarro Gort ne pouvait trouver le sommeil. Pourquoi était-ce le vieux et le gamin qui avaient pris la barque ? Le remord le tenaillait, et il s’en voulait vraiment d’avoir fait cela. Ne valait-il donc pas mieux que ces Amnestriens qui les opprimaient ? Etait-ce si facile d’oublier les règles qui régissaient la vie en communauté, alors même que l’on avait passé sa vie à les apprendre ? Peu importe. Il avait tué un enfant. C’est alors qu’il remarqua qu’il n’était pas seul.
« C’est drôle, dit la silhouette, à moitié dissimulé dans le noir. Malgré les années de rivalité qui nous opposaient, j’ai toujours pensé que tu était quelqu’un d’honorable.
-Daar ?
-Lui-même. Tu n’aurais pas du donner ton nom aux gardes côtes. Erreur de débutant.
-C’est toi qui a tué le capitaine du navire ?
-Je vois que tu te tiens au courant. Tu me détestait à ce point ? Assez pour tenter de m’assassiner ?
-Tu m’as pris ce qui me revenait de droit !
-De droit ? Il me semble que nous avons été testé par les Esprits de nos pairs et de nos ancêtres. Et c’est moi qui ait été choisi.
-C’aurait du être toi ! Je ne voulais pas tuer ton fils ou ton père.
-Je sais. C’est le hasard. La vie et la mort ne se joue qu’a ça. La hasard.
-Que vas-tu faire ? Tu vas me tuer ?
-J’avoue que j’ai bien envie.
-Tu ne peux pas. Si tu me tue, tu seras banni, chassé.
-Je suis au courant. Mais ce n’est pas très grave. »
Alors Gort, vit quelque chose qui luisait sous la lumière de la Lune. Une masse. Il voulut fuir, mais une rafale de vent le cloua contre le mur.
« Alors, tu voulais ma place ? Tu voulais être un Alchimiste Volant ? »
La masse s’abattit sur la jambe droite de Yarro, qui poussa un hurlement de douleur.
« Alors, regarde. »
Et Ron abattit la masse sur la jambe gauche. Sa victime pleura de douleur, écroulé au sol.
« Tu sais, j’ai changé d’avis. Tu vas vivre. Tu vas vivre sans pouvoir marcher, ou tenir sur une planche. Ainsi, même si je suis banni, tu devras vivre en sachant que jamais tu ne pourras être ce que tu devais être. Et ne penses pas à des automails. »
L’Alchimiste Volant mit sa cible sur le ventre, et lui brisa le bassin.
« Brisé non pas par l’alchimie , mais par du bois et du métal. Quel destin pathétique. Car c’est pour ça que je ne t’ai pas tué. Tu ne mérites même pas ça. Tu es tellement minable que tu as complètement raté ta vie. Tu n’es rien pour moi, ni pour personne. A présent, adieu . »
Et Ron Daar disparut, laissant Yarro à sa souffrance.

Comme il l’avait prévu, le lendemain, des membres de la Garde Aïhou vinrent le chercher. Il n’opposa aucune résistance. Après tout, il avait passé le reste de la nuit à les attendre. Il fut conduit au Conseil Tribal. Tous le regardait d’un air sévère. Ce fut la Loa qui prît la parole.
« Je suppose que tu sais pourquoi tu es la.
- Oui, je sais, j’aurais du mieux ranger ma barque hier soir. »
Ron savait que l’insolence n’était pas la meilleure attitude à avoir face au Conseil, mais il s’en moquait. Il avait puni les responsables de la mort de son père et de son fils, mais il n’avait ressentit aucun soulagement. Rien qu’un grand vide, que nul ne pourrait l’aider à combler.
« Tu es là parce que tu as attaqué et estropié un membre de ta communauté. As-tu quelque chose à dire pour justifier tes actes ?
-Non. Il a eu ce qu’il mérite.
-Je suis très déçue, Ron. En tant que Loa et en tant que mère.
-En tant que Mère ? Et de quel droit tu t’attribues ce titre ? As-tu fais quoique ce soit pour mériter que je t’appelles ainsi ? Non. Tu ne t’es jamais occupé de moi , et tu as laissé mon Père se démerder tout seul. C’était à toi de voir, mais ne me sors pas le numéro de la mère éplorée. »
Ca déclaration fût accompagné d’un silence de mort. Finalement, sa mère reprit la parole.
« Tu es condamné au bannissement à vie. Ne remet plus jamais les pieds sur cette île.
-Je n’en avait pas l’intention. »

Chapitre 8 :

Shalla le trouva près de la plage. Il regardait fixement l’horizon, semblant chercher quelque chose.
« Ron, demanda-t-elle.
-Je devrais être content. Ceux qui ont tué mon fils sont morts ou brisés. Pourquoi je ne ressent rien ?
-Ron, j’ai appris pour ton bannissement.
-Oui, je suppose que je l’ai mérité. Mais d’où viens ce vide ? Je ne sens même plus le sol sous mes pieds.
-Je veux venir avec toi. Ensemble , nous pourrons peut être combler ce vide en toi. »
Ron Daar se retourna. Il semblait vraiment surpris de la proposition de sa femme.
« Je… J’apprécie ce que tu me proposes. Mais c’est trop tard. Tu ne comprend pas ? Je ne ressent plus rien du tout. Tout m’est égal. Cet exil… je m’en fous. Ma Mère m’a dit que je l’avais déçue, et je m’en fous aussi. Tu n’as pas à vivre avec une barque à la dérive. Je ne veux pas t’imposer ça. Non. Je dois partir seul. Que personne n’assiste à ma déchéance.
-Je t’aime.
-Moi aussi. Sincèrement. »
Alors, il s’envola, laissant sa femme seul sur la grève.


Il volait depuis quelques heures. Il avait quitté son île, cependant il était encore dans la zone qu’il connaissait. Mais la nuit tombait, et il devait chercher un endroit où dormir. C’est alors qu’il remarqua un feu de camp en dessous de lui. Il descendit en sa direction, déterminé à demander l’hospitalité. Il vit une vieille femme Aïhou . Ron Daar fût surpris , pour deux raisons. D’abord, car peu d’Aïhous allaient aussi loin à l’intérieur des terres, préférant leur Mer protectrice. Ensuite, parce que la femme était une voyante Aïhou, qui utilisait une forme d’Alchimie étrange, que l’on nommait l’Alchimie Interdite. Daar ne savait pas grand chose à ce sujet, et de nos jours, rares étaient ceux qui la pratiquaient encore, mais l’on prétendait qu’ils pouvaient jouer sur la vie et la mort, ainsi que lire l‘avenir. Il s’approcha, méfiant.
« Viens donc , jeune homme, dit la vieille femme. Peut être veux-tu profiter de la chaleur de ce feu ?
-C’est exact.
-Et tu n’as pas peur de faire face à une réprouvée ?
-J’en suis un moi même, donc je peux difficilement critiquer. »
Et il s’assis. Il avait emporté de quoi se nourrir, aussi mangea-t-il en silence.
« Et en comment as-tu été banni, demanda la voyante. »
Seul un silence de mort lui répondit. Daar n’avait pas l’intention de raconter sa vie à cette femme.
« Peu importe. Si tu comptes t’aventurer plus avant dans les terres d’Amnestris, je te conseille de jeter un coup d’œil vers l’Est. Comme je vois que tu maîtrise l’alchimie des Airs, tu devrais y être en deux heures. En attendant, serais-tu intéressé par ton avenir ?
-Je ne crois pas vraiment aux pouvoirs de l’Alchimie Interdite.
-Dans ce cas tu n’as rien à perdre.
-C’est vrai.
-Alors tends-moi ta main. »
Ron s’exécuta. La vieille femme saisit un couteau et lui fit une entaille dans la paume de la main.
« Laisse le sang couler, lui dit-elle. »
Et elle mit sa main contre celle de Daar, récupérant le sang de l’entaille.
« Pourquoi du sang, demanda-t-il.
-Le sang a des caractéristiques de l’âme, et l’âme est la chose la plus puissante en alchimie. Si tu ne me crois pas, demande aux Amnestriens. »
Alors, l’ancien Alchimiste Volant remarqua le cercle alchimique sur la main de la vieille femme. Celui-ci, au contact du sang, s’activa et brilla d’un halo bleu.
« Mmmm, murmura la vieille femme. Ta vie ne sera pas très longue, mais tu verras beaucoup de choses. Tu verras beaucoup d’horreurs, et ton âme même en sera altérée. Cependant, tu renaîtra de tes cendres tel un phénix pour fouler une seconde fois le sol de ce monde.
-Pff. Tu n’as que ça à m’offrir, vieille femme ? Des sornettes prononcées de façon à m’impressionner ?
-Libre à toi de ne pas me croire. Mais tu verras bien de quoi ton futur sera fait. »
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Message par Starman Sam 27 Oct 2007 - 15:52

Chapitre 9 :

Après deux heures de vol, Ron Daar atteignit ce que probablement la vieille femme voulait qu’il voie. Cela ressemblait à une sorte de prison, mais il y’avait plusieurs bâtiments, ce qui n’est pas l’architecture habituelle de ce genre d’endroit. Soudain, Ron compris où il était : c’était le camp de Larkhill. Il avait entendu dire que c’était ici que l’on enfermait les Aïhous lorsque le gouvernement avait décidé qu’ils étaient trop nombreux. Nul ne savait ce qu’il pouvait s’être passé entre ces murs. Mais il était fermé depuis la mort du Généralissime Bradley. Quand Daar entra , la première chose qu’il remarqua fût l’odeur : une odeur de porc brûlé. Elle semblait provenir de partout, comme si elle s’était incrustée dans les murs. L’endroit semblait désert. C’était étrange, car Ron savait que , lorsque le camp a fermé, aucun Aïhou n’est rentré chez lui. Il remarqua des restes de bûchers, mais il n’arriva pas à identifier la matière qui avait brûlé. Soudain, il eût des palpitations, et un mauvais pressentiment. Il pénétra dans un bâtiment, et fût surpris de la propreté immaculée des couloirs. Alors, il entra dans une arrière et salle, et ce qu’il vit l’a hanté pendant longtemps : assis sur une chaise comportant des clous, les restes d’un cadavre de femme se tordait d’agonie, comme une poupée de plastique brûlée au briquet. Son visage était figé dans un rictus de douleur indescriptible. Ron fût pris de nausée. Soudain, il réussit à identifier la matière brûlée des bûchers : de la chair humaine. Tombant à genou, durant un temps si long qu’il lui sembla être resté des heures ici, il vomit de dégoût et de répulsion. Comment une telle haine était-elle possible ? Une telle volonté de tuer ? Se relevant tant bien que mal, il décida de continuer l’exploration du bâtiment. Il le fallait. Il devait savoir jusqu’où cela était allé. Dans la salle suivante, il trouva une sorte de cercle alchimique. Ici, rien ne transparaissait d’une quelconque horreur, mais Daar pouvait sentir les hurlements des âmes transmutées en ce lieu. Que ce soit la vérité ou son imagination, il pouvait sentir la détresse de ces victimes l’envahir. Cela était pire que n’importe quel cadavre hurlant de douleur.


Chapitre 10 :

Ils étaient entrés dans le bâtiment central du laboratoire. Scott Monroe saisit son arme et menaça les laborantins. Ceux-ci, trop effrayés pour réagir, levèrent les mains, en signe de reddition . Scott posa les explosifs près des installations et régla le compte à rebours sur trois minutes. Mais il ne vît pas le garde qui venait d’arriver par la porte de service. Heureusement pour lui, le garde fût soudainement projeté contre un mur . Scott se retourna vers son sauveur.
« Merci du coup de main, Ron, dit-il.
-Je t’en prie, Scott. Mais la prochaine fois, fais plus attention. J‘ai autre chose à faire que de surveiller tes arrières.
-T’as brûlé les archives ?
-Oui. Filons maintenant. »
Et Ron quitta l’installation, volant sur sa planche, tandis que Scott le suivait du mieux qu’il pouvait à pied. Ils furent à peine sorti que l’installation explosa.

« Bien joué, messieurs. Le front de Libération Amnestrien est content de vous. »
Cela faisait deux ans que Ron Daar avait quitté son île. A la fois par vengeance et par quête d’un but à accomplir, il avait rejoint un groupuscule terroriste cherchant, selon leurs dires, à instaurer une démocratie. A dire vrai, Daar n’y croyait pas complètement, mais bon, dans le fond, peu importait. Après les félicitations d’usage, lui et Scott quittèrent la pièce.
Rentrant chez lui, Ron sortit de la poche intérieure de sa veste un dossier, qu’il avait volé dans les archives qu’il était sensé brûler. Mais le nom lui avait sauté au yeux : Projet Phénix. Comme ce que lui avait raconté la vieille femme. Un symbole de renaissance. D’ailleurs, en y réfléchissant bien, pourquoi donner l’ordre de brûler les archives alors que celles-ci avaient de grandes chances de disparaître avec l’explosion ? Pourquoi tant de précautions ? Ron n’aimait pas que l’on le prenne pour un imbécile. Il ouvrit le dossier et commença sa lecture.

A la fenêtre voisine, Scott observait son partenaire dans sa lecture. Puis, il saisit son portable.
« C’est moi. Il a conservé un des dossiers. Projet Phénix, oui. Oui, je comprend. Très bien, je m’en occupe. »
Il saisit alors son fusil à lunette et le mit en joue. Mais lorsque la balle atteint Daar, il eût la surprise de la voir passer au travers. Soudain, il fût projeté contre le mur.
« Tu me sous-estime, Scott. Je t’ai repéré dès le premier jour. Pas terrible pour un ancien assassin.
-Comment …
-Comment je le sais ? Tu ne suis pas les infos locales ? L’effraction dans les archives de la Bibliothèque de Central, ça ne te dit rien ? Je ne vous ait jamais fait réellement confiance. Pourquoi surveiller un « ami de la révolution » ? Sauf bien sur, si la réalité est toute autre.
-Non. Comment t’as ait pour être là aussi vite et esquiver ma balle.
-Cela fait dix minutes que je suis là. J’ai crée un mirage en manipulant l’air. Tu t’attendais à me voir, alors tu m’as vu, c’est tout.
-Tu es doué.
-Disons que mon précepteur Aïhou m’a bien formé. A ton avis, que contenait ce dossier, Scott ?
-M’en tape.
-Il contient la preuve que tes amis de la révolution sont d’anciens alchimistes ayant des liens avec l’armée. Ils ont financé des projets occultes dont le « Projet Phénix » . Soit la tentative de créer des êtres humains artificiels. Ce qu’en alchimie, on nommerait « Homonculus ». Et il semblerait qu’ils aient réussi. Mais avec les restrictions budgétaires, ils ont été… licenciés. J’en conclu qu’ils n’ont pas apprécié.
-Et qu’est-ce que ça change ?
-Et bien, je trouve ça immoral de déterrer des cadavres pour les ramener à la vie. »
Et il balança Scott par la fenêtre.

« Il sait.
-On ne peut pas le laisser partir avec ces infos.
-Pas de soucis. Apparemment, il se dirige vers la base.
-Il va falloir l’éliminer.
-Mais il maîtrise une alchimie étrange.
-Dans ce cas nous allons sortir notre dernière arme. »


Chapitre 11 :

Le 5è Laboratoire. Officiellement abandonné depuis des lustres, de nombreuses rumeurs courent, notamment sur une utilisation sous Bradley pour des projets secrets et occultes, ce genre de trucs. En tout cas, Ron est sûr d’une chose : c’est ici que se cachaient les membres du soi-disant Front de Libération Amnestrien. Activant un passage secret caché dans un mur, Ron pénétra dans le bâtiment. Errant dans les couloirs, il retrouva la même sensation que lors de la visite du camp de Larkhill : l’impression que la mort hantait chaque pièce et chaque couloir. Arrivant dans une salle à priori vide, il sentit une sorte de présence.
« Il y’a quelqu’un ?
- Une vie humaine n’a que la valeur que lui donnent ses semblables et proches. »
Daar connaissait la voix, mais n’arrivait pas à la reconnaître, car son interlocuteur chuchotait.
« Montrez-vous ! »
Il sortit de l’ombre, et Daar reconnut enfin celui qui s’adressait à lui : c’était son fils.
« Impossible, dit-il. Tu es mort !
-Oui. Pourtant, je suis là. Je suis revenu de la Mer des Esprits pour te hanter… Père. »
Alors, le corps du petit Huma s’enflamma comme couvert de pétrole, mais il ne brûla pas. Et des flammes se projetèrent de son corps. Trop choqué pour réagir, Ron plongea à la dernière seconde pour esquiver l’assaut. Mais son fils était déjà là, trop rapide pour être un simple humain.
« Comment as-tu pu me laisser mourir ? »
Et le jeune Huma frappa son père au visage. Celui-ci chuta au sol, incapable de riposte.
« Je ne t’ai pas laisser mourir, Huma. Je ne savais pas .
-Tu aurais dû savoir. Tu aurais dû venir. Toi, tu les aurait arrêté. Tu n’as aucune excuse ! »
Et il projeta à nouveau des flammes, mais Daar, prévenu, se protégea en créant un bouclier d’air comprimé.
« Jolie protection, dit le fils. Elle aurait sûrement suffit à protéger la barque, ne penses-tu pas ? »
Il bondit alors, passant au dessus de la protection et lança de nouveau son feu dévastateur. Mais l’ancien Alchimiste Volant s’aggripa à sa planche et esquiva le coup. Il le savait. Quelque chose clochait. Il ignorait ce qui se passait mais il était sur d’une chose : les morts ne reviennent pas à la vie. Et ce n’est pas le fait de voir un mort en authentique état de marche qui va le faire changer d’avis.
« Tu mens, dit-il. Tu n’es pas Huma. »
Celui-ci resta silencieux.
« Tu veux me faire douter de moi, en insinuant ça. Tu me sous-estime.
-Dans ce cas, quel jour es-tu né ? »
Seul le silence lui répondit. Et alors, Ron vit ce qu’il aurait dû voir depuis le début : un signe, un serpent mordant sa propre queue.
« Ta manipulation a échoué… Homonculus. »
Il transmuta une rafale d’air qui projeta son « fils » contre le mur désarticulé.
« Tu n’es pas mon fils. »
La créature se reforma, juste à temps pour être coupé en deux par une autre rafale.
« Tu n’as pas son sourire. »
L’Homonculus tenta de créer des flammes, mais l’alchimiste comprima l’air autour d’air trop tôt et l’explosion qui s’ensuivit réduisit « Huma » en cendres.
« Tu n’as pas cette innocence dans les yeux. »
La chose se releva encore, et voulut s’enflammer, mais ne pût le faire.
« Difficile de s’enflammer sans air, hein ? »
Et alors, Ron Daar bondit sur l’homonculus et le plaqua au sol. Il voulut se dégager mais la pression de l’air autour l’empêcha de faire le moindre mouvement.
« Tes créateurs ont profanée sa tombe. »
La pression eût raison de la résistance de la créature.
« Non, murmura-t-il en se reformant.
-Tu m’as accusé, mais tu n’étais qu’un manipulateur. »
Il implosa encore.
« Tu espérais que ton apparence te protégerait de mes coups.
-Tu.. tu m’avais oublié. »
Il mourût une fois de plus.
« Je… voulais juste être aimé…Père.
-C’était ton erreur. Jusqu’au bout, Huma savait que je l’aimait. »
La pression ayant encore eût raison de lui, « Huma », au lieu de se reformer, se dissout en un liquide rouge. Il était mort.
« Je ne t’oublierai jamais… mon fils. »
Daar se releva, et, encore sous le coup de la colère, chercha inlassablement dans les couloirs les chefs de ce faux mouvement. Ils devaient payer pour ce qu’ils avaient osé faire. Il y’avait des choses qui allaient à l’encontre des Esprits de la Nature. Quand il les trouva, ils se cachaient dans une sorte de petit laboratoire.
« Vous voilà enfin. Je crois que vous avez des choses à m’expliquer. »

Chapitre 12 :

Les chefs du mouvement se tenaient devant lui. Lors de leurs précédentes rencontres, ils s’étaient toujours débrouillés pour rester invisible, mais à présent, Daar savait à quoi ils ressemblaient : des minables petits laborantins, terrifiés.
« Non, ne nous faîtes pas de mal !
- Bien sur, je vais me gêner ! »
Il saisit le premier d’entre eux et, utilisant l’alchimie, l’implosa.
« Vous ne vous battiez pas pour lutter contre l’Armée. Que vouliez-vous ? »
L’un d’entre eux prit la parole .
« Lorsque nous avons travaillé sur le Projet Phénix, nous espérions découvrir le mystère de la vie. Bien entendu, seul l’Armée avait les capacités de financer nos projets. C’est pourquoi il a fallu donner à nos travaux des usages militaires.
-Les homonculus.
-Une armée d’humains artificiels, d’humains que l’on pourrait créer à volonté. Cela ne pouvait qu’intéresser notre gouvernement belliciste.
-Mais il n’est pas aussi facile de créer un homme, même artificiel.
-Comme vous dîtes. Nous avons crée l’homonculus que vous avez affronté il y’a deux ans, en utilisant un cadavre trouvé à la mer. Personne ne savait qui c’était et c’était beaucoup plus simple que d’obtenir un cadavre déclaré. »
Ron se retint de tuer le deuxième homme.
« Quoiqu’il en soit, notre tentative a eu quelques… désagréments sur nos personnes. L’un d’entre nous est mort, quand à moi, j’ai perdu mes deux bras dans l’opération. »
Il enleva sa manche, dévoilant un automail.
« Je suis censé être choqué, demanda Daar.
-Puis, avec les restrictions, et comme nous ne pouvions créer l’armée promise, ils ont mis fin au projet. Mais le désir de percer le mystère était toujours en nous. Alors…
-Alors vous vous êtes dit : Tant qu’a faire, si nous avions le pouvoir dans ce pays, pas de restrictions. Vous avez donc organisé un petit groupe terroriste, et avez engagé des types un peu paumés comme moi et Scott, à la recherche d’un but. Et l’attentat de la dernière fois, c’est pour éviter que l’on découvre vos liens avec l’armée. Et donc, si je comprend bien, pour mon fils , c’est un simple hasard.
-Oui. Nous ne voulions pas, nous voulions juste percer les secrets de…
-La ferme ! Vous vous croyez supérieurs, mais en fait, vous manipulez des choses que vous ne comprenez pas. Vous espérez appréhender des choses qui sont au-delà de notre compréhension. Vous êtes des esprits malades. Vous m’avez manipulé. Vous avez fait des expériences sur mon fils. Vous allez tous mourir ! »
La mort des hommes fût longue et violente. Et à la fin, seul restait Daar, méditant sur le hasard des existences. Il se sentait perdu, isolé. Il avait cherché un but à sa vie, et pensait les avoir trouvé avec ces hommes. Mais ils n’étaient pas ce qu’il espérait. Il y’avait sûrement d’autres sous-groupes à cette organisation, qui continuaient cet affrontement stupide, en tout cas accompli pour de mauvaises raisons. Il pourrait les poursuivre et mettre un terme à leurs agissements, mais quel intérêt ? Aucun, vraiment. Ron monta sur sa planche, et quitta le Laboratoire. Une pensée le submergea alors, le plongeant dans un dégoût incommensurable. Il avait tué son fils. Bien sûr, ce n’était pas réellement son fils, et il avait beaucoup appris sur les homonculus, car on les considéraient comme la création des Alchimistes de l’Interdit, mais n’aurait-il pas dû avoir plus de réticences morales à achever cette créature qui se présentait comme son unique enfant ? Il fût pris d’une irrépressible culpabilité, et non pas de la colère, comme la première fois. Il avait abattu son enfant de sang froid. L’idée tournait dans sa tête en boucle. Il fallait qu’il la chasse. Il ne pouvait pas supporter de vivre ave ça. Aissant les yeux, il vit ce qu’il cherchait : un bar.

« Que voulez-vous, Monsieur ?
- De l’alcool. Du fort.
- Un verre ?
- Perds pas ton temps. Amène-moi la bouteille.
- Quelque chose à oublier ?
- Oui : moi-même. »
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Message par Starman Sam 27 Oct 2007 - 15:54

Chapitre 13 :

Joe Tannen passait régulièrement près des Quartiers « chauds » de Central City, parce que c’était le chemin le plus court entre le bar où il travaillait et sa maison. C’était vraiment un sale coin, le genre que l’on évitait à tout la nuit tombée, à cause des ombres qui bougeaient toutes seules et vous égorgeaient, ainsi que des épaves qui vous agressaient pour une centaine de Cenz. Cependant, en plein jour, si l’on exceptait les maisons délabrées, l’endroit semblait presque vivable. C’est pourquoi il fut surpris de voir un type saoûl à cette heure. Il était assez petit, tout en restant dans le domaine du raisonnable, sa peau était assez foncée, et il s’accrochait à une planche de surf de la main droite, tandis que la gauche contenait une bouteille vide. Sans savoir pourquoi, quelque chose se dégageait de cet homme, et ce n’était pas l’odeur de mauvais whisky. Joe ne pouvait repartir seul.
« Heu… vous allez bien ? »
Pas de réponse.
« Monsieur ?
-Casse-toi, petit con. »
La voix de l’homme était hésitante, comme si il parlait dans une langue qui n’est pas la sienne.
« Ecoutez, je veux seulement vous aidez.
-J’ai dit : dégage ! »
Et l’homme lança sa bouteille, mais il manqua sa cible (ou plus probablement, il a choisit la mauvaise).
« Que se passe-t-il ?
-Putain, me fais pas chier. De quoi tu te mêles ? Laisse-moi crever dans mon coin, tu m’entend ? »
Joe commençait à en avoir assez des divagations de l’homme. Il s’avança vers lui, et le saisit par le col. Bien que protestant à plein poumon, il n’était pas assez sobre pour lui résister. Joe le traîna jusqu'à chez lui : un petit appartement qui lui coûtait horriblement cher en loyer. Il remplit un seau d’eau et plongea la tête du clochard dedans. Celui-ci cessa de se débattre.

Tandis que sa tête reposait au fond du seau, Ron Daar reprenait peu à peu ses esprits. La sensation familière de l’eau le calma. Etait-ce donc ça qu’il était devenu ? Un alcoolique sans but, ne cherchant qu’a trouver un moyen de remplir momentanément le vide en lui ? Un zombie cherchant à éprouver par n’importe quel moyen un sentiment quelconque ? Il le savait, ce n’était pas ainsi qu’il allait honorer la mémoire de son père et de son fils. Il fallait qu’il se reprenne en main, qu’il trouve un but.


Lorsque Joe estima que c’en était assez, il sortit la tête de l’homme de l’eau.
« Alors demanda-t-il. Ca va mieux ?
-Oui, répondit l’homme. Merci.
-Y’a pas de mal. Je me suis senti un peu forcé. Tu t’appelles comment ?
-Ron Daar.
-Avec deux « a » ?
-Heu, attend, chez moi l’alphabet ça marche pas comme ça. »
Il réfléchit à la question. Son nom était composé des syllabes Nyo (« Da »), et Ryo (« Ar »), mais le dernier son étant en fin de mot, il était prononcé plus longtemps que les autres. Il semblait ne pas y avoir de réponse type. De plus, il avait une atroce gueule de bois, ce qui l’empêchait de réfléchir. Encore heureux que son prénom était Amnestrien, ça évitera de réfléchir à la transposition.
« -Deux « a » ou deux « r », c’est toi qui voit. Ca n’a aucune importance.
-Bien. Joe Tannen.
-Enchanté. Dis-moi, Joe, aurais-tu de l’Herbe à Miracles ?
-Tu viens à peine de dessaouler, et tu veux te droguer ?
-C’est pas ce que tu crois. Tu en as ou pas ?
-Ouais, j’ai l’habitude d’en prendre quand le boulot est trop stressant. Mais t’es sur que ?
-Ouais. »
Il n’avait pas le choix. Il fallait qu’il trouve une ligne de conduit. Il va faire comme chaque Aïhou fait : il va demander à ses ancêtres.

Lorsque Joe lui passa l’Herbe à Miracle, il l’entreposa dans des petits bols et la fit bruler. Lorsque la fumée atteint ses narines, il sentit son âme quitter le monde corporel pour rejoindre celui des Esprits.

Il volait sur sa planche. Il ne savait pas où il était. En dessous de lui, la Mer. Belle et pure, elle mettais du baume au cœur de Ron. Il savait pertinemment que la réponse ne serait guère précise, mais il devait tenter le coup. Soudain, il vit une horde innombrable d’âmes Aïhou. Ils déplaçaient tous dans la même direction. Et parmi eux, son fils. Daar vola le plus vite possible jusqu'à lui. Soudain, la pression de l’air sous sa planche, qui normalement lui permettait de tenir en l’air, devint de plus en plus forte. A tel point qu’il sentait sa planche se craqueler et partir en morceaux. Non ! Pas maintenant ! Il devait le rejoindre, avant qu’il ne soit trop tard. Alors il accéléra, se rapprochant de minute en minute. Soudain, alors qu’il était presque au but, son surf céda. Planant pendant quelques mètres, où les lois de la gravité semblaient avoir disparu, il frôla la main de son enfant perdu. Alors, il chuta au sol. Sauf qu’il n’ y’avait plus de mer, mais un bâtiment que Ron, sans jamais l’avoir vu, reconnut : c’était le QG de Central City, où vivait le chef du pays. Il vit une montre d’argent apparaître devant ses yeux, comme en surimpression. Et alors il entendit les rires. Les rires de tout un bâtiment. Il s’animait, se moquait ouvertement de lui, se réjouissait de la mort de son fils. Ron se boucha les oreilles, mais le rire ne cessa pas. Hurlant de douleur, il continua sa chute sans fin.

Quand il se réveilla, presque tout souvenir de ce qu’il avait vu avait disparu. Mais il savait ce qu’il devait faire : il allait infiltrer l’Armée, monter dans la hiérarchie d’une façon ou d’une autre, attendre son heure, et là, il frappera. Il visera la tête et la fera tomber. Alors, le pays tombera avec lui, permettant à un peuple de vivre libre, et à un homme de vivre libéré de sa culpabilité.

Chapitre 14 :

L’Examen des Alchimistes d’Etat. Une fois l’an, l’armée faisait passer des tests à qui le souhaitait afin de rejoindre leurs rangs. En tant qu’Alchimiste Volant, Ron savait que c’était le meilleur moyen pour lui d’infiltrer les rangs de l’Armée. Joe lui avait expliquer que l’examen se déroulait en trois parties : une partie écrite, où les candidats devaient faire preuve de leurs connaissances théoriques en alchimie, une partie orale, où les motivations du candidat sont mises à l’épreuve, et une partie pratique, où il devrait montrer ses capacités pratiques. Mais il était confiant. Le peuple Aïhou maîtrisait l’alchimie alors que les Amnestriens en était encore à attacher des pierres taillées à des bouts de bois. Il pénétra dans le bâtiment, prêt à passer l’Epreuve Ecrite.

L’examinateur , en lisant les copies, fut stupéfait d’en trouver une où chaque question avait été terminée. Et non seulement la copie était pleine, mais il n’y avait qu’une seule faute, et visiblement c’était une faute d’inattention : le candidat avait écrit que l’Alchimie n’était pas une science. Ouais, sûrement une faute d’inattention : l’alchimie, pas une science, c’est trop stupide pour qu’il ait fait l’erreur sciemment.
Puis vint l’épreuve orale. Là, Ron était moins sur de lui : pourrait-il regarder en face ceux qu’il considérait comme les fossoyeurs de son peuple et de son fils, et leur dire qu’il a toujours désirer devenir l’un d’entre eux ? Difficile à dire, en tout cas, il était sur d’une chose : s’il pouvait passer ce cap, alors cela veut dire qu’il est capable de tout accomplir pour faire ce qu’il s’est juré de faire. Il entra dans la salle. Les observateurs étaient tapis dans l’ombre : une manœuvre basique pour déstabiliser le candidat.
« Amateurs, pensa Daar. »
Au centre de la pièce se tenait un siège doré, aux formes étranges.
« Asseyez-vous, dit la femme en son centre (d’après ce que Daar pouvait en juger, cela devait être Heigarts, l’actuelle généralissime selon Joe). Si vous êtes un vrai alchimiste, ce siège ne vous rejettera pas. »
« Et après, ils disent que l’alchimie est une science, pensa Ron. »
Il s’assied. Il sentait la satisfaction des juges (si seulement il pouvait les tuer maintenant).
« Bien, reprit Heigarts. Pourquoi voulez-vous devenir Alchimiste d’Etat ? »
Il devait faire attention à la réponse. Selon Joe, ce siège réagirait s’il mentait (sûrement une connerie, mais mieux valait être prudent).
« Car c’est la seule façon de vivre selon les règles que je me suis établi. »
Il sentit à l’instant qu’il avait touché juste. Ils s’imaginaient avoir en face d’eux un belliciste en quête de frissons. Tant mieux. L’entretien se poursuivit, de façon presque anodine. Daar avait gagné.
« Bien, vous pouvez disposer. Rendez-vous pour l’épreuve pratique. »
Heigarts sourit. Daar ressentit alors toute la haine qu’elle lui inspirait. Elle représentait l’arrogance des Amnestriens, cette façon qu’ils avaient de s’estimer supérieurs, de se croire détenteur du savoir universel. Son seul désir était de la réduire en bouillie, de l’effacer de la surface de la Terre. Il lui rendit son sourire. Pas ici. Pas maintenant. Il attendra le temps qu’il faudra. Le moment propice. D’ici là, il sera un soldat obéissant. Il ne laissera pas ses sentiments reprendre le dessus. Mais quand le moment viendra, il frappera. Il visera la tête et elle tombera.

Puis vint l’épreuve pratique. Plusieurs candidats étaient lâchés dans une sorte de parc. Tandis que tous les autres courraient en tous sens à la recherche de quelque chose à transmuter, Ron, immobile, fit apparaître une planche. Montant dessus, il s’envola le plus haut possible. Montrant à tous ses capacités de vol, et détruisant un bout de la pseudo-montagne afin de leur donner un aperçu de ce qu’il savait faire. Les autres avaient cessés de transmuter tout et n’importe quoi. Ils regardaient un homme faire ce qui leur avait semblé impossible : voler. Ils savaient qu’il avaient échoué.

« Cet alchimiste était… intéressant.
-Mais c’est un Aïhou. Si l’on commence à laisser ces sous-hommes s’intégrer à nous, nous ne manquerons pas de le regretter.
-Pour ma part, je trouve très bien que les minorités ethniques deviennent membres de l‘Armée. C’est la preuve que notre endoctrinement fait son effet et que sous peu , leurs culture de sauvage disparaîtra.
-Vous êtes sur de ce que vous voulez, généralissime ?
-Parfaitement. C’est visiblement un alchimiste doué, et il servira d’exemple afin de forcer ces peuples à devenir comme nous. »

Lorsque Ron Daar fut convoqué, on lui remis la montre d’Alchimiste d’Etat, ainsi qu’un papier certifiant qu’il avait été accepté . Il était dans la place. Le texte sur le papier ne voulait pas dire grand chose. Cependant, il s’arrêta sur le nom d’alchimiste donné par l’Armée : Alchimiste Volant. Décidément, Ca allait lui rester jusqu’au bout.


Chapitre 14

Il était entré dans la ruelle sombre et étroite. Sa silhouette carrée contrastait avec l’aspect abandonné, pour ne pas dire pourri, des lieux. Un homme avançait vers lui. Il s’arrêta et tendit une enveloppe.
« Voilà ce que vous vouliez.
-Merci de votre collaboration. Creta saura faire un bon usage de ces informations.
-Ho, vous savez bien que je ne l’ai pas fait pour Creta. »
Après quoi, le second homme s’en alla, visiblement mal à l’aise face à son interlocuteur. Celui-ci tourna les talons et s’éloigna également.

Loin au-dessus de leurs têtes. Peu de gens pensent à regarder le ciel. Mais même pour les quelques paranoïaques qui s’y essaient, il est impossible de distinguer Ron Daar à cette hauteur. Modifiant la densité de l’air pour faciliter le déplacement des ondes sonores, il avait entendu la conversation comme s’il était juste à côté. L’enveloppe avait été remise. Le moment d’agir était venu. Plongeant vers le sol, il ne quittai pas des yeux son objectif.


L’homme de Creta ne savait pas comment cet homme était venu. Il n’était pas là il y’a cinq secondes à peine. Il se tenait sur une planche volante.
« Hé bien, dit l’homme volant. Je crois que l’on t’as remis quelque chose qui ne t’appartiens pas. A ta place, je le rendrais, on gagne que des emmerdes avec ce genre de trucs.
-Pousse-toi de mon chemin ! »
Le Cretien chargea en poussant un cri de guerre, mais ne rencontra que le vide. Il avait esquivé.
« Si c’est si gentiment demandé. »
L’espion ressentit alors une douleur dans le foie, comme s’il avait reçu un coup de massue. Mais comment ? L’autre était toujours à distance. Le Crétien chancela sous l’impact.
« Hmmm. Costaud. Tu travailles des abdos à ce que je vois.
-Crève ! »
L’homme sortit un pistolet, et vida son chargeur. Sans résultat. Le « surfer » n’avait pas bougé, et n’était pas blessé.
« C’est bon ? T’as fini ? Fini de rire. Donne-moi cette enveloppe.
-Va te faire foutre !
-Mauvaise réponse. »
Le surfer saisit le Crétien et accéléra. L’espion n’avait aucune prise à laquelle se rattraper. Il ne pouvait rien faire.
« Lâches-moi !!
-D’accord. »
Et il lança l’espion contre un mur. Celui-ci passa au travers. Le sol était mouvant et les murs étaient flous. Il voulut se lever, mais il ne put faire un mouvement. L’homme volant s’approcha de lui.
« C’est bon ? T’es calmé ? »

« Bon travail, Daar. Mais à l’avenir, évitez de détruire les murs du contribuable, ça fait mauvais genre.
-J’y penserais, monsieur. »
Ron jeta un coup d’œil à son supérieur hiérarchique, Léon Waycoff. Depuis qu’il a passé l’examen, il a été affecté à la Central Intelligence Alchemist, aussi appelée CIA. Waycoff dirigeait ce groupe, et disons qu’il valait mieux faire partie de ceux qu’il estimait compétent. Et heureusement pour Daar, c’était son cas.
« A ce propos, les services de la Police ont demandé à ce que vous soyez affecté temporairement à leurs effectifs.
-Pourquoi donc ?
-Vous n’aimez pas vous faire désirez, Daar ? Et bien, il semblerait que des crimes aient lieu dans Central, et cela aurait un rapport avec vos origines. »
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Message par Starman Sam 27 Oct 2007 - 15:55

Chapitre 15

Le corps était dans un triste état. A dire vrai, parler de cadavre n’était pas exact. « Bouillie » aurait mieux correspondu à la situation. La seule partie du corps qui était reconnaissable était le visage, figé dans une expression de terreur , qui rappelait à Daar sa visite du camp Larkhill. Au sol était tracé un cercle de transmutation, peint avec le propre sang de la victime. Un spectacle plutôt macabre. Tel était en tout cas le point de vue de l’Inspecteur de police John Mc Connor, qui avait accueilli Ron lors de son arrivée sur les lieux du crime.
« Dites-moi tout, se contenta de prononcer l’Alchimiste Volant.
-On a retrouvé la victime dans cet état, ce matin au lever du jour(ce qui explique l’odeur). D’après nos experts, la victime aurait implosé, un peu comme le tueur en série que l’on a eu il y’a maintenant plusieurs décennies. Nos experts en alchimie ont été incapables de déchiffrer le cercle complètement, à cause de la langue des inscriptions dessus, mais selon eux, il n’aurait pas été utilisé. Nos spécialistes en langue nous ont dit que c’était de l’Aïhou, et vous voilà.
-Vous avez été plutôt rapide.
-Merci du compliment. Alors, ces inscriptions ? »
Le jeune Aïhou jeta un œil au cercle et son sang se glaça dans ses veines.
« Alors, fit l’inspecteur, inquiet.
-Vous êtes dans la merde. C’est ce que l’on appelle de l’Alchimie Interdite, sur mon île.
-Vous voulez dire… l’or, la transmutation humaine tout ça ?
-Non, ça, ce sont des interdits. L’Alchimie Interdite est un dérivé de l’alchimie classique qui permet, notamment en employant du sang humain comme amplificateur, de s’affranchir des limites alchimiques, que vous appelleriez la règle de l’échange équivalent, et de faire des choses impossibles en temps normal. Ce cercle… si je déchiffre bien, est un cercle d’annihilation. Il sers à détruire.
-Attendez… je croyais que l’Alchimie ne pouvait ni détruire, ni créer.
-L’alchimie classique, c’est exact. Mais c’est autre chose. Avec ce que nous avons en face de nous, les règles alchimiques n’ont aucun sens.
-C’est effrayant.
-Mais ils ne peuvent enclencher le processus avec uniquement ce cercle. Ils ont besoin d’autres cercles, pour délimiter la zone qu’ils veulent détruire. Sinon, ils ne peuvent pas maîtriser leur transmutation ,et personne ne peut dire ce qui se passerait. Et ils ont besoin d’énormes quantités de sang humain pour l’activer.
-Quoi ?
-Ce qui a servi à peindre le cercle n’est pas suffisant pour être le sang de la victime. Mais il n’y a nulle trace de sang, excepté ça. Ils ont dû l’emporter. Mais ils ont besoin de beaucoup plus. Vu l’ampleur de la transmutation, ils faudrait des centaines de morts.
-Comment savez-vous tout cela ?
-L’Alchimie Interdite est la grande honte des Aïhous. Quand un alchimiste est formé, on lui donne le moyen de reconnaître et de lutter contre ça.
-Mais cela n’a aucun sens. L’alchimie est une science, c’est que l’on m’a toujours dit. Pas une espèce de rituel macabre.
-C’est une invention de votre part. Pour la rationaliser, et à force de le répéter, vous l’avez cru. Mais c’est une erreur, et vous ne pourrez jamais comprendre comment ce que nous affrontons fonctionne si vous raisonnez ainsi. »
Ron se releva.
« Bon, je suppose que vous avez cherché combien de Aïhous vivaient à Central.
-Oui. Par chance, il y’en a peu, alors que nous avons beaucoup d’immigrés Ishbals. Voici la liste. »
Il la donna à Daar, qui la rangea dans sa poche.
« Je vais y jeter un œil. Prévenez-moi si vous trouvez des cas similaires. «
Et il s’envola.

L’Aïhou était parti. Il sortit de sa cachette, s’éloigna, et saisit son portable. Il obtint la ligne désirée.
« C’est moi. Ils ont rameuté un Aïhou sur notre piste.
-Un Aïhou ? C’est étrange, dans l’Armée. Bien, qui est-ce ?
-Un nommé Ron Daar, un alchimiste d’Etat.
-Mmmm.
-Vous le connaissez ?
-Non. Surveille-le, on verra ce qu’il trouve. Et souviens-toi, le Corps n’a pas de bouche : nous ne révélons pas nos secrets.
-Le Corps n’a pas de bouche. »

Chapitre 16 :

Ron avait fait le tour des Aïhous vivant à Central (enfin, aux quartiers pauvre de Central, faut-il le préciser), et c’était dans l’ensemble de braves types qui avaient été assez idiot pour croire qu’il y’avait de la place pour eux ici. Il avait même rencontré d’anciennes connaissances, preuve que les choses ne devaient pas évoluer dans le bon sens sur son île. Il ne lui manquait plus qu’une seule personne à voir : son nom était Amnel Lorr, et elle vivait dans un vieil immeuble, qui ne tenait que grâce au mélange assez irréaliste de vieilles briques et d’un coup de chance incroyable. Daar sentit une angoisse l’étreindre à la vue de ce que l’on pouvait difficilement appeler une bâtisse (il aurait plutôt pensé à « poubelle »). Entrant dans le bâtiment, il pria pour qu’il ne doive pas emprunter ces escaliers moisis (il avait laissé sa planche chez lui, histoire de pas se faire remarquer). Heureusement pour lui, Amnel se trouvait au rez-de-chaussée, et il eût la surprise de reconnaître la vieille voyante qu’il avait déjà rencontré.
« Tiens donc, fit-elle. Quelle surprise ! Que viens-tu faire ici, mon jeune ami ?
- Je ne suis pas votre ami, et vous ne vous rendez pas compte de la chance que vous avez. Je suis là pour discuter avec vous de ce fameux meurtre, que vous avez, je n’en doute pas, vu dans les journaux.
- Oui, j’ai lu les titres en allant chercher à manger.
- Donc vous avez sûrement vu que l’assassin a eût recours à l’alchimie interdite.
- J’ai cru remarquer quelques similitudes, quoique les comptes-rendus de ces ignares n’aide pas à une compréhension exhaustive de ce qui se passe. Et alors ? Tu penses que je suis coupable ?
- Avouez que vous êtes un suspect de premier choix. Voyante et tout le tintouin.
- Et bien, dans ce cas, sache que je n’y suis pour rien.
- Ho, c’est bête, j’étais persuadé que vous alliez avouer dès que je vous aurais soupçonné d’un magnifique : « Damned ! Je suis faite ! »
- Comment les aurais-je tué ? Je ne suis qu’une vieille femme.
- Vous êtes une alchimiste.
- -C’est ce que tu es venu me dire ? Que je suis ta suspecte numéro 1 ?
- Je suis venu voir qui vous étiez, Amnel, et je vous dit que je vous ait à l’œil. »


Il était parti depuis 10 minutes. Amnel prépara la soupe au choux (enfn, à l’eau surtout), qui lui permettait de survivre. Soudain, Il était derrière elle.
« Je vois que vous étiez là depuis le début, dit-elle.
-Je n’aime pas les mauvaises surprises. J’avoue que le Corps ne sait pas comment agir avec cet individu.
-Il ne sait rien.
-Non, mais il n’empêche. Notre atout consiste au fait qu’il croit que nous en sommes au début, alors que nous sommes presque à l’aboutissement de nos projets. Vous avez bien servi le Corps, Amnel Lorr, mais il se trouve que celui-ci n’a plus besoin de vos services.
-Pardon ? »
Elle se retourna et Le vit. Pas pour longtemps.


Ron Daar était rentré chez lui. Quelque chose clochait . Il avait sous les yeux une réplique du cercle, et ce n’était qu’un cercle de délimitation. Hors, en théorie, on créait le cercle maître en premier. Cela voulait-il dire qu’ils (car Daar était persuadé à présent qu’ils étaient plusieurs)avaient déjà créer ce cercle ? Pourtant, s’ils avaient commis de tels actes, on s’en serait rendu compte. Daar n’aimait pas aider Amnestris, mais il devait le faire. Et il n’avait aucune sympathie pour les pratiquants de l’Interdit. Il saisit son portable.
« Joe ?
-Ouais ?
-Tu m’as dit que tu connaissais bien les milieux… sensibles ?
-Ouais.
-Alors regardes si il n’y’ a pas des espèces de souterrain sous Amnestris.
-Ok. »
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Message par Starman Sam 27 Oct 2007 - 15:56

Chapitre 17 :

Nouveau meurtre sanglant à Central City. Une vieille femme appartenant à la communauté Aïhou retrouvée sauvagement assassinée. Un cercle de transmutation a été peint sur le sol avec le sang de la victime. Aucun commentaire des autorités.

La Une du journal de ce matin agressait les yeux de Ron. Elle avait été tuée juste après leur discussion. Il semblerait qu’on ne veuille pas que l’Alchimiste d’Etat se mêle de leurs affaires. Le premier crime avait eu lieu au Nord de la Ville. Celui-ci avait eu lieu au Sud. En supposant que le but de tout cela est la destruction de la ville, il en faut encore un à l’Ouest et un à l’Est, de façon à ce que l’ensemble se trouve sur les limites d’un cercle gigantesque recouvrant Central. Il prît une carte de la cité , la posa sur le bureau de sa chambre aux quartiers militaires, et indiqua les emplacements des précédents meurtres. Puis, il traça un cercle comprenant ces deux points, sur l’ensemble de la carte. Si l’on part du principe précédent, il ne reste que deux emplacements possibles, tous les deux situés dans les périphéries. Il reçût alors un coup de fil.
« Allô ?
-C’est moi. Joe, je veux dire .
-J’avais reconnu.
-Je me suis renseigné, et tu avais effectivement raison : un groupe de types un peu louches se sont cachés plusieurs fois dans des souterrains bizarres, mais ils avaient peur d’aller plus loin. On se rejoint là-bas.
-D’accord. C’est où, exactement ? »

Ils se retrouvèrent devant un passage caché dans une maison abandonnée, plutôt lugubre.
« Plaisant, marmonna Daar.
-Comme tu dis. Tu sais, c’est une espèce de folklore, le souterrain, tout ça. Je pensais pas que ça existais.
-Comment ça ?
-Hé bien, on raconte qu’une ville existait autrefois à la place de Central. Il paraît qu’elle aurait disparût en une seule nuit. T’imagines ? Ca paraît impossible.
-C’est loin de l’être. J’ai entendu pire.
-On raconte aussi qu’il y’avait des créatures pas nettes qui vivaient là. Paraît même que la généralissime entrait par un autre passage chez lui. Enfin comment savoir si c’est vrai ?
-On s’en fout, en fait. Ecoute , je pense savoir où les assassins vont frapper ensuite. J’ai prévenu Mc Connor, il devrait se débrouiller (bien qu’il l’ait pas l’air très fin). Je vais entrer dans ce tunnel voir ce qu’il s’y trouve. Rentre chez toi. »
Joe s’éloigna, sans un mot. Ron prît sa planche à la main, et entra dans l’obscure souterrain. Il ne voyait pas grand chose, et sa progression était difficile. Alors, il arriva devant un spectacle macabre : une ville gigantesque était là, comme figée dans le temps. Alors, toute cette histoire était vrai, songea-t-il. Une ville entière. En une nuit. Peut être à cause de l’Alchimie Interdite. Comment savoir ? Il chassa ces idées de son esprit. Il n’était pas là pour ça. Il vit un cercle de transmutation gigantesque. Visiblement, il avait été tracé il y’a longtemps. Mis à part les inscriptions qui étaient celles des cercles amnestriens, c’était un cercle d’annihilation. Etait-il possible qu’ils veuillent employer un cercle qui a servi à raser cette ville pour raser celle au-dessus ? Même pour Daar, qui détestait cette culture, cela semblait horrible. Un peuple entier, qui paye pour un Etat. Soudain, il sentît quelque chose bouger derrière lui. Il se retourna et Le vit. Avant de se faire assommer. Une dernière pensée lui vint, alors qu’il sombrait dans l’inconscience. Cette Chose… n’avait rien d’humain .

Chapitre 18 :

« Hmmm. Quelle heure est-il ? »
Daar ouvrit les yeux. Comme il s’y attendait, il était solidement attaché, à une sorte de poteau, séparé de sa planche et de ses gants. Un homme petit, Aïhou, le toisait.
« Alors, on se réveille ? Le petit somme a-t-il été réparateur ?
-Bof. Je n’étais pas très à l’aise. Alors, c’est vous le fou mégalomane qui veut anéantir la ville ?
- Ho, non. Le Corps n’a pas de tête. On ne peut la couper.
- Joli. C’est de vous ou c’est une citation ? Et accessoirement, le Corps, c’est quoi ?
- C’est un groupuscule datant de Xerxès. Un groupuscule cherchant à repousser les limites de l’alchimie interdite.
- Datant de Xerxès…. Intéressant. Pourtant, vous semblez typiquement Aïhou, non ?
- Voilà la preuve de la décadence de notre peuple. Vous avez oublié jusqu'à vos origines.
- Vous voulez dire que l’on descend des habitants de Xerxès ? Je croyais que l’alchimie interdite les avaient tous anéantis.
- Vous savez, quelle que soit l’arme que l’on utilise, il y’a toujours un groupe qui se débrouille pour survivre.
- Et, puisque vous êtes si malin et que vous savez tout, comment ça se fait que l’on soit passer d’un peuple du désert dominant culturellement à un peuple de pêcheurs que tout le monde méprise.
- Ho, en ce qui concerne Xerxès, disons que le Corps à un jour décidé que le gouvernement de faibles et de timorés qui dirigeait ce peuple était décadent. On a fait un peu comme ce qu’on va faire : une grosse purge.
- Une purge vous dites ?
- Oui. Vous savez : éliminez les plus faibles pour que le niveau général de l’humanité augmente.
- Ha ? Moi qui croyais que vous vouliez venger le peuple Aïhou , tout ça.
- Pourquoi donc ? S’ils sont devenus si faibles, c’est leur faute. Plutôt que de repartir à zéro et de créer un nouveau Xerxès, ils étaient tellement horrifié par nos méthodes qu’ils ont préférés créer une communauté de pacifistes écœurants . Non, nous voyons plus large. Nous voulons que tous ces déchets d’humanité disparaissent afin qu’une humanité meilleure prenne la relève.
- Pourtant le résultat ne vous a pas satisfait la première fois.
- On ne réussit jamais au premier essai. Et puis, ce coup-ci, nous allons utilisé nos propres corps pour créer un être artificiel, un dieu vivant qui guidera l’humanité.
- Un homonculus ?
- Appeler ça un homonculus revient à appeler un gorille un chimpanzé.
- Chouette comparaison.
- Merci. Vous avez déjà rencontré le… prototype, il me semble.
- Ho, et je suppose que c’est lui derrière vous. »
Effectivement, derrière l’homme se tenait un grand être. Celui qui l’avait attaqué. Daar avait trouvé qu’il avait peu de choses de l’être humain la première fois qu’il l’avait entraperçu, mais à la réflexion, si l’on excepte la taille et la couleur sang de sa peau(qui justement, ne semblait guère en peau), la ressemblance était correct. En fait, le plus dérangeant était son regard vide. Aucune émotion ne transparaissait de cet être. Il regardait fixement le mur, absent.
« Heu, il a l’air un peu… ailleurs, non ?
-C’est normal. Nous l’avons doté d’un corps et d’un esprit, mais il n’a pas d’âme. Pas encore, du moins.
-Du moins ?
-Oui, lorsque nous lancerons l’assaut final, et que les centaines de milliers de vie qui ont nourri cet être au fil des siècles activeront le cercle central situé sous la ville, nous transmuterons nos âmes dans son corps afin de devenir l’être parfait : Dieu descendu sur Terre.
-Un peu prétentieux, non ?
-Tu ignore la puissance de la créature. Bien que son corps ait eu une base humaine, comme le plus quelconque des homonculus, son pouvoir est au-delà de la compréhension. Et maintenant, le moment est venu.
-Attendez. Il vous reste encore deux cercles, non ?
-Non. Nous les avons fait cette nuit. Les policiers que vous avez envoyé pour nous arrêter ont servi de réserve pour l’être et les cercles ont été tracés. Mes frères ! Il est temps. »
Alors, une centaines d’hommes, encapuchonné de la même façon, s’avancèrent vers la chose. Saisissants chacun un couteau , ils s’ouvrirent les veines, et le sang coula au sol. Sol qui consistait en fait en un cercle de transmutation, s’activant au contact du liquide rouge. Ron ne pouvait que regarder, impuissant, les yeux de l’être s’illuminer d’une lueur malveillante.
« La transmutation est accomplie, dit-il. Nous sommes un, et nous sommes suprême . Nous sommes le Corps. »
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Message par Starman Sam 27 Oct 2007 - 15:56

Chapitre 19 :

La créature s’avança vers l’Alchimiste d’Etat.
« Notre plan est presque achevé. Il ne nous reste plus qu’a activer cet antique cercle qu’ont utilisé des inconnus pour détruire cette ville. Meurs, Aïhou. Ta résistance fut… négligeable. »
L’être posa sa main sur le sol, et celui-ci implosa de lui-même, propulsant des millions de petits rochers en direction de Ron. Mais celui-ci se libéra à cet instant précis et bondit hors de portée du danger. Cela faisait depuis qu’il s’était réveillé qu’il traçait un cercle sur le poteau avec ces ongles et, à présent, il bénissait les Esprits de lui avoir donné le temps nécessaire.
« Désolé, mais là, je suis pressé, rétorqua-t-il, sarcastique. »
Alors, la chose tendit le bras, qui s’allongea en direction de Daar ; mais l’Alchimiste volant esquiva l’assaut en se baissant. Ainsi, non seulement il peut utiliser l’alchimie, mais en outre il modifie les propriétés de son corps à volonté, pensa-t-il. Il valait mieux rester à distance au moins le temps de trouver sa planche et ses gants. Si ce truc lui en laisse le temps, bien entendu. Comme pour répondre à sa pensée, l’ « homonculus » (à défaut d’un terme plus approprié) transmuta une masse d’air, envoyant Ron contre un mur. Celui-ci réussit à se relever, mais avec peine. Apparemment, tronche écarlate n’avait aucunement intention de le laisser partir.
« Tu n’as aucune chance contre nous, Aïhou. »
Alors Ron sortit un couteau de sa poche. L’expérience lui avait appris que parfois une arme simple pouvait être plus utile que l’alchimie. Ce qui n’empêcha pas la créature de lui rire au nez à la vue du petit instrument. Daar plongea prestement au sol et traça un cercle à la va vite. Il transmuta un poing géant qui percuta le monstre de plein fouet. Sans résultat visible.
« Tu m’amuse, petit homme. Tu t’imagines encore faire le poids contre nous. »
Mais il remarqua alors que l’Alchimiste Volant s’était enfui en courrant.
« Hé bien, mon gros, qu’est-ce qui t’arrives ? Je parie que t’es même pas fichu de m’attraper, lent comme tu es. »
Il avait fait mouche. L’homonculus tremblait de colère. Il le poursuivit, au travers de la vile souterraine. Daar , tout en courrant le plus vite possible, réfléchissait frénétiquement à un plan. Il lui fallait à tout prix gagner un peu de répit. Au moins le temps de trouver une parade. Déboulant dans la rue principale de l’antique cité, il passa dans une ruelle, tournant au hasard des virages, empruntant tous les passages sinueux qu’il trouvait. Aboutissant à un cul de sac, il pénétra dans une maison. Se cachant parmi les restes de mobilier, il entendait les pas sourds de l’homonculus, tout près. Peu importe, il avait gagné le temps qu’il souhaitait. Transmutant une planche à partir du plancher, il s’enfuit par une fenêtre, volant à pleine vitesse. Soudain, il sentit une vibration dans l’air. L’instant d’après, sa planche explosa, et Ron tomba, tentant sans succès de se raccrocher à quelque chose. Pas de chance, il ne trouva rien, et percuta le sol de plein fouet. Se relevant tant bien que mal, il vit la créature marcher vers lui, lentement, pleine d’assurance. Oubliant la douleur, il s’enfuit, courant aussi vite qu’il pouvait (c’est à dire pas aussi vite que le première fois).
« Nous sommes las de te courser, Aïhou. »
Il leva la main, et l’Alchimiste Volant s’effondra, ne parvenant pas à respirer. C’était fini. Il allait mourir ici. Il eût une dernière pensée pour son fils. Puis se ressaisit. Il ne pouvait pas mourir. Pas maintenant. Il devait trouver une solution. Il tomba au sol, feignant d’être mort étouffé.
« Inutile de gaspiller notre énergie sur toi, dit l’homonculus, cessant son attaque. Nous devons nous réserver pour une tâche autrement plus ardue. »
Et il s’éloigna, n’accordant pas un regard à son adversaire. Adversaire qui se releva douloureusement, et suivit discrètement sa cible. Il avait son plan. Il devait juste attendre le moment propice.


Chapitre 20 :

L’être se dirigeait vers le cercle de transmutation. Tout était prêt. Il ne restait plus qu’a l’activer, et toute la population de Central City allait se dissoudre dans la créature, faisant d’elle l’équivalent d’un Dieu sur terre. L’ « homonculus » sourit, confiant. Plus rien ne pouvait l’arrêter. Soudain, il sentit une présence derrière lui. Cela ne pouvait être…. Il se retourna brusquement et allongea son bras, saisissant Ron Daar, qui avait pathétiquement tenté d’être discret. L’Alchimiste Volant se débattait, tentant vainement de se libérer.
« Je suis surpris, dit Le Corps. Non pas temps que tu ait survécu, simulant l’étouffement, mais plutôt que tu ne te soit pas enfui, alors que c’est ce en quoi tu es le plus compétent. Peu importe. Nous avons changé d’avis.
-Comment ça, demanda Ron, un peu surpris par cette déclaration.
-Nous n’allons pas te tuer. Quelqu’un doit raconter ce qu’il s’est passé ici. Quelqu’un doit dire au monde à quel point nous sommes supérieurs.
-Ca doit être dur de passer les portes, avec des chevilles pareilles.
-Railles, Aïhou. C’est tout ce que tu peux faire. »
Le Corps lâcha Daar, qui tomba au sol, puis se positionna sur le cercle de transmutation.
« Maintenant, regardes ! Tu doit te souvenir de chaque détail. »
Ron s’approcha avec précaution du cercle. C’était un cercle écrit dans le langage alchimique d’Amnestris, mais plusieurs parties avaient été réécrites en Aïhou, ce qui prouve la compatibilité des deux alchimies. Le Corps ne faisait déjà plus attention à lui. Il était sur le centre du cercle, le point vers lequel se dirigerait toutes les personnes transmutées, pour servir de batterie géantes à cet amas de vie humaines. Lentement, Daar saisit une craie q’il avait trouvée dans une maison . Le cercle s’activa, et une lumière rougeâtre illumina la pièce. Sans perdre un instant, l’Alchimiste Volant posa sa craie sur le cercle. Il modifia a partie du cercle destinée à diriger la transmutation, changeant le mot Heyol (ou « extérieur » en Amnestrien) en Heyouiel (ou « soi »). Le résultat ne se fit pas attendre, et le Corps s’effondra de douleur.
« Non ! Qu’as tu fait ?
« Ho, j’ai corrigé quelques fautes d’orthographes. Tu es peut être un as en matière d’alchimie, mais niveau grammaire, t’es pas au point. En tout cas, tu avais raison. Je ne risque pas d’oublier ce moment. Ton regard incompréhensif à deux doigts de la victoire me fera marrer jusqu’à ma mort. »
Le corps du Corps commençait à disparaître, petit à petit (il y’avait beaucoup de vies à détruire, c’est pour cela que c’était si long). Les mains, puis le bras, et ainsi de suite, jusqu'à la tête. Alors, dans un dernier souffle de rage, il hurla :
« Nous ne sommes pas les seuls membres du Corps. Le Corps est partout. Le Corps voit tout. Ce n’est pas fini ! »
Et il disparut.
« Ben, pour toi, si, répliqua Ron Daar, sarcastique. »
Puis il tomba au sol, mort de fatigue. Il n’arrivait pas à croire qu’il avait sauver cette ville. Pourquoi donc ? Soudain, il entraperçût la réponse. Effectivement, il détestait ce pays. Il voulait le détruire, et le Corps aussi. Mais eux le voulait pour de mauvaises raisons. De plus, Daar ne voulait pas que le pays tombe. Il voulait le faire tomber. Et il y parviendra. Quoi qu’il lui en coûte.
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Message par Starman Sam 27 Oct 2007 - 15:56

Chapitre 21 :

Ron Daar était convoqué par le grand patron : Léon Waycoff. C’était plutôt rare, le Boss ne donnant généralement pas ses instructions en personne (du moins, cela n’avait jamais été le cas pour Ron). Il arrivait devant le bureau et allait ouvrir la porte, quand il entendit des murmures :
« Mais je te dis que ça va.
-…
-Bon, d’accord, je t’ai tué, mais c’est pas la peine d’en faire tout un plat quand même !
-…
-Bon, T’as personne d’autre à hanter ? Pourquoi tu me fais chier MOI ? »
Décontenancé par le one-man show de son chef, l’Alchimiste Volant risqua un œil par le trou de la serrure. Waycoff était en train de parler tout seul, ou du moins il agissait comme si il parlait à quelqu’un que personne ne pouvait entendre à part lui. Ron décida d’attendre qu’il ait terminé, un peu décontenancé. Visiblement, le Boss était un peu… fêlé. Peut être que Daar devrait porter un peu plus d’attention à ce que faisait le patron. Quand la voix se tût, Ron entra dans la pièce. Waycoff était assis dans son bureau, comme si rien ne s’était passé.
« Bonjour Daar.
-Monsieur. Vous m’avez convoqué ?
-Oui. Nous avons besoin de vos… talents spéciaux.
-Oui ?
-Voyez-vous, Daar, il se trouve qu’un journaliste du Central Tribune a découverts des choses, disons…. Assez peu reluisantes dans le passé de notre pays, notre passé assez récent.
-Je vois.
-Et donc, inutile de vous dire que s’il divulgue ses informations, le prestige même de notre nation risque d’en prendre un coup.
-Que voulez-vous que je fasse ?
-Surveillez-le. Déterminez ce qu’il sait exactement, et , si le besoin s’en fait sentir, capturez-le. »

Ron était rentré chez lui, avec de la documentation sous le bras. Il avait pris tour ce qu’il avait pu trouver sur le journaliste Edward Stample. Elève assez brillant, hautes capacités intellectuelles, connu pour ses idées à tendance démocratiques. Un être cultivé, aime les chats et les saucisses grillées. Plus bien sur, domicile. Ron en savait assez. Il était temps de commencer la filature.

Chapitre 22 :

Edward aimait prendre son croissant avant de partir au journal. Il le prenait avec du jus d’orange et du chocolat chaud. Daar frissona de dégout , comme à chaque fois qu’il voyait Stample boire du liquide noir. Le chocolat est une des choses que les Amnestriens ont pris aux Aïhous lorsqu’ils sont arrivés. Des gens étaient morts pour que ce type puisse en remplir son bol. Depuis qu’il le savait, Ron ne pouvait plus toucher au chocolat, et à tout ce qui comportait du cacao. Enfin, Edward Stample partit travailler, tandis que sa femme partait répéter au théâtre où elle était en représentation de la comédie musicale : « Fullmetal Alchemist ». Une pièce relativement réussie, d’après ce que Darr avait lu dans la presse. A son travail, Stample travaillait sur un article parlant des défavorisés de Central City, qu’il s’amusait à répéter à voix haute, histoire de s’assurer qu’il était toujours bon. Il semblait s’intéresser particulièrement à l’avis de la pigiste de la rédaction, une jeune et jolie rousse qui avait bien la moitié de son âge. Puis, vers 11h30, il partait manger dans un petit restaurant relativement chic, invitant la plupart du temps la fameuse pigiste. Il mangeait du canard à la sauce de Xing, avec des petits pois, et une île flottante en dessert (pas de chocolat, ce qui rassurait Ron.). Puis il retournait travailler, travaillant sur un autre article, plus mondain, traitant des salons chics de la ville. Il s’arrêtait souvent de travailler pour raconter des plaisanteries soi disant subtiles à la jeune pigiste rousse, qui généralement gloussait comme une idiote, rajoutant parfois des « Ho, vous, Monsieur Stample ». Puis, vers 17h30, il rentrait chez lui, faisait la cuisine pour deux , sa femme rentrant vers 21 h (il faut croire qu’ils travaillent beaucoup, au théâtre.). Puis, après un repas plutôt copieux, le couple allait se coucher vers 22h, généralement après un accouplement (Ron aimait beaucoup écrire accouplement, ça lui donnait l’impression d’observer des animaux). Daar ne pouvait pas entrer dans l’appartement par effraction, du moins, pas discrètement. Par contre, ce Stample avait l’air de beaucoup apprécier la pigiste. Peut être qu’il y ‘avait là une faille à exploiter.


Julie Sue lisait un livre que lui avait prêter Monsieur Stample : « Pluie et Brouillard », un magnifique roman d’amour. Elle soupira d’aise. Monsieur Stample était tellement intelligent et sensible : on sentait bien qu’il avait une âme d’artiste. Soudain, quelqu’un frappa à la porte. Elle se leva pour aller répondre, mais la dite porte fut alors défoncer avec une force phénoménale. Plusieurs hommes en treillis se dirigèrent vers elle et la saisirent. Elle voulut résister, mais les hommes étaient trop nombreux, et trop forts. Ils mirent une cagoule sur sa tête. Elle n’arrivait pas à croire ce qui lui arrivait. Elle était prisonnière, totalement impuissante.


Cela faisait une bonne heure qu’elle n’avait pas bouger de la chaise, au milieu de la salle d’interrogatoire. Son regard était vide, absent. Elle avait peur, cela se sentait. Ron sentit Waycoff s’impatienter.
« Pourquoi attendre, Daar ? Je suis tout a fait capable de la faire parler en moins de cinq minutes. Un petit canif, et le tour est joué.
-Si je peux me permettre monsieur, il serait préférable qu’elle soit en bon état, afin qu’elle puisse collaborer avec nous par la suite.
-Vous voulez y allez à la psychologie ?
-Cela fait douze bonnes heures qu’elle est dans cette cellule, assise sur cette chaise inconfortable, et qu’un garde la réveille dès qu’elle fait mine de s’endormir. Elle est une fille tout ce qu’il y’a de plus ordinaire. Elle n’est pas faite pour subir tout ça.
-Mmmm. Bien, Daar, je vous laisse faire.
-Merci, Monsieur. »
Après quoi il entra dans la salle. Elle le dévisagea, comme si sa simple présence était salutaire.
« Qui êtes-vous ?
-Ici, c’est moi qui pose les questions.
-Mais… je n’ai rien fait de mal. J’ai des droits.
-Les traîtres n’en ont aucun.
-Traître ? Mais…
-Vous avez l’impression que nous avons une conversation ? »
Elle se tût.
« Bien. Parlons de Monsieur Stample. Je crois savoir que vous êtes plus que de simples relations professionnelles, n’est-ce pas ? »
Silence.
« Je vous conseille de répondre.
-Ou… Oui.
-Vous a-t-il récemment fait part de documents pour un article qu’il compterai faire paraître dans un journal non officiel ?
-Je… Je ne…
-Comprenez moi. J’aimerai vous faire sortir d’ici. Cependant, si vous persistez dans ce refus de coopérer, nous serons dans le regret de vous incarcérez.
-Je refuse. Il compte sur mon silence.
-Bien. Parlons de votre mère, Mme Sue.
-Pardons ?
-Je crois savoir qu’elle est à l’hôpital d’Angelin pour une opération du foie. Je ne sais pas si vous le savez, mais il est fréquent que les patients meurent suite à des… complications.
-Vous n’oseriez pas…
-La balle est dans votre camp, Mme Stample. Allez-vous coopérez avec nous. »
Elle se tût un long moment.
«Ou… Oui. »
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Message par Starman Sam 27 Oct 2007 - 15:57

Chapitre 23 :

Waycoff devait admettre qu’il était plutôt impressionné par ce Daar (et il aimait penser q’on ne l’impressionnait pas facilement. Il avait fait craquer la fille avec une certaine aisance. Et puis, la menace voilée sur la mère à la fin… Très classe. Il se mit à penser qu’à l’avenir, il devrait plus se servir de cet agent .

Stample entra dans son bureau, et vit Julie Sue qui tapait des textes derrière son bureau. Il la salua, mais sa seule réaction fût de lever vers lui des petits yeux craintifs. Il ne comprenait pas trop ce qui se passait , mais il sentait bien qu’elle avait un problème. Il fît une petite blague, aucune réaction. Enfin, Edward sortit son article. La pigiste l’avait appelé hier soir, lui disant qu’elle aimerait beaucoup lire son article, le fameux « article top secret », comme il aimait dire. Très bon article, d’ailleurs, qui démontrait de façon indiscutable les liens qui unissaient la généralissime Heigarts à celui qui était censé la surveiller : Léon Waycoff, Directeur de la Cia. Avec, il était sur de récupérer un prix journalistique.
« Hé bien, Julie, dit-il, vous voulez toujours entendre mon article ? »
Pour tout réponse, elle le regarda dans les yeux. Stample pouvait y voir de la peur, de la peur et un message : « Partez ! ». On n’est pas un journaliste réputé quand on est idiot. Edward compris parfaitement ce qu’il se passait. Il entendit les pas dans le couloir, et il savait exactement, à leur bruit martial, de qui il s’agissait. Il rangea son article dans sa poche, et bloqua la porte avec le bureau de la pigiste. Puis, il courût en direction de la fenêtre, espérant ainsi s’enfuir par le toit. En l’ouvrant, il vit un homme l’attendre. Au premier étage. Stample ne pût réagir pendant une seconde. La seconde de trop. L’homme leva la main et Edward fût propulsé contre le mur. Le temps de reprendre ses esprits, et l’individu (qui se tenait sur une planche volante) le souleva par le col. Alors, les soldats réussirent à défoncer la porte et entrèrent.
« Edward Stample, dit l’homme volant, vous êtes accusé de sédition contre l’Etat Amnestrien.
-C’est n’importe quoi ! Je veux un avocat !
-Là où vous allez, un avocat ne vous sera d’aucune utilité. Emmenez-le. »


Puis, les choses se passèrent très vite. Edward Stample fût emmené, la direction du journal affirma n’avoir aucune connaissance de l’article en question, la pigiste rousse rentra chez elle en pleurant. Le directeur Waycoff dit à Daar qu’il avait fait du bon travail, et qu’il serait probable qu’il aurait du travail important à l’avenir, puis il partit, ainsi que les soldats. Seul restait Ron. Il resta un instant immobile, puis s’assura que nul ne pouvait le voir. Alors, de rage, il frappa le mur de toute ses forces. Qu’était-il en train de faire ? Il était en train de devenir un monstre, comme eux, comme ceux qu’il détestait de tout son être. Une larme commença à couler sur sa joue. Etait-ce donc ça, le chemin qu’il avait choisi ? Devait-il faire disparaître celui qu’il était sous un masque d’impavidité ? Il était un monstre…. Tant mieux, se surprit-il à se dire à lui-même. Il faut frapper selon leurs propres termes, apprendre d’eux, user de leurs armes jusqu’au bout. Et quand il s’entendit penser cela, il comprit une chose. La transformation était irréversible. Et cela lui faisait peur. Mais en même temps, cela lui faisait un bien fou. Il fît craquer les articulations de la main qu’il avait frappé, puis partît.


Chapitre 24 :

Le temps avait passé. Ron Daar avait commencé à rentrer dans les petits papiers de Waycoff. Celui-ci lui donnait beaucoup de travail, ce qui arrangeait l’Alchimiste Volant car il n’avait plus le temps de réfléchir aux actes qu’il devait commettre en permanence. Et quand, entre deux missions, il rentrait chez lui, il revoyait les choses qu’il avait faites, et il frissonnait de dégoût. Meurtres, chantages, kidnapping… Tant de choses qu’il avait sur sa conscience. Le plus horrible, c’était qu’il n’avait aucune difficulté à faire toutes ces choses sur le fait, et le remord ne le prenait que plus tard. Il avait alors l’impression d’avoir des « émotions différées ». Et il se détestait pour cela. Mais Ron Daar ne se hait pas en permanence. Lorsqu’il glisse dans les cieux, il retrouve une partie de ce qu’il était auparavant. Il redevient un guerrier, et non un tueur. Un gardien, et non un bandit. Mais toujours ces balades devaient prendre fin, souvent trop tôt pour l’Aïhou. Mais, comme on dit, le travail n’attend pas. C’est du moins ce qu’il pensait, alors qu’il quittait le QG de la Cia avec ses dernières instructions. Il ne les avait pas encore lues, mais il semblerait que cela ait un rapport avec une série d’attentats perpétrés récemment. Ron repensa à son patron. Il avait décidément quelque chose de pas net. Peut être devrait-il faire attention à ce qu’il comptait faire, cela pourrait lui être utile d’en savoir plus.
« Te voilà, dit une voix, une voix que Ron n’avait pas entendu depuis longtemps. »
Il se retourna, et la vît. Shalla.


Ils étaient assis chacun sur une chaise depuis plusieurs minutes déjà. Ron avait raconté ce qu’il avait vécu depuis son départ (en étant évasif sur ce qu’il faisait actuellement, il n’était pas question qu’elle se fasse descendre parce qu’elle en savait trop.).
« Alors, dit-elle, il n’était pas…
-Il n’était pas notre fils. Il n’était qu’une poupée, un être sans âme propre.
-Et… Tu l’as tué.
-Oui. Comment m’as-tu trouvé ?
-Par hasard, je dois l’admettre. Tu m’as dit que tu travaillais pour l’Armée. Comment peux-tu ? Après ce qu’ils nous ont fais ?
- Ce n’est pas ce que tu crois. J’ai infiltré l’Armée.
- Tu comptes te venger ? Malgré nos croyances ?
- Tu te trompe, ce n’est pas que de la vengeance. Je veux rendre à notre peuple ce qui devrait être le sien : sa liberté.
- Mais, si tu transgresse nos règles, ton âme ne pourra rejoindre la Grande Mer. Tu sera damné.
- C’est comme ça. Je suis déjà damné.
- -Ron, je sais que c’est dur, mais il faut surmonter ta peine. Cela fait plusieurs années que notre fils est mort.
- Je sais. Mais je n’y arrive pas. J’ai des choses à faire. Si je dois être privé du Repos Eternel, qu’il en soit ainsi. Tu devrais partir.
- Je suis venue te chercher.
- Je sais. Mais tu ne peux rien pour moi. »
Et il la reconduisit à la porte. Avant de s’en aller, elle se retourna.
« Ron ?
-Oui ? »
Il y’eut un moment de silence.
« Non. Ce n’est rien. »
Daar sût qu’elle mentait. Mais si elle ne voulait pas lui dire ce qu’elle voulait, tant pis. Elle partît, et Ron la regarde s’éloigner au loin. Puis il prît ses instructions les lût.

Ordre de mission :
Opération de surveillance en la personne d’Astalya Feist. Ne vous faîtes pas repérer. Contact par rapports interposés au point de rendez-vous .N’oubliez pas, vous n’existez pas.
Directeur Léon Waycoff.
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Message par Starman Sam 27 Oct 2007 - 15:57

Chapitre 25 :



La charrette avançait lentement, à tel point que régulièrement des enfants jouant au ballon la dépassait sans effort. Le paysan qui la conduisait était un homme bourru, le genre qui travaillait la terre depuis sa plus tendre enfance et qui n’avait jamais rien connu d’autre (autrement dit, pour les citadins, un plouc.) Ses muscles n’étaient les trucs harmonieux que l’on obtenait en faisant de l’exercice physique dans une salle de musculation. A dire vrai, il ressemblait plus à un ours qu’autre chose. Ce qui n’empêchait pas qu’il était d’un naturel plutôt compatissant, comme souvent chez les grands types musclés. Ce qui expliquait qu’il trimbalait souvent des voyageurs sans moyen de transport. Ils étaient trois aujourd’hui. Le premier était un type foncièrement antipathique, avec une tête de fouine, qui observait les alentours avec anxiété. Le deuxième était un petit garçon, visiblement un orphelin ou un fugueur, qui de toute façon ne tiendrait pas deux semaines dans la dure Taïga de Drachma. Enfin, le dernier était un homme à la peau mâte, visiblement pas d’ici, qui tenait fermement dans un coin une planche de surf, ce qui surprenait le paysan qui n’en avait jamais vu. Ce troisième homme dormait, ou du moins en donnait l’impression.

Ils sortirent soudain du buisson. Deux hommes armés de pistolets, l’air menaçant, et qui ne s’était pas lavé depuis deux mois (cela se sentait, comme on dit.) Ils tinrent en respect le paysan, qui était courageux mais pas téméraire, comme on dit. Puis, ils s’occupèrent de détrousser les voyageurs.
L’homme à tête de fouine avait un peu de monnaie locale. Le garçon, lui, n’avait rien du tout. Excédé, un des hommes lui donna un violent coup de crosse sur le crâne. Enfin, ils arrivèrent au troisième. Il n’avait pas bougé d’un pouce durant la durée de l’attaque. Mais quand l’un d’entre eux braqua son arme en sa direction, un sourire apparût sur son visage. Un sourire carnassier, inquiétant, qui déstabilisa un peu l’agresseur. Dans la seconde qui suivit, celui-ci fût projeté dans les airs, avant de s’écraser lourdement contre le sol. Le second jura , avant de vider son chargeur sur le type. Sans effet apparent. Puis le « surfeur » monta sur sa planche, et fût sur le deuxième bandit avant même que celui-ci n’ait pût faire un geste. Il saisit au col , et l’implosa. Le bandit restant disparût sans demander son reste.

« Même ici, on ne peut pas être tranquille ? »
Le garçon regarda le type avec un regard incrédule.
« Bravo, m’sieur, fit-il. Vous êtes super forts. »
Aucune réaction.
« C’est quoi votre nom ?
-Daar. Ron Daar. Et toi, tu es?
- Je suis Mikail.
- Dis-moi, Mikail, tu n’es pas un peu jeune pour voyager sur les routes ? Où sont tes parents ?
- En ait pas.
- Ha. Logique. Désolé, c’était une question idiote.
- Hé, mon gars. »
C’était « Tête de Fouine » qui venait de lui parler. Ron le regarda d’un air un peu méprisant.
« Oui ?
-Bien joué. Tu leur a bien fait leur fête à ces sales types. J’me présente. J’suis Rophsky. Tu te bats bien, dis donc . Tu sais, je connais des types , à la ville voisine, qui seraient intéressé par tes talents. T’en pense quoi ? »
Ron se tût un moment, puis se tourna vers Mikail.
« Tu vas où ?
-A la prochaine ville. »



Chapitre 26 :

Ils arrivèrent le lendemain matin dans la ville. Enfin, ville, pour quelqu’un qui a passé plusieurs années dans Central , ça ressemblait plus à une espèce de bidonville à qui on aurait enlevé la ville qui allait avec. C’était vraiment un taudis délabré. Ron descendit de la charrette, planche en main, suivit de Rophsky et de Mikail.
« Tu ne crois pas que tu pourrais me dire où tu m’emmènes, Rophsky ?
-Je t ‘emmène vers 200 000 Klots.
-Ca fait combien en Cenz ?
-Rajoutes 3 zéros.
-Mmmmm. C’est une sacrée somme. Et il faut la gagner j’imagine.
-Oui, mais rien de bien méchant. C’est juste que dans le coin, il y’a deux gangs tu vois : Les Stakanova, et les Petrovitch. Moi je bosse pour les Stakanova, et depuis que les autres sont là , c’est la guerre ouverte. Et je pense qu’une main d’œuvre aussi qualifiée que toi leur fera très plaisir. »
Ron jeta un coup d’œil derrière lui. Le jeune Mikail les suivait. Visiblement, le gosse ne savait pas où aller et avait décidé que , tant qu’a faire, l’alchimiste ferait aussi bien l’affaire qu’un autre. Enfin, cela ne dérangeait pas Daar plus que ça.

Quelques minutes plus tard, l’ancien Alchimiste Volant se trouvait face au cheef du gang , Pietro Stakanova. Une chose est sure, ce type pue la violence gratuite.
« J’te jure mec, dit Rophsky qui voulait à tout prix convaincre son auditoire. J’l’ai vu éclater deux types, comme ça. Comme si c’était des ragondins.
-Mouais. J’aime pas trop les alchimistes . Trop intelligent. Pour un homme de main, ça le fait moyen.
-Ecoutez, dit Daar. Si vous trouvez que « ça le fait pas », je suis sur que les…. Comment déjà ? Pétrovitch ? … Me trouveront un emploi quelconque. »
Il y’eût un moment de silence. Pietro fixa l’étranger à peau mâte du regard.
« Qu’est-ce qui me prouve que t’es si fort que tu le prétend ?
-Rien. L’expérience.
-Montre moi ce que tu sais faire. Ramma ! Vlad ! »
Deux hommes sortirent de la ;porte de derrière. C’était des armoires à glace, le genre qui foutrait la trouille à un ours polaire. Il toisèrent Ron du regard, et un sourire narquois apparût sur leur visage. L’un deux allait faire un geste, quand il s’effondra sur lui même, tenant sa jambe en hurlant. L’autre chargea l’alchimiste, mais il fût projeté en arrière, percutant le mur de pierres, et sombra dans l’inconscience. Pietro avait du mal à en revenir. Deux de ses meilleurs hommes avaient été vaincus en quelques secondes.
« Alors, fit Ron Daar.
-J’achète, répondit le chef du gang Stakanova. »

Quelques minutes plus tard, tous les hommes étaient réunis en salle de réunion.
« Alors, fit Pietro, voilà le topo. Les Petrovitch ont récemment volé des armes au gouvernement Amnestrien (qui a eu quelques soucis ces derniers temps), et ils vont bien entendu s’en servir contre nous. Il faut donc les voler. Les voleurs vont rejoindre le reste de la bande près de la Taïga au Sud d’ici, près du Grand Pic. On sera là. Tu viens pas encore avec nous, Etranger. Je préfère te garder pour une plus grande occasion, pour l’effet de surprise.
-Comme vous voulez.
-Bien. On part demain à l’aube. »

La chef du gang Petrovitch se tenait assise dans sa chambre, quand soudain quelqu’un toqua à la fenêtre, ce qui était étrange car personne ne pouvait passer par là. Elle s’approcha et s’apprêta à ouvrir quand….
« Non, fit la voix. Laissez fermé.
-Que voulez-vous ?
-Les Stakanova vont voler vos armes. Préparez-vous.
-Les fils de chien ! Qui êtes-vous ? Pourquoi faites-vous ça ?
-Appelez moi Deepthroat. Quand à pourquoi je fais ça. »
Une main passa sous la fenêtre.
« Pour 200 000 Kotls ».
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Message par Starman Sam 27 Oct 2007 - 15:57

Chapitre 27 :

Le Grand Pic était le seul élément de terrain qui n’était pas complètement plat sur la toute la Taïga. Sa ressemblait un peu à un gigantesque bec d’oiseau, du moins si on avait un peu d’imagination, sinon pour les gens simples c’est « un truc pointu. » Quoi qu’il en soit, c’était l’endroit rêvé pour deux choses : planquer les trucs que l’on ne tenait pas à montrer à tout le monde, en raison du nombre assez impressionnant de petites cachettes dans le genre grotte. Et quand on veut tendre une embuscade, pour les mêmes raisons. Même quand l’on sait que l’on va se faire attaquer, ça fait peur, quand même , toutes ces grottes où l’ennemi peut se cacher. Pour un peu, Daar, posté suffisamment haut dans le ciel pour que quiconque regarde le ciel sans chercher un type sur un surf volant ne le remarque pas, aurait presque pitié du type qui conduisait le convoi d’armes volées des Petrovitch. Presque . Pendant au moins dix secondes. Et encore, parce qu’il était de bonne humeur aujourd’hui. Comme il s’y attendait, l’attaque fût lancée quand le convoi passa en-dessous d’une des grottes situées à une hauteur suffisante pour garder un avantage, et suffisamment basse pour distinguer les types que l’on dézingue.
Mais les Petrovitch étaient prêt (encore heureux, sinon Daar les aurait prévenu pour rien) et dès qu’ils les hommes fondrent sur eux, ils dégainèrent l’artillerie lourde, à savoir un lance-missile, et plusieurs mitrailleuses. D’après ce que Daar pouvait voir, les Stakanova avaient l’avantage du terrain, mais leurs adversaires celui des armes. Cela s’annonçait serré. Les deux gangs se tiraient dessus sans relâche, et l’on pouvait voir que cela dépassait la simple conquête d’un butin. C’était une guerre haineuse, avec deux ennemis qui se détestaient. Une guerre qui devait durer depuis des lustres. De là où Daar se trouvait, cela ressemblait à une espèce de combat de fourmis. Néanmoins, les fourmis Stakanova prirent assez vite l’avantage, et les fourmis Petrovitch firent massacrées, non sans avoir infligés de lourde pertes aux Stakanova. Mais cela n’arrangeait pas Daar. Et tandis que les Stakanova chantaient leur joie, il descendit sur eux à pleine vitesse.
« Hé, mais c’est…. Fit l’un, le remarquant. »
Il n’eût pas le temps de finir que Ron fit s’effondrer un bout de la montagne sur eux . Aucun ne pût en réchapper.


Naïva Petrovitch attendait des nouvelles du convoi. Elle espérait que les défenses qu’ils avaient prévus à la va-vite suffiraient à le protéger du gang Stakanova, mais elle en doutait. Elle devait bien l’admettre, c’est eux qui prenait l’avantage au fur et à mesure que le temps passait. Ils étaient mieux organisés, et aux yeux de ces idiots d’habitans de ce village pourri, ils avaient plus de légitimité sous prétexte que leur chef est un homme. Alors, à nouveau elle entendit quelqu’un toquer à sa fenêtre. Deepthroat.
« Vos hommes ont été… en dessous de ce que j’espérais d’eux, dit-il. Heureusement que j’étais là pour équilibrer.
-Mes hommes sont morts ?
-Oui, mais les autres aussi. J’ai caché les armes à l’endroit indiqué sur cette carte. »
Il la glissa sous la fenêtre.
« Ca fera 15 000 Klots de plus.
-Bien. »


Ron retourna voir Pietro Stakanova. Le chef de gang n’était, il fallait s’y attendre, pas content du tout.
« Incroyable. Je n’ai pas de nouvelles de mon équipe depuis des heures. Cela veut dire une seule chose. Ils nous ont eût. Et les armes sont chez eux. Il va falloir frapper fort. Daar, va les chercher pour moi.
-Bien.
-S’ils veulent la guerre, ils l’auront. »



Chapitre 28 :


Le jeune Mikail suivait Ron du regard. Il ne savait pas trop quoi penser de l’étranger : il avait pris soin de l’enfant et avait veillé à ce qu’il ne manque de rien , mais son double-jeu était assez évident si on vivait en permanence près de lui. Et Mikail avait besoin de Daar pour ce qu’il devait faire, et il n’avait pas l’intention de le laisser se faire tuer aussi facilement. Soudain, l’Alchimiste Volant se dirigea vers lui.
« Bien, fit-il. Je vais m’absenter, là, j’ai du boulot. Essaie de pas te faire tuer d’ici à ce que je rentre. Et évite de continuer à tourner autour de cette femme, ça va t’attirer des ennuis. »
Mikail eût un mouvement de recul. Comment pouvait-il savoir ? Il ne l’avait suivi qu’une seule fois .
« Un des hommes de main m’a raconté, tu n’es pas très discret. Enfin, tu la connais ? »
Le jeune garçon attendit une seconde avant de répondre.
« C’est ma mère. »
Si Ron fut surpris, il n’en montra rien.
« Et comment se fait-il que ta mère t’ait laissée tout seul, comme ça ?
-Je ne sais pas. Elle m’a abandonné quand j’étais encore bébé. J’ai été élevé par Igor.
-Igor ?
-Il a fait ce qu’il a pu, mais il est mort avec le froid. Il était pauvre et n’avait pas de maison. Alors, je suis parti chercher ma Mère.
-Comment tu sait que c’est elle ?
-Igor avait une photo. Il était photographe, avant qu’il ne trouve plus de travail et devienne ivrogne, et il gardait toujours des doubles. Je veux juste savoir qui j’étais. Je m’en fiche qu’elle me rejette, je veux juste savoir qui je suis. »
L’alchimiste ne répondit rien. Il semblait réfléchir. Peut être , pensa Mikail, que lui aussi savait ce que cela faisait de ne pas intéresser sa mère.
« Bon, je vais faire ce que j’ai à faire, et à mon retour, on verra ce que je peux faire. »
Et, sans attendre de réponse, il partit.

Il arriva devant le bâtiment des Petrovitch. Il savait les armes ailleurs, et la plupart des membres du gang étaient avec elles, dont les gros bonnets. De plus, personne ne savait qui il était, et les hommes restants ne faisaient pas le poids contre lui. Par conséquent, il allait affaiblir un peu ce camp, avant de s’occuper de l’autre. Il avait encore de quoi faire.


Mikail savait qu’il ne devait pas être là. Il savait qu’il devait attendre le retour de Ron. Mais entre savoir ce que l’on doit faire et le faire, il y’a une sacrée différence. C’est pourquoi il se tenait dans ce tonneau, guettant le moment où sa mère sortirait de la chambre. Il s’était renseigné et savait qu’elle était promise à Pietro Stakanova, et que si celui-ci découvrait qu’elle avait un fils, il les écorcherait vif tous les deux. Mais il n’avait pas choisi de venir. C’était arrivé, c’est tout. Et tandis que le chef de clan faisait Dieu sait quoi dans la chambre de sa mère, il regrettait qu’il y’ait de l’eau froide dans le tonneau. Il le regretta encore plus quand, vaincu par la température de – 20 degrés de celle-ci, il ne pût s’empêcher d’éternuer. Il le regrettera encore plus dans un quart d’heure , quand le vingtième coup de fouet s’abattra sur son dos.


Une demi-heure plus tard, Ron avait réglé leur compte aux quelques hommes qui étaient restés pour donner le change aux Stakanova. Il rentrerait ensuite au camp du gang, et leur annoncerait q’il n’a pas trouvé les armes, car celles-ci s’étaient envolées avec la majeure partie du gang. Et, en continuant à jouer subtilement, il pouvait rendre sa présence indispensable aux deux clans, les forçant à revoir son salaire à la hausse. On pourrait croire que Ron était devenu vénal avec l’âge, mais il avait un projet bien précis en tête. Peut être pourra-t-il enfin faire quelque chose de constructif, au lieu de ressasser dans son coin ses tourments habituels. Il sentit que quelque chose clochait dès qu’il vit la cours déserte. Il le sentit d’autant plus que l’instant suivant, tout le Gang Stakanova le tenait en joue.
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Message par Starman Sam 27 Oct 2007 - 15:58

Chapitre 29 :


L’homme marcha sur la main de l’alchimiste. Il était plutôt du genre solide, malgré sa relative petite taille. Et tenace en plus. C’était sans doute pour ça qu’il avait réussi à mettre au tapis un bon quart du gang avant de se faire prendre. Mais il était impuissant, tandis que l’homme lui donna un coup de pied dans la tête. Ron Daar, le récente recrue, et déjà un traître déclaré. Son plan n’était pas idiot : aviver les tensions entre deux clans qui ne rêvaient que d’en découdre, afin d’en tirer le meilleur parti possible. Un plan qui aurait pu parfaitement fonctionner si le gamin qui l’accompagnait n’avait pas commis l’imprudence de s’approcher trop prêt de la maîtresse du boss. Après ce que celui-ci lui avait fait, le gosse a dit tout ce qu’il savait qui aurait pu lui laisser une chance de survivre. Mais à présent, il n’était plus de ce monde. L’homme cessa de frapper Daar, qui chuta une fois de plus au sol, aux portes de l’inconscience. Il devait le maintenir en vie. Le Patron voulait le finir lui-même. Il n’aimait pas qu’on le trompe sur la marchandise.


Ron ouvrit les yeux, pour se rendre compte que celui qui le torturait était parti. Il eût un moment d’absence, avant qu’il ne reprenne le contrôle de lui-même. Il ne devait pas s’évanouir, il devait se ressaisir. Il se mît à douter de cela. Ne serait-il pas plus doux pour lui de mourir ici, et de rejoindre son fils dans la Grande Mer ? Mais il devait aussi penser à Mikail. C’était la faute à Daar s’il était mort. Le moins qu’il puisse faire était de le venger. Aussi étonnant que cela puisse paraître, Ron Daar n’avait jamais pris la voie la plus facile.


Pietro était furieux. Il savait que ce Daar n’était qu’un traître. Son père le lui avait assez souvent répété : « Les alchimistes sont trop intelligents pour être de bons hommes de main. Ne te fie pas à l’alchimie, ne te fie pas aux hommes. Ne te fie qu’a ton arme, car elle seule ne te trahira jamais. » Décidément, ce vieux con était parfois de bon conseil. Soudain, il entendit un bruit. Des coups de feu. Il était attaqué. Par les Petrovitch, certainement. Peu importe, pensa-t-il. Il était temps de leur apprendre qui était le vrai maître ici.


Ron avait trouvé ce qu’il cherchait : une pierre ronde, pas suffisamment pointue pour faire une arme acceptable, mais assez pour ce qu’il comptait en faire. Ils l’avaient enfermé, et lui avaient pris ses gants et sa planche, mais cette pierre pouvait tout changer. Il la saisit, et entailla la paume de sa main, étouffant un petit gémissement de douleur. Il continua à tailler, se dessinant un cercle de transmutation sur la peau. La cercle des Alchimistes Volants. Puis, il veilla à ce que le sang ne dégouline pas, et attendit. Puis, l’homme revint, se réjouissant à l’avance de ce qu’il allait faire subir à sa victime. Mais à peine avait-il ouvert la porte que Daar transmuta une vague d’air, qui lui brisa les cervicales. Incapable de se tenir debout, Ron rampa jusqu'à la sortie. Au bruit, il jugea que le cap des Stakanova était attaqué. Bien, cela lui simplifierait la tâche. Continuant de se traîna, il arriva jusqu'à la salle d’armes, où ses gants et sa planche étaient entreposés. Il eût un autre absence .
« Se… ressaisir, murmura-t-il. »
Puis, il continua d’avancer. Passant la porte entrouverte, il trouva ce qu’il cherchait sur la table. Il n’était pas en état de se battre. Il devait battre en retraite. Il monta tant bien que mal sur son surf, puis commença à transmuter. Etrangement, il se rendait compte qu’avec le temps, cet acte lui était moins pénible que celui de marcher. Puis, il s’envola, brisant une fenêtre en éclats. Maintenant, il devait trouver un abri.

Les derniers Petrovitch étaient morts. Tous. Sans exception. La putain qui leur servait de chef était morte entre ses mains. Pourtant, Pietro n’était pas satisfait. Lui-même avait perdu trop d’hommes. Du gang puissant, il ne restait qu’une petite poignée d’hommes, incapable de tenir la région par la force.
« Chef, le prisonnier s’est échappé. »
Il jura quelque chose d’intraduisible dans sa langue. Décidément, il ne pouvait vraiment se fier qu’à son arme pour faire le nécessaire.


Chapitre 30 :


Cela faisait une semaine qu’il était terré dans cette grotte, quelque part dans le Grand Pic. Il y’en avait tellement qu’il était virtuellement impossible de le trouver, même si on passait des années à chercher. Il s’était soigné, il s’était ressourcé. Il avait attendu : après tout, sa vie n’avait-elle pas été qu’une longue attente ? Il ne mourra pas d’attendre encore un peu. Surtout, il avait réfléchi : il fallait qu’il voit quelque chose, absolument. Techniquement, il n’apprendra certainement rien de neuf, mais il fallait qu’il l’ait sous les yeux. Mais cela aussi devra attendre, car Ron Daar avait quelque chose à faire d’abord. Cela faisait une semaine, et à présent il était prêt.


Pietro jura dans sa barbe naissante. Il avait beau avoir en théorie gagné la Guerre, il était quasiment sur que son ancienne rivale l’observait là-haut, et se foutait drôlement de sa gueule. Il faut dire qu’il y’avait de quoi : de sa bande, il ne restait que quelques types encore capable de tenir sur deux jambes (quand aux automails, ils étaient très rares et chers à cause du traitement spécial qu’on devait leur infliger). Il n’avait même plus de quoi maintenir son territoire, alors occuper celui du voisin, ce n’était pas la peine d’y penser. Enfin, songea-t-il, cela ne pouvait pas être pire. Il eût la confirmation du contraire quand il vit un de ses derniers hommes passer par une fenêtre, emportant avec lui le vent glacial de l’hiver Drachmien.
« Et merde. »


Ron était presque surpris de la faible résistance de ses opposants. D’accord, ils venaient de gagner une très dure bataille, et ils n’étaient qu’une poignée, mais bon, ils pouvaient faire mieux que ça. Non ? Tant pis, songea-t-il, il devra s’en contenter. Pietro sortit de son fief, une arme à la main.
« Salut, dit Daar. Tout se passe comme tu veux ?
-Je savais qu’on pouvait pas faire confiance aux alchimistes, répondit celui-ci avec hargne. Vous êtes trop intelligents pour travailler correctement.
-Oui, mais bon, des gens trop bêtes, comme tes hommes, sont incapables de se battre correctement.
-Oui, c’est vrai. Mon Père l’avait dit. Je ne fais pas confiance à l’alchimie. Je ne fais pas confiance à mes hommes. »
Il montra son arme, avec fierté.
« Mais ça, dit-il, je lui fais confiance. Une arme conçue spécialement pour le Nord. Uzi semi-automatique, ne s’enraye jamais, fonctionne parfaitement lors de grand froids.
-Soldes de – 20 % sur les cartouches. T’as des actions chez le fabriquant ?
-50 tirs minutes ! 50 tirs minutes ! Tu crois que ta poudra de perlimpinpin peut lutter contre ça ?
-Hé, t’es gentil, un peu de respect pour la poudre de perlimpinpin. J’en mettais sur mon surf pour faire un effet verdâtre quand j’avais 10 ans, alors molo, ok ?
-Cette arme est la seule chose en laquelle je peux avoir confiance. »
Il visa Daar , à quelques mètres de lui. Celui-ci eût un large sourire.
« Tu es un pauvre con. »
Pietro appuya sur la gâchette. Et alors ça partit. Non pas le déluge de balles, comme il s’y attendait, mais le canon fit un vol plané sur quelques mètres avant de retomber dans la neige mêlée de boue.
« Ho, c’est bête, ricana Ron. L’est cassée, l’arme ! Dommage. »
Le chef de gang regarda le canon, hébété.
« Impossible, murmura-t-il.
-Et si. Tu avais tort. Il ‘y a rien dans ce monde à laquelle on puisse se fier. Et certainement pas un bout de métal au mécanisme aussi compliqué. Il suffit d’augmenter un peu la pression et de suite, ça saute. Quelle camelote je vous jure. »
Alors l’Alchimiste Volant s’approcha de Pietro Stakanova. Il tendit la main vers lui et, avec son alchimie, lui brisa la nuque.


Dimitri était celui qui s’occupait des morts dans le village. Disons simplement qu’il était le seul à trouver que la guerre des gangs était une opportunité de business intéressante. Et il avait particulièrement de travail ces jours-ci. C’est pourquoi il n’était pas particulièrement surpris de trouver le cadavre d’un jeune garçon sur sa table de nuit. Après, il avait des cadavres qui traînaient partout ces temps-ci. De plus, quand un corps avait l’obligeance d’avoir sur lui juste assez de Klots pour avoir droit au tarif de luxe, Dimitri n’était pas le genre à poser des question.
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Message par Starman Sam 27 Oct 2007 - 15:58

Chapitre 31 :


L’Est d’Amnestris, espace souvent oublié quand l’on pense à Amnestris. Pas une zone importante d’un point de vue économique, et très vide géographiquement. Partez vers la frontière et vous trouverez la ville de Lior, un des rares « joyaux de la couronne » ( il n’en a pas toujours été ainsi, mais nous ne faisons pas un cours d’histoire). Continuez sur votre lancée, quittez le pays, et vous arriverez sur la nouvelle République d’Ishbal. Ce pays sort de plusiueres années de répression et essaie de bâtir quelque chose de viable sur ce qu’il reste de leur gloire passée. Poursuivez votre route, et vous arriverez dans une sorte de no man’s land (du moins si vous survivez au désert, aux tempêtes de sables et aux brigands). Au centre de cette zone de non-droit se trouve la capitale de l’ancien monde, la mystérieuse Xerxès. La ville légendaire qui, dit-on, a disparue en une seule nuit. Xerxès, dont les secrets font fantasmer les alchimistes les plus savants de l’époque actuelle. Mais Ron Daar n’était pas là pour fantasmer. D’après des informations qu’il avait obtenue, il était possible que cet endroit soir le berceau de son peuple, les Aïhous. Cette idée lui paraissait plutôt étrange, étant donnée la séparation géographique entre son île et ici, mais il devait reconnaître qu’étant donné la distance temporelle, c’était loin d’être impossible. Il se posa au sol, pris sa gourde, et bût goulûment une gorgée d’eau. Puis, il commença l’exploration de la ville morte. Sans se douter que dans l’ombre, des yeux méfiants l’observaient.

Il avait passé le reste de la journée à examiner les inscriptions et les cercles alchimiques. Pas étonnant que les alchimistes d’Amnestris n’y comprennent rien. Cela ressemblait beaucoup aux cercles de transmutations Aïhous, mais avec plusieurs différences, comme si l’écriture avait évoluée depuis. En tout cas, il y’avait bel et bien une connexion, même si plusieurs aspects n’étaient pas aussi accentués, notamment le principe de non-violence Aïhou, quasi absent de ce qu’il avait pu déchiffrer. Ce qui semble pour ainsi dire logique , étant donné qu’il s’agissait de la culture dominante de leur époque. Mais, si la théorie de la relation entre ces deux peuples est juste, qu’est-ce qui a pu entraîné une modification de ce type dans leur comportement ? En tout cas, ils avaient l’air d’en connaître un rayon sur la transmutation humaine. Il pouvait lire ici un cercle détaillant comment créer une sorte « d’être quasi divin », ce qui en dit long sur leur mentalité. Il entendit des pas derrière lui. Froids, durs. Non pas des pieds d’hommes. Il se retourna et fis face à une statue, qui bougeait malgré le fait que cela semblait stupide de dire ça.
« Nul ne doit découvrir les secrets de Xerxès. »
Sur ces mots, la statue claqua des mains, transmutant des piques qui tentèrent d’empaler l’Aïhou. Mais celui monta sur sa planche et s’envola hors de portée. Il riposta d’une violente vague d’air chaud, qui renversa le colosse de pierre. Qui se releva, indemne.
« Et merde, jura Daar. »
Son adversaire claqua des mains, et enflamma l’air ambiant, tentant ainsi de griller l’alchimiste.
« Ils ont quoi, tous, à faire des flammes ? »
Cessant tout transmutation avec sa planche, Ron tomba au sol , évitant le feu destructeur d’extrême justesse. Puis, reprenant son envol, il chargea la statue , la percutant avec son surf de plein fouet. Celle-ci recula légèrement, donnant le temps à l’Aïhou de prendre ses distances. Son adversaire transmuta une gigantesque vague de sable à sa poursuite, que Daar éluda en se mettant dessus.
« Ha ça me rappelle le bon vieux temps, quand les choses étaient simples. Enfin, faut en finir avec Tête Dure. »
Il se retourna vers son challenger, puis s’éclipsa derrière un bâtiment. La statue le chercha un moment. Puis elle vit son adversaire lui foncer dessus. Sans attendre, elle transmuta un canon, et dégomma sa cible. Qui se volatilisa sans autre forme de procès. Alors elle compris : c’était une simple illusion, un mirage. Elle senti son adversaire lui foncer dessus par derrière. Elle se retourna alors, le temps pour son adversaire de transmuter une vague tellement puissante qu’elle fit un trou dans le bas de son crâne, avant de poser sa main sur le point faible de la statue : son cercle de sang.
« Encore un geste et je t’envoie rejoindre tes ancêtres, à supposer que tu en ait. »
Elle remarqua alors le cercle sur son autre main.
« Tu maîtrise l’alchimie de Xerxès ? Comment est-ce possible ?
-Aucune idée. C’est un peu ce que j’espérais savoir avant que tu me saute dessus.
-Mon nom est Amnel Ehm’tarok. Je suis la gardienne de ces lieux. J’existe depuis les dernières années de Xerxès.
-Ce qui revient à dire que tu as environ 20 000 ans. Tu n’es pas le premier immortel que je rencontre, mais l’autre n’était q’un gamin en comparaison. Et pourquoi gardes-tu ces ruines ?
-Il est des choses que les hommes doivent oublier à jamais. Es-tu apparenté au Grand Peuple ?
-Grand Peuple, hein ? Disons que c’est possible. Que gardes-tu de si secret ?
-Je suppose que si tu descends du Grand Peuple, je peux te le dire. Tout cela remonte à fort longtemps.
-Cool, j’espère qu’il y’aura un entracte pop-corn au milieu. »



Chapitre 32 :


« Il fût un temps, comme tu le sais sans doute, où Xerxès était un puissant empire. Seul les terres de Xing échappaient à notre contrôle, nous étions redoutées partout où nous allions. Cela était dû à une arme que nous avions développée et qui terrifiaient nos voisins : l’alchimie.
-Vous avez inventé l’alchimie ? Les autres n’en avaient aucune connaissance même avant ?
-Non. Pour eux, c’était ni plus ni moins qu’une sorte de sorcellerie, ce en quoi ils n’avaient pas tout à fait tort d’ailleurs. Seul Xing avait quelque chose de similaire. Toujours était-il que nous étions au sommet de notre gloire, d’un point de vue culturel, social et militaire.
-Un vrai paradis, à ce que je vois.
- Ce qu’aujourd’hui vous appelez l’alchimie avait un nom très précis à notre époque : L’Aïlotsu, ou l’art des morts. Si tu descend du grand peuple, tu sais en partie pourquoi.
- -Oui, l’énergie même de ce qu’on appelle alchimie est l’énergie des gens morts. Un brin macabre.
- En effet, pour qui se poserait un tant soi peu la question. Mais ce n’était pas notre cas. Nous pensions maîtriser chaque aspect de notre capacité. Des choses qu’aujourd’hui vous n’avez pas idée. Des choses qui ont disparues tellement elles semblent sordides. Quoi qu’il en soit , nous avions fini par nous détourner des conquêtes du monde physique, pour explorer plus en détail les limites précises de ce que l’Aïlotsu pouvait et ne pouvait pas faire. J’étais une jeune femme à l’époque. Je venais de terminer ma formation d’alchimiste médicale.
- Ho, vous faisiez dans l’alchimie médicale ? Encore un art qui se perds de nos jours.
- Laisse-moi finir. A cette époque, les limites de mon art me fascinaient au plus haut point. Malgré l’assurance de mes maîtres, j’étais persuadée que nous étions loin d’en avoir découvert tous les secrets. J’ai alors été approchée par des gens. Ils faisaient partie d’une sorte de société secrète qui se faisait appelée le Corps.
- Oui, je crois voir de qui vous parlez. Ils sont morts à présent.
- Cela m’étonnerait fort. Enfin, quoi qu’il en soit, ils avaient une théorie tout à fait… intéressante : selon eux, nous n’avions pas découvert l’alchimie, c’était elle qui nous avait découvert. Après tout, nous ne sommes que des ingrédients qui la fait fonctionner. Puisque nous n’étions que des ingrédients, le Corps prônait la suppression de l’individualité et n’aspirait qu’à devenir une sorte d’esprit collectif.
- Oui, j’avais cru remarqué quelque chose dans le genre.
- Le Corps avait beaucoup de succès auprès des jeunes alchimistes avides de connaissance. Ils étaient allé très loin dans la découverte de leur « Dieu. ». Si bien qu’à un moment, toute l’élite de Xerxès faisait partie du groupe. Cependant, ils n’étaient pas très bien vu du roi d’Amnestris (oui, c’était un roi à l’époque, si tu n’étais pas au courant maintenant tu l’es.), qui voyait dans l’influence du groupe une perte de son influence. Aussi, il n’a jamais reconnu le Corps autrement que comme ne secte. Mais nous étions trop puissant pour qu’il puisse nous arrêter. Nous avions des membres dans l’administration qui sapaient tout le travail accompli par leur chef pour que l’on cesse nos activités. Bien sur, comme le Corps ne concevait pas l’humanité comme une société, mais comme un corps destiné à être sacrifié, il ne reconnaissait pas le rôle du roi et refusait toute autorité extérieure.
- Bien évidemment, j’avais moi-même cru remarqué que les membres du Corps avaient une certaine tendance à la…. Mégalomanie.
- Tu te raille de nous, mais tu n’avais pas tout à fait tort. De fait, les activités du Corps ont commencés à virer au sordide. Ainsi, c’est eux qui ont développé l’utilisation du sang humain comme amplificateur de puissance.
- La Pierre Philosophale .
- Exact. Sais-tu pourquoi nous l’avons nommé ainsi ? Car elle était en quelque sorte l’incarnation de notre philosophie nihiliste. Quoi qu’il en soit, la Pierre n’était qu’une première étape dans notre esprit. Mais déjà des voix commençaient à se lever. Une notamment. Un jeune homme nommé Enho Ahn . Il employait une alchimie basée sur l’air qu’il avait lui-même inventé, et se déplaçait dans les airs à l’aide d’une planche semblable à la tienne qu’il avait conçu de sa main.
- Je vois. Un précurseur.
- Il estimait que nous allions trop loin. Mais c’était une voix solitaire , alors que nous étions nombreux. Personne ne voulait l’écouter.
- Et ensuite ? »
Celle qui autrefois fût Amnel Ehm’Tarok resta silencieuse un moment, comme si le souvenir même était douloureux. Puis, elle reprit la parole, doucement, comme si elle n’osait pas le dire à haute voix.
« La… La Terre est devenue rouge. Rouge comme le sang. »
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Message par Starman Sam 27 Oct 2007 - 15:59

Chapitre 33 :


« Rouge comme le sang. J’ai connu moins précis comme métaphore. Ceci dit, ça va un peu vite là non ? »
Amnel Ehm’Tarok resta silencieuse un moment et toisa son interlocuteur. Décidément, ce Ron Daar était quelqu’un d’assez étrange. Il semblait tout prendre comme si la vie elle-même n’était qu’une gigantesque farce. Elle se demandait bien ce qu’il avait vécu pour en arriver là.
« Tu as raison. Je suis allée un peu vite en besogne. C’est que le souvenir de tout ceci ne m’est pas particulièrement agréable.
-Oui, je connais ça.
-Donc, le début de la fin a commencé lors d’une réunion. C’était après que les autorités de Xerxès aient décidés d’interdire notre « culte » (même si nous ne le qualifions pas ainsi). Il était devenu de plus en plus difficile de nous réunir. Alors, nous avons décidés de passer à la vitesse supérieure. D’accomplir ce que nous prêchions. Nous avons décidés de ne devenir qu’un avec les habitants de Xerxès.
-Et vous avez créer une sorte de super-homonculus composé des milliers d’âmes de Xerxès, puis le cas échéant de passer aux villes des alentours et ensuite le mooooooonde, hahaha, rire diabolique.
-Tu es décidément bien informé.
-Disons que vous n’avez qu’une seule idée, mais que vous y tenez.
-Donc, nous avons tracé un gigantesque cercle de transmutation en se servant des égouts de la ville. Nous pensions que l’Union était la seule voie possible de l’évolution . Cela nous avait pris des semaines, mais nous avons fini par le faire. Après quoi, nous nous sommes unis en un seul être, qui devait être le prototype de ce que devait être la création finale. Mais l’un d’entre nous ne nous avait pas rejoint.
-Ehno Ahn ?
-En effet. Il avait décidé de prévenir les habitants de nos projets.
-Pourquoi n’a-t-il pas réussi ?
-Ho, il les a prévenus. Mais à l’exception de quelques uns qui le connaissaient, personne ne l’a cru. Personne ne pouvait croire que nous allions les annihiler de cette manière. Et des milliers de gens sont « morts » pour avoir manqué d’imagination.
-Fin ironique. Que s’est-il passé ensuite ? Pourquoi le Corps n’a pas pu terminé sa grande démarche de domination ?
-Disons qu’il a sous estimé la résistance qu’il allait rencontrer. Ils avaient décidés de tuer ceux qui avaient suivis Ehno Ahn. Ils étaient tellement surs d’eux. Ils n’ont pas pensés que l’alchimiste s’était préparé à un affrontement de ce type.
-C’est à dire ?
- Il avait tendu un piège au Corps, en créant un cercle de destruction. Il avait récupéré beaucoup de pierres philosophales que nous avions crées comme entraînement. Il a affronté le Corps alors que celui-ci venait de rattraper les survivants, qui fuyaient vers l’Ouest. L’affrontement a duré très longtemps. Malgré les nombreuses pierres qu’il avait récupéré et qui accroissaient de manière significative la puissance de l’alchimie qu’il maîtrisait, Ehno ne faisait pas le poids contre le Corps au niveau de la puissance. Mais il le savait depuis le début. Il a utilisé son agilité et sa vitesse pour éviter les attaques du Corps , et l’entraîner jusque dans son piège. Une fois le Corps bernés, il a utilisé son alchimie à son summum et a créer un gigantesque cyclone afin de retenir le Corps et de l’empêcher de s’échapper du cercle. Il a réussi, mais cette manœuvre lui a coûté son dernier souffle : il est mort à son tour.
- Tragique.
- Moi seule ait réussi à réchapper à la mort du Corps, car mon âme est la seule à avoir conservé suffisamment d’individualité pour pressentir le danger et séparer mon âme et une partie de la matière du Corps à temps. Mais je n’étais rien, à peine une flaque à quelques mètres du cercle, incapable de me déplacer ou de parler.
- Je compatirais presque si vous n’aviez pas eu ce que vous méritiez.
- Cependant, Ehno avait été plus malin que ce que nous pensions. Il avait transmis son alchimie à un disciple (il avait caché ce fait pendant plusieurs années), et lui a confié le sort des réfugiés. Il m’a trouvé, a compris ce que j’étais, et a décider de me punir. Il a enfermé mon âme dans la statue que tu vois et m’a condamnée à rester éternellement ici, afin de protéger les terribles secrets d’Amnestris, notamment le cercle qui a créer le Corps, pour que les horreurs commises en ce lieu n’arrivent plus jamais.
- Et vous n’avez jamais penser à partir ?
- Pour aller où ? Et puis, je mérite ma punition, en fin de compte.
- Et qu’est-il arrivé aux réfugiés ?
- Ils sont partis au Sud Ouest, cherchant un endroit où ils pourraient vivre en paix, pour ne plus commettre les mêmes erreurs que leurs ancêtres. A ce que je vois, l’alchimie d’Ehno Ahn s’est transmise malgré tous ces siècles, alors je crois que tu sais mieux que moi ce qui est arrivé à ces réfugiés. »


Chapitre 34 :

Ron réfléchissait à ce que venait de lui dire Amnel. C’était donc ça. Effectivement, vu sous cet angle, il était facile de comprendre pourquoi le peuple Aïhou était comme il était. Nul doute qu’une catastrophe de cette amplitude avait traumatisé les anciens dominants. Au point d’abandonner tout usage de la violence. Au point de devenir un peuple de pêcheurs. Au point de ne pas résister quand Amnestris est venu les colonisés.
« Mais, reprit-il, j’ai vu ceux qui se font appeler le Corps, récemment. Ils en ont réchappés comment ?
-Ho, disons qu’il y’avait beaucoup de filières du Corps qui, après cet « échec » , ont décidés de se faire oublier un temps. Mais ils ont refait surface.
-Comment peux-tu en être aussi sur ?
-Ce n’est pas parce que je suis coincée dans ces ruines que je ne suis pas au courant de ce qui sa passe. Tout comme le Corps , nous avons plusieurs agents dissimulés dans la population. Il y’a 500 ans, le Corps a fait entrer dans son cercle privé des alchimistes Amnestriens. L’un d’entre eux a dérobé plusieurs de leurs secrets et s’en est servi pour vivre éternellement.
-Sans réaction de leur part ?
-Pourquoi donc ? Ils avaient mieux à faire que de poursuivre quelqu’un qui s’était servi de leurs capacités pour quelque chose d’aussi petit que la vie éternelle. Néanmoins, cet événement a eu plus d’impact sur le pays qu’ils ne le pensaient. Néanmoins, on peut se rendre compte que la plupart des événements impliquant la Pierre Philosophale ont pour origine, directement ou non, le Corps.
- ils veulent obtenir le plus d’âmes possible en un minimum de temps, c’est ça le truc ?
- Oui. Tu sais, il y’a eu beaucoup d’homonculus ces derniers-temps, comparés aux siècles précédents, tu ne trouves pas ? »
Ron Daar ne répondit rien. L’image d’un de ces humains artificiels lui revint en mémoire.
-Oui, comme ton fils. Mais il n’est pas le seul. Alexander Griffith en a créer plusieurs. Et il y’a quelques temps, beaucoup d’entre eux sont apparus et ont infiltrés les instances de l’armée Amnestrienne. Hasard, tu crois ?
-Vous voulez dire que tout ça est l’œuvre du Corps ?
-Pas directement. Il ne faut pas exagéré. Mais d’où crois-tu que vent la connaissance qu’ils ont ? La plupart ont été en contact avec des membres ou des informations provenant du Corps, souvent sans qu’ils le sachent. Ils se préparent . Et bientôt ils seront prêt.
-Admettons. Pourquoi vous me dites tout ça ?
-Tu es un Alchimiste Volant, non ? L’art de Ehno Ahn est ton apanage.
-Je ne suis plus le protecteur de mon peuple. Ils m’ont bannis.
- Et tu crois que ton titre te vient des hommes ? Peu importe ce que tu fais, et ce que les autres pensent de toi. Tu es ce que tu es, et tu as un devoir à accomplir.
- Protéger mon peuple. Quel rapport avec le Corps ?
- Ils viendront forcément en finir avec vous. »
Daar poussa un soupir. Il semblerait qu’il n’ait pas vraiment le choix de toute façon.
« J’y réfléchirai.
-Bien. Pars à présent, tu as appris tout ce qu’il était nécessaire d’apprendre. »
L’Alchimiste Volant monta sur sa planche, et repartit. Amnel le regarda s’éloigner, jusqu’à devenir un point à l’horizon. Puis, elle entra dans un vieux temple en ruines. Elle s’assit sur une chaise et attendit. Puis vint un homme, à l’âge indéfinissable.
« Alors ? Verdict ?
-Il a tout écouté. Et il prendra les décisions qui s’imposent pour notre cause. Je pense. Impossible d’être sur avec des gens comme lui.
-Tu as raison. L’observation et l’expérience nous ont montré que ce Daar était le plus souvent imprévisible. Néanmoins, vous avez fait du bon travail, sœur.
-Je ne fais que ce qui doit être fait, frère.
-Certes. Ron Daar était le dernier élément dont nous avions besoin. A présent, rien ne s’oppose à ce qui est notre destin.
-En espérant qu’il fasse ce qu’ont attend de lui.
-En espérant. Et en attendant. Cela fait des millénaires que nous attendons, nous sommes patients de nature.
-Oui, nous sommes patients, répondit-elle en regardant avec tristesse les ruines de ce qui autrefois était Xerxès, le plus grand ville du monde. »
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Message par Starman Sam 27 Oct 2007 - 15:59

Chapitre 35 :


Tout avait commencé par une douleur à sa poitrine. Daar n’était pas du genre à croire aux bienfaits de la science et certainement pas aux médecins, et de plus il était risqué d’aller en voir un maintenant qu’il était recherché, aussi n’avait-il rien fait pour en connaître la cause. Il avait continué sa vie , réunissant l’argent dont il avait besoin pour son projet, tout en se tenant au courant d’éventuels éléments étranges pouvant provenir du Corps, puisqu’il n’avait pas le choix et était destiné à l’affronterAujourd’hui il avait dérobé une caisse pleine de billets à un homme qu’il avait accompagné pendant plusieurs jours avant de le trahir et de le laisser sur place, en plein désert. Mais il s’en sortira, Ron le savait, ce genre de types avait la peau dure. C’est alors qu’il se dirigeait vers la ville la plus proche afin de mettre l’argent en sécurité, pensant déjà à ce qu’il pourrait en faire, qu’une douleur insupportable le saisit. Il tomba au sol, incapable de se relever, suant de douleur, ne pouvant émettre aucun son. Ca brûlait, c’était horrible. Avec difficulté, il réussit à se mettre sur un pied, puis de s’en servir comme appui pour se relever. Mais il ne pouvait plus bouger, la douleur était trop forte. Mais il fallait qu’il bouge, il le fallait. Il se mit à tousser. Ca lui avait déjà fait, il ne s’en était pas inquiéter outre mesure. Il commença à le faire quand il cracha du sang sur le sable chaud. Que pouvait-il lui arriver ? Peu importe. Il fallait qu’il bouge.
« Fais….un pas, dit-il. »
Aucune réaction.
« Fais… un pas. »
Il aurait dû s’en douter. Ce n’était pas sa première loin s’en faut, mais c’était intolérable. Avec l’énergie du désespoir, il réussit à lever son pied et à le poser plus loin. Daar eût un léger sourire. Une petite victoire pour le monde, mais on se contentait de ce qu’on avait.
« Un…..autre. »
Il s’exécuta. Et encore. Et encore. Et encore. Et au fur et à mesure qu’il marchait, la douleur s’en allait. Pour un temps. Avant la prochaine fois. Cela lui arrivait de plus en plus souvent. Il avait quelque chose, il fallait qu’il sache quoi. Et vite.


Il était assis dans une salle d’attente depuis plusieurs heures déjà. Il n’aimait pas les médecins Amnestriens, mais il n’avait plus les moyens de faire le difficile. Le temps passait, ainsi que les clients, tant et si bien que….
« Monsieur Lucius Wolf. »
Un nom d’emprunt. Le premier qu’il avait trouvé . Il se leva dans la salle d’attente. Le médecin l’intime de s’allonger sur son espèce de planche à repasser (Daar ne trouvait plus le mot qui convenait vraiment). Il lui demande ce qu’il se passait et « Wolf » lui répondit. Il fit quelques analyses, le genre qui prennent pas mal de temps. Puis il revint en direction du patient, l’air sombre :
« Je….. je ne sais pas vraiment comment vous dire ça.
-Avec des mots, ce serait un début.
-Bien. Avant toute chose, je veux que vous sachiez que je suis désolé et…
-J’ai quoi ? »
Ron commençait à s’énerver. Il n’en avait rien à foutre de la pitié de ce type. Il voulait juste savoir.
« Bien. Vous avez le cancer. »
Daar ne répondit rien. Le cancer. Cancer. Le mot revenait sans cesse dans son esprit.
« Combien, finit-il par demander.
-Je ne sais pas vraiment. Six mois tout au plus. »
Ron baissa la tête. Il avait tant de fois frôlé la mort, manqué de se faire tué, et s’était ça qui allait en finir avec lui. Et, dans le fond, cela lui semblait si logique. Tellement empli de sens. La vie, la raison que chacun se fait de soi…. N’est rien, rien du tout.
« Je suis désolé, répéta le médecin. »
Celui-ci entendit alors un gloussement de la part de celui qui, il croyait, s’appelait Lucius Wolf. Il pensait que celui-ci pleurait, qui l’en aurait blâmer ? Mais le gloussement se changea en rire, en rire de fou, fort , qui n’en finissait pas. Le rire de quelqu’un qui venait d se rendre compte de la vanité de tout ce qui l’entourait, comme s’il venait de saisir une blague cruelle qu’on lui aurait faite. Cela semblait si logique à Ron Daar. Comment cela aurait-il pu se terminer ?Le rire n’en finissait pas. Encore et encore il emplissait le silence, encore et encore. A l’infini.


Chapitre 34 :

Les Îles Aïhou s’étendaient devant lui. Cela faisait longtemps, mais il n’avait pas oublié à quoi cela ressemblait. C’était normal après tout. Ron Daar était né, avait grandi, et était devenu un adulte ici. Il eût un léger sourire. Il retrouva une très légère part de gaîté qu’il avait perdue il y’a un moment à présent.
« On ne peut pas dire que ça a beaucoup changé. »
Il approcha le plus discrètement possible de la plage principale. Il se rappelait qu’à 8 ans, il surfait sur les grosses vagues, insouciant. C’était il y’a si longtemps, comme dans une autre vie. Parfois il aimerait bien que cela soit réellement une autre vie que la sienne. Mais il savait que la nostalgie de sa terre perdue était le sentiment le plus noble qui lui restait. Sans doute était-ce pour ça qu’il était revenu, malgré l’interdit, tandis que ses jours étaient comptés. De plus, il avait quelque chose à faire ici. Mais cela attendra. Il jeta un coup d’œil sur lui-même. Il avait maigri , sans doute un effet de son….état. C’est étrange de savoir que ses jours sont comptés. Il avait l’impression d’être une bombe vivante, à part que la bombe, elle, savait exactement quand elle allait sauter (du moins, à son avis). Pris par la nostalgie, il observa la plage de son enfance, à hauteur suffisante pour ne pas être repérer. Il n’y avait pas grand monde, la plupart devaient être partis à la pêche, ou travailler. Seul un enfant surfait sur les vagues, comme lui-même auparavant. En le voyant, Ron avait l’impression de se revoir plus jeune, à l’époque où tout était plus simple. Il avait trop l’impression de se revoir, cela avait quelque chose de gênant. Impossible ! Ce gosse ne pouvait pas lui ressembler autant ! Il descendit légèrement, de manière à mieux le voir. Et enfant…. Ressemblait à Huma. Sauf qu’il était mort. Daar avait l’impression de devenir fou. Après tout, il l’était peut être, au point où il en est, a doit être la seule chose qui lui manquait. Mais en fait, il ne lui ressemblait pas tout à fait. Pas au point de croire que c’était lui. En fait, il ressemblait à Ron quand il était enfant. C’était impossible.
« Laïro ! Il est l’heure de rentrer ! »
Le garçon retourna sur le rivage, et rejoignit sa mère. Mère que Daar reconnaissait parfaitement. Shalla. Alors, le garçon était son fils. Et sans doute… Ron aurait aimé qu’il ne soit pas le sien. Il aurait aimé se dire que Shala s’était remarié, cela aurait été logique, et mieux pour elle, il n’avait jamais compris pourquoi la dernière fois qu’ils s’étaient vus, elle arborait encore son collier. Mais le garçon lui ressemblait trop. C’était son fils. De plus, l’âge apparent correspondait à son départ. Aucun doute possible. Il les regarda s’éloigner, ignorant ce qu’il devait ressentir.


Shalla regardait son fils dormir dans la salle de coucher. Dans les maisons traditionnelles Aïhous, tout le monde dormait ensemble, dans la même salle, parce que tout le monde était sensé se lever à la même heure. Elle alla dehors, pour profiter de l’air doux qu’il y’avait la nuit, au lieu de la chaleur habituelle.
« Je vois que tu t’es reconvertie dans les garderies . »
Elle eût un sursaut. Elle connaissait cette voix, et ce ton cynique.
« Ron, murmura-t-elle en se retournant.
-Mais je dois reconnaître qu’il sait faire du surf.
-Trait familial, je suppose. Que fais-tu ici ?
- Normalement, je ne faisais que passer. Mais maintenant je crois qu’on doit se parler.
- On aurait dû se parler il y’a longtemps.
- Sans doute. Pourquoi tu ne m’as pas parlé de lui ?
- M’aurais-tu écouté ?
- Non, sans doute.
- Tu as maigri.
- Tu as l’œil pour les choses importantes.
- Pourquoi passait-tu ? Je te connais, tu es têtu comme un mule, si tu es là, c’est qu’il s’est passé quelque chose.
- Oui.
- Quoi ?
- Je….. J’ai le cancer.
- Quoi ?! Comment ?
- Aucune idée. Ca arrive parfois. On fait attention, on a une vie relativement saine, et boum ! On apprend qu’on a une maladie qui va en finir avec toi avant la fin de l’année. Du coup, j’étais venu voir mon île… une dernière fois.
- Et pas me voir ?
- Non. Je ne voulais pas, parce que je te respecte, je ne voulais pas t’attirer des ennuis en allant te voir.
- Je sais. Je n’ai pas voulu dire …. Ce que tu as compris.
- Je sais. »
Il jeta un bref coup d’œil autour de lui.
« Bon, je vais m’en aller.
-Non.
-Non ?
-Tu reste ce soir. Tu partiras demain.
-C’est à dire que….
-Ce n’est pas négociable. »



Chapitre 35 :


Shalla le sentait dès qu’elle s’était réveillée. Il y’avait un vide à côté d’elle, et elle le connaissait suffisamment pour pouvoir prévoir sa réaction. Elle se leva, réveilla son fils, et partit chercher du poisson dans le g arde-manger. Laïro manifesta son envie de se lever d’un bâillement, puis sortit du lit , mal réveillé. Shalla revint du garde-manger avec les poissons du petit déjeuner. Elle n’avait pris que deux poissons .
« Décidément, il ne changera jamais, murmura-t-elle. »

Enyo Gort était parti tôt le matin. Il était connu pour avoir un esprit marchand, et pour se lancer dans toute sortes d’entreprises de diverses sortes. Ca lui valait un certain respect de la part des anciens, et on faisait souvent appel à lui pour les transactions commerciales. Et il le savait mieux que personne : cette île, pour pouvoir devenir aussi indépendante économiquement que diplomatiquement , avait besoin d’une grosse industrie, probablement dans le domaine de l’énergie. Mais personne n’avait vraiment les moyens de se lancer dans une telle entreprise. Mais il en rêvait des fois. C’est pourquoi, tous les jours dans la matinée, il partait dans les montagnes, où se trouvaient, (d’après certains géologues) un important gisement de charbon. Hélas, il était difficile d’accès, ce qui rendait son exploitation délicate. Cela expliquait sans doute que les Amnestriens n’avaient même pas essayé durant la Colonisation.
« Je vois qu’on ne change pas ces vieilles habitudes, Ennyo ? »
Celui-ci leva les yeux au ciel, pour voir son interlocuteur.
« Tu n’étais pas sensé être banni ?
-Si, j’ai juré de ne plus poser le pied sur la terre Aïhou, et c’es exactement ce que je fais.
-Très amusant. Les gens te trouvent drôle ? Si c’est le cas faut pas croire tout ce qu’on te raconte. Accessoirement, tu savais que Yarro s’était suicidé ?
-Ha. Non. Je dirais bien que je suis désolé mais tu croirais que je me fous de ta gueule.
-Sûrement. Je sais qu’il l’avait cherché mais que veux-tu la famille est la famille.
-Je sais.
-Bon, tu veux quoi ?
-Tu veux toujours exploiter le charbon sous ces montagnes ?
-Bah, on ne se refait pas. Dès qu’il y’a un défi de ce type j’ai envie d’essayer. Commercialement, ce serait rentable si fait comme il faut. Mais pour ça il faut des sous.
-Attrapes. »
Daar lança une sacoche en direction du second frère Gort, qui la rattrapa tant bien que mal. Quand il l’ouvrit, il eût du mal à en croire ces yeux. Il n’avait jamais vu autant d’argent à la fois.
« Où tu as eu tout cette argent, demanda-t-il.
-Quelle importance ? Je pense qu’il y’en a assez pour commencer les travaux et tenir jusqu’aux premiers bénéfices.
-Et qu’est ce qui te fait penser que je vais pas garder tout ça pour moi ?
-Deux choses. D’abord, si tu fais ça, je te tue.
-Bonne argument.
-Ensuite, tu as toujours eu l’esprit de compétition. Tout le monde te connaît pour ça. Garder l’argent pour toi serait faire dans la facilité. Hors ce n’est pas ton cas.
-Et si je me plante ?
-Et bien , ce sera de l’argent perdu . A toi de débrouiller pour que ce ne soit pas le cas.
-Et en ce qui te concerne ?
- Fais ce que tu as à faire avec mon fric. Qui te parle de moi ? Tu crois que si j’attendais des retours d’investissement je t’aurais donné l’argent comme ça ? Ne dis pas que ça vient de moi. Trouve quelque chose. T’as des parents qui sont à Central non ?
- Ouais, y’en a un qui tient un bar.
- Personne ne le sait ce qu’il font exactement, non ?
- Personne ne l’est.
- Dis que c’est un héritage.
- Un peu gros, mais bah, vu qu’à priori je n’ai pas de raison de mentir, ça devrait passer. Bon, ben à la pro…. »
Ron Daar était déjà parti, Gort était seul.
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Message par Starman Sam 27 Oct 2007 - 16:00

Chapitre 36 :


Laïro était reparti surfer sur la Grande plage au Sud. C’était son coin préféré, il y’avait les plus grosses vagues . Il adorait glisser sur ces tonnes d’eaux déchaînées, la sensation d’être constamment en danger le ravissait. Bizarrement, sa mère avait toujours regardé ses performances avec mélancolie. Ho, bien sur, on avait fini par lui expliquer que son père était aussi doué à son âge que lui, mais il s’était toujours demandé pourquoi le souvenir de son père devait être mélancolique pour elle . D’ailleurs, il ne savait même pas ce qui lui était arrivé. Ou plutôt, il avait entendu tout et son contraire sur le sujet : mort, porté disparu, parti faire fortune….. tout ceux qui l’ignoraient (principalement ses amis) y allaient de leur petite histoire, soi disant appris d’un tiers. Mais ceux qui savaient refusaient d’en parler. Etrange. D’ailleurs sa mère semblait encore plus bizarre que d’habitude aujourd’hui, il se demandait bien pourquoi. A priori, ce jour n’était pas différent d’un autre. Enfin, glisser une heure ou deux de plus lui fera sortir toutes ces idées de la tête un moment. Mais il se demandait bien où son père se trouvait en ce moment.


Ron observait son fils , de suffisamment haut pour ne pas être vu. C‘est ça qui est bien avec les vues plongeantes : tu vois, mais eux ne te voient pas, et ne pensent d’ailleurs pas à regarder. Daar de demanda ce qu’il devait faire : d’un coté, il aimerait bien parler à son fils, lui expliquer que ce n’était pas sa faute s’il ne l’avait jamais rencontré (mais n’était-ce pas de la sienne en fin de compte ?), qu’il ignorait tout de son existence, et qu’il n’avait qu’une envie, rattraper le temps perdu. Mais pouvait-il revenir après ce qu’il avait fait ? Avait-il le droit de revendiquer ce qui ne lui appartient plus, et d’imposer à un enfant la lente déchéance de son père ? Il ne savait pas. Et c’est sans doute pourquoi il restait là, au lieu de s’en aller ou de descendre lui parler. La douleur qui le foudroya à l’instant manqua de le faire tomber de son surf , et il ne manqua de faire une chute mortelle que d’extrême justesse. Cela devenait de plus en plus difficile à supporter au fil des jours, sa maladie s’accélérait. Il regarda alors son fils surfer sur l’écume des vagues. Il était doué, c’était indéniable. Il aurait fait un très bon Alchimiste Volant. Comme Ron, s’il n’avait pas eu cet… accident. Il se rappela alors de la menace du Corps qui planait . Et s’il mourrait avant d’avoir pu les empêcher d’agir ? Il faut qu’il y’ait un successeur au titre d’Alchimiste Volant. Mais pouvait-il imposer cela à son fils ? Avait-il seulement le choix ? Au fond de lui même , Daar connaissait la réponse. Il ne l’avait pas . Il ne l’a jamais eu, et ne l’aura jamais. Il commença à descendre.


Laïro ne l’avait pas vu arriver. Avant qu’il ait cligné des yeux, il n’était pas là, et quand il les avait ouvert , il se tenait devant lui, tenant sur une planche de surf volante. Il ne savait pas qui c’était, mais en tout cas son moyen de locomotion était classe.
« Laïro Daar, demanda le Surfer Volant.
-Oui. Qui êtes-vous ?
-Mon nom est Ron Daar.
-C’est le nom de mon Père.
-Oui.
- Tu es mon Père ?
- Oui. Et arrêtes de me fixer comme ça, je suis le premier surpris de savoir que j’ai un fils.
- J’arrive pas à le croire. C’est vous qui êtes la cause de l’état de ma Mère aujourd’hui.
- Etat ? Qu’est-ce qu’elle a ?
- Le regard vague.
- Ho. »
Ron cessa de parler pour adresser un pardon silencieux à Shalla.
« Pourquoi es-tu partis, reprit Laïro.
-Je…. Je ne pouvais plus rester.
-C’est un peu vague .
-On m’a chassé pour un crime que j’ai commis.
-Si on t’a chassé, que fais-tu ici ?
-J’ai une proposition à te faire, Laïro. Tu es tout à fait libre de l’accepter ou de la refuser, et si tu l’acceptes, tu traceras la voie de ton existence. Prend donc bien soin de réfléchir avant de donner ta réponse.
-J’écoute.
-As-tu entendu parler des Alchimistes Volants ? »


Chapitre 37 :


« Tiens-toi debout. Garde les deux pieds sur ta planche. Tu sens l’air circuler sous ta planche ?
-Oui, je crois que oui. »
Laïro se tenait à un ou deux mètres au dessus du sol, avec son père. Un père qu’il n’avait jamais vu il y’a quelques jours, Un père qui lui avait proposé de prendre sa relève. Une relève que le fils avait accepté de prendre.
« Bien. Tu dois te rendre compte que ce que nous nommons l’air est sans cesse en mouvement. Ce sont ces mouvements qui font le vent, mais aussi la température, si l’air est humide ou sec, s’il pleut ou non… Tout cela n’est que mouvement de particules d’air qui se déplacent, se regroupent ou s’écartent l’une de l’autre.
-Je vois.
- On ne peut pas changer la nature de ces particules, mais l’alchimie permet de contrôler leurs mouvements, en regroupant un grand nombre d’entre eux au même endroit et en les pressant les uns contre les autres, On peut créer un pont d’air pour se déplacer, s’en servir pour attaquer un adversaire, ou empêcher une balle de t’atteindre.
- On peut donc être le maître des airs.
- Non, aucun pouvoir ne permet d’être véritablement maître de la Nature, alchimie ou pas. Tu peux temporairement plier une petite partie de cet élément à ta volonté. Ne succombe jamais au pêché d’orgueil. Trop d’alchimistes s’imaginent obtenir le pouvoir d’un dieu, et finissent par le payer très cher. N’oublie jamais que tu as beau maîtriser l’alchimie de nos ancêtres, tu n’en est pas moins mortel. N’oublie jamais tes limites, car ce sont elles qui te définissent, et non pas tes capacités.
- Je comprend. Je ne l’oublierai pas.
- Bien. Maintenant, l’épreuve pratique. Fais voler cette planche.
- Quoi ? »
Soudain, la planche cessa de flotter au-dessus du sol et plongea en sa direction. Laïro paniqua, cherchant à se souvenir avec précision ce que venait de raconter son professeur et père. Puis, il créa un pont d’air juste en dessous du surf. L’arrêt fut brutal, et les surfer manquèrent de tomber à la renverse.
« Un peu brusque, comme arrêt, mais pour un début c’est très bien, dit Ron. Cependant, tu ne dois pas hésiter dans le feu de l’action, manipuler l’air doit devenir une seconde nature.
- Que dois-je faire ?
- Pratique , tout le temps »

Laïro était parti rejoindre sa mère. Normal, il ne pouvait pas rester trop longtemps ici sans que quelqu’un ne se pose des questions. Ron était content de ce petit, il était doué , et semblait comprendre de quoi il s’agissait. Il lui ressemblait beaucoup, trop sans doute. Daar espérait que son fils n’aura pas un destin semblable au sien. Lui qui en est réduit à se cacher sur la partie déserte de l’île , la Rive Sud, inhabitée à cause des nombreuses falaises le long des côtes qui rendaient la pêche impossible. De plus, il sentait la douleur dans sa poitrine s’accroître de jour en jour. Il maigrissait à vue d’œil, et il lui semblait peu probable qu’il survive aux trois prochains mois. Aura-t-il le temps de finir la formation de son fils avant que la maladie ne l’emporte ? Il l’espérait. Ron n’avait pas peur de la mort. Il l’avait regardée dans les yeux à plusieurs reprises, et, dans les premières années qui avaient suivi la mort de son fils, il lui était arrivé de la souhaiter. La vérité était sans doute qu’il se haïssait trop pour conserver un instinct de survie décent. Il n’était rien, un fantôme qui s’accrochait désespérément à son passé , l’ombre de l’homme qu’il a été . Mais peu importe Ron Daar. Il regarda la direction par laquelle Laïro était parti. Lui était l’avenir. Lui compte. Ron Daar fera ce qu’il faut pour que son fils soit la relève idéale, même s’il doit en mourir.
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Message par Starman Sam 27 Oct 2007 - 16:01

Chapitre 38 :


Laïro se dirigeait en direction de la cachette de son père. Il devait admettre qu’il aimait beaucoup ces rencontres à l’abris des regards des autres , même s’ils passaient plus de temps à l’entraînement qu’à discuter comme un père et son fils étaient sensés le faire. Mais en fait, ce qui avait le plus surpris Laïro, c’était que, quand il lui avait demandé ce qu’il avait fait pour être exilé, Ron n’avait pas chercher à éluder la question. Il lui avait répondu, reprenant tout depuis le début, en n’omettant visiblement aucun , même les pires. Et, malgré ce qu’il avait fait, Laïro était resté. Par contre pas moyen de savoir ce qu’il avait fait durant son séjour à Amnestris, il restait muet comme une tombe à ce sujet. Pourquoi rester silencieux sur ce sujet et pas sur le reste ? Cela restera sans doute un mystère. Laïro trouva son Père assis à l’extérieur de la grotte dans laquelle il s’était installé, ne faisant rien de précis. Mais vu l’expression qu’il avait, le jeune apprenti était persuadé qu’il l’avait interrompu en train de faire quelque chose.
« Te voilà, fit le père. Bien, commençons. »
L’entraînement était fini pour aujourd’hui. Ron était forcé d’admettre que son fils avait fait d’énormes progrès. A présent, il était capable de se mouvoir seul dans les airs. Ho, certes, ses déplacements n’étaient pas assez fluide encore et il manquait d’endurance, mais le plus dur était derrière lui. Finalement, peut être sera-t-il prêt avant que Ron ne soit plus en état de lui enseigner, du moins, il sera capable de s’améliorer sans professeur.
« Bon boulot, dit Ron. Tu deviens très doué.
-Merci.
-Je crois que je peux te le donner maintenant en fin de compte.
-Donner quoi ?
-Un instant. »
Ron alla chercher quelque chose derrière le rocher où il était assis plus tôt. C’est alors que Laïro remarqua qu’il semblait plus faible que les jours précédents. Mais avant qu’il ne puisse y réfléchir plus profondément, ce que son père lui apporta attira son attention. C’était une planche de surf miniature, adaptée à la taille de Laïro.
« C’est pour moi, demanda-t-il, surpris.
-Oui. Ca ne vaut pas une vraie planche, mais c’est suffisant pour t’entraîner en dehors des séances.
-En dehors ?
-Tu as fais le plus dur, tu as maîtrisé la théorie. A présent, tu dois t’exercer le plus possible, afin que tout soit le plus naturel possible.
-Je vois. Et quand aurai-je une vraie planche ?
-Quand ton entraînement sera fini, tu devras faire la tienne toi-même, afin qu’elle soit adaptée à ta corpulence , à ta taille et à tes choix.
-Mes choix ?
-Par exemple, mon surf est très fin et très long comparé à une planche ordinaire. C’est pour gagner de la vitesse. Mais beaucoup d’anciens alchimistes Volants préfèrent une planche plus épaisse et plus courte, parce qu’elle est plus solide. C’est à toi de voir ce genre de détails.
-Ha, je vois. Mais ce n’est pas encore pour tout de suite.
-Qui sait ?
-Tu veux dire quoi ?
-Il est possible que je ne puisse pas rester très longtemps.
-Pourquoi ? Tu t’en vas ?
- Non il est possible que je meure bientôt.
- Quoi ? Comment ? Pourquoi ?
- Je suis malade.
- Tu ne m’avait pas dit .
- Je sais. »
Laïro n’arrivait pas à en croire ses oreilles. Il connaissait son père depuis si peu de temps et on allait déjà le lui arracher ? Ne pouvant supporter la nouvelle, il s’enfuit en courrant, emportant son surf avec lui. Ron s’en voulut de lui avoir fait cet effet là, mais c’était probablement mieux. Il était préférable que son fils le sache avant qu’il ne soit trop tard.
« Je vois que vous avez autant de tact que lors de notre rencontre. »
Ron, ne se retourna pas, sachant déjà à qui il avait affaire.
« Je ne me rappelle pas vous avoir sollicité pour savoir comment m’y prendre avec mon fils Amnel. Que me voulez-vous ?
-Et bien, il y’a quelque chose que je ne vous ai pas dit la dernière fois.
-Oui ?
-Le cercle de destruction que votre prédécesseur a utilisé contre le Corps, il l’avait inscrit sur une sorte de médaillon dans lequel il avait caché de la Pierre Philosophale, pour augmenter sa puissance.
-Il l’avait crée exprès pour l’occasion ? Il me semblait qu’il avait manqué de temps pour le faire.
-Et bien en fait, nous lui avions demandé de créer un cercle d’assimilation, afin de pouvoir absorber les âmes de Xerxès. Mais il était un homme prévoyant et avait crée un artefact en deux faces : l’un pour la création, l’autre pour la destruction. Par la suite, il nous l’a volé afin de s’en servir contre nous.
-La création et la destruction : deux faces d’une même pièce : l’alchimie. Il avait le sens de l’humour.
-N’est-ce pas ? Je finirai par croire que c’est nécessaire dans cette profession.
-Pourquoi ne pas me l’avoir dit avant ?
-Allez vous reprocher à une vieille dame d’avoir des trous de mémoire ? »
Ron poussa un juron. Décidément, cette femme l’énervait.
« Bon, l’éponge usée qui vous sert de mémoire se souvient-il de l’emplacement de ce médaillon ?
-Ho, mais non loin d’ici. Dans la montagne qui surplombe votre île. »


Chapitre 39 :


La Grande Montagne était un endroit où nul ne restait bien longtemps, en raison du manque de végétation et de la faible vie animale qui y résidait. Elle surplombait les autres , donnant l’impression que ses voisines n’étaient que de petites collines comparées à elle. Ron survola ses alentours à la recherche de cette grotte taillée de main d’homme dont Amnel lui avait parlé. Il ne s’était jamais beaucoup intéressé à la Montagne , préférant de loin les mers et plages, mais il avait entendu dire que c’était un ancien volcan qui se serait éteint il y’a des siècles, et qu’elle était placée sur une faille sismique. Faisant des cercles autour d’elle il entama ses recherches , pour finalement découvrire la fameuse grotte, taillée selon Amnel par le disciple d’Ehno Ahn afin de cacher la seule arme capable de venir à bout du Corps. S’approchant de l’entrée , il put se rendre compte que l’entrée était effectivement très régulière , plus que ce qu’un homme pourrait accomplir de ses mains, ce qui implique qu’elle avait été crée par alchimie. Daar pénétra dans le grotte, sombre et humide, et avança avec précaution . Trouvant une torche, il sortit une allumette et l’alluma, utilisant son alchimie pour protéger la flamme des multiples courants d’air qui envahissaient la caverne. Sur les parois, il pouvait voir des dessins et autres gravures alchimiques, racontant visiblement la chute de Xerxès et la bataille contre le Corps. Ron comprenait la majeure partie de ce qui y était écrit, mais certaines phrases lui échappaient. Après une pensée brève sur l’évolution des langues au fil des siècles, il continua d’avancer. Il arriva dans une vaste salle, éclairée par des trous dans la roche laissant passer le soleil, de façon à illuminer toute la salle. Au fond de la pièce se trouvait une amulette , qui semblait être ce que Ron cherchait. Tenant son surf dans la main, il se dirigea vers ce qu’il convoitait, tout en restant à l’affût d’un piège éventuel. Tout ce qu’il apercevait était une statue, semblant enfoncée jusqu’au ventre dans le sol, et malgré cela, la partie émergée faisait bien 4 fois la taille de Ron. Passant rapidement, à autre chose, il arriva près de l’autel où se trouvait l’arme dont il aurait besoin pour vaincre le Corps. L’arme qui avait été conçue sur sa demande et qui avait causée sa perte. L’ancien alchimiste Volant eût une pensée sur cette ironie qui, décidément, caractérisait bien les tournants que prenait la vie. Il allait prendre l’objet , quand il s’écroula de fatigue . Ce n’était pas comme quand il avait ses crises de douleur de plus en plus fréquentes, non. Il était juste….. fatigué, comme après avoir effectué une transmutation intense. Transmutation….. il baissa les yeux , et vit qu’il était sur un gigantesque cercle , qui s’était activé tout seul (bien que cela semble impossible.). Mais quel était le résultat ? Il entendit alors un grondement sourd, et jura intérieurement en comprenant ce que c’était. Il se retourna pour être sur, et vit qu’il avait raison : la statue était en train de se lever et de se diriger vers l’Aïhou. Celui plongea sur le côté en voyant le poing géant du « protecteur » de l’amulette se lever et foncer vers lui. Ron fit une roulade et lança sa planche a sol juste devant lui , avant de bondir dessus et de s’envoler à toute vitesse. Prenant de l’altitude, il cherchait frénétiquement un point faible, quel q’il soit, quelque chose qui lui permettrait de riposter. En vain. Esquivant avec aisance un autre des coups de la statue, il lança à tout hasard une vague d’air comprimée, avec l’effet qu’il attendait : aucun. Elle n’avait même pas cillé . Daar s’éloigna le plus possible de son adversaire pour mettre au point une tactique. Heureusement, il semblerait que la statue ne soit pas très intelligente et, une fois qu’il était assez loin de l’arme, elle arrêta de le suivre. Ron commença à réfléchir. Il n’y avait apparemment aucun moyen de vaincre ou d’arrêter cette créature. Il pouvait filler par les trous pour la lumière, qui étaient vraiment très gros, mais ce n’était pas une solution satisfaisante. Son seul avantage était que cette chose était lente et stupide. Bien, il allait devoir tenter le tout pour le tout. S’approchant lentement , afin de voir quand la statue commencerait à réagir à sa présence, il s’arrêta lorsque celle-ci tourna la tête vers lui.
« Pas pratique pour passer les portes, je me trompe, demanda Ron »
Le gardien commença à s’avancer vers lui, prêt d’une claque à l’envoyer contre le mur.
« Hé, pas la peine de te vexer pour si peu , j’ai pas encore parlé de ta tenue d’exhibitionniste. »
Esquivant la main de la statue, Ron plongea entre le bras et le corps de son adversaire peu commun, tandis que ce dernier se retournait et échoua de peu à l’écraser en faisant claquer ses mains l’une contre l’autre.
« Il me prend pour une mouche, vexant. »
Continuant sa plongée vers l’amulette, il eût à peine le temps de la saisir qu’une crise de douleur le fit tomber se sa planche , roulant au niveau des marches.
« Mee…. Merde. »
Il tenta de se relever, sans succès. Le gardien approchait, puis s’arrêta subitement. Ron se demanda pourquoi, lorsqu’il se rendit compte qu’il tenait toujours l’amulette entre ses mains. Evidemment, il n’allait pas risquer de le briser pour écraser son voleur. Se levant avec peine, Ron observa l’amulette, et vit que, comme on lui avait expliqué , chaque face contenait deux cercles différents : la création et la destruction. Remontant sur son surf, il brandit l’arme vers le gardien, face destructrice dans sa direction. Le protecteur, comprenant ce que cela signifiait, recula, mais Daar le chargea et plaqua l’amulette sur le torse, avant d’activer le cercle. Il eût une lumière bleutée, réponse à une transmutation, et la statue se désintégra, ne laissant même pas un petit morceau de pierre .
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Message par Starman Sam 27 Oct 2007 - 16:02

Chapitre 40 :


Laïro testait sa planche, seul, afin de voir ce qu’elle valait. Il n’y connaissait pas grand chose, mais il semblerait que le surf ait été conçu spécifiquement pour lui, un travail très précis. Difficile de croire qu’il ne s’agissait que d’un objet pour l’entraînement. Survolant l’île avec aisance, il se réjouit d’avoir eu un bon professeur, même si cela ne va pas durer. Comment son père pouvait-il accepter la mort avec une telle résignation ? N’y avait-il pas moyen de le sauver ? Avec l’alchimie, il est probable que…. Ce que Ron Daar lui avait dit lui revint en mémoire : « ne succombe pas au pêché d’orgueil. ». L’alchimie n’est pas une solution pour tout. Laïro ne savait pas ce qui était le mieux : sauver son père ou suivre ses enseignements ? Soudain, il vit son père sortir d’une petite grotte au loin, un endroit où jamais Laïro n’était allé. Que faisait-il donc là ? Le jeune Aïhou s’approcha avec précaution.
Ron sortit du « temple »,tenant entre ses mains la relique dont il avait besoin.
« Joli travail. »
Il se retourna et vit Amnel qui visiblement l’attendait depuis quelques temps.
« Sans doute. Mais vous auriez pu me parler du comité d’accueil.
-Quel comité d’accueil ?
-Je pense que vous étiez au courant. D’ailleurs, j’ai une question : Comment diable saviez-vous où était cet objet ?
-J’ai mes sources.
-Ha oui, je vois. Je me demande bien comment vous avez pu les avoir alors que vous avez passer la majeure partie de votre vie dans les ruines de Xerxès.
-Où veux-tu en venir ?
-Vous avez un sacré goût pour la couleur rouge, non ? »
Il y eût un silence. Etant donné sa nature, Ron n’avait pas la plus petite idée de ce qu’elle pouvait penser. Son « visage » était aussi impassible que d’habitude. Il recula de quelques pas, prêt à se battre si besoin était. C’est alors qu’elle prit la parole.
« Quand t’en es-tu douté ?
-Quand vous n’avez pas répondu à ma dernière question.
-Pourquoi avoir posé cette question si tu ne t’en doutais pas, alors ?
-Ho, l’habitude, vous savez, quand on est un Aïhou qui s’engage dans l’Armée amnestrienne, on prend vite goût à toutes ces trahisons .
-Je vais devoir te demander de me donner ceci.
-Pourquoi donc ? Le Corps n’a qu’à dessiner un cercle, comme la dernière fois. Pourquoi m’avoir indiqué l’existence de cette arme et m’avoir demandé de la prendre ?
-Disons que c’était un test. De plus, pourquoi s’ennuyer à dessiner un cercle à chaque fois quand on peut le récupérer ailleurs ?
-Un test ? Quel intérêt ?
-Bonne question. Vas-tu me le donner ou non ?
-Tu me prends pour qui, tron…. »
Soudain, Daar hurla de douleur, et s’effondra au sol. Il tenta de se relever, mais sans résultat. Il ne réussit qu’à se mettre sur un genou, luttant de toutes ses forces.
« Voilà qui est dommage, nous avons oublié depuis longtemps le sens du mot « souffrance » mais on dirait que ce n’est pas ton cas.
-Ho, non, je souffre assez comme ça, alors pas la peine de me finir avec vos remarques à la première personne du pluriel.
-Toujours aussi amusant. Je te prend ceci. »
Et Amnel arracha l’amulette des mains de Ron Daar, puis s’en alla sans attendre, le laissant à sa douleur.


Quand Laïro arriva sur place, il ne vit que son père au sol , apparemment inerte. Tremblant pour lui, il plongea à toute vitesse dans sa direction.
« Père ! »
Il ne savait pas de quel mal il souffrait, et il n’était pas médecin , mais il voyait bien que Ron était en fin de course.
« Tu m’entend , Père ?
-Se relever…. Dois…. Mettre fin ….. à tout ça. »
Tout en se demandant de quoi il pouvait parler, Laïro le mit sur son épaule, et monta sur sa planche. Hors de question q’il laisse son père mourir sans rien faire. S’envolant, il put se rendre compte de la difficulté de voler avec deux personnes sur la même planche.
« Reste avec moi , Père.
- Le Corps…. Dois ….. Les.. »
Laïro ne comprenait pas ce que lui disait son père. Etait-ce une espèce de délire ? Que devait-il donc arrêter ? Que se passait-il ?
Après un long vol, il atteignit sa maison. Se posant sans plus attendre, il entra , trouvant sa mère en train de préparer le repas du soir , et hurla :
« Mère ! Aides-moi ! »


Chapitre 41 :


« Tu as bien œuvré, Amnel.
-Je ne mérite pas tant d’éloges. Je ne suis qu’une humble servante de notre cause.
- Cependant tu nous as ramené ce qui restait une épine dans notre pied. Qu’en est-il de Daar ?
- Il est toujours vivant, mais son corps est rongé par la maladie. Il ne lui reste que peux de temps.
- Mmmmm . La maladie. Cela fait tellement longtemps que j’ai presque oublié à quoi correspond ce concept. Il va falloir nous dépêcher. Tu as bien servie le Corps, et il t’en es reconnaissant. C’est pourquoi nous t’autorisons à nous rejoindre.
- C’est trop d’honneur. »
Alors la main du Corps pénétra dans la statue, et se posa sur le cercle de transmutation qui reliait l’âme de celle qui fut Amnel à ce monde. Il y eut un flash de lumière rouge, qui illumina le ciel Aïhou, et celle-ci s’effondra au sol.
« Bien. A présent, il temps de terminer le travail laissé en suspens. Trop longtemps, nous avons été forcé de nous cacher et de reprendre nos forces. Mais le temps de l’attente a passé. Bientôt, une aube rouge se lèvera sur les terres Aïhous, puis sur toutes les terres du monde. Alors, nous serons parfaits, nous ne serons….. Qu’un. »


« Qu’est-ce que c’était ? »
Laïro se retourna, anxieux. Il lui semblait avoir vu quelque chose, comme une sorte de lueur.
« Comment va-t-il, docteur, demanda sa mère.
-Mmmmmm. Son cancer a énormément progressé. De plus, il n’a pris aucun traitement pour empêcher les choses, ou pour atténuer la douleur. Je crains fort qu’il n’en ai plus pour longtemps à présent. Il se meurt, petit à petit. »
Laïro vit sa mère baisser les yeux, et détourner le regard. Sa cachait-elle pour qu’on ne la voit pas pleurer ?
« Il , articula Laïro difficilement, il n’y a rien à faire ?
-Non. C’est fini. »
Soudain, le malade bougea, comme si il tentait de se lever.
« Calmez-vous, murmura le médecin.
-Doit ….. me lever. Il est….. ils sont…. »
Puis il cessa de lutter et ferma les yeux. Mais Laïro était de plus en plus perplexe. Qu’essayait-il de dire ? Depuis le début , il parlait de quelque chose qui venait, qu’il devait empêcher. Mais quoi ? Cela avait-il un rapport avec cette lueur rouge ? Il devait en avoir le cœur net. Soudainement, il sortit de la maison en courant.
« Laïro, dit Shalla.
-Laissez. Il n’a sans doute pas envie de voir son père mourir. Qui peut lui en vouloir ? »

Ron Daar ne savait pas où il était. Tout ce qu’il savait, c’est que tout était blanc. Et vide, à l’exception d’une grande porte, mais elle était plutôt loin de lui. Etait-il mort ?
« Pas encore. Mais ça ne va pas tarder. »
Ron se retourna. Cette voix … Impossible. Et pourtant, devant lui se tenait Huma, premier fils des Daar.
« Bonjour Père.
-Huma…. Une minute, t’es pas un homonculus, au moins ?
-Sois rassuré. Je suis le vrai.
-Si je ne suis pas mort, pourquoi es-tu là ?
- Il fallait que nous parlions. Toi et moi savons ce qui va se produire sur notre île bientôt.
- Le Corps ?
- Oui, ils arrivent, et utilisant l’arme que tu leur a fourni, vont transmuter tout le monde en eux.
- Je sais. Mais que puis-je faire ?
- Qui sait ? En tout cas, il semblerait que mon frère soit parti voir ce qui se passait.
- Quoi ? Impossible ! Je…. Je refuse de laisser un autre de mes enfants se faire tuer . Je…. Je ne peux pas supporter cette idée.
- Je sais. C’est pourquoi tu dois partir.
- Comment ?
- Tu n’es pas encore mort. Il ne tient qu’à toi de te réveiller. »
Ron resta silencieux un instant. Il se sentait déjà revenir dans le monde des vivants. Tout disparaissait autour de lui, devenait flou.
« Je…. Je suis désolé de ne pas avoir été là, Huma.
-Bah, ne t’en fais pas pour ça. Tu n’y es pour rien, non ? »

Ron ouvrit soudain les yeux, pour se rendre compte qu’il pleurait. Huma…. Etait avec lui. A l’instant. Ou alors n’était-ce qu’un rêve ? Il ne savait pas. Mais, il savait que ce qu’il lui avait dit était vrai. Il devait se lever rapidement. Il sortit du lit où on l’avait mis et fit quelques pas, avant de s’effondrer. Une nouvelle crise de douleur, mais plus intense que toutes celles qu’il avait connue. Il était proche de la mort en effet. Peu importe. Il n’avait pas besoin de vivre encore longtemps , de toute manière.
« Il ne me faut…. Que quelques heures, murmura-t-il.
-Que faites-vous ? Vous devez rester coucher. »
Daar prit un des appareils, et frappa le médecin qui venait de revenir avec des tranquillisants. Celui tomba par terre, assommé. Le coup n’était pas très brillant d’ailleurs. Vu l’effort qu’il lui avait coûté, dans un meilleur état il lui aurait fracassé le crâne en deux.
« Ron, qu’est-ce que tu fais. »
Daar se retourna vers sa femme.
« Où tu vas, reprit-elle. Qu’est-ce que tu veux faire ? Tu es en train de mourir. Mais même mourrant , il faut quand même que tu partes. Pourquoi ?
-Shalla, je t’assure que la seule chose dont j’ai envie pour ma mort, c’est d’être avec toi. Mais….. mon….. notre fils est en danger. Il va mourir parce qu’il va tenter de faire ce qui est de ma responsabilité. Je…. Je ne peux pas accepter qu’un autre de mes enfants meurt par ma faute. Je dois y aller. »
Les larmes coulèrent sur les joues de sa femme, et Ron s’en voulait pour ça.
« Comment vas-tu l’empêcher dans ton état ?
-Je ne sais pas. A dire vrai, il est probable qu’il me tue, et que j’échoue. Mais c’est ainsi. Je préfère mourir là bas, que de pourrir sur place en fuyant mes responsabilités.
-Je sais. Vas-y, je ne te retiendrai pas.
-Merci. Adieu Shalla. »
Et Ron Daar se leva, prit sa planche de surf, et entama son dernier vol
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Message par Starman Sam 27 Oct 2007 - 16:03

Chapitre 42 :


Quand Laïro arriva sur la plage , il vit cet être entièrement composé de cette matière rouge, qu’il savait être de la Pierre Philosophale, et un frisson lui parcoura l’échine. Cet…. Etre ? Cette chose ? Quoi que c’était, elle dégageait une aura de mort, un peu comme si on pouvait entendre les cris de terreurs de centaines de milliers de morts nécessaires à sa création (c’était dans ce genre de moments que Laïro regrettait d’avoir eu un bon professeur). En tout cas, la créature rouge ne prêtait même pas attention au jeune Aïhou, visiblement trop occupé à préparer un cercle de transmutation.
« Voilà qui est fait, fit l’être. En utilisant ce cercle de délimitation, la face de création pour fusionner les êtres couplées à la puissance de nos âmes suffira à extraire les âmes du peuple des fils de Xerxès de leur corps et à les faire fusionner avec nous. Un plan ingénieux , ne penses-tu pas, enfant ? »
Le jeune Daar restait figé par la peur. Comment un tel plan était-il possible ?
« Que…. Qu’êtes vous ? »
La créature s’avança en sa direction avec la lenteur de ceux pour qui le temps n’était rien.
« Nous sommes l’évolution. Nous sommes la perfection. Nous sommes la panacée.
-Ecartes-toi de mon fils, espèce de jus de groseille ambulant. »
Le Corps se retourna pour voir Ron Daar se tenir tant bien que mal face à lui, debout sur sa planche.
« Daar. Nous sommes satisfait de voir que tu es toujours en vie. C’est un bonne chose.
-Comment ça, répondit ce dernier , faiblement ?
-Crois-tu vraiment que nous avions besoin de ton aide pour récupérer cette objet ? Ce n’était qu’un test. Depuis que tu as défait nos confrères à Central City, nous t’avons observé , et avons décidé que tu étais exactement ce dont nous avions besoin. Après notre…. Ralentissement face à ton prédécesseur, nous avons du nous cacher, mais la vérité est que nous n’avons attendu plus que nécessaire. Par lâcheté. Les âmes qui composent notre esprit sont principalement composées de scientifique, de gens intelligents, dont la détermination laissait à désirer. C’est pourquoi nous avons besoin de toi, Daar. Nous voulons ta force intérieure , ta détermination. Tu as été banni, tu as été trahi, tu es devenu un être abject à tes propres yeux, et pourtant tu as avancé. Réfléchis bien. En devenant une part de nous, tu n’auras plus de cancer. Le concept même de maladie et de mort te sera à jamais étranger. Sais-tu ce qu’est la panacée , Daar ? c’est la grande quête des membres du Corps. Nous avions créer la Pierre Philosophale, soit l’incarnation de la perfection de la matière, alors nous voulions créer la perfection du corps et de l’âme humaine. Et cette perfection passe par l’unité. Et pour compléter notre âme et en faire une parfaite, il ne nous manque plus que toi. »
Il y’eût un long silence. Les yeux de Ron se baissèrent, comme s’il revoyait son passé . Puis, un sourire apparût sur son visage, et il commença à rire, u ricanement faible et moqueur.
« Vous avez beau prétendre être la perfection, vous êtes de parfaits imbéciles. Moi, déterminé ? Pourquoi croyez vous que je suis parti, que je suis devenu ce que je haïssais le plus ? Parce que mon âme est tout sauf déterminée. J’étais incapable de reprendre les rennes de ma vie, alors j’ai fui le plus loin possible. Cela ne fait pas de moi une âme pleine de détermination, ça fait de moi un lâche. Et vous voulez ça dans votre soi disant club d’âmes sur évoluées ? Quels idiots. Vous ne représentez pas la perfection. Vous êtes l’incarnation du pire . »
Pour toute réponse, le Corps , sans faire un geste, envoya une rafale d’air comprimé qui envoya Daar senior au sol. Celui-ci tenta de se lever, sans succès.
« Quelle spectacle pathétique que celui d’un corps rongé par le cancer. Regardes-toi. Comment peux-tu ne serait-ce qu’espérer t’opposer à nous ? Tu ne peux même pas te relever.
-Bien sur que je peux . »
Alors, dans un effort désespéré, Ron se mit à genou. Puis, luttant fermement contre la faiblesse de son être, il mit toutes ses forces dans ses jambes et lentement, centimètres par centimètres, il se relevait . La douleur était insupportable. Il l’oublia. Sa vie n’avait été qu’un gigantesque échec, morcelé de déceptions, et de morts. Mais aujourd’hui, pour la première fois de sa vie, il allait faire son devoir, et ce n’est pas à cause d’une mutinerie de ses cellules qu’il allait échouer une fois de plus. Au prix d’un effort qui lui sembla surhumain, Ron Daar était debout.
« Impressionnant, fit le Corps. Surtout continue comme ça, ne renonce pas.
-Ce n’est pas mon genre….. de renoncer.
-Oui, et c’est pour ça que nous te voulons, car lorsque nous t’aurons, nous n’hésiterons plus. »
Alors le Corps bondit sur Daar, et s’enroula tel un serpent tout autour de lui.
« Nous allons faire disparaître ton enveloppe corporelle, et alors ton âme sera à nous.
-Possible, à part si c’est moi qui t’efface de la surface de la Terre le premier. »
Alors le Corps remarqua qu’ils commençaient à s’envoler dans le ciel, de plus en plus haut, de plus en plus vite. Jusqu’à dépasser les nuages. Ron avait réussi à remonter sur sa planche avant l’assaut.
« Alors, le monstre, marmonna l’Aïhou. Ca te tente un tour de manège ? »
Alors Daar plongea vers le sol, le plus vite possible. Le Corps voulut se dégager, mais la pression atmosphérique due à la chute l’empêchait de faire le moindre geste. De plus, cette pression commençait à le faire se décomposer en milliers de petites particules, ce qui lui faisait perdre de sa puissance à chaque seconde qui s’écoulait. Le sol se rapprochait à toute allure quand, à la dernière seconde, Ron freina subitement , et la même pression qui empêchait le Corps de s’échapper le projeta contre la terre aïhou à pleine vitesse, le réduisant en purée rouge. L’Alchimiste Volant s’effondra au sol. Il avait beau avoir crée un « bouclier » d’air pour contrer les effets de la pression , la chute avait été rude pour son faible organisme. C’est alors que les particules rouges se regroupèrent entre elles et reprirent leur forme première.
« Belle tentative, Aïhou, mais il n’existe qu’un seul moyen de me tuer. »
Il brandit l’amulette, et l’enfonça dans son corps gélatineux. Daar jura. Il n’était plus en état de l’affronter. C’était fini. Il ne pouvait même pas faire un geste. Le Corps s’avança vers lui, le saisit par le col, transforma une de ses mains en une sorte de lame, et l’empala.
« Adieu, Daar. Une nouvelle ère débutera bientôt pour toi. »


Chapitre 43 :


Ron contemplait le bras rouge qui traversait son ventre. Il avait du mal à se dire que ça lui arrivait à lui. Il avait l’impression d’être étranger à la scène. Ho, bien sur , la blessure lui faisait mal, mais pas autant qu’elle ne le devrait. Le Corps lâcha son col, et Daar tomba à genou.
« Pourquoi ne tombes-tu pas au sol, demanda le Corps.
-Je… ne sais pas. Le destin… peut être.
-Peu importe. Il me suffit de transmuter une décomposition alchimique pour te réduire en poussière.
-Et bien, techniquement, ce ne sera pas de la poussière, mais bon, beaucoup de gens font l’erreur alors tu n’as pas à t’en vouloir. »
Impossible de savoir quel effet avait eu la pique sur le Corps, tant son visage restait impassible. Tant pis. Il pouvait voir l’amulette de là où il était, mais elle était dans la matière même du Corps, hors d’atteinte.


Laïro avait assisté à la scène de loin, encore terrifié par ce qu’il se passait. Un instant il avait cru à la victoire de son père, mais cet espoir s’était évanoui. C’était fini. Ils allaient tous mourir ici. Puis, quelque chose se brisa en lui. Si c’était la fin, pourquoi donc rester là à ne rien faire, espérant sottement que d’autres s’en occuperont ? Il devait aider son père , d’une façon ou d’une autre. Il réfléchit à toute allure. L’alchimie de son père consistait à compresser les molécules. Compression est égal à frottement , est égal à création de chaleur. Saisissant un caillou à la forme pointue, il se traça un cercle sur la main, gémissant de douleur. Puis , dans le cercle, il dessina le symbole de l’air, couplé au symbole du feu. L’air était le dominant, mais le feu état nécessaire à la création de la chaleur. Puis, il joignit son autre main à celle-ci, l’imprégnant de son sang de manière à avoir deux cercles. Ensuite, il transmuta sa première vague d’air comprimée, percutant de plein fouet la main qui empalait Ron. Le Corps se retourna, surpris de l’intervention de l’enfant. Il le fut encore plus quand celui transmuta une seconde vague, le percutant de plein fouet. Mais l’effet sur un être tel que lui était négligeable, et il répliqua en tapant du pied sur le sol, transmutant une multitude de piques sur le sol. Laïro transmuta un bouclier d’air de justesse, mais l’impact le fit tomber au sol. Ron , profitant de la diversion crée par son fils et malgré sa blessure, Plongea sa main dans le Corps, et à travers la matière à demi solide qui le composait, saisit l’amulette, la paume posée sur la face de destruction.
« J’ai une question à te poser, murmura-t-il. Vu ta nature, si je te tue, on m’accuseras de meurtre, de génocide, ou bien me donneras-t-on une médaille à ton avis »
Et, utilisant ses dernières forces, il activa le cercle. Une lumière rougeâtre s’attaque au Corps, le faisant disparaître au fur et à mesure qu’elle progressait.
« Pas encore, murmura ce dernier. Peut importe, peut importe le nombre de défaites, il suffit d’une seule victoi…. »
Et il se tut, la lumière rouge l’ayant emporté. Et Ron Daar tomba au sol. Son bras et l’ amulette semblaient également avoir été emporté par la transmutation. Curieusement, il n’avait toujours pas mal. Il était juste très fatigué. Ses dernières forces étaient en train de l’abandonner. C’était donc ça, la mort ? Pas si désagréable, en fin de compte. A se demander pourquoi tous en avaient si peur. Ses yeux commençaient à se fermer tout seuls. Pour la première fois depuis longtemps, il était en paix.


Quand Laïro se releva, tout était fini. Seul le cadavre de Ron Daar prouvait qu’il s’était passer quelque chose ici. Avec lenteur, hébété, il se dirigea vers celui-ci, puis, tomba à genou. Son père…. Etait mort. Cette pensée tournait en boucle dans sa tête. Tête qu’il posa sur le corps. Malgré la tristesse, il percevait une chose. Ron Daar, celui que tous considéraient comme la honte des Aïhous, était mort en remplissant son devoir. Les larmes commencèrent à couler sur son visage. C’était fini.


La dépouille de Ron Daar fut mise sur un radeau, qui fut lui –même mis en mer, selon la coutume Aïhou. De nombreuses personnes étaient présentes à l’enterrement, la moindre de choses pour celui qui s’était sacrifié pour eux. Laïro pouvait voir sa mère pleurer de là où il était. Il s’approcha d’elle, et lui donna la main.
« Mère, dit-il, j’ai pris une décision.
-Oui ?
-Je vais devenir un Alchimiste Volant, moi aussi. »
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Message par Starman Sam 27 Oct 2007 - 16:03

Chapitre 44 :


Laïro se tenait face à la maison de l’homme qu’il cherchait : Kane Gort, l’Alchimiste Volant qui avait précédé son père, de fait le seul ancien Alchimiste Volant encore en vie. Laïro avait entendu dire qu’il s’était mis à l’écart du monde depuis que la nouvelle de la mort de son fils lui était parvenue, mais qu’à l’occasion, il enseignait l’alchimie à quelques personnes. Le jeune Daar allait devoir le convaincre d’entraîner le fils de l’homme qui avait abattu son enfant, autant dire qu’il n’avait aucune idée de la manière dont il devait s’y prendre. Après une longue hésitation, il s’approcha de la porte et frappa. Mais, au lieu du vieillard auquel Laïro s’attendait, ce fut un garçon de son âge qui ouvrit la porte. Il était plutôt fin, avait un teint bien plus clair que celui que les plupart des Aïhous avaient. Mais ce qui frappa surtout Laïro était ses yeux vairons , qui te fixaient droit dans les yeux.
« Vous désirez, dit celui-ci , d’un ton qui n’était pas accueillant, sans être vraiment désagréable.
-Je voudrais parler à Kane Gort, répondit Daar. S’il vous plaît.
-Qui dois-je annoncer ?
-Laïro Daar.
-Ho. Bon, je vais lui dire que vous êtes là, mais à votre place, je ne me ferais pas d’illusions. »
Et il referma la porte. Ne pouvant faire autrement, Laïro attendit. Au bout d’un long moment, le garçon revint .
« C’est bon, vous pouvez entrer.
-Merci.
-Ne me remerciez pas, je n’y suis pour rien. »
Et il conduisit Daar à Gort. Celui-ci était assis à une table et épelait un fruit Aïhou.
« Que me veux-tu , jeune Daar, dit le vieil homme.
-Hé bien, je voudrais que vous me formiez afin de devenir un Alchimiste Volant. »
Il y’eût un silence, qui à la longue se révéla gênant.
« Mmmmm. Quand j’étais encore un Alchimistes Volant, on disait de moi que je pouvais savoir en un clin d’œil si la personne que j’avais en face de moi était digne de confiance ou non. Tu m’as l’air d’avoir de grande capacités. Tu serais probablement un bon Alchimiste, me dit mon instinct.
-Merci.
-Cependant, je pensais la même chose de ton père. »
Laïro sentit à ce moment là que c’était loin d’être joué.
« Et je croyais en mon fils aussi. Peut être n’étais-je pas aussi doué que l’on voulait bien le dire. »
Daar pouvait alors sentir la tristesse du vieil homme, un mélange de colère et de déceptions mêlées à de le honte.
« Peut être, dit-il, que vous n’aviez pas tort.
-Qu’en sais-tu ? Tu n’as connu aucun des deux.
-J’ai connu mon père. Brièvement. Et il m’a raconté une bonne partie de ses actes. En tant que son maître, je pense qu’il est important que vous sachiez la fin de son histoire.
-Quelle fin ?
-Vous n’en avez sûrement pas entendu parler , isolé comme vous êtes. Et c’est assez difficile pour moi d’en parler. »
Une larme coula sur la joue du fils de Ron Daar.
« Sachez juste, reprit-il, que l’Alchimiste Volant a finalement rempli son devoir. Peut être est-ce la preuve que tout le monde peut faire le bon choix. Ou alors cela prouve que mon Père a beau avoir commis des crimes, ce n’est pas un être fondamentalement mauvais. C’est peut être juste une illusion que je m’invente pour éviter de la haïr, ou d’avoir honte de lui, mais c’est ce que je veux croire. Et au nom de cette illusion, je vous en supplie, prenez moi comme disciple. »
Kane Gort sembla réfléchir un instant. Instant qui sembla être une éternité pour Laïro Daar.
« Peut être as-tu raison. Et si ce n’est pas le cas, c’est au moins une magnifique illusion. Bien, je te prend comme disciple. Peut être que mon instinct me trompe, mais tu m’as décidément l’air parfait.
-Merci beaucoup.
-Bien. Tu vas loger chez moi le temps de ta formation . »
Puis, le vieil homme se tourna vers la garçon aux yeux vairons.
« Sohem, ce jeune homme va rester un certain temps chez nous. Je pense que des présentations s’imposent. »
Le garçon acquiesça , puis se tourna vers Daar.
« Sohem Conivan.
-Laïro Daar.
- J’avais cru comprendre en effet.
- Tu es toujours aussi agréable ? »
Sohem fit un léger sourire .
« Toujours. Il faudra t’habituer. »

Chapitre 45 :

Laïro dépassa la barrière de nuages sans grande difficulté. Comme il l’avait appris, l’air était moins présent à haute altitude et il fallait faire attention à ne pas se faire surprendre , et à ne pas créer un pont d’air insuffisant pour le soutenir. Néanmoins, une fois que l’on était prévenu, cela ne posait pas de véritables problèmes. Une fois arrivé à la bonne hauteur, il jeta un coup d’œil en bas, au travers des nuages. La terre était vraiment magnifique vue d’ici. Calme, paisible.
« On était bien ici, songea-t-il. Je serais bien resté plus longtemps. »
Et c’est presque avec regret qu’il redescendit vers le sol, avec lenteur.

Kane Gort regarda son disciple revenir vers lui. Il était indéniablement doué. On sentait qu’on lui avait déjà enseigné auparavant. A dire vrai, depuis qu’il était venu chez lui il y’a de cela 3 ans, il n’avait fait que perfectionner des bases déjà acquises. Gort savait à quel point il pouvait être difficile de glisser sans contraintes dans le ciel, et le temps qu’il fallait pour repousser des limites plus psychologiques que physiques, l’Homme ayant toujours voulu voler mais ayant souvent du mal à accepter le fait accompli. Aussi, quand Laïro atterrit juste devant lui, il sourit de contentement.
« Bien, bien. Bon travail.
-Merci du compliment. Je serait bien resté plus longtemps, mais j’ai eu peur de perdre des points.
-Oui, sans doute sans doute. Bien, c’est fini pour aujourd’hui. A demain.
-Parfait. A demain. »
Laïro descendit de son surf et se dirigea vers la maison de son maître, chez qui il habitait depuis le début de sa formation, quand il avait 12 ans. Pénétrant dans le salon, il trouva Sohem en train de lire le journal, nonchalant comme à son habitude.
« Alors, demanda Laïro , quoi de neuf dans le journal ?
-Ho, pas grand chose. Tu sais ce que sait, les élections des membres du Conseil Tribal ont commencé, l’économie va un peu mieux, et ce n’est pas le numéro gagnant du maître qui est sorti.
-Terrible. C’est tout ?
-Mmmm, non. Ta mère se présente en tant que membre du Conseil.
-Quoi ?
- Tu n’étais pas au courant ? Cela va si mal, la communication entre vous ces temps-ci ?
- Ca va, ça va. Pourquoi elle ne m’en a pas parlé ?
- Peut être qu’elle n’avait pas envie que tu tentes de la dissuader.
- Qu’est-ce qui te fait croire que je l’aurais fait ?
- Tu l’aurais fait. Du moins tenté. »
Et Conivan replongea dans sa lecture, laissant Laïro seul avec ses pensées. Qu’est-ce qu’elle faisait ? Jusqu’ici, elle n’avait jamais eu aucune ambition d’ordre politique (ou autre d’ailleurs, mais là n’est pas le sujet). Pourquoi devenir un membre du Conseil ? Il faudra qu’il lui en parle dès que possible.
« Au fait, rajouta Sohem, il paraît qu’elle a ses chances. »

Quand Shalla sortit de la salle du Conseil, qui avait été crée dans la capitale d’Oneïda (ce qui veut dire simplement : « La Ville Minière ») lors de l’indépendance Aïhou, elle vit son fils qui l’attendait, impassible.
« Comment vas-tu, Laïro, demanda-t-elle.
-Ho, ça va. J’ai cru comprendre que tu ne faisait pas que passer ici ?
-Tu sais que quand tu fais de l’humour pour masquer ta colère, on dirait ton père ?
-Je suis pas en colère parce que tu as choisie de faire ça. C’est à toi de voir. Simplement, tu ne m’en a pas parlé et j’avoue que ça m’énerve.
-c’est mon choix, pas le tien. »
Laïro resta silencieux.
« Ecoutes, Laïro, depuis que ton père est parti, je n’ai rien fait d’autre qu’attendre. J’espérais que, d’une façon ou d’une autre, cela s’arrangerait. Mais il est mort à présent. Je n’ai plus aucune raison d’attendre. J’ai envie de me rendre utile, parce que je sais l’impression que ça fait de voir les choses de loin. »
Le jeune fils Daar ne répondit pas. Il semblait réfléchir. En fin de compte, ils avaient tous les deux choisi cette voie en mémoire de leur père.
« Peuh, fit-il, tu es têtue dans ton genre, non ?
-Tu peux parler je crois. »
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Message par Macros Sam 27 Oct 2007 - 16:16

Laïro? Têtu? Naaaaaan, c'est juste une impression. Et sinon, c'est beau, Laïro a un ami! J'ai hate de savoir quel sort horrible l'attend. Comment ça, il est pas obligé d'avoir un sort horrible? Ouais, mais ca serait moins drôle!

Bref, bon passage, quoi... ^^
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Message par Starman Sam 17 Nov 2007 - 21:13

Chapitre 46 :


Sohem esquiva la rafale de Laïro d’un bond sur le côté. Faisant une roulade pour se relever dans la foulée, il frappa ses cercles de transmutation aux mains (résultat de son apprentissage chez Kane Gort), et les posa au sol, transmutant une colonne qui manqua de percuter le jeune Daar. Celui-ci prit de l’espace en un looping, puis plongea sur son antagoniste. Il transmuta deux attaques d’air comprimé. Sohem évita la première avec souplesse, mais la deuxième le percuta de plein fouet, et il tomba par terre. Laissant Laïro s’approcher pour le finir, Sohem transmuta une sorte d’ouverture dans le sol. Et, tandis que le futur Alchimiste Volant passait au-dessus, de l’eau en sortit violemment, provenant des nappes phréatiques que Conivan avait détourné. Surpris, Laïro ne put l’éviter et tomba de sa planche. A peine eût-il le temps de se relever que l’Aihou aux yeux vairons était sur lui, lui assénant un coup de pied dans la tête. Daar para le deuxième assaut de son adversaire et répliqua d’un coup de poing dans le ventre. Mais Sohem , à peine au sol, crocha les jambes du surfer, le menant au même niveau que lui. Profitant de son avantage, il lui saisit la tête et commença à serrer en une prise de lutte ayant pour but de faire s’évanouir l’adversaire. Mais, en un ultime effort, Laïro créa un pont d’air sous sa planche et l’envoya percuter Conivan de plein fouet, envoyant celui-ci au tapis. Les deux combattants tentaient de se mettre debout pour poursuivre l’affrontement, mais en vain.
« Pfiou, haleta Laïro. On arrête là.
-D’accord. »
Et ils s’assirent, mettant un terme à leur entraînement quotidien.
« Enfin, reprit Daar, tu n’y es pas allé de main morte.
-N’essaie pas de me faire croire que tu t’es retenu.
-Ok, je n’essaie pas. »
Il y’eût un silence, comme si les deux Aïhous étaient trop fatigué pour parler. Puis, Laïro reprit la parole.
« Dis, tu ne m’as jamais dit comment tu t’étais retrouvé là.
-Pourquoi, ça t’intéresses ?
-Ben, tu sais pourquoi je suis là, tu sais qui est ma mère, mon père, mais l’inverse n’est pas vrai. Quoi, ça te dérange d’en parler ? »
Sohem ne répondit rien.
« Bon.
-Ma mère était une prostituée, à l’époque où Amnestris administrait ce pays . Elle couchait principalement avec les militaires vu qu’ils avaient l’argent. En ce qui concerne mon père, il est probable qu’il soit un Amnestrien, mais impossible de savoir. J’ai vécu avec ma mère environ 5 ou 6 ans. Puis elle est morte.
-Quoi ?
-Scyphilice . Un de ses clients n’était pas propre. En un sens, j’ai eu de la chance que cela soit arrivé après ma naissance, sinon j’aurai eu cette saloperie moi aussi. A sa mort…. Disons que je me suis débrouillé. Jusqu’à ce que je tente de voler l’argenterie de Kane Gort. Il m’a attrapé par alchimie. Par chance, si l’on peut dire, il était dans une phase psychologique fragile à cause du décès de son fils (dans les circonstances que tu sais) et, plutôt que de me remettre aux autorités. Et quand j’ai vu le pouvoir de l’alchimie, je me suis dit que si je ne voulais pas finir comme un moins que rien dans le caniveau, je devais apprendre cette capacité. J’ai donc suivi son entraînement. Et c’est pourquoi je suis là. Voila pour ma mère, mon père, et ce que je fais là. »
Laïro resta silencieux. Effectivement, son ami avait vécu des moments très difficile. Et pourtant , il en parlait d’un ton presque détaché, comme si dans le fond cela n’avait pas vraiment d’importance. Mais le fils de Ron Daar connaissait ce comportement et son aspect auto-protecteur . Sachant que toute phrase qu’il tenterait paraîtrait bien vaine , il se contenta de rester assis et de regarder le soleil.




La créature grimpa dans l’arbre, cherchant un abris pour la nuit. La nuit est douce, elle est calme. L’espace d’un instant, il oubliait la faim, et les piqûres, les hommes en blouse qui le regardait au travers d’une vitre. Mais la nuit n’était pas éternelle, et il fallait partir en chasse. Peut être trouverait-il ces bonbons rouges, comme ceux que les hommes en blouse lui donnait ? Sinon tant pis, il mangerait une de ces créatures sur deux pattes . Ils n’étaient pas aussi bon que les bonbons, mais cela ressemblait assez. Soudain, il entendit un bruit. Espérant plus ou moins consciemment trouver un de ces bonbons, il baissa la tête. Mais ce n’était qu’un de ces êtres à deux pattes. Tant pis il s’en contenterait. Pour cette fois.
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Message par Lena Sam 17 Nov 2007 - 21:26

Aaah c'est quoi c'te créature ?!
Hmm...nan en fait, c'est bon j'ai deviné Cool y a pas à dire je suis trop forte...(comment ça tu me l'as dit sur msn...chuuuute)
Breeef ^^ bon sinon, pour pas me répéter, bon post ^^ curieuse de voir la suite...
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Message par Mélanie Mustang Dim 18 Nov 2007 - 13:27

Je me demande ce que c'est cette chose... xD En tout cas, je me demande ce qu'il peut bien faire là celui-là... Et surtout qui va devenir son casse-dalle...
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Message par Macros Jeu 22 Nov 2007 - 16:06

Eh, j'avais complètement manqué ce passage! Je devais être mal réveillé... Enfin, tout ça pour dire... Pas mal! Avec une jolie bestiole comme on les aime. Et elle à raison, les bonbons rouges, c'est le Bien. Et à défaut, les humains... pourquoi pas? ^^
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